Jazz live
Publié le 5 Juil 2019

Retour sur Aiacciu 2019

Photo:  Emilie Spianti 

Le 18e festival de jazz d’Ajaccio (ici on écrit Aiacciu et on prononce à peu près « ayatche ») restera comme un excellent cru. Parmi les concerts mémorables, celui de Myles Sanko, épatant de maîtrise.

En 18 ans d’existence, Jazz à Aiaccu peut s’enorgueillir,d’avoir accroché sur ses affiches les noms de jazzman et jazzwomen prestigieux: Madeleine Peyroux, Diana Reeves, Cecile Mac Lorin, Patricia Barber, Michel Legrand sont venus ici, mais aussi Kenny Barron, Monty Alexander, Didier Lockwood, Stéphane Belmondo. A consulter le livre d’or et la (longue) liste de ceux qui sont venus jouer ici, quelques lignes directrices se dégagent. D’abord on sent bien que le festival n’a pas pour ambition de devenir un haut-lieu du free jazz. Ici, on aime beaucoup les voix et l’on préfère le jazz quand il est mélodique et fédérateur. « On », c’est la petite équipe de bénévoles soudée autour du chaleureux et sensible Marcel Guidicelli, l’un des rares présidents de festival que je connaisse à oser des discours de présentation courts et sobres pour mieux s’effacer derrière la musique et les musiciens.

 

La venue de tous ces grands noms s’explique bien entendu par l’attrait du cadre naturel mais aussi par la singularité du lieu où sont organisés tous les concerts : Le Lazaret (ou Lazaret Ollandini, du nom de son propriétaire). Ce lazaret, situé à l’écart du centre d’Ajaccio, est une ancienne léproserie, c’est à dire un établissement destiné à la mise en quarantaine des individus suspectés d’être porteurs de maladies contagieuses. Ce bâtiment (réalisé au milieu du XIXe siècle) a une architecture circulaire caractéristique. L’intérieur est constitué de petites cellules où l’on enfermait les suspects. Et c’est donc ce lieu destiné à lutter contre la peste et le choléra, qui a aujourd’hui vocation à propager le plus pacifique des virus: celui de la musique de jazz…

 


Dans la cour du Lazaret, impossible de rater les oeuvres de Marc Petit. Ses sculptures ont une expressivité torturée et souffrante qui ne laisse personne indifférent. Certains les détestent, d’autres les apprivoisent. Comme Hélène, responsable de la communication du festival. De sa voix cassée de fumeuse, elle confie: « Il y a un petit groupe de sculptures d’enfants que j’aime beaucoup… Quand j’arrive, je leur dis toujours bonjour. Et quand je pars, je caresse leur tête pour leur dire au-revoir... ».

 

C’est donc dans ce lieu chargé d’émotions diverses qu’ont lieu les concerts de plein air. Ce premier soir, le festival programme un groupe régional, le mini big band du conservatoire Henri Tomasi dirigé par le batteur André Paoli qui associe élèves et professeurs, et danseur et danseuses (dirigés par Vanessa de Peretti). L’orchestre a choisi son camp: le groove. Il  joue Superstition, Get out of town, Girl talk. Grâce à la brise marine qui remonte de la Méditerranée, une fraîcheur divine tombe sur le Lazaret. Les étoiles apparaissent. La canicule fond dans l’air marin comme du sucre dans le café.

Le lendemain débutent les grosses affiches du festival. Ivan Lins est au programme. A 74 ans, il n’a pas tout à fait la célébrité universelle de certains autres maîtres de la musique brésilienne de sa génération (Caetano veloso, Chico Buarque, Gilberto Gil). Et pourtant, les connaisseurs de la musique brésilienne savent qu’il est de la même trempe. Compositeur de premier plan, il a été chanté par les plus grands et les plus grandes au Brésil ( son premier tube, Maddalena, a été interprété par l’immense Ellis Regina) et ailleurs (Sarah Vaughan, Barabara Streisand, Shirley Horn, Mark Murphy…). La plus célèbre de ses créations est certainement Começar de novo (1977) traduite en anglais sous le titre The island. La chanson est une critique masquée de la dictature: sous couleur de raconter les difficultés d’un couple qui doit tout recommencer en affrontant ses fantômes, ses blessures, ses cicatrices, elle parle d’un moment très particulier et très douloureux de l’histoire du Brésil. C’est donc ce grand maître de la musique brésilienne qu’accueille le festival. Le matin, il répète au Conservatoire Henri Tomasi. Ivan Lins a réuni autour de lui une équipe mi-italienne, mi-brésilienne. La plupart de ces musiciens ne se connaissent pas. Il y a du travail, d’autant plus qu’Ajaccio est la première date d’une tournée européenne de quatre dates. Du stress? Pas le genre de la maison. Ivan Lins, short et tee shirt bleu semble redécouvrir ses chansons avec un plaisir enfantin. Il s’amuse, et s’émerveille du talent de ceux qui l’accompagne. Il invite le pianiste Giovanni Ceccarelli à prolonger son chorus avec un geste de la main comme un revers au tennis. Aux choeurs Nanni Zedda rassure Ivan Lins: il semble connaître les chansons mieux que le maître lui-même…

 


Je retrouve les musiciens au Lazaret, en fin d’après midi, pour une balance (en fait une deuxième répétition) qui va durer environ une heure et demi. Après quoi, Ivan Lins doit encore répondre aux questions de Patrice Antona pour l’émission « Arrivée d’air chaud  » sur Frequenza Mora. Quand il s’installe au micro, Ivan Lins est rincé. Mais les questions de Patrice Antona lui font retrouver bientôt le sourire. Chacune touche sa cible. Par exemple quand il lui demande d’où vient cette manière de placer sa voix dans les aigus: « C’est parce que je voulais chanter comme Milton Nascimento, une de mes grandes influences!« . Ou encore quand il l’interroge sur son rapport au piano: « J’ai été le premier à utiliser ensemble piano électrique et accoustique, personne ne pensait que c’était possible! ».

Patrice Antona, dans un anglais impeccablement fluide, a l’art de transformer l’entretien en conversation amicale. Il met son interlocuteur à l’aise, non seulement parce qu’il a  bien potassé son sujet, mais aussi parce qu’il écoute avec une attention bienveillante et enjouée (avec petit rire enfantin, bref et aigu) qui incite l’interlocuteur à se confier. Une vraie leçon de journalisme. Mais Radio france a décidé de se séparer de lui. Cette émission est son avant-dernière. La raison invoquée est désespérante: faire des économies…

 

Photo Emilie Spianti

Ivan Lins (voix et clavier), Nanni Zedda (choeurs), Giorgio Serci (guitare), Giovanni Ceccarelli (piano), Nema Antunes (bass), Francisco Petreni (batterie)

Ivan Lins commence son concert vers 22 heures. On peut remarquer que tous les instruments sont doublés (deux claviers, deux instruments à cordes, deux voix…). Ivan Lins aime les harmonies riches et luxuriantes. Lui-même , sur son piano électrique, ne prend pas de solo, mais se sert de son instrument pour ajouter une nuance supplémentaire à l’harmonie ou accentuer les grooves. Ce soir, sa voix peine un peu à gravir les aigus, mais cela la rend encore plus émouvante à mes oreilles, comme un velours qui se déchire un peu et laisse deviner sa trame. Il joue ses grands succès, Começar de Novo, Rio de maio, Lua Soberana, Desespar jamais et bien sûr Maddalena en rappel. Très beau concert avec des musiciens qui trouvent immédiatement leur place les uns par rapport aux autres, en particulier le délicat pianiste Giovanni Ceccarelli, dont les notes cristallines et swingantes semblent ouvrir de nouvelles portes dans les morceaux. De temps en temps se constatent quelques petits fléchissements d’intensité dans les enchaînements, mais sans entamer la qualité mélodique d’une musique qui cherche à se faire passer seulement pour festive et légère mais qui est en fait bien plus que ça. A côté de moi, sitôt la dernière note jouée, un type s’exclame en désignant Ivan Lins : « Celui-là, il faudra le réinviter! »

Photo: Emilie Spianti

Patti Austin (voix), Olaf Polziehn (piano et direction musicale) , Christian von Kaphengst (basse), Marcel Serierse (batterie)

Le lendemain se présente une autre tête d’affiche , Patti Austin. Elle est surtout connue pour sa carrière de chanteuse pop et rythm’n blues (elle a chanté, entre autres avec Michael Jackson et figure sur l’album Off the wall de 1979 avec la chanson It’s the falling in love). Elle a eu aussi ses propres tubes (Come to me baby, 1981) dans ce même univers pop et rythm’n blues. Mais elle avait toujours conservé le désir de revenir au « Great american songbook », c’est à dire aux standards de jazz. C’est ce qu’elle avait fait en 1988 avec un album au titre révélateur (The real me et plus tard en 2002 avec un disque en hommage à Ella Fitzgerald (For Ella). Et c’est ce programme qu’elle chante ce soir.
Très diva, elle apparaît dans un ensemble d’un vert éclatant. Dès les premiers morceaux, le doute est levé. Elle ne joue pas à la chanteuse de jazz, elle s’inscrit bel et bien dans cette lignée. Sa voix a de très beaux graves qui font penser plus à Sarah Vaughan qu’à Ella Fitzgerald. Sa diction est remarquable, très maîtrisée, accentuant ici et là certaines syllabes, toujours les bonnes, toujours celles qui vont dans le sens de la chanson. Elle chante donc le répertoire des standards avec comme fil rouge la vie (mal connue) d’Ella Fitzgerald. Elle en parle avec des mots très justes et se révèle une pédagogue remarquable. Elle fait donc entendre les grands succès d’Ella: Mister Paganini, Honeysuckle Rose, Pick yourself up, Miss Otis regrets, offre au public un très beau medley Duke Ellington, puis un très émouvant But not for me relié aux malheurs sentimentaux d’Ella, termine par The man I love et How high the moon, avec la célébrissime improvisation en scat d’Ella qu’elle reprend note pour note. Elle même n’improvise pas. (Dans une interview piochée sur Internet, elle en donne l’explication avec une honnêteté touchante: « Je suis une imitatrice. Une sacrée bonne imitatrice mais une imitatrice. Pas une innovatrice comme Ella« ). La diva se révèle donc bien plus humble qu’il n’y paraît, avec un professionalisme sans faille qui force l’admiration. Une mention spéciale à son pianiste et directeur artistique Olaf Polziehn, dont les interventions sont toujours pleines de sensibilité et de swing. Magnifique concert.

Entre deux concerts, je me balade dans Napoléon-Ville, pardon Ajaccio. Je ne suis jamais venu ici, et cherche à comprendre un peu l’ambiance du lieu. D’abord avec mes pieds. Je leur ai toujours fait confiance, et c’est pourquoi je décide de les suivre lorsqu’ils se dirigent dans le centre-ville où l’on passe du Cours Napoléon à l’avenue du premier consul, et même un peu plus loin, dans la rue Bonaparte. J’observe les grandes et vieilles maisons à quatre ou cinq étages, imposantes comme des forteresses. Je remarque leurs volets dont on peut soulever une partie sans bouger l’ensemble, comme des chattières, pour laisser passer la fraîcheur, ou peut-être les regards. Je flâne et passe devant un bar qui s’appelle L’idéal et sur lequel a été apposée l’affiche « vendu ». J’oublie de faire la photo. J’observe les hauts palmiers du centre-ville, et me demande pourquoi certains ont perdu leurs dread-locks. Je rêve aussi devant la polyphonie des noms de rue en me demandant comment diable la « rue des trois maires » peut s’appeler aussi « stretta di cannetu« . Puis je m’assieds dans un de ces innombrables bars où l’on boit de la bière Pietra. J’épluche Corse-matin (sous-titre: Oghe in Corsica). Grêve de la Générale (une compagnie maritime de l’île reliant le continent). Procès d’un meurtre mêlant affairisme et indépendantisme où les témoins sont victimes d’inexplicables pertes de mémoire. Et ceci qui retient mon attention, sur la promotion de la langue corse. Un article rend compte des mesures proposées par Saveriu Luciani, conseiller exécutif, pour faire sortir le Corse de l’école. L’article se termine par une citation: « U Corsu hè di tutti, hè per tutti, pò dir tuttu da pertuttu » (traduction donnée par le journal: « Le Corse est à tous, pour tous, peut tout dire et partout« ). Mais la meilleure manière de faire connaissance avec une ville reste de parler avec ses habitants. J’écoute et note tout ce que m’apprennent les bénévoles du festival, Joëlle, la voix off qui présente les premières parties, Hélène, Alain, Michel, Danielle, Thibault, Joseph, Marielou (responsable des expositions artistiques qui se tiennent dans les anciennes cellules où étaient confinés les malades) Christine, Jef le cuisinier, Claudie…Sur les Ajacciens, Michel (qui est de Borgho) souligne l’opposition entre Bastia l’ouvrière, et Ajaccio la commerçante, la notable, soucieuse avant tout du maintien des apparences : « On dit parfois que les Ajacciens ne tiennent que par le pli de leur pantalon« …

Photo: Emilie Spianti

Les envoyés spéciaux, avec Julien Krieger (basse, choeurs), Tristan Barraud (saxophone), Eric testeguide (synthétiseur), André Paoli (batterie), Anton Willersaka Al (basse et choeurs), Jeremy Willers (basse et chant)

Retour au festival. On arrive, ce mercredi 27 juin au concert de Thomas Dutronc (sold out) précédé d’un groupe ajaccien, les Envoyés spéciaux.Le groupe donne un concert de jazz funk très énergique, très maîtrisé, (on sait que ce style musical requiert une grande précision) avec des riffs au cordeau qui se souviennent de la section de cuivres de James Brown. Alain, bénévole, se tourne vers moi: « Alors, il y a de l’énergie ou pas?« .

Photo: Emilie Spianti

Thomas Dutronc et les esprits manouches, avec Thomas Dutronc (guitare, voix), Rocky Gresset (guitare), Jerôme Ciosi (guitare), David Chiron (contrebasse), Maxime Zampieri (batterie), Aurore Voilqué (violon) et Jérôme Cazalonga (invité)

 

Plus un siège de libre. Le concert affiche complet depuis longtemps.  Thomas Dutronc s’est entouré d’authentiques virtuoses (comme Rocky Gresset et Aurore Voilqué, qui remplace Pierre Blanchard). les premiers morceaux renvoient effectivement à l’univers manouche, avec de très bons solos de guitare de Rocky Gresset. Aurore Voilqué fait entendre aussi de belles envolées. Thomas Dutronc, lui, ce n’est pas un secret, n’est pas un virtuose de l’instrument. Il ne s’autorise que des solos très courts, se contentant la plupart du temps d’assurer la pompe (c’est à dire la guitare rythmique, ce qui dans le jazz manouche est un art en soi). La seconde partie est plus orientée vers la variété avec des morceaux comme « J’aime plus Paris » (un de ses succès) mais aussi des reprises, Les Yéyés, ou encore le poème d’Aragon, Est ce ainsi que les Hommes vivent sur lequel a été posé une autre musique que celle de Léo Ferré, ce qui ne paraissait pas indispensable.
Thomas Dutronc, un peu empâté, sait se mettre le public dans la poche (il fait signe au public de se lever, d’allumer les portables, rappelle plusieurs fois qu’il a une maison en Corse, etc.). Aux trois quarts du concerts, il invite le chanteur Jérôme Cazalonga pour une chanson traditionnelle, et c’est un moment de pure beauté, avec cette voix ample et souple qui s’élève vers les étoiles. Son apparition tombe comme la foudre sur ce concert sympathique et nonchalant.

Le lendemain, vendredi, c’est le jour de Myles Sanko. j’assiste à la balance. Sanko, très calme, prend le temps, une tasse de thé à la main, de se déplacer d’un endroit à l’autre de la salle pour écouter comment le son se propage. Ça sent le gros concert pour ce soir.

 

Photo: Emilie Spianti

En première partie le duo Voodoo (Richard Falchi et Thierry Loison) prépare les esprits en interprétant avec ferveur des chansons immortelles qui forment l’humus musical de l’Amérique (des folk songs, du blues, de la country). Ils terminent par une reprise de Bob Dylan, I shall be relaeased, ce qui est très judicieux tant Dylan s’est nourri de toutes ces musiques.

 

Photo:Emilie Spianti

Myles Sanko (voix), Rick Hudson (batterie), Jon mapp (basse), Phil Stevenson (guitar) , Tom O’Grady (piano), Gareth Lumbers (sax), Sam Ewens (trompette).

Et Myles Sanko entre sur scène. Le chanteur anglais (né au Ghana d’un père breton, ce qui explique son français choisi) connaît bien Ajaccio puisqu’il y avait chanté en 2012, quasiment inconnu, au Temple café concert, un an avant son premier disque. Dès la première chanson, le tour est joué. Le public est debout, conquis, fait comme un rat. De taille moyenne, Myles Sanko possède une autorité et un charisme évidents. Barbe bien taillée, costume bien coupé, cuivres au cordeau, tout est en place. Une gestuelle sobre, mais une présence vocale assez stupéfiante. Il possède une voix de bronze patiné qui fait sur le public des uppercuts soyeux. Et quand les musiciens (en particulier les cuivres, trompette et sax) viennent en renfort, c’est vraiment l’arme fatale.

Photo: Emilie Spianti

Au cours du concert, d’autres dimensions plus extraverties de son jeu apparaissent, Sanko devient prêcheur (« I need you , you need me, we need each other ») ce qui est tout à fait dans la tradition de la soul. Dans sa voix on entend des influences diverses, qu’il cite souvent, Gil Scott-Heron, Donnie Hathaway, Marvin Gaye, et bien sûr Gregory Porter auquel il est souvent comparé. Bien sûr, ce qu’il chante n’est pas neuf, mais c’est tellement bien fait. Le triomphe est total. Il met d’accord tout le monde, les amateurs chevronnés (comme le photographe Jean-Louis neveu, présent ces quatre jours) comme les néophytes.

Après le concert, je continue de prendre des cours de corsitude. Michel me parle du Libecciu qui souffle sur la Corse. « Il y a sept vents sur l’île, mais le Libecciu est le plus violent. C’est celui qui fait claquer les volets« . Aux autres bénévoles je demande quels sont les six autres, et je récolte les réponses suivantes: Levante, Punente, Grecale, Maestrale, Siroccu, Tramontana. Bizarrement, une autre invité prestigieuse semble s’être intéressée à la question des vents, c’est Madeleine Peyroux: « Elle buvait un coup dès que je lui citais un vent » s’amuse Michel.
Le festival continue mais je dois quant à moi rentrer à Paris avant le dernier concert, celui du groupe Take 6, que tout le monde attend avec une impatience fièvreuse. Take 6 sera t’il à la hauteur de Myles Sanko?  Quant à moi j’espère qu’un jour, quelque vent porteur, un aimable et gracieux collègue du Libecciu, du Grecale et du Punente, me ramènera sur cette île hospitalière.

Jean-François Mondot