Jazz live
Publié le 13 Sep 2014

Perpignan. En prélude à Jazzèbre

Yann Causse et son équipe font bien les choses. Près d’un mois avant la vingt-sixième édition de Jazzèbre, qui se déroulera du 27 septembre au 19 octobre prochains, ils en ont dévoilé au public le contenu. A grand renfort de commentaires. Avec, à l’appui, des diapositives et des vidéos d’extraits de concerts destinées à mettre l’eau à la bouche des spectateurs-auditeurs potentiels. Et, toujours à propos de bouche, avant un buffet catalan où les tapas, dispensées avec générosité, voisinaient avec des boissons régionales aux vertus capiteuses.

 

Fidèle à ses devancières, cette édition sera ouverte au grand large. Jazz, mais aussi musiques du monde, festives ou plus élaborées, découvertes en tous domaines, voyages au plus ou moins long cours. Un parfum de latinité – l’Espagne toute proche et l’Argentine, mais aussi l’Italie et même l’Allemagne. Sans compter la Suisse. Un festival éclaté en des lieux multiples (outre Perpignan, des villes et villages de la région, dont Périllos, dans les Corbières, où d’aucuns attendent de pied ferme les extraterrestres. Ils y rencontreront peut-être Sun Râ, auquel Thomas de Pourquery rendra hommage avec son sextette). Un festival « nomade », comme aime à le dire son directeur artistique. Le terme sera repris par toute la presse régionale. Une diversité qui fait place à des pique-niques musicaux, à des découvertes de sites et de lieux patrimoniaux, et même à des randonnées cycliste et pédestre. Qui brasse les générations, les musiciens confirmés et les étoiles montantes. Brassage et métissage en sont les deux mamelles, revendiquées haut et fort par des organisateurs qui récusent tout formatage.

 

On n’entrera pas dans le détail d’une programmation trop riche pour être ici détaillée, d’autant que des confrères plus chanceux que moi rendront compte, je le présume, des concerts « en temps réel ». Citons seulement, parmi les participants les plus connus, Paolo Fresu et son Devil Quartet, Andy Emler en duo avec Thomas de Pourquery déjà cité, dans une formule qui évoque la démarche de Wayne Shorter avec Herbie Hancock. Omar Sosa, en duo, lui aussi, avec le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles. Quelques autres encore comme Sylvain Luc et Daniel Mille, ou Claude Barthélémy et la fanfare l’Occidentale. On notera aussi la présence de Leïla Martial, du quartette de Sylvie Courvoisier et Marc Feldman, de Vincent Peirani en trio avec le pianiste allemand Michael Wollny, quasiment inconnu chez nous. Le reste relève du plaisir de la découverte. Pour l’heure, en en clôture de la soirée, un quartette qui méritait une écoute attentive.


Pierre Coulon-Cerisier (p), Géraldine Laurent (as), Michel Altier (b), Joël Allouche (dm).

Perpignan, El Mediator, 12 septembre.

 

Un quartette de circonstance mais soudé par un travail commun réalisé en cours d’année dans plusieurs résidences et débouchant sur une création dont la primeur nous est offerte ce soir. La cohésion obtenue témoigne de la qualité intrinsèque de musiciens qui savent ce que coopérer veut dire et chacune des compositions originales s’inscrit dans un univers parfaitement balisé : celui du bop, du hard bop et de leurs dérivés actuels.

 

Un univers dans lequel s’ébroue en toute liberté le leader du groupe, Pierre Coulon Cerisier, dont le jeu foisonnant m’évoque celui de Cedar Walton. Il dédie aux enfants martyrs des guerres actuelles une belle mélodie, L’Etoile du Sud, et stimule de bout en bout ses partenaires. De Géraldine Laurent, on connaît le punch, le dynamisme, la façon rageuse dont elle développe des soli toujours parfaitement construits. Il y a chez elle une forme de véhémence maîtrisée qui la rend reconnaissable dès les premières notes – même si reste perceptible l’héritage de Bird, surtout dans le phrasé (mais il lui arrive de privilégier le staccato, comme dans L’Orientale) et les ballades (Calder’s Mobile).

 

Les membres de la rythmique, Michel Altier, contrebassiste à la sûreté de tempo inaltérable, auteur de développements inspirés, et Joël Allouche, technicien subtil dont chaque solo « raconte une histoire », comme disait jadis ou naguère un commentateur bien connu, apportent leur pierre à un édifice propre à séduire une assistance attentive. On ne pouvait rêver meilleur prélude à un Jazzèbre dont les cavalcades imprévisibles sont attendues avec l’impatience que l’on devine, en Catalogne et bien au-delà.

 

Jacques Aboucaya

 

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Yann Causse et son équipe font bien les choses. Près d’un mois avant la vingt-sixième édition de Jazzèbre, qui se déroulera du 27 septembre au 19 octobre prochains, ils en ont dévoilé au public le contenu. A grand renfort de commentaires. Avec, à l’appui, des diapositives et des vidéos d’extraits de concerts destinées à mettre l’eau à la bouche des spectateurs-auditeurs potentiels. Et, toujours à propos de bouche, avant un buffet catalan où les tapas, dispensées avec générosité, voisinaient avec des boissons régionales aux vertus capiteuses.

 

Fidèle à ses devancières, cette édition sera ouverte au grand large. Jazz, mais aussi musiques du monde, festives ou plus élaborées, découvertes en tous domaines, voyages au plus ou moins long cours. Un parfum de latinité – l’Espagne toute proche et l’Argentine, mais aussi l’Italie et même l’Allemagne. Sans compter la Suisse. Un festival éclaté en des lieux multiples (outre Perpignan, des villes et villages de la région, dont Périllos, dans les Corbières, où d’aucuns attendent de pied ferme les extraterrestres. Ils y rencontreront peut-être Sun Râ, auquel Thomas de Pourquery rendra hommage avec son sextette). Un festival « nomade », comme aime à le dire son directeur artistique. Le terme sera repris par toute la presse régionale. Une diversité qui fait place à des pique-niques musicaux, à des découvertes de sites et de lieux patrimoniaux, et même à des randonnées cycliste et pédestre. Qui brasse les générations, les musiciens confirmés et les étoiles montantes. Brassage et métissage en sont les deux mamelles, revendiquées haut et fort par des organisateurs qui récusent tout formatage.

 

On n’entrera pas dans le détail d’une programmation trop riche pour être ici détaillée, d’autant que des confrères plus chanceux que moi rendront compte, je le présume, des concerts « en temps réel ». Citons seulement, parmi les participants les plus connus, Paolo Fresu et son Devil Quartet, Andy Emler en duo avec Thomas de Pourquery déjà cité, dans une formule qui évoque la démarche de Wayne Shorter avec Herbie Hancock. Omar Sosa, en duo, lui aussi, avec le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles. Quelques autres encore comme Sylvain Luc et Daniel Mille, ou Claude Barthélémy et la fanfare l’Occidentale. On notera aussi la présence de Leïla Martial, du quartette de Sylvie Courvoisier et Marc Feldman, de Vincent Peirani en trio avec le pianiste allemand Michael Wollny, quasiment inconnu chez nous. Le reste relève du plaisir de la découverte. Pour l’heure, en en clôture de la soirée, un quartette qui méritait une écoute attentive.


Pierre Coulon-Cerisier (p), Géraldine Laurent (as), Michel Altier (b), Joël Allouche (dm).

Perpignan, El Mediator, 12 septembre.

 

Un quartette de circonstance mais soudé par un travail commun réalisé en cours d’année dans plusieurs résidences et débouchant sur une création dont la primeur nous est offerte ce soir. La cohésion obtenue témoigne de la qualité intrinsèque de musiciens qui savent ce que coopérer veut dire et chacune des compositions originales s’inscrit dans un univers parfaitement balisé : celui du bop, du hard bop et de leurs dérivés actuels.

 

Un univers dans lequel s’ébroue en toute liberté le leader du groupe, Pierre Coulon Cerisier, dont le jeu foisonnant m’évoque celui de Cedar Walton. Il dédie aux enfants martyrs des guerres actuelles une belle mélodie, L’Etoile du Sud, et stimule de bout en bout ses partenaires. De Géraldine Laurent, on connaît le punch, le dynamisme, la façon rageuse dont elle développe des soli toujours parfaitement construits. Il y a chez elle une forme de véhémence maîtrisée qui la rend reconnaissable dès les premières notes – même si reste perceptible l’héritage de Bird, surtout dans le phrasé (mais il lui arrive de privilégier le staccato, comme dans L’Orientale) et les ballades (Calder’s Mobile).

 

Les membres de la rythmique, Michel Altier, contrebassiste à la sûreté de tempo inaltérable, auteur de développements inspirés, et Joël Allouche, technicien subtil dont chaque solo « raconte une histoire », comme disait jadis ou naguère un commentateur bien connu, apportent leur pierre à un édifice propre à séduire une assistance attentive. On ne pouvait rêver meilleur prélude à un Jazzèbre dont les cavalcades imprévisibles sont attendues avec l’impatience que l’on devine, en Catalogne et bien au-delà.

 

Jacques Aboucaya

 

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Yann Causse et son équipe font bien les choses. Près d’un mois avant la vingt-sixième édition de Jazzèbre, qui se déroulera du 27 septembre au 19 octobre prochains, ils en ont dévoilé au public le contenu. A grand renfort de commentaires. Avec, à l’appui, des diapositives et des vidéos d’extraits de concerts destinées à mettre l’eau à la bouche des spectateurs-auditeurs potentiels. Et, toujours à propos de bouche, avant un buffet catalan où les tapas, dispensées avec générosité, voisinaient avec des boissons régionales aux vertus capiteuses.

 

Fidèle à ses devancières, cette édition sera ouverte au grand large. Jazz, mais aussi musiques du monde, festives ou plus élaborées, découvertes en tous domaines, voyages au plus ou moins long cours. Un parfum de latinité – l’Espagne toute proche et l’Argentine, mais aussi l’Italie et même l’Allemagne. Sans compter la Suisse. Un festival éclaté en des lieux multiples (outre Perpignan, des villes et villages de la région, dont Périllos, dans les Corbières, où d’aucuns attendent de pied ferme les extraterrestres. Ils y rencontreront peut-être Sun Râ, auquel Thomas de Pourquery rendra hommage avec son sextette). Un festival « nomade », comme aime à le dire son directeur artistique. Le terme sera repris par toute la presse régionale. Une diversité qui fait place à des pique-niques musicaux, à des découvertes de sites et de lieux patrimoniaux, et même à des randonnées cycliste et pédestre. Qui brasse les générations, les musiciens confirmés et les étoiles montantes. Brassage et métissage en sont les deux mamelles, revendiquées haut et fort par des organisateurs qui récusent tout formatage.

 

On n’entrera pas dans le détail d’une programmation trop riche pour être ici détaillée, d’autant que des confrères plus chanceux que moi rendront compte, je le présume, des concerts « en temps réel ». Citons seulement, parmi les participants les plus connus, Paolo Fresu et son Devil Quartet, Andy Emler en duo avec Thomas de Pourquery déjà cité, dans une formule qui évoque la démarche de Wayne Shorter avec Herbie Hancock. Omar Sosa, en duo, lui aussi, avec le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles. Quelques autres encore comme Sylvain Luc et Daniel Mille, ou Claude Barthélémy et la fanfare l’Occidentale. On notera aussi la présence de Leïla Martial, du quartette de Sylvie Courvoisier et Marc Feldman, de Vincent Peirani en trio avec le pianiste allemand Michael Wollny, quasiment inconnu chez nous. Le reste relève du plaisir de la découverte. Pour l’heure, en en clôture de la soirée, un quartette qui méritait une écoute attentive.


Pierre Coulon-Cerisier (p), Géraldine Laurent (as), Michel Altier (b), Joël Allouche (dm).

Perpignan, El Mediator, 12 septembre.

 

Un quartette de circonstance mais soudé par un travail commun réalisé en cours d’année dans plusieurs résidences et débouchant sur une création dont la primeur nous est offerte ce soir. La cohésion obtenue témoigne de la qualité intrinsèque de musiciens qui savent ce que coopérer veut dire et chacune des compositions originales s’inscrit dans un univers parfaitement balisé : celui du bop, du hard bop et de leurs dérivés actuels.

 

Un univers dans lequel s’ébroue en toute liberté le leader du groupe, Pierre Coulon Cerisier, dont le jeu foisonnant m’évoque celui de Cedar Walton. Il dédie aux enfants martyrs des guerres actuelles une belle mélodie, L’Etoile du Sud, et stimule de bout en bout ses partenaires. De Géraldine Laurent, on connaît le punch, le dynamisme, la façon rageuse dont elle développe des soli toujours parfaitement construits. Il y a chez elle une forme de véhémence maîtrisée qui la rend reconnaissable dès les premières notes – même si reste perceptible l’héritage de Bird, surtout dans le phrasé (mais il lui arrive de privilégier le staccato, comme dans L’Orientale) et les ballades (Calder’s Mobile).

 

Les membres de la rythmique, Michel Altier, contrebassiste à la sûreté de tempo inaltérable, auteur de développements inspirés, et Joël Allouche, technicien subtil dont chaque solo « raconte une histoire », comme disait jadis ou naguère un commentateur bien connu, apportent leur pierre à un édifice propre à séduire une assistance attentive. On ne pouvait rêver meilleur prélude à un Jazzèbre dont les cavalcades imprévisibles sont attendues avec l’impatience que l’on devine, en Catalogne et bien au-delà.

 

Jacques Aboucaya

 

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Yann Causse et son équipe font bien les choses. Près d’un mois avant la vingt-sixième édition de Jazzèbre, qui se déroulera du 27 septembre au 19 octobre prochains, ils en ont dévoilé au public le contenu. A grand renfort de commentaires. Avec, à l’appui, des diapositives et des vidéos d’extraits de concerts destinées à mettre l’eau à la bouche des spectateurs-auditeurs potentiels. Et, toujours à propos de bouche, avant un buffet catalan où les tapas, dispensées avec générosité, voisinaient avec des boissons régionales aux vertus capiteuses.

 

Fidèle à ses devancières, cette édition sera ouverte au grand large. Jazz, mais aussi musiques du monde, festives ou plus élaborées, découvertes en tous domaines, voyages au plus ou moins long cours. Un parfum de latinité – l’Espagne toute proche et l’Argentine, mais aussi l’Italie et même l’Allemagne. Sans compter la Suisse. Un festival éclaté en des lieux multiples (outre Perpignan, des villes et villages de la région, dont Périllos, dans les Corbières, où d’aucuns attendent de pied ferme les extraterrestres. Ils y rencontreront peut-être Sun Râ, auquel Thomas de Pourquery rendra hommage avec son sextette). Un festival « nomade », comme aime à le dire son directeur artistique. Le terme sera repris par toute la presse régionale. Une diversité qui fait place à des pique-niques musicaux, à des découvertes de sites et de lieux patrimoniaux, et même à des randonnées cycliste et pédestre. Qui brasse les générations, les musiciens confirmés et les étoiles montantes. Brassage et métissage en sont les deux mamelles, revendiquées haut et fort par des organisateurs qui récusent tout formatage.

 

On n’entrera pas dans le détail d’une programmation trop riche pour être ici détaillée, d’autant que des confrères plus chanceux que moi rendront compte, je le présume, des concerts « en temps réel ». Citons seulement, parmi les participants les plus connus, Paolo Fresu et son Devil Quartet, Andy Emler en duo avec Thomas de Pourquery déjà cité, dans une formule qui évoque la démarche de Wayne Shorter avec Herbie Hancock. Omar Sosa, en duo, lui aussi, avec le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles. Quelques autres encore comme Sylvain Luc et Daniel Mille, ou Claude Barthélémy et la fanfare l’Occidentale. On notera aussi la présence de Leïla Martial, du quartette de Sylvie Courvoisier et Marc Feldman, de Vincent Peirani en trio avec le pianiste allemand Michael Wollny, quasiment inconnu chez nous. Le reste relève du plaisir de la découverte. Pour l’heure, en en clôture de la soirée, un quartette qui méritait une écoute attentive.


Pierre Coulon-Cerisier (p), Géraldine Laurent (as), Michel Altier (b), Joël Allouche (dm).

Perpignan, El Mediator, 12 septembre.

 

Un quartette de circonstance mais soudé par un travail commun réalisé en cours d’année dans plusieurs résidences et débouchant sur une création dont la primeur nous est offerte ce soir. La cohésion obtenue témoigne de la qualité intrinsèque de musiciens qui savent ce que coopérer veut dire et chacune des compositions originales s’inscrit dans un univers parfaitement balisé : celui du bop, du hard bop et de leurs dérivés actuels.

 

Un univers dans lequel s’ébroue en toute liberté le leader du groupe, Pierre Coulon Cerisier, dont le jeu foisonnant m’évoque celui de Cedar Walton. Il dédie aux enfants martyrs des guerres actuelles une belle mélodie, L’Etoile du Sud, et stimule de bout en bout ses partenaires. De Géraldine Laurent, on connaît le punch, le dynamisme, la façon rageuse dont elle développe des soli toujours parfaitement construits. Il y a chez elle une forme de véhémence maîtrisée qui la rend reconnaissable dès les premières notes – même si reste perceptible l’héritage de Bird, surtout dans le phrasé (mais il lui arrive de privilégier le staccato, comme dans L’Orientale) et les ballades (Calder’s Mobile).

 

Les membres de la rythmique, Michel Altier, contrebassiste à la sûreté de tempo inaltérable, auteur de développements inspirés, et Joël Allouche, technicien subtil dont chaque solo « raconte une histoire », comme disait jadis ou naguère un commentateur bien connu, apportent leur pierre à un édifice propre à séduire une assistance attentive. On ne pouvait rêver meilleur prélude à un Jazzèbre dont les cavalcades imprévisibles sont attendues avec l’impatience que l’on devine, en Catalogne et bien au-delà.

 

Jacques Aboucaya