Jazz live
Publié le 29 Sep 2015

Trente ans de Musiques de Nuit: un grand cru bordelais (2)

Trente années de musiques au pluriel (jazz, world, chanson, musiques de rue, de carnaval etc) programmées à Bordeaux, dans les cités de la Communauté Urbaine désormais rebaptisée Métropole, en Gironde et même au delà, en Aquitaine. Musiques de nuit, l’ association initiale créée par des lycéens pour organiser des concerts poursuit désormais son parcours culturel et éducatif en partenariat avec le Centre Culturel Le Rocher de Palmer installé lui, rive droite de la Garonne sur les hauteurs de Cenon. Au live se sont ajoutés des ateliers, des écoutes, des conférences. Soit un travail suivi aussi auprès des communautés ou quartiers dits en difficulté. Au « Rocher » sacralisé désormais en tant que vaisseau amiral chic et choc des musiques de Bordeaux, une Nuit Blanche de fête et de musiques  célébrait cet anniversaire.

Christian Vander, ce soir revendique une « certaine intimité pour une musique habituellement livrée sur pièce à mes amis » Le batteur reconverti pour un soir en pianiste solo dédie tout de suite son concert à John Coltrane, carrément. De Coltrane, effectivement il fait résonner des accords, des harmonies fondues à jamais dans le métal du piano de Mc Coy Tyner, ceux livrés dans le graves de sa main gauche en particulier (Mc Coy était gaucher). Mais pas seulement: on peut entendre aussi dans ces échos très répétitifs des traces de Satie, Ravel, Debussy voire certains accents de blues. Reste qu’on retient d’abord de longues séquences d’incantations à base de formules rythmiques répétées. De quoi soutenir des phrases, des mots formulées en kobaien (langue créée pour Magma)  français, anglais. La voix rauque, sourde, forcée quelquefois impose son rythme. La musique s’étire, s’efface parfois au bénéfice d’effets vocaux répétitifs, un brin monotone au final. On aurait aimé plus de piano, on aurait rêvé d’un peu de percussions éclatantes magamaienne ou coltranienne. Mais Vander en a décidé autrement. Cette nuit de fin d’été lui qui a mille fois arpenté les planches de Bordeaux en autant de formules orchestrales (Magma, Offering, trio, quartet)  a juste choisi de se la jouer perso. Fermé sur son intérieur. Dommage.

Gian Maria Testa est très malade. Il est pourtant là, sur la grand scène, voix douce sur un lit de piano. Et d’un set très court on retiendra un hommage à Léo Ferré, avec des mots donnés en français pour le dire clairement. De la fille de Christian et Stella Vander on dira peu. Un chant cristallin, un peu acrobatique parfois, quelque chose entre un art naïf sinon primitif question chant, là encore sur une base de piano lui bien préparé. Sans un mot au public. Frustrant.

Avant de laisser les scènes du « Rocher » aux platines des DJ et aux séquenceurs du rap et de l’électro jusqu’au bout de la nuit histoire d’évoquer les crus du Bordeaux  nouveau ré-urbanisé branché made in Juppé, restait à écouter Kahil El’Zabar, fidèle parmi les fidèles des programmations Musiques de Nuit depuis une décennie (l’association a même produit un CD avec à ses côtés rien moins que Joseph Bowie et déjà Ernest   Dawkins: Infinity  Orchestra /www.Musiques de Nuit. com) Pas de surprise, ou plutôt si au bon sens du terme. Le batteur chanteur percussionniste chicagoan joue le jeu, encore et toujours. Musique et show, chant chaud et tambours majeurs, blues, jazz plus une touche de soul: rien ne lui échappe de la Great Black Music. Dans la colonne d’air du sac ténor d’Ernest Dawkins on retrouve le blues et l’esthétique du cri. Les stridences de la trompette de Corey Wilkes retracent les itinéraires du jazz né de la rue. La voix incroyable, multiforme de Kahil, fait office de bibliothèque (vivante) black music avec, exposés en rayons inflexions, grommellements, cris, scat etc. Ajoutez-y une pincée de sanza africaine jubilatoire plus le battement sourd coeur de chauffe du cajon peruano, on est dans la vraie vie des musiques du monde prises dans le prisme de Chicago. Ces vents de musique, nouveaux ou éternels, venus de la Wind City donnent l’envie d’écouter encore, la pèche aussi, c’est sur. Kahil El’Zabar ainsi en trio, c’est simple, c’est (un souffle) frais, c’est jouissif toute de suite.

« Musiques de Nuit de nuit a débuté à l’initiative de quelques copains dans un Lycée de Mérignac raconte Patrick Duval un sourire au coin des lèvres à l’évocation de souvenirs colorés. Au bout de vingt cinq années de boulot synonyme de quelques galères et de plus de réussites est arrivé le Rocher de Palmer. Toutes ces aventures se sont croisées désormais dans cette fantastique structure. En cinq ans le Rocher est devenu grâce à l’équipe, aux bénévoles  de l’asso, grâce aux artistes aussi évidemment un lieu de vie incontournable, nécessaire » Le Directeur du  Centre culturel implanté depuis cinq ans sur la rive droite de l’anglo bordelaise, a souhaiter rester également maitre d’oeuvre de Musiques de Nuit . Aussi est-il  bien placé pour faire le lien entre passé, présent et avenir en matière de spectacle vivant dans et autour de Bordeaux « Ouverture à toutes et tous, partenariats noués avec les acteurs du champ sanitaire et social, accessibilité maximum: ce partage dont nous rêvions à nos dix huit au Lycée a pris forme ici, définitivement au Rocher de Palmer »

Robert Latxague

 

 

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Trente années de musiques au pluriel (jazz, world, chanson, musiques de rue, de carnaval etc) programmées à Bordeaux, dans les cités de la Communauté Urbaine désormais rebaptisée Métropole, en Gironde et même au delà, en Aquitaine. Musiques de nuit, l’ association initiale créée par des lycéens pour organiser des concerts poursuit désormais son parcours culturel et éducatif en partenariat avec le Centre Culturel Le Rocher de Palmer installé lui, rive droite de la Garonne sur les hauteurs de Cenon. Au live se sont ajoutés des ateliers, des écoutes, des conférences. Soit un travail suivi aussi auprès des communautés ou quartiers dits en difficulté. Au « Rocher » sacralisé désormais en tant que vaisseau amiral chic et choc des musiques de Bordeaux, une Nuit Blanche de fête et de musiques  célébrait cet anniversaire.

Christian Vander, ce soir revendique une « certaine intimité pour une musique habituellement livrée sur pièce à mes amis » Le batteur reconverti pour un soir en pianiste solo dédie tout de suite son concert à John Coltrane, carrément. De Coltrane, effectivement il fait résonner des accords, des harmonies fondues à jamais dans le métal du piano de Mc Coy Tyner, ceux livrés dans le graves de sa main gauche en particulier (Mc Coy était gaucher). Mais pas seulement: on peut entendre aussi dans ces échos très répétitifs des traces de Satie, Ravel, Debussy voire certains accents de blues. Reste qu’on retient d’abord de longues séquences d’incantations à base de formules rythmiques répétées. De quoi soutenir des phrases, des mots formulées en kobaien (langue créée pour Magma)  français, anglais. La voix rauque, sourde, forcée quelquefois impose son rythme. La musique s’étire, s’efface parfois au bénéfice d’effets vocaux répétitifs, un brin monotone au final. On aurait aimé plus de piano, on aurait rêvé d’un peu de percussions éclatantes magamaienne ou coltranienne. Mais Vander en a décidé autrement. Cette nuit de fin d’été lui qui a mille fois arpenté les planches de Bordeaux en autant de formules orchestrales (Magma, Offering, trio, quartet)  a juste choisi de se la jouer perso. Fermé sur son intérieur. Dommage.

Gian Maria Testa est très malade. Il est pourtant là, sur la grand scène, voix douce sur un lit de piano. Et d’un set très court on retiendra un hommage à Léo Ferré, avec des mots donnés en français pour le dire clairement. De la fille de Christian et Stella Vander on dira peu. Un chant cristallin, un peu acrobatique parfois, quelque chose entre un art naïf sinon primitif question chant, là encore sur une base de piano lui bien préparé. Sans un mot au public. Frustrant.

Avant de laisser les scènes du « Rocher » aux platines des DJ et aux séquenceurs du rap et de l’électro jusqu’au bout de la nuit histoire d’évoquer les crus du Bordeaux  nouveau ré-urbanisé branché made in Juppé, restait à écouter Kahil El’Zabar, fidèle parmi les fidèles des programmations Musiques de Nuit depuis une décennie (l’association a même produit un CD avec à ses côtés rien moins que Joseph Bowie et déjà Ernest   Dawkins: Infinity  Orchestra /www.Musiques de Nuit. com) Pas de surprise, ou plutôt si au bon sens du terme. Le batteur chanteur percussionniste chicagoan joue le jeu, encore et toujours. Musique et show, chant chaud et tambours majeurs, blues, jazz plus une touche de soul: rien ne lui échappe de la Great Black Music. Dans la colonne d’air du sac ténor d’Ernest Dawkins on retrouve le blues et l’esthétique du cri. Les stridences de la trompette de Corey Wilkes retracent les itinéraires du jazz né de la rue. La voix incroyable, multiforme de Kahil, fait office de bibliothèque (vivante) black music avec, exposés en rayons inflexions, grommellements, cris, scat etc. Ajoutez-y une pincée de sanza africaine jubilatoire plus le battement sourd coeur de chauffe du cajon peruano, on est dans la vraie vie des musiques du monde prises dans le prisme de Chicago. Ces vents de musique, nouveaux ou éternels, venus de la Wind City donnent l’envie d’écouter encore, la pèche aussi, c’est sur. Kahil El’Zabar ainsi en trio, c’est simple, c’est (un souffle) frais, c’est jouissif toute de suite.

« Musiques de Nuit de nuit a débuté à l’initiative de quelques copains dans un Lycée de Mérignac raconte Patrick Duval un sourire au coin des lèvres à l’évocation de souvenirs colorés. Au bout de vingt cinq années de boulot synonyme de quelques galères et de plus de réussites est arrivé le Rocher de Palmer. Toutes ces aventures se sont croisées désormais dans cette fantastique structure. En cinq ans le Rocher est devenu grâce à l’équipe, aux bénévoles  de l’asso, grâce aux artistes aussi évidemment un lieu de vie incontournable, nécessaire » Le Directeur du  Centre culturel implanté depuis cinq ans sur la rive droite de l’anglo bordelaise, a souhaiter rester également maitre d’oeuvre de Musiques de Nuit . Aussi est-il  bien placé pour faire le lien entre passé, présent et avenir en matière de spectacle vivant dans et autour de Bordeaux « Ouverture à toutes et tous, partenariats noués avec les acteurs du champ sanitaire et social, accessibilité maximum: ce partage dont nous rêvions à nos dix huit au Lycée a pris forme ici, définitivement au Rocher de Palmer »

Robert Latxague

 

 

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Trente années de musiques au pluriel (jazz, world, chanson, musiques de rue, de carnaval etc) programmées à Bordeaux, dans les cités de la Communauté Urbaine désormais rebaptisée Métropole, en Gironde et même au delà, en Aquitaine. Musiques de nuit, l’ association initiale créée par des lycéens pour organiser des concerts poursuit désormais son parcours culturel et éducatif en partenariat avec le Centre Culturel Le Rocher de Palmer installé lui, rive droite de la Garonne sur les hauteurs de Cenon. Au live se sont ajoutés des ateliers, des écoutes, des conférences. Soit un travail suivi aussi auprès des communautés ou quartiers dits en difficulté. Au « Rocher » sacralisé désormais en tant que vaisseau amiral chic et choc des musiques de Bordeaux, une Nuit Blanche de fête et de musiques  célébrait cet anniversaire.

Christian Vander, ce soir revendique une « certaine intimité pour une musique habituellement livrée sur pièce à mes amis » Le batteur reconverti pour un soir en pianiste solo dédie tout de suite son concert à John Coltrane, carrément. De Coltrane, effectivement il fait résonner des accords, des harmonies fondues à jamais dans le métal du piano de Mc Coy Tyner, ceux livrés dans le graves de sa main gauche en particulier (Mc Coy était gaucher). Mais pas seulement: on peut entendre aussi dans ces échos très répétitifs des traces de Satie, Ravel, Debussy voire certains accents de blues. Reste qu’on retient d’abord de longues séquences d’incantations à base de formules rythmiques répétées. De quoi soutenir des phrases, des mots formulées en kobaien (langue créée pour Magma)  français, anglais. La voix rauque, sourde, forcée quelquefois impose son rythme. La musique s’étire, s’efface parfois au bénéfice d’effets vocaux répétitifs, un brin monotone au final. On aurait aimé plus de piano, on aurait rêvé d’un peu de percussions éclatantes magamaienne ou coltranienne. Mais Vander en a décidé autrement. Cette nuit de fin d’été lui qui a mille fois arpenté les planches de Bordeaux en autant de formules orchestrales (Magma, Offering, trio, quartet)  a juste choisi de se la jouer perso. Fermé sur son intérieur. Dommage.

Gian Maria Testa est très malade. Il est pourtant là, sur la grand scène, voix douce sur un lit de piano. Et d’un set très court on retiendra un hommage à Léo Ferré, avec des mots donnés en français pour le dire clairement. De la fille de Christian et Stella Vander on dira peu. Un chant cristallin, un peu acrobatique parfois, quelque chose entre un art naïf sinon primitif question chant, là encore sur une base de piano lui bien préparé. Sans un mot au public. Frustrant.

Avant de laisser les scènes du « Rocher » aux platines des DJ et aux séquenceurs du rap et de l’électro jusqu’au bout de la nuit histoire d’évoquer les crus du Bordeaux  nouveau ré-urbanisé branché made in Juppé, restait à écouter Kahil El’Zabar, fidèle parmi les fidèles des programmations Musiques de Nuit depuis une décennie (l’association a même produit un CD avec à ses côtés rien moins que Joseph Bowie et déjà Ernest   Dawkins: Infinity  Orchestra /www.Musiques de Nuit. com) Pas de surprise, ou plutôt si au bon sens du terme. Le batteur chanteur percussionniste chicagoan joue le jeu, encore et toujours. Musique et show, chant chaud et tambours majeurs, blues, jazz plus une touche de soul: rien ne lui échappe de la Great Black Music. Dans la colonne d’air du sac ténor d’Ernest Dawkins on retrouve le blues et l’esthétique du cri. Les stridences de la trompette de Corey Wilkes retracent les itinéraires du jazz né de la rue. La voix incroyable, multiforme de Kahil, fait office de bibliothèque (vivante) black music avec, exposés en rayons inflexions, grommellements, cris, scat etc. Ajoutez-y une pincée de sanza africaine jubilatoire plus le battement sourd coeur de chauffe du cajon peruano, on est dans la vraie vie des musiques du monde prises dans le prisme de Chicago. Ces vents de musique, nouveaux ou éternels, venus de la Wind City donnent l’envie d’écouter encore, la pèche aussi, c’est sur. Kahil El’Zabar ainsi en trio, c’est simple, c’est (un souffle) frais, c’est jouissif toute de suite.

« Musiques de Nuit de nuit a débuté à l’initiative de quelques copains dans un Lycée de Mérignac raconte Patrick Duval un sourire au coin des lèvres à l’évocation de souvenirs colorés. Au bout de vingt cinq années de boulot synonyme de quelques galères et de plus de réussites est arrivé le Rocher de Palmer. Toutes ces aventures se sont croisées désormais dans cette fantastique structure. En cinq ans le Rocher est devenu grâce à l’équipe, aux bénévoles  de l’asso, grâce aux artistes aussi évidemment un lieu de vie incontournable, nécessaire » Le Directeur du  Centre culturel implanté depuis cinq ans sur la rive droite de l’anglo bordelaise, a souhaiter rester également maitre d’oeuvre de Musiques de Nuit . Aussi est-il  bien placé pour faire le lien entre passé, présent et avenir en matière de spectacle vivant dans et autour de Bordeaux « Ouverture à toutes et tous, partenariats noués avec les acteurs du champ sanitaire et social, accessibilité maximum: ce partage dont nous rêvions à nos dix huit au Lycée a pris forme ici, définitivement au Rocher de Palmer »

Robert Latxague

 

 

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Trente années de musiques au pluriel (jazz, world, chanson, musiques de rue, de carnaval etc) programmées à Bordeaux, dans les cités de la Communauté Urbaine désormais rebaptisée Métropole, en Gironde et même au delà, en Aquitaine. Musiques de nuit, l’ association initiale créée par des lycéens pour organiser des concerts poursuit désormais son parcours culturel et éducatif en partenariat avec le Centre Culturel Le Rocher de Palmer installé lui, rive droite de la Garonne sur les hauteurs de Cenon. Au live se sont ajoutés des ateliers, des écoutes, des conférences. Soit un travail suivi aussi auprès des communautés ou quartiers dits en difficulté. Au « Rocher » sacralisé désormais en tant que vaisseau amiral chic et choc des musiques de Bordeaux, une Nuit Blanche de fête et de musiques  célébrait cet anniversaire.

Christian Vander, ce soir revendique une « certaine intimité pour une musique habituellement livrée sur pièce à mes amis » Le batteur reconverti pour un soir en pianiste solo dédie tout de suite son concert à John Coltrane, carrément. De Coltrane, effectivement il fait résonner des accords, des harmonies fondues à jamais dans le métal du piano de Mc Coy Tyner, ceux livrés dans le graves de sa main gauche en particulier (Mc Coy était gaucher). Mais pas seulement: on peut entendre aussi dans ces échos très répétitifs des traces de Satie, Ravel, Debussy voire certains accents de blues. Reste qu’on retient d’abord de longues séquences d’incantations à base de formules rythmiques répétées. De quoi soutenir des phrases, des mots formulées en kobaien (langue créée pour Magma)  français, anglais. La voix rauque, sourde, forcée quelquefois impose son rythme. La musique s’étire, s’efface parfois au bénéfice d’effets vocaux répétitifs, un brin monotone au final. On aurait aimé plus de piano, on aurait rêvé d’un peu de percussions éclatantes magamaienne ou coltranienne. Mais Vander en a décidé autrement. Cette nuit de fin d’été lui qui a mille fois arpenté les planches de Bordeaux en autant de formules orchestrales (Magma, Offering, trio, quartet)  a juste choisi de se la jouer perso. Fermé sur son intérieur. Dommage.

Gian Maria Testa est très malade. Il est pourtant là, sur la grand scène, voix douce sur un lit de piano. Et d’un set très court on retiendra un hommage à Léo Ferré, avec des mots donnés en français pour le dire clairement. De la fille de Christian et Stella Vander on dira peu. Un chant cristallin, un peu acrobatique parfois, quelque chose entre un art naïf sinon primitif question chant, là encore sur une base de piano lui bien préparé. Sans un mot au public. Frustrant.

Avant de laisser les scènes du « Rocher » aux platines des DJ et aux séquenceurs du rap et de l’électro jusqu’au bout de la nuit histoire d’évoquer les crus du Bordeaux  nouveau ré-urbanisé branché made in Juppé, restait à écouter Kahil El’Zabar, fidèle parmi les fidèles des programmations Musiques de Nuit depuis une décennie (l’association a même produit un CD avec à ses côtés rien moins que Joseph Bowie et déjà Ernest   Dawkins: Infinity  Orchestra /www.Musiques de Nuit. com) Pas de surprise, ou plutôt si au bon sens du terme. Le batteur chanteur percussionniste chicagoan joue le jeu, encore et toujours. Musique et show, chant chaud et tambours majeurs, blues, jazz plus une touche de soul: rien ne lui échappe de la Great Black Music. Dans la colonne d’air du sac ténor d’Ernest Dawkins on retrouve le blues et l’esthétique du cri. Les stridences de la trompette de Corey Wilkes retracent les itinéraires du jazz né de la rue. La voix incroyable, multiforme de Kahil, fait office de bibliothèque (vivante) black music avec, exposés en rayons inflexions, grommellements, cris, scat etc. Ajoutez-y une pincée de sanza africaine jubilatoire plus le battement sourd coeur de chauffe du cajon peruano, on est dans la vraie vie des musiques du monde prises dans le prisme de Chicago. Ces vents de musique, nouveaux ou éternels, venus de la Wind City donnent l’envie d’écouter encore, la pèche aussi, c’est sur. Kahil El’Zabar ainsi en trio, c’est simple, c’est (un souffle) frais, c’est jouissif toute de suite.

« Musiques de Nuit de nuit a débuté à l’initiative de quelques copains dans un Lycée de Mérignac raconte Patrick Duval un sourire au coin des lèvres à l’évocation de souvenirs colorés. Au bout de vingt cinq années de boulot synonyme de quelques galères et de plus de réussites est arrivé le Rocher de Palmer. Toutes ces aventures se sont croisées désormais dans cette fantastique structure. En cinq ans le Rocher est devenu grâce à l’équipe, aux bénévoles  de l’asso, grâce aux artistes aussi évidemment un lieu de vie incontournable, nécessaire » Le Directeur du  Centre culturel implanté depuis cinq ans sur la rive droite de l’anglo bordelaise, a souhaiter rester également maitre d’oeuvre de Musiques de Nuit . Aussi est-il  bien placé pour faire le lien entre passé, présent et avenir en matière de spectacle vivant dans et autour de Bordeaux « Ouverture à toutes et tous, partenariats noués avec les acteurs du champ sanitaire et social, accessibilité maximum: ce partage dont nous rêvions à nos dix huit au Lycée a pris forme ici, définitivement au Rocher de Palmer »

Robert Latxague