Jazz live
Publié le 2 Sep 2013

Rendez-vous de l'Erdre (III), Papanosh, Rubatong et Sandra Nkaké

Aux « Rendez-vous de l’Erdre », le dimanche est traditionnellement une journée bien pleine jusqu’au soir, où les abords de la rivière se dépeuplent rapidement parce que souvent, le lundi est jour de rentrée scolaire. Il en fut ainsi hier, ce pourquoi les concerts de Papanosh en début d’après-midi (Scène Sully) et de Rubatong vers 18.00 (Scène Mix Jazz) ont fait le plein, le premier nommé sous un soleil de plomb qui faillit avoir raison de l’énergie des combattants et des suiveurs.

 

Papanosh : Thibault Cellier (b), Sébastien Palis (acc, p, org), Jérémie Piazza (dm), Raphaël Quenehen (as, ts), Quentin Ghomari (tp, tb)

 

Rubatong : Han Buhrs (voc), René Van Barneveld (g), Luc Ex (electro acoustic-b), Tatian Koleva (vib, perc)

 

Sandra Nkaké : Sandra Nkaké (voc), Jérome Dru (fl, voc), Mathieu Ouaki (g), Armel Dupas (clavier), Kenny Ruby (b), Thibaul Brandalise (dm)

 

Mais enfin, soleil ou pas, Papanosh (Lauréat Jazz Migration 2013) a montré qu’on pouvait se déplacer dans toutes les strates de l’histoire du jazz en y mettant une telle force de conviction, et au fond un tel talent, que même le plus rétif d’entre nous aux divers aspects du revivalisme finit par succomber. Du hard-bop le plus pur aux décalages subtils de la modernité « trash » en passant par les épisodes free, voire les moments où l’ironie domine, les musiciens de Papanosh savent tout faire, ils le font avec un bel engagement, loin de cette image qu’on a souvent en ce domaine, que les instrumentistes lisent une partition (réelle ou imaginaire). J’ai même songé qu’une partie de leur « modèle » (on peut en avoir !) se trouvait du côté de ce groupe fameux aux USA et qui se nomme « Mostly Other People Do The Killing », et renseignement pris ce n’est pas le cas puisqu’un seul d’entre « Papanosh » connaît le quartet de Peter Evans, John Irabagon, Kevin Shea et Moppa Elliott. Qu’importe ! Comme dans « MOPDTK », mais en sens inverse, on sait jouer entre l’ancien et le moderne, le rythmiquement correct et le politiquement décalé, et au bout du compte c’est tout ce qui importe. Beau succès, mérité.

 

Rubatong, c’était mon coup de coeur d’un important « showcase » qui s’est tenu à Amsterdam à l’automne dernier. J’avais ainsi « mobilisé » sur ce concert un petit nombre d’amis, qui se sont sans doute demandé ce qui m’avait pris, et que je confirme en essayant de m’expliquer. En elle-même, la musique renvoie à la fois au blues anglais, au rock, parfois au jazz, et à rien d’autre en fait que ce que les quatre instrumentistes sont capables de faire. De très beaux et très étonnants textes, clamés, déclamés, chantés avec fureur et raucité, sont la base signifiante de cette musique aux allures contrastées, superbement défendue par une percussionniste qui sait faire croire qu’elle tient à la fois une batterie complète tout en jouant du vibraphone, par un bassiste dont on n’a plus à faire l’éloge (Luc Ex) et un guitariste placide et habile à faire monter la tension. Climats très variés, identifications musicales multiples, un groupe qui allie culture et défoulement, ce n’est pas si souvent que je retrouve, dans un seul projet, tout un pan de ce que j’écoutais (parfois de façon distraite c’est vrai) dans les années 70/80, revisité et repris dans une problématique actuelle. Donc, je maintiens.

 

Avec Sandra Nkaké, je suis retombé à l’homéostasie qui convient au dimanche soir. On m’avait parlé en bien de cette chanteuse, que Beñat Achiary avait programmé à Itxassou il y a quelques années. Depuis, elle a du faire un grand pas en avant dans la direction du show-biz, des fumigènes, des gimmicks les plus répandus et des lumières rasantes. La voix n’ayant rien d’exceptionnel, reste un répertoire assez convenu, dont j’ai profité pour une fois depuis les sièges de face, normalement réservés aux partenaires. Un bel effort pour un concert final un peu décevant quand même…

 

Philippe Méziat

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Aux « Rendez-vous de l’Erdre », le dimanche est traditionnellement une journée bien pleine jusqu’au soir, où les abords de la rivière se dépeuplent rapidement parce que souvent, le lundi est jour de rentrée scolaire. Il en fut ainsi hier, ce pourquoi les concerts de Papanosh en début d’après-midi (Scène Sully) et de Rubatong vers 18.00 (Scène Mix Jazz) ont fait le plein, le premier nommé sous un soleil de plomb qui faillit avoir raison de l’énergie des combattants et des suiveurs.

 

Papanosh : Thibault Cellier (b), Sébastien Palis (acc, p, org), Jérémie Piazza (dm), Raphaël Quenehen (as, ts), Quentin Ghomari (tp, tb)

 

Rubatong : Han Buhrs (voc), René Van Barneveld (g), Luc Ex (electro acoustic-b), Tatian Koleva (vib, perc)

 

Sandra Nkaké : Sandra Nkaké (voc), Jérome Dru (fl, voc), Mathieu Ouaki (g), Armel Dupas (clavier), Kenny Ruby (b), Thibaul Brandalise (dm)

 

Mais enfin, soleil ou pas, Papanosh (Lauréat Jazz Migration 2013) a montré qu’on pouvait se déplacer dans toutes les strates de l’histoire du jazz en y mettant une telle force de conviction, et au fond un tel talent, que même le plus rétif d’entre nous aux divers aspects du revivalisme finit par succomber. Du hard-bop le plus pur aux décalages subtils de la modernité « trash » en passant par les épisodes free, voire les moments où l’ironie domine, les musiciens de Papanosh savent tout faire, ils le font avec un bel engagement, loin de cette image qu’on a souvent en ce domaine, que les instrumentistes lisent une partition (réelle ou imaginaire). J’ai même songé qu’une partie de leur « modèle » (on peut en avoir !) se trouvait du côté de ce groupe fameux aux USA et qui se nomme « Mostly Other People Do The Killing », et renseignement pris ce n’est pas le cas puisqu’un seul d’entre « Papanosh » connaît le quartet de Peter Evans, John Irabagon, Kevin Shea et Moppa Elliott. Qu’importe ! Comme dans « MOPDTK », mais en sens inverse, on sait jouer entre l’ancien et le moderne, le rythmiquement correct et le politiquement décalé, et au bout du compte c’est tout ce qui importe. Beau succès, mérité.

 

Rubatong, c’était mon coup de coeur d’un important « showcase » qui s’est tenu à Amsterdam à l’automne dernier. J’avais ainsi « mobilisé » sur ce concert un petit nombre d’amis, qui se sont sans doute demandé ce qui m’avait pris, et que je confirme en essayant de m’expliquer. En elle-même, la musique renvoie à la fois au blues anglais, au rock, parfois au jazz, et à rien d’autre en fait que ce que les quatre instrumentistes sont capables de faire. De très beaux et très étonnants textes, clamés, déclamés, chantés avec fureur et raucité, sont la base signifiante de cette musique aux allures contrastées, superbement défendue par une percussionniste qui sait faire croire qu’elle tient à la fois une batterie complète tout en jouant du vibraphone, par un bassiste dont on n’a plus à faire l’éloge (Luc Ex) et un guitariste placide et habile à faire monter la tension. Climats très variés, identifications musicales multiples, un groupe qui allie culture et défoulement, ce n’est pas si souvent que je retrouve, dans un seul projet, tout un pan de ce que j’écoutais (parfois de façon distraite c’est vrai) dans les années 70/80, revisité et repris dans une problématique actuelle. Donc, je maintiens.

 

Avec Sandra Nkaké, je suis retombé à l’homéostasie qui convient au dimanche soir. On m’avait parlé en bien de cette chanteuse, que Beñat Achiary avait programmé à Itxassou il y a quelques années. Depuis, elle a du faire un grand pas en avant dans la direction du show-biz, des fumigènes, des gimmicks les plus répandus et des lumières rasantes. La voix n’ayant rien d’exceptionnel, reste un répertoire assez convenu, dont j’ai profité pour une fois depuis les sièges de face, normalement réservés aux partenaires. Un bel effort pour un concert final un peu décevant quand même…

 

Philippe Méziat

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Aux « Rendez-vous de l’Erdre », le dimanche est traditionnellement une journée bien pleine jusqu’au soir, où les abords de la rivière se dépeuplent rapidement parce que souvent, le lundi est jour de rentrée scolaire. Il en fut ainsi hier, ce pourquoi les concerts de Papanosh en début d’après-midi (Scène Sully) et de Rubatong vers 18.00 (Scène Mix Jazz) ont fait le plein, le premier nommé sous un soleil de plomb qui faillit avoir raison de l’énergie des combattants et des suiveurs.

 

Papanosh : Thibault Cellier (b), Sébastien Palis (acc, p, org), Jérémie Piazza (dm), Raphaël Quenehen (as, ts), Quentin Ghomari (tp, tb)

 

Rubatong : Han Buhrs (voc), René Van Barneveld (g), Luc Ex (electro acoustic-b), Tatian Koleva (vib, perc)

 

Sandra Nkaké : Sandra Nkaké (voc), Jérome Dru (fl, voc), Mathieu Ouaki (g), Armel Dupas (clavier), Kenny Ruby (b), Thibaul Brandalise (dm)

 

Mais enfin, soleil ou pas, Papanosh (Lauréat Jazz Migration 2013) a montré qu’on pouvait se déplacer dans toutes les strates de l’histoire du jazz en y mettant une telle force de conviction, et au fond un tel talent, que même le plus rétif d’entre nous aux divers aspects du revivalisme finit par succomber. Du hard-bop le plus pur aux décalages subtils de la modernité « trash » en passant par les épisodes free, voire les moments où l’ironie domine, les musiciens de Papanosh savent tout faire, ils le font avec un bel engagement, loin de cette image qu’on a souvent en ce domaine, que les instrumentistes lisent une partition (réelle ou imaginaire). J’ai même songé qu’une partie de leur « modèle » (on peut en avoir !) se trouvait du côté de ce groupe fameux aux USA et qui se nomme « Mostly Other People Do The Killing », et renseignement pris ce n’est pas le cas puisqu’un seul d’entre « Papanosh » connaît le quartet de Peter Evans, John Irabagon, Kevin Shea et Moppa Elliott. Qu’importe ! Comme dans « MOPDTK », mais en sens inverse, on sait jouer entre l’ancien et le moderne, le rythmiquement correct et le politiquement décalé, et au bout du compte c’est tout ce qui importe. Beau succès, mérité.

 

Rubatong, c’était mon coup de coeur d’un important « showcase » qui s’est tenu à Amsterdam à l’automne dernier. J’avais ainsi « mobilisé » sur ce concert un petit nombre d’amis, qui se sont sans doute demandé ce qui m’avait pris, et que je confirme en essayant de m’expliquer. En elle-même, la musique renvoie à la fois au blues anglais, au rock, parfois au jazz, et à rien d’autre en fait que ce que les quatre instrumentistes sont capables de faire. De très beaux et très étonnants textes, clamés, déclamés, chantés avec fureur et raucité, sont la base signifiante de cette musique aux allures contrastées, superbement défendue par une percussionniste qui sait faire croire qu’elle tient à la fois une batterie complète tout en jouant du vibraphone, par un bassiste dont on n’a plus à faire l’éloge (Luc Ex) et un guitariste placide et habile à faire monter la tension. Climats très variés, identifications musicales multiples, un groupe qui allie culture et défoulement, ce n’est pas si souvent que je retrouve, dans un seul projet, tout un pan de ce que j’écoutais (parfois de façon distraite c’est vrai) dans les années 70/80, revisité et repris dans une problématique actuelle. Donc, je maintiens.

 

Avec Sandra Nkaké, je suis retombé à l’homéostasie qui convient au dimanche soir. On m’avait parlé en bien de cette chanteuse, que Beñat Achiary avait programmé à Itxassou il y a quelques années. Depuis, elle a du faire un grand pas en avant dans la direction du show-biz, des fumigènes, des gimmicks les plus répandus et des lumières rasantes. La voix n’ayant rien d’exceptionnel, reste un répertoire assez convenu, dont j’ai profité pour une fois depuis les sièges de face, normalement réservés aux partenaires. Un bel effort pour un concert final un peu décevant quand même…

 

Philippe Méziat

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Aux « Rendez-vous de l’Erdre », le dimanche est traditionnellement une journée bien pleine jusqu’au soir, où les abords de la rivière se dépeuplent rapidement parce que souvent, le lundi est jour de rentrée scolaire. Il en fut ainsi hier, ce pourquoi les concerts de Papanosh en début d’après-midi (Scène Sully) et de Rubatong vers 18.00 (Scène Mix Jazz) ont fait le plein, le premier nommé sous un soleil de plomb qui faillit avoir raison de l’énergie des combattants et des suiveurs.

 

Papanosh : Thibault Cellier (b), Sébastien Palis (acc, p, org), Jérémie Piazza (dm), Raphaël Quenehen (as, ts), Quentin Ghomari (tp, tb)

 

Rubatong : Han Buhrs (voc), René Van Barneveld (g), Luc Ex (electro acoustic-b), Tatian Koleva (vib, perc)

 

Sandra Nkaké : Sandra Nkaké (voc), Jérome Dru (fl, voc), Mathieu Ouaki (g), Armel Dupas (clavier), Kenny Ruby (b), Thibaul Brandalise (dm)

 

Mais enfin, soleil ou pas, Papanosh (Lauréat Jazz Migration 2013) a montré qu’on pouvait se déplacer dans toutes les strates de l’histoire du jazz en y mettant une telle force de conviction, et au fond un tel talent, que même le plus rétif d’entre nous aux divers aspects du revivalisme finit par succomber. Du hard-bop le plus pur aux décalages subtils de la modernité « trash » en passant par les épisodes free, voire les moments où l’ironie domine, les musiciens de Papanosh savent tout faire, ils le font avec un bel engagement, loin de cette image qu’on a souvent en ce domaine, que les instrumentistes lisent une partition (réelle ou imaginaire). J’ai même songé qu’une partie de leur « modèle » (on peut en avoir !) se trouvait du côté de ce groupe fameux aux USA et qui se nomme « Mostly Other People Do The Killing », et renseignement pris ce n’est pas le cas puisqu’un seul d’entre « Papanosh » connaît le quartet de Peter Evans, John Irabagon, Kevin Shea et Moppa Elliott. Qu’importe ! Comme dans « MOPDTK », mais en sens inverse, on sait jouer entre l’ancien et le moderne, le rythmiquement correct et le politiquement décalé, et au bout du compte c’est tout ce qui importe. Beau succès, mérité.

 

Rubatong, c’était mon coup de coeur d’un important « showcase » qui s’est tenu à Amsterdam à l’automne dernier. J’avais ainsi « mobilisé » sur ce concert un petit nombre d’amis, qui se sont sans doute demandé ce qui m’avait pris, et que je confirme en essayant de m’expliquer. En elle-même, la musique renvoie à la fois au blues anglais, au rock, parfois au jazz, et à rien d’autre en fait que ce que les quatre instrumentistes sont capables de faire. De très beaux et très étonnants textes, clamés, déclamés, chantés avec fureur et raucité, sont la base signifiante de cette musique aux allures contrastées, superbement défendue par une percussionniste qui sait faire croire qu’elle tient à la fois une batterie complète tout en jouant du vibraphone, par un bassiste dont on n’a plus à faire l’éloge (Luc Ex) et un guitariste placide et habile à faire monter la tension. Climats très variés, identifications musicales multiples, un groupe qui allie culture et défoulement, ce n’est pas si souvent que je retrouve, dans un seul projet, tout un pan de ce que j’écoutais (parfois de façon distraite c’est vrai) dans les années 70/80, revisité et repris dans une problématique actuelle. Donc, je maintiens.

 

Avec Sandra Nkaké, je suis retombé à l’homéostasie qui convient au dimanche soir. On m’avait parlé en bien de cette chanteuse, que Beñat Achiary avait programmé à Itxassou il y a quelques années. Depuis, elle a du faire un grand pas en avant dans la direction du show-biz, des fumigènes, des gimmicks les plus répandus et des lumières rasantes. La voix n’ayant rien d’exceptionnel, reste un répertoire assez convenu, dont j’ai profité pour une fois depuis les sièges de face, normalement réservés aux partenaires. Un bel effort pour un concert final un peu décevant quand même…

 

Philippe Méziat