Jazz live
Publié le 30 Août 2014

Rendez-vous de l'Erdre 2014, Bernard Lubat, Henri Texier et les autres…

Ces « Rendez-vous de l’Erdre », nous les aimons. Les raisons ne manquent pas, gratuité générale des concerts, diversité des scènes, pluralité des jazz(s) représentés, caractère coloré du site, et pas dessus tout un certain sens de l’accessibilté. Ne pas céder là-dessus : les musiques peuvent être savantes, mais elle doivent rester – au moins en puissance – populaires. Chacun à leur manière, Bernard Lubat et Henri Texier incarnent ce voeu.

 

Cette année, parmi les innovations, et outre le navire amiral sur lequel sont embarqués les directeurs de la manifestation (Loïc Breteau et Armand Meignan), un nouveau lieu, unique à bien des égards puisqu’il s’agit du… « Lieu Unique ». Une scène installée sur une péniche en face de l’entrée, et un artiste (unique) à qui l’on a confié le soin d’animer les débuts de soirée : Bernard Lubat. Hier à 19.00, le public se pressait déjà en très grand nombre, et le batteur et pianiste avait choisi d’inviter son fil Louis (batterie) et Fabice Vieira (el-b). Plus tard dans la soirée, ce fut Louis Sclavis (b-cl), pour un duo à la fois classique, souvent répété, toujours surprenant. Lubat aura fait passer un certain nombre de figures du « bop » au rang de refrains populaires, il est plutôt du côté de Gillespie, qui savait déjà bien vers la fin des années 40 comment rendre accessible un langage que Parker avait tendance à conserver dans un certain ésotérisme. Gillespie aura vendu beaucoup moins de disques que son compagnon altiste, mais il aura toujours su trouver des audiences, et du travail. Lubat possède aussi cette qualité, de se rendre proche des gens, de leur parler droit même si c’est pour faire une musique en chicanes. 

 

IMG 0821

L’une des deux navettes, et le

navire amiral des RV

 

IMG 0835

Pour se rendre au « Lieu Unique »,

prendre l’un des bateaux qui y conduit

en passant sous le tunnel Saint Félix.

Heureux !

 

Côté grande scène nautique, hier soir c’était Henri Texier (b) qui officiait, avec « Sky Dancers », au sein duquel on trouve son fils Sébastien (as) – tiens, comme Lubat père et fils – et puis Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), et Louis Moutin (dm). La dimension populaire, chez Henri, se trouve dans la musique elle-même. Peu enclin à jouer les animateurs, peu disert (mais quand il parle, ça porte !), il compose depuis quelques décennies des airs qui restent en tête, qui vous poursuivent, on pourrait dire des chansons sans paroles, dansantes, pleines d’un parfum de liberté, évocatrices de peuples en lutte et de couples en mouvement. Le quintet actuel fait merveille dans ce registre, parce que Sébastien Texier connaît ça depuis les premiers temps (quand je le vois, je pense toujours à cette photo de Guy Le Querrec où il est tout enfant, aux côtés de Phil Woods…), et parce qu’Armel Dupas, Louis Moutin et Nguyen Lê s’engouffrent goulûment dans toutes les brèches. La soirée était belle, un peu fraîche mais belle, et le public était en très grand nombre de l’autre côté de l’Erdre. Nous avions eu droit aussi un peu avant à la musique douce, tendre mais forte d’Eric Le Lann (tp), avec un Rick Margitza (ts) toujours aussi souple et gouleyant, un Enrico Pieranunzi (p) dont il faudrait détailler les talents tant ils sont nombreux et variés, et je ne parle pas de Jimmy Johnson (voc, g) qui a inauguré la scène blues devant un parterre de fans éberlués.

 

Vous en reprendrez bien une larme ? C’est aujourd’hui et ce soir, avec le trio Grande et Matthew Bourne, François Corneloup sur la scène « Souris Verte » (dédiée aux enfants), le quintet de Didier Levallet, Daniel Givone, Nik Bärtsch Ronin, Pierre de Bethmann, Didier Locwood. Et j’en passe évidemment beaucoup. Nous avons rendez-vous.

 

Philippe Méziat

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Ces « Rendez-vous de l’Erdre », nous les aimons. Les raisons ne manquent pas, gratuité générale des concerts, diversité des scènes, pluralité des jazz(s) représentés, caractère coloré du site, et pas dessus tout un certain sens de l’accessibilté. Ne pas céder là-dessus : les musiques peuvent être savantes, mais elle doivent rester – au moins en puissance – populaires. Chacun à leur manière, Bernard Lubat et Henri Texier incarnent ce voeu.

 

Cette année, parmi les innovations, et outre le navire amiral sur lequel sont embarqués les directeurs de la manifestation (Loïc Breteau et Armand Meignan), un nouveau lieu, unique à bien des égards puisqu’il s’agit du… « Lieu Unique ». Une scène installée sur une péniche en face de l’entrée, et un artiste (unique) à qui l’on a confié le soin d’animer les débuts de soirée : Bernard Lubat. Hier à 19.00, le public se pressait déjà en très grand nombre, et le batteur et pianiste avait choisi d’inviter son fil Louis (batterie) et Fabice Vieira (el-b). Plus tard dans la soirée, ce fut Louis Sclavis (b-cl), pour un duo à la fois classique, souvent répété, toujours surprenant. Lubat aura fait passer un certain nombre de figures du « bop » au rang de refrains populaires, il est plutôt du côté de Gillespie, qui savait déjà bien vers la fin des années 40 comment rendre accessible un langage que Parker avait tendance à conserver dans un certain ésotérisme. Gillespie aura vendu beaucoup moins de disques que son compagnon altiste, mais il aura toujours su trouver des audiences, et du travail. Lubat possède aussi cette qualité, de se rendre proche des gens, de leur parler droit même si c’est pour faire une musique en chicanes. 

 

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L’une des deux navettes, et le

navire amiral des RV

 

IMG 0835

Pour se rendre au « Lieu Unique »,

prendre l’un des bateaux qui y conduit

en passant sous le tunnel Saint Félix.

Heureux !

 

Côté grande scène nautique, hier soir c’était Henri Texier (b) qui officiait, avec « Sky Dancers », au sein duquel on trouve son fils Sébastien (as) – tiens, comme Lubat père et fils – et puis Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), et Louis Moutin (dm). La dimension populaire, chez Henri, se trouve dans la musique elle-même. Peu enclin à jouer les animateurs, peu disert (mais quand il parle, ça porte !), il compose depuis quelques décennies des airs qui restent en tête, qui vous poursuivent, on pourrait dire des chansons sans paroles, dansantes, pleines d’un parfum de liberté, évocatrices de peuples en lutte et de couples en mouvement. Le quintet actuel fait merveille dans ce registre, parce que Sébastien Texier connaît ça depuis les premiers temps (quand je le vois, je pense toujours à cette photo de Guy Le Querrec où il est tout enfant, aux côtés de Phil Woods…), et parce qu’Armel Dupas, Louis Moutin et Nguyen Lê s’engouffrent goulûment dans toutes les brèches. La soirée était belle, un peu fraîche mais belle, et le public était en très grand nombre de l’autre côté de l’Erdre. Nous avions eu droit aussi un peu avant à la musique douce, tendre mais forte d’Eric Le Lann (tp), avec un Rick Margitza (ts) toujours aussi souple et gouleyant, un Enrico Pieranunzi (p) dont il faudrait détailler les talents tant ils sont nombreux et variés, et je ne parle pas de Jimmy Johnson (voc, g) qui a inauguré la scène blues devant un parterre de fans éberlués.

 

Vous en reprendrez bien une larme ? C’est aujourd’hui et ce soir, avec le trio Grande et Matthew Bourne, François Corneloup sur la scène « Souris Verte » (dédiée aux enfants), le quintet de Didier Levallet, Daniel Givone, Nik Bärtsch Ronin, Pierre de Bethmann, Didier Locwood. Et j’en passe évidemment beaucoup. Nous avons rendez-vous.

 

Philippe Méziat

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Ces « Rendez-vous de l’Erdre », nous les aimons. Les raisons ne manquent pas, gratuité générale des concerts, diversité des scènes, pluralité des jazz(s) représentés, caractère coloré du site, et pas dessus tout un certain sens de l’accessibilté. Ne pas céder là-dessus : les musiques peuvent être savantes, mais elle doivent rester – au moins en puissance – populaires. Chacun à leur manière, Bernard Lubat et Henri Texier incarnent ce voeu.

 

Cette année, parmi les innovations, et outre le navire amiral sur lequel sont embarqués les directeurs de la manifestation (Loïc Breteau et Armand Meignan), un nouveau lieu, unique à bien des égards puisqu’il s’agit du… « Lieu Unique ». Une scène installée sur une péniche en face de l’entrée, et un artiste (unique) à qui l’on a confié le soin d’animer les débuts de soirée : Bernard Lubat. Hier à 19.00, le public se pressait déjà en très grand nombre, et le batteur et pianiste avait choisi d’inviter son fil Louis (batterie) et Fabice Vieira (el-b). Plus tard dans la soirée, ce fut Louis Sclavis (b-cl), pour un duo à la fois classique, souvent répété, toujours surprenant. Lubat aura fait passer un certain nombre de figures du « bop » au rang de refrains populaires, il est plutôt du côté de Gillespie, qui savait déjà bien vers la fin des années 40 comment rendre accessible un langage que Parker avait tendance à conserver dans un certain ésotérisme. Gillespie aura vendu beaucoup moins de disques que son compagnon altiste, mais il aura toujours su trouver des audiences, et du travail. Lubat possède aussi cette qualité, de se rendre proche des gens, de leur parler droit même si c’est pour faire une musique en chicanes. 

 

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L’une des deux navettes, et le

navire amiral des RV

 

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Pour se rendre au « Lieu Unique »,

prendre l’un des bateaux qui y conduit

en passant sous le tunnel Saint Félix.

Heureux !

 

Côté grande scène nautique, hier soir c’était Henri Texier (b) qui officiait, avec « Sky Dancers », au sein duquel on trouve son fils Sébastien (as) – tiens, comme Lubat père et fils – et puis Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), et Louis Moutin (dm). La dimension populaire, chez Henri, se trouve dans la musique elle-même. Peu enclin à jouer les animateurs, peu disert (mais quand il parle, ça porte !), il compose depuis quelques décennies des airs qui restent en tête, qui vous poursuivent, on pourrait dire des chansons sans paroles, dansantes, pleines d’un parfum de liberté, évocatrices de peuples en lutte et de couples en mouvement. Le quintet actuel fait merveille dans ce registre, parce que Sébastien Texier connaît ça depuis les premiers temps (quand je le vois, je pense toujours à cette photo de Guy Le Querrec où il est tout enfant, aux côtés de Phil Woods…), et parce qu’Armel Dupas, Louis Moutin et Nguyen Lê s’engouffrent goulûment dans toutes les brèches. La soirée était belle, un peu fraîche mais belle, et le public était en très grand nombre de l’autre côté de l’Erdre. Nous avions eu droit aussi un peu avant à la musique douce, tendre mais forte d’Eric Le Lann (tp), avec un Rick Margitza (ts) toujours aussi souple et gouleyant, un Enrico Pieranunzi (p) dont il faudrait détailler les talents tant ils sont nombreux et variés, et je ne parle pas de Jimmy Johnson (voc, g) qui a inauguré la scène blues devant un parterre de fans éberlués.

 

Vous en reprendrez bien une larme ? C’est aujourd’hui et ce soir, avec le trio Grande et Matthew Bourne, François Corneloup sur la scène « Souris Verte » (dédiée aux enfants), le quintet de Didier Levallet, Daniel Givone, Nik Bärtsch Ronin, Pierre de Bethmann, Didier Locwood. Et j’en passe évidemment beaucoup. Nous avons rendez-vous.

 

Philippe Méziat

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Ces « Rendez-vous de l’Erdre », nous les aimons. Les raisons ne manquent pas, gratuité générale des concerts, diversité des scènes, pluralité des jazz(s) représentés, caractère coloré du site, et pas dessus tout un certain sens de l’accessibilté. Ne pas céder là-dessus : les musiques peuvent être savantes, mais elle doivent rester – au moins en puissance – populaires. Chacun à leur manière, Bernard Lubat et Henri Texier incarnent ce voeu.

 

Cette année, parmi les innovations, et outre le navire amiral sur lequel sont embarqués les directeurs de la manifestation (Loïc Breteau et Armand Meignan), un nouveau lieu, unique à bien des égards puisqu’il s’agit du… « Lieu Unique ». Une scène installée sur une péniche en face de l’entrée, et un artiste (unique) à qui l’on a confié le soin d’animer les débuts de soirée : Bernard Lubat. Hier à 19.00, le public se pressait déjà en très grand nombre, et le batteur et pianiste avait choisi d’inviter son fil Louis (batterie) et Fabice Vieira (el-b). Plus tard dans la soirée, ce fut Louis Sclavis (b-cl), pour un duo à la fois classique, souvent répété, toujours surprenant. Lubat aura fait passer un certain nombre de figures du « bop » au rang de refrains populaires, il est plutôt du côté de Gillespie, qui savait déjà bien vers la fin des années 40 comment rendre accessible un langage que Parker avait tendance à conserver dans un certain ésotérisme. Gillespie aura vendu beaucoup moins de disques que son compagnon altiste, mais il aura toujours su trouver des audiences, et du travail. Lubat possède aussi cette qualité, de se rendre proche des gens, de leur parler droit même si c’est pour faire une musique en chicanes. 

 

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L’une des deux navettes, et le

navire amiral des RV

 

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Pour se rendre au « Lieu Unique »,

prendre l’un des bateaux qui y conduit

en passant sous le tunnel Saint Félix.

Heureux !

 

Côté grande scène nautique, hier soir c’était Henri Texier (b) qui officiait, avec « Sky Dancers », au sein duquel on trouve son fils Sébastien (as) – tiens, comme Lubat père et fils – et puis Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), et Louis Moutin (dm). La dimension populaire, chez Henri, se trouve dans la musique elle-même. Peu enclin à jouer les animateurs, peu disert (mais quand il parle, ça porte !), il compose depuis quelques décennies des airs qui restent en tête, qui vous poursuivent, on pourrait dire des chansons sans paroles, dansantes, pleines d’un parfum de liberté, évocatrices de peuples en lutte et de couples en mouvement. Le quintet actuel fait merveille dans ce registre, parce que Sébastien Texier connaît ça depuis les premiers temps (quand je le vois, je pense toujours à cette photo de Guy Le Querrec où il est tout enfant, aux côtés de Phil Woods…), et parce qu’Armel Dupas, Louis Moutin et Nguyen Lê s’engouffrent goulûment dans toutes les brèches. La soirée était belle, un peu fraîche mais belle, et le public était en très grand nombre de l’autre côté de l’Erdre. Nous avions eu droit aussi un peu avant à la musique douce, tendre mais forte d’Eric Le Lann (tp), avec un Rick Margitza (ts) toujours aussi souple et gouleyant, un Enrico Pieranunzi (p) dont il faudrait détailler les talents tant ils sont nombreux et variés, et je ne parle pas de Jimmy Johnson (voc, g) qui a inauguré la scène blues devant un parterre de fans éberlués.

 

Vous en reprendrez bien une larme ? C’est aujourd’hui et ce soir, avec le trio Grande et Matthew Bourne, François Corneloup sur la scène « Souris Verte » (dédiée aux enfants), le quintet de Didier Levallet, Daniel Givone, Nik Bärtsch Ronin, Pierre de Bethmann, Didier Locwood. Et j’en passe évidemment beaucoup. Nous avons rendez-vous.

 

Philippe Méziat