Jazz live
Publié le 15 Fév 2015

Soirées Tricot à Orléans, troisième !

 

Et commençons par les entours. Sous le titre « Loops », le trompettiste belge Bart Maris a proposé durant les trois jours du festival une installation musicale évolutive à base de boucles réelles. Des bandes magnétiques, des magnétophones en état de marche, et des liens entre ces bandes selon le procédé classique de la bande défilant devant une tête de lecture, les bobines réceptrices pouvant se trouver fort éloignées les unes des autres. D’où une bande son qu’on croit d’abord produite par un ordinateur, et qui en en fait réellement diffusée à partir des magnétophones. J’en ai compté une trentaine. Dans le noir, on observe aussi des projections sur le mur de gauche, et on reste là le temps d’un repos, d’un rêve, d’une pensée ou de plusieurs.

 

IMG 9825

 

Et puisqu’on évoque Bart Maris, et qu’on ne va pas tarder à parler d’André Robillard, signalons un CD dont l’artiste a fait la pochette, en tous cas l’objet « fusil » fabriqué à partir de matériaux de récupération. Cet excellent disque (« Walabix invite Maris ») fera l’objet sous peu d’une « kronik express » dans Jazz Magazine (sous mes initiales), mais il aurait pu faire l’objet d’un texte un peu plus long si des impératifs de place… Je rappelle en effet qu’une « kronik express » n’est pas une chronique vite faite d’un disque vite écouté, mais une chronique courte d’un disque que nous avons traité comme les autres. Longuement dans nos oreilles.

 

C’est dit. Les Rencontres Improvisées ont encore donné lieu à un excellent concert, également plein d’enseignement. Alexandra Grimal (ss, ts, voix) s’y confrontait pour la première fois à Stevan Kovacs-Tickmayer (p), et c’est avec fougue que le pianiste (excellent préparateur de piano) s’est lancé dans une improvisation dont on pouvait croire qu’il avait la partition sous les yeux tant son « discours » fut droit et sans la moindre hésitation, ni même à vrai dire souci manifeste de sa partenaire. Je dis bien « manifeste », car le contenu latent, on n’en sait fichtre rien. Ce que voyant, avec le calme de son espièglerie cachée, Alexandra a répondu en phrases simples, usant du souffle et du son, et aussi d’une voix haut placée. Au bout du compte, évidemment, l’amorce d’un dialogue qui pourrait se continuer. Je signale (encore dans les entours) pour le 3 mars à la Dynamo, la création de « Nâga », une oeuvre sur laquelle Alexandra travaille depuis deux ans, avec un personnel intéressant puisqu’en dehors de la saxophoniste on trouvera Marc Ducret, Nelson Véras, Lynn Cassiers, Jozef Dumoulin, Benoît Delbecq, Stéphane Galland. Reprise (mais partielle) de la même oeuvre lors du final de l’Europa au Mans, ce festival ainsi que Jazzdor et les RV de l’Erdre étant partenaires de la création. C’est dit.

 

Après ces entours, reste le plus difficile : parler d’Atomic Spoutnik, le spectacle final du collectif, du « noyau dur » du collectif comme dit Théo, en dire tout le bien qu’on en pense, et trouver les mots après l’avalanche de superlatifs liés à Lucienne Boyer. 

 

Atomic Spoutnik : André Robillard (textes, chef d’équipage), Robin Mercier (textes, vidéo), Jean-Pascal Retel (vidéo), Théo Ceccaldi (violon, alto, microkorg), Gabriel Lemaire (saxophones, cl), Quentin Biardeau (saxophones, objets), Roberto Negro (épinette, electronics), Guillaume Aknine (g, el-g), Valentin Ceccaldi (comp, cello, horizoncelle), Adrien Chennebault, Florian Satche (dm, perc, objets)

 

Au départ donc, cette rencontre un peu fortuite avec André Robillard et ses fusils. Et là, une accroche signifiante comme nous en sommes tous victimes, à ceci près que chez André Robillard elle prend forme réelle, le couple fusil/fusées. L’artiste – dont on peut savoir qu’il vit depuis près de 70 ans dans un hôpital psychiatrique, ce qui ne l’a pas empêché de produire et de se faire connaître du monde entier – est également passionné de fusées et de voyages dans l’espace. C’est à partir de là que tout s’est construit, avec des vidéos qui le montrent près d’un rivage, ou en très gros plan, des textes de Robin Mercier sur le thème des comètes et des planètes, André Robillard tenant également sa place sur scène. Quant à la musique, elle est entièrement de Valentin Ceccaldi, qui a eu la bonne idée de ne pas se précipiter sur des ambiances « à la Sun Ra », mais au contraire d’écrire dans le sens de sa marche, des mélodies qui coulent de source, vous restent dans l’âme et le corps, et sont servies par la meilleure équipe qui soit. Ce projet, l’un des plus sensibles du Tricollectif, a été applaudi par un public nombreux. Quant aux différents protagonistes de l’affaire, ils étaient au bord de la bascule affective.

 

Je dirai plus tard ce qu’il y a lieu de penser aujourd’hui de ce collectif. Car je crois qu’il y a lieu d’en penser quelque chose. En attendant, je souhaite que des soirées Tricot soient organisées à Bordeaux. Par exemple en juin, au Conservatoire de Région et sur l’espace dit « quai des sports ». Les amateurs bordelais ne doivent pas continuer à être privés et punis, ils n’ont rien fait de mal. Ce n’est pas de leur faute si les lycéens de la ville se comportent comme des fabricants de pâte à crèpe sur la place de la Victoire, et si la ville (de plus en plus belle) est devenue la destination touristique préférée des amateurs de destination touristique.

 

Philippe Méziat

 

 

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Et commençons par les entours. Sous le titre « Loops », le trompettiste belge Bart Maris a proposé durant les trois jours du festival une installation musicale évolutive à base de boucles réelles. Des bandes magnétiques, des magnétophones en état de marche, et des liens entre ces bandes selon le procédé classique de la bande défilant devant une tête de lecture, les bobines réceptrices pouvant se trouver fort éloignées les unes des autres. D’où une bande son qu’on croit d’abord produite par un ordinateur, et qui en en fait réellement diffusée à partir des magnétophones. J’en ai compté une trentaine. Dans le noir, on observe aussi des projections sur le mur de gauche, et on reste là le temps d’un repos, d’un rêve, d’une pensée ou de plusieurs.

 

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Et puisqu’on évoque Bart Maris, et qu’on ne va pas tarder à parler d’André Robillard, signalons un CD dont l’artiste a fait la pochette, en tous cas l’objet « fusil » fabriqué à partir de matériaux de récupération. Cet excellent disque (« Walabix invite Maris ») fera l’objet sous peu d’une « kronik express » dans Jazz Magazine (sous mes initiales), mais il aurait pu faire l’objet d’un texte un peu plus long si des impératifs de place… Je rappelle en effet qu’une « kronik express » n’est pas une chronique vite faite d’un disque vite écouté, mais une chronique courte d’un disque que nous avons traité comme les autres. Longuement dans nos oreilles.

 

C’est dit. Les Rencontres Improvisées ont encore donné lieu à un excellent concert, également plein d’enseignement. Alexandra Grimal (ss, ts, voix) s’y confrontait pour la première fois à Stevan Kovacs-Tickmayer (p), et c’est avec fougue que le pianiste (excellent préparateur de piano) s’est lancé dans une improvisation dont on pouvait croire qu’il avait la partition sous les yeux tant son « discours » fut droit et sans la moindre hésitation, ni même à vrai dire souci manifeste de sa partenaire. Je dis bien « manifeste », car le contenu latent, on n’en sait fichtre rien. Ce que voyant, avec le calme de son espièglerie cachée, Alexandra a répondu en phrases simples, usant du souffle et du son, et aussi d’une voix haut placée. Au bout du compte, évidemment, l’amorce d’un dialogue qui pourrait se continuer. Je signale (encore dans les entours) pour le 3 mars à la Dynamo, la création de « Nâga », une oeuvre sur laquelle Alexandra travaille depuis deux ans, avec un personnel intéressant puisqu’en dehors de la saxophoniste on trouvera Marc Ducret, Nelson Véras, Lynn Cassiers, Jozef Dumoulin, Benoît Delbecq, Stéphane Galland. Reprise (mais partielle) de la même oeuvre lors du final de l’Europa au Mans, ce festival ainsi que Jazzdor et les RV de l’Erdre étant partenaires de la création. C’est dit.

 

Après ces entours, reste le plus difficile : parler d’Atomic Spoutnik, le spectacle final du collectif, du « noyau dur » du collectif comme dit Théo, en dire tout le bien qu’on en pense, et trouver les mots après l’avalanche de superlatifs liés à Lucienne Boyer. 

 

Atomic Spoutnik : André Robillard (textes, chef d’équipage), Robin Mercier (textes, vidéo), Jean-Pascal Retel (vidéo), Théo Ceccaldi (violon, alto, microkorg), Gabriel Lemaire (saxophones, cl), Quentin Biardeau (saxophones, objets), Roberto Negro (épinette, electronics), Guillaume Aknine (g, el-g), Valentin Ceccaldi (comp, cello, horizoncelle), Adrien Chennebault, Florian Satche (dm, perc, objets)

 

Au départ donc, cette rencontre un peu fortuite avec André Robillard et ses fusils. Et là, une accroche signifiante comme nous en sommes tous victimes, à ceci près que chez André Robillard elle prend forme réelle, le couple fusil/fusées. L’artiste – dont on peut savoir qu’il vit depuis près de 70 ans dans un hôpital psychiatrique, ce qui ne l’a pas empêché de produire et de se faire connaître du monde entier – est également passionné de fusées et de voyages dans l’espace. C’est à partir de là que tout s’est construit, avec des vidéos qui le montrent près d’un rivage, ou en très gros plan, des textes de Robin Mercier sur le thème des comètes et des planètes, André Robillard tenant également sa place sur scène. Quant à la musique, elle est entièrement de Valentin Ceccaldi, qui a eu la bonne idée de ne pas se précipiter sur des ambiances « à la Sun Ra », mais au contraire d’écrire dans le sens de sa marche, des mélodies qui coulent de source, vous restent dans l’âme et le corps, et sont servies par la meilleure équipe qui soit. Ce projet, l’un des plus sensibles du Tricollectif, a été applaudi par un public nombreux. Quant aux différents protagonistes de l’affaire, ils étaient au bord de la bascule affective.

 

Je dirai plus tard ce qu’il y a lieu de penser aujourd’hui de ce collectif. Car je crois qu’il y a lieu d’en penser quelque chose. En attendant, je souhaite que des soirées Tricot soient organisées à Bordeaux. Par exemple en juin, au Conservatoire de Région et sur l’espace dit « quai des sports ». Les amateurs bordelais ne doivent pas continuer à être privés et punis, ils n’ont rien fait de mal. Ce n’est pas de leur faute si les lycéens de la ville se comportent comme des fabricants de pâte à crèpe sur la place de la Victoire, et si la ville (de plus en plus belle) est devenue la destination touristique préférée des amateurs de destination touristique.

 

Philippe Méziat

 

 

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Et commençons par les entours. Sous le titre « Loops », le trompettiste belge Bart Maris a proposé durant les trois jours du festival une installation musicale évolutive à base de boucles réelles. Des bandes magnétiques, des magnétophones en état de marche, et des liens entre ces bandes selon le procédé classique de la bande défilant devant une tête de lecture, les bobines réceptrices pouvant se trouver fort éloignées les unes des autres. D’où une bande son qu’on croit d’abord produite par un ordinateur, et qui en en fait réellement diffusée à partir des magnétophones. J’en ai compté une trentaine. Dans le noir, on observe aussi des projections sur le mur de gauche, et on reste là le temps d’un repos, d’un rêve, d’une pensée ou de plusieurs.

 

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Et puisqu’on évoque Bart Maris, et qu’on ne va pas tarder à parler d’André Robillard, signalons un CD dont l’artiste a fait la pochette, en tous cas l’objet « fusil » fabriqué à partir de matériaux de récupération. Cet excellent disque (« Walabix invite Maris ») fera l’objet sous peu d’une « kronik express » dans Jazz Magazine (sous mes initiales), mais il aurait pu faire l’objet d’un texte un peu plus long si des impératifs de place… Je rappelle en effet qu’une « kronik express » n’est pas une chronique vite faite d’un disque vite écouté, mais une chronique courte d’un disque que nous avons traité comme les autres. Longuement dans nos oreilles.

 

C’est dit. Les Rencontres Improvisées ont encore donné lieu à un excellent concert, également plein d’enseignement. Alexandra Grimal (ss, ts, voix) s’y confrontait pour la première fois à Stevan Kovacs-Tickmayer (p), et c’est avec fougue que le pianiste (excellent préparateur de piano) s’est lancé dans une improvisation dont on pouvait croire qu’il avait la partition sous les yeux tant son « discours » fut droit et sans la moindre hésitation, ni même à vrai dire souci manifeste de sa partenaire. Je dis bien « manifeste », car le contenu latent, on n’en sait fichtre rien. Ce que voyant, avec le calme de son espièglerie cachée, Alexandra a répondu en phrases simples, usant du souffle et du son, et aussi d’une voix haut placée. Au bout du compte, évidemment, l’amorce d’un dialogue qui pourrait se continuer. Je signale (encore dans les entours) pour le 3 mars à la Dynamo, la création de « Nâga », une oeuvre sur laquelle Alexandra travaille depuis deux ans, avec un personnel intéressant puisqu’en dehors de la saxophoniste on trouvera Marc Ducret, Nelson Véras, Lynn Cassiers, Jozef Dumoulin, Benoît Delbecq, Stéphane Galland. Reprise (mais partielle) de la même oeuvre lors du final de l’Europa au Mans, ce festival ainsi que Jazzdor et les RV de l’Erdre étant partenaires de la création. C’est dit.

 

Après ces entours, reste le plus difficile : parler d’Atomic Spoutnik, le spectacle final du collectif, du « noyau dur » du collectif comme dit Théo, en dire tout le bien qu’on en pense, et trouver les mots après l’avalanche de superlatifs liés à Lucienne Boyer. 

 

Atomic Spoutnik : André Robillard (textes, chef d’équipage), Robin Mercier (textes, vidéo), Jean-Pascal Retel (vidéo), Théo Ceccaldi (violon, alto, microkorg), Gabriel Lemaire (saxophones, cl), Quentin Biardeau (saxophones, objets), Roberto Negro (épinette, electronics), Guillaume Aknine (g, el-g), Valentin Ceccaldi (comp, cello, horizoncelle), Adrien Chennebault, Florian Satche (dm, perc, objets)

 

Au départ donc, cette rencontre un peu fortuite avec André Robillard et ses fusils. Et là, une accroche signifiante comme nous en sommes tous victimes, à ceci près que chez André Robillard elle prend forme réelle, le couple fusil/fusées. L’artiste – dont on peut savoir qu’il vit depuis près de 70 ans dans un hôpital psychiatrique, ce qui ne l’a pas empêché de produire et de se faire connaître du monde entier – est également passionné de fusées et de voyages dans l’espace. C’est à partir de là que tout s’est construit, avec des vidéos qui le montrent près d’un rivage, ou en très gros plan, des textes de Robin Mercier sur le thème des comètes et des planètes, André Robillard tenant également sa place sur scène. Quant à la musique, elle est entièrement de Valentin Ceccaldi, qui a eu la bonne idée de ne pas se précipiter sur des ambiances « à la Sun Ra », mais au contraire d’écrire dans le sens de sa marche, des mélodies qui coulent de source, vous restent dans l’âme et le corps, et sont servies par la meilleure équipe qui soit. Ce projet, l’un des plus sensibles du Tricollectif, a été applaudi par un public nombreux. Quant aux différents protagonistes de l’affaire, ils étaient au bord de la bascule affective.

 

Je dirai plus tard ce qu’il y a lieu de penser aujourd’hui de ce collectif. Car je crois qu’il y a lieu d’en penser quelque chose. En attendant, je souhaite que des soirées Tricot soient organisées à Bordeaux. Par exemple en juin, au Conservatoire de Région et sur l’espace dit « quai des sports ». Les amateurs bordelais ne doivent pas continuer à être privés et punis, ils n’ont rien fait de mal. Ce n’est pas de leur faute si les lycéens de la ville se comportent comme des fabricants de pâte à crèpe sur la place de la Victoire, et si la ville (de plus en plus belle) est devenue la destination touristique préférée des amateurs de destination touristique.

 

Philippe Méziat

 

 

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Et commençons par les entours. Sous le titre « Loops », le trompettiste belge Bart Maris a proposé durant les trois jours du festival une installation musicale évolutive à base de boucles réelles. Des bandes magnétiques, des magnétophones en état de marche, et des liens entre ces bandes selon le procédé classique de la bande défilant devant une tête de lecture, les bobines réceptrices pouvant se trouver fort éloignées les unes des autres. D’où une bande son qu’on croit d’abord produite par un ordinateur, et qui en en fait réellement diffusée à partir des magnétophones. J’en ai compté une trentaine. Dans le noir, on observe aussi des projections sur le mur de gauche, et on reste là le temps d’un repos, d’un rêve, d’une pensée ou de plusieurs.

 

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Et puisqu’on évoque Bart Maris, et qu’on ne va pas tarder à parler d’André Robillard, signalons un CD dont l’artiste a fait la pochette, en tous cas l’objet « fusil » fabriqué à partir de matériaux de récupération. Cet excellent disque (« Walabix invite Maris ») fera l’objet sous peu d’une « kronik express » dans Jazz Magazine (sous mes initiales), mais il aurait pu faire l’objet d’un texte un peu plus long si des impératifs de place… Je rappelle en effet qu’une « kronik express » n’est pas une chronique vite faite d’un disque vite écouté, mais une chronique courte d’un disque que nous avons traité comme les autres. Longuement dans nos oreilles.

 

C’est dit. Les Rencontres Improvisées ont encore donné lieu à un excellent concert, également plein d’enseignement. Alexandra Grimal (ss, ts, voix) s’y confrontait pour la première fois à Stevan Kovacs-Tickmayer (p), et c’est avec fougue que le pianiste (excellent préparateur de piano) s’est lancé dans une improvisation dont on pouvait croire qu’il avait la partition sous les yeux tant son « discours » fut droit et sans la moindre hésitation, ni même à vrai dire souci manifeste de sa partenaire. Je dis bien « manifeste », car le contenu latent, on n’en sait fichtre rien. Ce que voyant, avec le calme de son espièglerie cachée, Alexandra a répondu en phrases simples, usant du souffle et du son, et aussi d’une voix haut placée. Au bout du compte, évidemment, l’amorce d’un dialogue qui pourrait se continuer. Je signale (encore dans les entours) pour le 3 mars à la Dynamo, la création de « Nâga », une oeuvre sur laquelle Alexandra travaille depuis deux ans, avec un personnel intéressant puisqu’en dehors de la saxophoniste on trouvera Marc Ducret, Nelson Véras, Lynn Cassiers, Jozef Dumoulin, Benoît Delbecq, Stéphane Galland. Reprise (mais partielle) de la même oeuvre lors du final de l’Europa au Mans, ce festival ainsi que Jazzdor et les RV de l’Erdre étant partenaires de la création. C’est dit.

 

Après ces entours, reste le plus difficile : parler d’Atomic Spoutnik, le spectacle final du collectif, du « noyau dur » du collectif comme dit Théo, en dire tout le bien qu’on en pense, et trouver les mots après l’avalanche de superlatifs liés à Lucienne Boyer. 

 

Atomic Spoutnik : André Robillard (textes, chef d’équipage), Robin Mercier (textes, vidéo), Jean-Pascal Retel (vidéo), Théo Ceccaldi (violon, alto, microkorg), Gabriel Lemaire (saxophones, cl), Quentin Biardeau (saxophones, objets), Roberto Negro (épinette, electronics), Guillaume Aknine (g, el-g), Valentin Ceccaldi (comp, cello, horizoncelle), Adrien Chennebault, Florian Satche (dm, perc, objets)

 

Au départ donc, cette rencontre un peu fortuite avec André Robillard et ses fusils. Et là, une accroche signifiante comme nous en sommes tous victimes, à ceci près que chez André Robillard elle prend forme réelle, le couple fusil/fusées. L’artiste – dont on peut savoir qu’il vit depuis près de 70 ans dans un hôpital psychiatrique, ce qui ne l’a pas empêché de produire et de se faire connaître du monde entier – est également passionné de fusées et de voyages dans l’espace. C’est à partir de là que tout s’est construit, avec des vidéos qui le montrent près d’un rivage, ou en très gros plan, des textes de Robin Mercier sur le thème des comètes et des planètes, André Robillard tenant également sa place sur scène. Quant à la musique, elle est entièrement de Valentin Ceccaldi, qui a eu la bonne idée de ne pas se précipiter sur des ambiances « à la Sun Ra », mais au contraire d’écrire dans le sens de sa marche, des mélodies qui coulent de source, vous restent dans l’âme et le corps, et sont servies par la meilleure équipe qui soit. Ce projet, l’un des plus sensibles du Tricollectif, a été applaudi par un public nombreux. Quant aux différents protagonistes de l’affaire, ils étaient au bord de la bascule affective.

 

Je dirai plus tard ce qu’il y a lieu de penser aujourd’hui de ce collectif. Car je crois qu’il y a lieu d’en penser quelque chose. En attendant, je souhaite que des soirées Tricot soient organisées à Bordeaux. Par exemple en juin, au Conservatoire de Région et sur l’espace dit « quai des sports ». Les amateurs bordelais ne doivent pas continuer à être privés et punis, ils n’ont rien fait de mal. Ce n’est pas de leur faute si les lycéens de la ville se comportent comme des fabricants de pâte à crèpe sur la place de la Victoire, et si la ville (de plus en plus belle) est devenue la destination touristique préférée des amateurs de destination touristique.

 

Philippe Méziat