Jazz live
Publié le 23 Nov 2012

"Welcome" (Raymond Boni) & "L'Obsessionniste" (Edouard Bineau et Sébastien Texier) à Cugnaux (31)

D’abord j’ai cru que Cugnaux s’écrivait « Cugnot » et qu’on m’avait invité dans la ville natale de l’inventeur de la première voiture auto-mobile, ancêtre à la fois de tous nos véhicules terrestres mais aussi des machines à vapeur qui ont remorqué les trains de notre enfance. Je me sentais du coup, et après Graffenstaden, tout à fait dans le mouvement (voir nos chapitres précédents). Mais non. Cugnaux est situé dans la banlieue de Toulouse, ville qu’on sait plus tournée vers l’aviation que vers la locomotion terrestre. Banlieue sud pour être précis. Entre village de campagne et petite ville en plein développement, on y sent à la fois de la tradition et du mouvement, des espaces qui ne demandent qu’à être occupés, et celui qui a nom « Paul Eluard », qui porte encore la marque de ses années de naissance (entre le chalet bois et les murs en briques rouges), abrite une salle de 150 places fort agréable, et de quoi recevoir des expositions et des ateliers divers. Préfiguration de ce qui sera bientôt un vrai « Centre Culturel » avec une salle plus grande, et des possibilités de pratiquer les arts, dont la musique. Directrice des affaires culturelles de la ville de Cugnaux, Christine Martial (la maman de Leïla) travaille en collaboration depuis trois ans avec Yan Beigbeder pour la mise en place de la semaine jazz dont Ludovic Florin vous a déjà parlé. Et m’y voici.

 

J’ai souvent entendu Raymond Boni en solo, parfois seulement à la guitare, maintenant régulièrement aussi à l’harmonica. J’aime sa façon unique de sonner, avec ce fond « Django » permanent plus allusif qu’imitatif, et cette manière d’intégrer les risques de la guitare préparée, ou mise en relation avec les outils modernes de diffusion (boucles, effets d’écho, etc.) sans que jamais cela ne fasse office de masquer l’absence d’idées musicales. Son dernier disque (« Welcome »), publié sous le label Emouvance, reste dans cet esprit, comme le concert qu’il a offert hier soir à Cugnaux où l’on a retrouvé – ou découvert – ces gestes à la fois mesurés et rapides qui construisent une musique plus évocatrice que narrative, généreuse, qui ouvre sur moments de purs suspens. 

 

Je ne connaissais par du tout, par contre, l’univers musical (oui, je sais, l’expression ne plaît pas à tout le monde) d’Edouard Bineau (p, compositions) et la façon dont il se déploie dans ce projet autour du Palais Idéal du facteur Cheval en compagnie de Sébastien Texier (as, cl). Belle découverte, car les compositions du pianiste, chansons qui restent un moment dans la tête, mélodies bien ourlées, ont de la rondeur mais laissent entrevoir aussi des chicanes. Bref, c’est de la musique équilibrée, qui avoue ses fréquentations mais sait inventer les chemins nouveaux pour y inscrire un flirt. De Maman Rose à Owl Man, d’une introduction en solo aux diverses pièces de ce récital, plus d’une heure de musique, deux rappels, et un moment important dans la mise en place de ce festival qui parie plus sur l’établissement d’une relation avec un public en formation que sur l’habituelle façon de donner aux gens ce qu’on suppose qu’ils vont aimer, avec ce rien de mépris pour la capacité de tous à accéder à l’art que cela sous-entend. Ce soir, Geneviève Foccroule revisite à sa façon les Variations Goldberg de Bach, et La Friture Moderne veut en finir avec 69. On va voir ça, tiens.

 

Philippe Méziat

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D’abord j’ai cru que Cugnaux s’écrivait « Cugnot » et qu’on m’avait invité dans la ville natale de l’inventeur de la première voiture auto-mobile, ancêtre à la fois de tous nos véhicules terrestres mais aussi des machines à vapeur qui ont remorqué les trains de notre enfance. Je me sentais du coup, et après Graffenstaden, tout à fait dans le mouvement (voir nos chapitres précédents). Mais non. Cugnaux est situé dans la banlieue de Toulouse, ville qu’on sait plus tournée vers l’aviation que vers la locomotion terrestre. Banlieue sud pour être précis. Entre village de campagne et petite ville en plein développement, on y sent à la fois de la tradition et du mouvement, des espaces qui ne demandent qu’à être occupés, et celui qui a nom « Paul Eluard », qui porte encore la marque de ses années de naissance (entre le chalet bois et les murs en briques rouges), abrite une salle de 150 places fort agréable, et de quoi recevoir des expositions et des ateliers divers. Préfiguration de ce qui sera bientôt un vrai « Centre Culturel » avec une salle plus grande, et des possibilités de pratiquer les arts, dont la musique. Directrice des affaires culturelles de la ville de Cugnaux, Christine Martial (la maman de Leïla) travaille en collaboration depuis trois ans avec Yan Beigbeder pour la mise en place de la semaine jazz dont Ludovic Florin vous a déjà parlé. Et m’y voici.

 

J’ai souvent entendu Raymond Boni en solo, parfois seulement à la guitare, maintenant régulièrement aussi à l’harmonica. J’aime sa façon unique de sonner, avec ce fond « Django » permanent plus allusif qu’imitatif, et cette manière d’intégrer les risques de la guitare préparée, ou mise en relation avec les outils modernes de diffusion (boucles, effets d’écho, etc.) sans que jamais cela ne fasse office de masquer l’absence d’idées musicales. Son dernier disque (« Welcome »), publié sous le label Emouvance, reste dans cet esprit, comme le concert qu’il a offert hier soir à Cugnaux où l’on a retrouvé – ou découvert – ces gestes à la fois mesurés et rapides qui construisent une musique plus évocatrice que narrative, généreuse, qui ouvre sur moments de purs suspens. 

 

Je ne connaissais par du tout, par contre, l’univers musical (oui, je sais, l’expression ne plaît pas à tout le monde) d’Edouard Bineau (p, compositions) et la façon dont il se déploie dans ce projet autour du Palais Idéal du facteur Cheval en compagnie de Sébastien Texier (as, cl). Belle découverte, car les compositions du pianiste, chansons qui restent un moment dans la tête, mélodies bien ourlées, ont de la rondeur mais laissent entrevoir aussi des chicanes. Bref, c’est de la musique équilibrée, qui avoue ses fréquentations mais sait inventer les chemins nouveaux pour y inscrire un flirt. De Maman Rose à Owl Man, d’une introduction en solo aux diverses pièces de ce récital, plus d’une heure de musique, deux rappels, et un moment important dans la mise en place de ce festival qui parie plus sur l’établissement d’une relation avec un public en formation que sur l’habituelle façon de donner aux gens ce qu’on suppose qu’ils vont aimer, avec ce rien de mépris pour la capacité de tous à accéder à l’art que cela sous-entend. Ce soir, Geneviève Foccroule revisite à sa façon les Variations Goldberg de Bach, et La Friture Moderne veut en finir avec 69. On va voir ça, tiens.

 

Philippe Méziat

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D’abord j’ai cru que Cugnaux s’écrivait « Cugnot » et qu’on m’avait invité dans la ville natale de l’inventeur de la première voiture auto-mobile, ancêtre à la fois de tous nos véhicules terrestres mais aussi des machines à vapeur qui ont remorqué les trains de notre enfance. Je me sentais du coup, et après Graffenstaden, tout à fait dans le mouvement (voir nos chapitres précédents). Mais non. Cugnaux est situé dans la banlieue de Toulouse, ville qu’on sait plus tournée vers l’aviation que vers la locomotion terrestre. Banlieue sud pour être précis. Entre village de campagne et petite ville en plein développement, on y sent à la fois de la tradition et du mouvement, des espaces qui ne demandent qu’à être occupés, et celui qui a nom « Paul Eluard », qui porte encore la marque de ses années de naissance (entre le chalet bois et les murs en briques rouges), abrite une salle de 150 places fort agréable, et de quoi recevoir des expositions et des ateliers divers. Préfiguration de ce qui sera bientôt un vrai « Centre Culturel » avec une salle plus grande, et des possibilités de pratiquer les arts, dont la musique. Directrice des affaires culturelles de la ville de Cugnaux, Christine Martial (la maman de Leïla) travaille en collaboration depuis trois ans avec Yan Beigbeder pour la mise en place de la semaine jazz dont Ludovic Florin vous a déjà parlé. Et m’y voici.

 

J’ai souvent entendu Raymond Boni en solo, parfois seulement à la guitare, maintenant régulièrement aussi à l’harmonica. J’aime sa façon unique de sonner, avec ce fond « Django » permanent plus allusif qu’imitatif, et cette manière d’intégrer les risques de la guitare préparée, ou mise en relation avec les outils modernes de diffusion (boucles, effets d’écho, etc.) sans que jamais cela ne fasse office de masquer l’absence d’idées musicales. Son dernier disque (« Welcome »), publié sous le label Emouvance, reste dans cet esprit, comme le concert qu’il a offert hier soir à Cugnaux où l’on a retrouvé – ou découvert – ces gestes à la fois mesurés et rapides qui construisent une musique plus évocatrice que narrative, généreuse, qui ouvre sur moments de purs suspens. 

 

Je ne connaissais par du tout, par contre, l’univers musical (oui, je sais, l’expression ne plaît pas à tout le monde) d’Edouard Bineau (p, compositions) et la façon dont il se déploie dans ce projet autour du Palais Idéal du facteur Cheval en compagnie de Sébastien Texier (as, cl). Belle découverte, car les compositions du pianiste, chansons qui restent un moment dans la tête, mélodies bien ourlées, ont de la rondeur mais laissent entrevoir aussi des chicanes. Bref, c’est de la musique équilibrée, qui avoue ses fréquentations mais sait inventer les chemins nouveaux pour y inscrire un flirt. De Maman Rose à Owl Man, d’une introduction en solo aux diverses pièces de ce récital, plus d’une heure de musique, deux rappels, et un moment important dans la mise en place de ce festival qui parie plus sur l’établissement d’une relation avec un public en formation que sur l’habituelle façon de donner aux gens ce qu’on suppose qu’ils vont aimer, avec ce rien de mépris pour la capacité de tous à accéder à l’art que cela sous-entend. Ce soir, Geneviève Foccroule revisite à sa façon les Variations Goldberg de Bach, et La Friture Moderne veut en finir avec 69. On va voir ça, tiens.

 

Philippe Méziat

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D’abord j’ai cru que Cugnaux s’écrivait « Cugnot » et qu’on m’avait invité dans la ville natale de l’inventeur de la première voiture auto-mobile, ancêtre à la fois de tous nos véhicules terrestres mais aussi des machines à vapeur qui ont remorqué les trains de notre enfance. Je me sentais du coup, et après Graffenstaden, tout à fait dans le mouvement (voir nos chapitres précédents). Mais non. Cugnaux est situé dans la banlieue de Toulouse, ville qu’on sait plus tournée vers l’aviation que vers la locomotion terrestre. Banlieue sud pour être précis. Entre village de campagne et petite ville en plein développement, on y sent à la fois de la tradition et du mouvement, des espaces qui ne demandent qu’à être occupés, et celui qui a nom « Paul Eluard », qui porte encore la marque de ses années de naissance (entre le chalet bois et les murs en briques rouges), abrite une salle de 150 places fort agréable, et de quoi recevoir des expositions et des ateliers divers. Préfiguration de ce qui sera bientôt un vrai « Centre Culturel » avec une salle plus grande, et des possibilités de pratiquer les arts, dont la musique. Directrice des affaires culturelles de la ville de Cugnaux, Christine Martial (la maman de Leïla) travaille en collaboration depuis trois ans avec Yan Beigbeder pour la mise en place de la semaine jazz dont Ludovic Florin vous a déjà parlé. Et m’y voici.

 

J’ai souvent entendu Raymond Boni en solo, parfois seulement à la guitare, maintenant régulièrement aussi à l’harmonica. J’aime sa façon unique de sonner, avec ce fond « Django » permanent plus allusif qu’imitatif, et cette manière d’intégrer les risques de la guitare préparée, ou mise en relation avec les outils modernes de diffusion (boucles, effets d’écho, etc.) sans que jamais cela ne fasse office de masquer l’absence d’idées musicales. Son dernier disque (« Welcome »), publié sous le label Emouvance, reste dans cet esprit, comme le concert qu’il a offert hier soir à Cugnaux où l’on a retrouvé – ou découvert – ces gestes à la fois mesurés et rapides qui construisent une musique plus évocatrice que narrative, généreuse, qui ouvre sur moments de purs suspens. 

 

Je ne connaissais par du tout, par contre, l’univers musical (oui, je sais, l’expression ne plaît pas à tout le monde) d’Edouard Bineau (p, compositions) et la façon dont il se déploie dans ce projet autour du Palais Idéal du facteur Cheval en compagnie de Sébastien Texier (as, cl). Belle découverte, car les compositions du pianiste, chansons qui restent un moment dans la tête, mélodies bien ourlées, ont de la rondeur mais laissent entrevoir aussi des chicanes. Bref, c’est de la musique équilibrée, qui avoue ses fréquentations mais sait inventer les chemins nouveaux pour y inscrire un flirt. De Maman Rose à Owl Man, d’une introduction en solo aux diverses pièces de ce récital, plus d’une heure de musique, deux rappels, et un moment important dans la mise en place de ce festival qui parie plus sur l’établissement d’une relation avec un public en formation que sur l’habituelle façon de donner aux gens ce qu’on suppose qu’ils vont aimer, avec ce rien de mépris pour la capacité de tous à accéder à l’art que cela sous-entend. Ce soir, Geneviève Foccroule revisite à sa façon les Variations Goldberg de Bach, et La Friture Moderne veut en finir avec 69. On va voir ça, tiens.

 

Philippe Méziat