Jazz live
Publié le 12 Jan 2015

Peirani, Portal, tous Charlie à Oloron Sainte-Marie

Sur la scène, Michel Portal ne tient pas en place. Il s’assoit, se lève, fait un pas de côté, marche un peu, passe devant micros et retours de scène, revient à sa chaise. Dans son anche de clarinette il souffle bien sûr, mais parle aussi, grommelle, crie. Sous un dessin pourpre projeté, très évocateur de la série Nous sommes tous Charlieon vit en direct la transe Portal. Jusqu’à cet épisode étrange où, ayant entamé une variation mélodique en solo sur sa clarinette il stoppe net sa phrase musicale pour avouer tout de go à la salle médusée : « Excusez moi, mais vraiment j’ai peur des silences car j’ai l’impression que les gens ne les supportent pas »

 

Vincent Peirani (accordéon), Michel Portal (clarinette, basse clarinette). Oloron Sainte-Marie, Salle La Jéliote, 10 janvier.

A priori un duo Peirani-Portal est une manière d’ode permanente à la mélodie. Soit autant d’instants privilégiés pour la définir, la ciseler, la surligner, la chouchouter, la caresser sans négliger, pour en rire ou sourire au besoin de la secouer le moment venu. Voire carrément l’envoyer en l’air. Au bout de tant de figures de style non obligées mais ô combien jouissives et réjouissantes en ce drôle de moment Nous sommes tous…il doit bien y avoir quelques inspirations de Matisse, Apollinaire ou même José Mari Manzanares pour offrir tant de plaisir et tant d’insistance à faire voler par-dessus les têtes autant de notes bleues, blanches, noires, simples ou triolets à traits ou jets continus. Sauf que le point de non retour dans cette musique savante mais qui veut le faire oublier, il faut aller le chercher du côté rythmique. Car là se situe bien les clefs d’une équation du plaisir typique portalien que Vincent Peirani, -à l’image de Bernard Lubat ou Sylvain Luc, autres complices en déclanchements rythmiques auprès du musicien bayonnais- l’accordéoniste donc expert autant qu’espiègle en la matière a résolu de résoudre. La musique du duo naît de la scansion dans les bons temps, la recherche des tempi adéquats. Dans cette musique de danses improbables la réussite ne se décrète pas, elle se décrypte pour in fine se révéler en live. Peirani s’y entend dès lors à tracer les lignes, à marquer les accords. Sous de tels assauts répétés à dessein Portal assuré (ou rassuré) laisse faire sa nature et lâche ses naturelles, en de longues graves boisées de clarinette basse ou d’aigues en fulgurance de clarinette tout court (Pour l’exercice remarquons d’ailleurs au passage que désormais le saxophoniste n’utilise pas de saxophones dans ces conditions)

Et lorsqu’au final, pour le bis (même si dans la salle de la Jéliote alors portée à incandescence il y en eut beaucoup au final) les deux musiciens s’emparent du  Dancers in lovede Duke Ellington–ce qui vaudra à Michel Portal de révéler qu’il avait bien fait partie des 15 musiciens de l’orchestre du Duke venus deux semaines durant enregistrer une musique de film dans un hôtel de Paris), sur ce thème donc comme une version originale parfaitement sous titrée, musique et danse, accordéon et clarinette, s’entendaient à merveille pour un happy end. Nous sommes Tous Charlie cette nuit. Et ça fait du bien.

 

Robert Latxague

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Sur la scène, Michel Portal ne tient pas en place. Il s’assoit, se lève, fait un pas de côté, marche un peu, passe devant micros et retours de scène, revient à sa chaise. Dans son anche de clarinette il souffle bien sûr, mais parle aussi, grommelle, crie. Sous un dessin pourpre projeté, très évocateur de la série Nous sommes tous Charlieon vit en direct la transe Portal. Jusqu’à cet épisode étrange où, ayant entamé une variation mélodique en solo sur sa clarinette il stoppe net sa phrase musicale pour avouer tout de go à la salle médusée : « Excusez moi, mais vraiment j’ai peur des silences car j’ai l’impression que les gens ne les supportent pas »

 

Vincent Peirani (accordéon), Michel Portal (clarinette, basse clarinette). Oloron Sainte-Marie, Salle La Jéliote, 10 janvier.

A priori un duo Peirani-Portal est une manière d’ode permanente à la mélodie. Soit autant d’instants privilégiés pour la définir, la ciseler, la surligner, la chouchouter, la caresser sans négliger, pour en rire ou sourire au besoin de la secouer le moment venu. Voire carrément l’envoyer en l’air. Au bout de tant de figures de style non obligées mais ô combien jouissives et réjouissantes en ce drôle de moment Nous sommes tous…il doit bien y avoir quelques inspirations de Matisse, Apollinaire ou même José Mari Manzanares pour offrir tant de plaisir et tant d’insistance à faire voler par-dessus les têtes autant de notes bleues, blanches, noires, simples ou triolets à traits ou jets continus. Sauf que le point de non retour dans cette musique savante mais qui veut le faire oublier, il faut aller le chercher du côté rythmique. Car là se situe bien les clefs d’une équation du plaisir typique portalien que Vincent Peirani, -à l’image de Bernard Lubat ou Sylvain Luc, autres complices en déclanchements rythmiques auprès du musicien bayonnais- l’accordéoniste donc expert autant qu’espiègle en la matière a résolu de résoudre. La musique du duo naît de la scansion dans les bons temps, la recherche des tempi adéquats. Dans cette musique de danses improbables la réussite ne se décrète pas, elle se décrypte pour in fine se révéler en live. Peirani s’y entend dès lors à tracer les lignes, à marquer les accords. Sous de tels assauts répétés à dessein Portal assuré (ou rassuré) laisse faire sa nature et lâche ses naturelles, en de longues graves boisées de clarinette basse ou d’aigues en fulgurance de clarinette tout court (Pour l’exercice remarquons d’ailleurs au passage que désormais le saxophoniste n’utilise pas de saxophones dans ces conditions)

Et lorsqu’au final, pour le bis (même si dans la salle de la Jéliote alors portée à incandescence il y en eut beaucoup au final) les deux musiciens s’emparent du  Dancers in lovede Duke Ellington–ce qui vaudra à Michel Portal de révéler qu’il avait bien fait partie des 15 musiciens de l’orchestre du Duke venus deux semaines durant enregistrer une musique de film dans un hôtel de Paris), sur ce thème donc comme une version originale parfaitement sous titrée, musique et danse, accordéon et clarinette, s’entendaient à merveille pour un happy end. Nous sommes Tous Charlie cette nuit. Et ça fait du bien.

 

Robert Latxague

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Sur la scène, Michel Portal ne tient pas en place. Il s’assoit, se lève, fait un pas de côté, marche un peu, passe devant micros et retours de scène, revient à sa chaise. Dans son anche de clarinette il souffle bien sûr, mais parle aussi, grommelle, crie. Sous un dessin pourpre projeté, très évocateur de la série Nous sommes tous Charlieon vit en direct la transe Portal. Jusqu’à cet épisode étrange où, ayant entamé une variation mélodique en solo sur sa clarinette il stoppe net sa phrase musicale pour avouer tout de go à la salle médusée : « Excusez moi, mais vraiment j’ai peur des silences car j’ai l’impression que les gens ne les supportent pas »

 

Vincent Peirani (accordéon), Michel Portal (clarinette, basse clarinette). Oloron Sainte-Marie, Salle La Jéliote, 10 janvier.

A priori un duo Peirani-Portal est une manière d’ode permanente à la mélodie. Soit autant d’instants privilégiés pour la définir, la ciseler, la surligner, la chouchouter, la caresser sans négliger, pour en rire ou sourire au besoin de la secouer le moment venu. Voire carrément l’envoyer en l’air. Au bout de tant de figures de style non obligées mais ô combien jouissives et réjouissantes en ce drôle de moment Nous sommes tous…il doit bien y avoir quelques inspirations de Matisse, Apollinaire ou même José Mari Manzanares pour offrir tant de plaisir et tant d’insistance à faire voler par-dessus les têtes autant de notes bleues, blanches, noires, simples ou triolets à traits ou jets continus. Sauf que le point de non retour dans cette musique savante mais qui veut le faire oublier, il faut aller le chercher du côté rythmique. Car là se situe bien les clefs d’une équation du plaisir typique portalien que Vincent Peirani, -à l’image de Bernard Lubat ou Sylvain Luc, autres complices en déclanchements rythmiques auprès du musicien bayonnais- l’accordéoniste donc expert autant qu’espiègle en la matière a résolu de résoudre. La musique du duo naît de la scansion dans les bons temps, la recherche des tempi adéquats. Dans cette musique de danses improbables la réussite ne se décrète pas, elle se décrypte pour in fine se révéler en live. Peirani s’y entend dès lors à tracer les lignes, à marquer les accords. Sous de tels assauts répétés à dessein Portal assuré (ou rassuré) laisse faire sa nature et lâche ses naturelles, en de longues graves boisées de clarinette basse ou d’aigues en fulgurance de clarinette tout court (Pour l’exercice remarquons d’ailleurs au passage que désormais le saxophoniste n’utilise pas de saxophones dans ces conditions)

Et lorsqu’au final, pour le bis (même si dans la salle de la Jéliote alors portée à incandescence il y en eut beaucoup au final) les deux musiciens s’emparent du  Dancers in lovede Duke Ellington–ce qui vaudra à Michel Portal de révéler qu’il avait bien fait partie des 15 musiciens de l’orchestre du Duke venus deux semaines durant enregistrer une musique de film dans un hôtel de Paris), sur ce thème donc comme une version originale parfaitement sous titrée, musique et danse, accordéon et clarinette, s’entendaient à merveille pour un happy end. Nous sommes Tous Charlie cette nuit. Et ça fait du bien.

 

Robert Latxague

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Sur la scène, Michel Portal ne tient pas en place. Il s’assoit, se lève, fait un pas de côté, marche un peu, passe devant micros et retours de scène, revient à sa chaise. Dans son anche de clarinette il souffle bien sûr, mais parle aussi, grommelle, crie. Sous un dessin pourpre projeté, très évocateur de la série Nous sommes tous Charlieon vit en direct la transe Portal. Jusqu’à cet épisode étrange où, ayant entamé une variation mélodique en solo sur sa clarinette il stoppe net sa phrase musicale pour avouer tout de go à la salle médusée : « Excusez moi, mais vraiment j’ai peur des silences car j’ai l’impression que les gens ne les supportent pas »

 

Vincent Peirani (accordéon), Michel Portal (clarinette, basse clarinette). Oloron Sainte-Marie, Salle La Jéliote, 10 janvier.

A priori un duo Peirani-Portal est une manière d’ode permanente à la mélodie. Soit autant d’instants privilégiés pour la définir, la ciseler, la surligner, la chouchouter, la caresser sans négliger, pour en rire ou sourire au besoin de la secouer le moment venu. Voire carrément l’envoyer en l’air. Au bout de tant de figures de style non obligées mais ô combien jouissives et réjouissantes en ce drôle de moment Nous sommes tous…il doit bien y avoir quelques inspirations de Matisse, Apollinaire ou même José Mari Manzanares pour offrir tant de plaisir et tant d’insistance à faire voler par-dessus les têtes autant de notes bleues, blanches, noires, simples ou triolets à traits ou jets continus. Sauf que le point de non retour dans cette musique savante mais qui veut le faire oublier, il faut aller le chercher du côté rythmique. Car là se situe bien les clefs d’une équation du plaisir typique portalien que Vincent Peirani, -à l’image de Bernard Lubat ou Sylvain Luc, autres complices en déclanchements rythmiques auprès du musicien bayonnais- l’accordéoniste donc expert autant qu’espiègle en la matière a résolu de résoudre. La musique du duo naît de la scansion dans les bons temps, la recherche des tempi adéquats. Dans cette musique de danses improbables la réussite ne se décrète pas, elle se décrypte pour in fine se révéler en live. Peirani s’y entend dès lors à tracer les lignes, à marquer les accords. Sous de tels assauts répétés à dessein Portal assuré (ou rassuré) laisse faire sa nature et lâche ses naturelles, en de longues graves boisées de clarinette basse ou d’aigues en fulgurance de clarinette tout court (Pour l’exercice remarquons d’ailleurs au passage que désormais le saxophoniste n’utilise pas de saxophones dans ces conditions)

Et lorsqu’au final, pour le bis (même si dans la salle de la Jéliote alors portée à incandescence il y en eut beaucoup au final) les deux musiciens s’emparent du  Dancers in lovede Duke Ellington–ce qui vaudra à Michel Portal de révéler qu’il avait bien fait partie des 15 musiciens de l’orchestre du Duke venus deux semaines durant enregistrer une musique de film dans un hôtel de Paris), sur ce thème donc comme une version originale parfaitement sous titrée, musique et danse, accordéon et clarinette, s’entendaient à merveille pour un happy end. Nous sommes Tous Charlie cette nuit. Et ça fait du bien.

 

Robert Latxague