Jazz live
Publié le 8 Fév 2015

Tremplin d'Action Jazz au Rocher de Palmer à Cenon

Plusieurs années maintenant (se reporter à nos précédents post qui ont évoqué le jazz à Bordeaux, en Gironde et en Aquitaine) que l’association « Action Jazz », présidée par Alain Piarou, organise un tremplin jazz destiné à mettre en lumière les formations émergentes de la région. Le concert de sélection des cinq derniers groupes en lice a lieu généralement au « Rocher de Palmer » à Cenon, scène musicale maintenant bien connue, dirigée par Patrick Duval (« Musiques de Nuit »). Hier soir, c’était le cru de l’année 2015, et nous y étions donc au titre de Jazz Magazine, et du jury.

 

Présentés dans un ordre aléatoire, nous avons donc écouté :

 

Atrisma : Vincent Vilnet (p), Johary Rakotondramasy (g), Hugo Raducanu (dm)

 

Flügel : Gabrièle Castanet (voc), Stéphane Cazilhac (p), Hervé Mignon (b), Uli Castanet (dm), Jean-Charles Seosse (ss), Pascal Durand (flûte)

 

Electric Boots : Julien Bouyssou (hammond org), Charlie Dufau (g), Julien Lavie (dm)

 

Isotope : Olivier Gay (tp), THomas Boudé (g), Tom Peyron (dm)

 

Snawt : Célia Marissal (voc), Tom Rinaudo (p, voc), Julien Deforges (sax, choeurs), Yann Lefer (g, choeurs), Guillaume « Goog » Navailles (b, choeurs), Alexandre Castera (dm)

 

Cinq groupes, cinq prix, et donc un enjeu relatif… car comment distinguer le prix du jury du prix de la Note Bleue, ou de la révélation « Action Jazz », pour ne rien dire des deux derniers, de toutes façons « lauréats » du tremplin.

 

Longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans une telle réunion de spécialistes (ou pas), le dernier souvenir remontant au « Tremplin Jazz » d’Avignon, il y a au moins dix ans. Le niveau global était hier soir moindre, mais quand même excellent, ce qui montre bien que les musiciens « de jazz » se reproduisent à grande vitesse, même dans des régions où l’on ne fait pas grand chose pour les encourager… Public venu en masse, avec un nombre respectable de programmateurs de festivals de la région, présents à la fois pour faire connaître leur manifestation et pour faire leur marché.

 

Les formations présentes pouvaient se répartir en deux groupes : ceux qui ont manifestement mis au point répertoire et adresse au public, les « professionnels » en somme, et puis les autres qui sont inscrits dans une recherche d’eux-mêmes plus incertaine. Dans la première catégorie Snawt, par exemple (Révélation Action Jazz 2015), groupe de funk qui annonce lui-même son « zeste » de jazz comme un lointain parfum, mais propose un show déjà bien rodé, avec une façon de faire appel au public, à la danse, et quasiment à la transe qui peut plaire. Tout dépend de ce qu’on attend de la musique. Quant à moi (et beaucoup le savent maintenant), ce n’est pas là que je trouve mon content d’oreille.

 

Toujours dans cette catégorie, efficaces, emballants même, les trois compères d’Electric Boots (Prix de la Note Bleue Action Jazz 2015) délivrent un jazz franc, et axé sur la musique soul des années 70, façon Baby Face Willette ou Booket T. Sans forcer la note, sans racolages excessifs, ils emportent l’adhésion du public, et du jury ! Les spécialistes (musiciens de métier) notent cependant que l’organiste doit être pianiste de formation. Des distinctions que je crois importantes, mais qui m’échappent un peu. Un très bon trio, qui devrait faire la joie des festivals de l’été qui fleurissent sur le bassin ou le long de l’océan, et qui ne se proposent rien d’autre dans leurs objectifs que d’animer la vie commerçante des cités.

 

Les trois autres groupes étaient donc davantage inscrits dans une fragilité liée à des projets musicaux de création. Flügel (Lauréat Tremplin Jazz Action 2015) tentait un pari difficile : faire entendre et rendre sensible la poésie d’un certain nombre de grands auteurs allemands (Brecht, Heine, R.M. Rilke) en les mêlants à ses sons jazz, free jazz, rock, etc. Une intention juste, qui demandera un peu plus de mise en place, et de la part de la chanteuse une manière plus retenue et plus cadrée d’adresser son message. Excellent bassiste, remarqué par tous.

 

Atrisma (Lauréat Tremplin Action Jazz 2015) aurait sans doute bénéficié d’un piano acoustique, dans la mesure où ses « modèles » (E.S.T., Yaron Herman, etc.) sont orientés vers un jazz délicat et harmoniquement recherché. Mais ils ont bien soutenu et défendu leur musique, avec comme seule (mais importante) réserve une certaine difficulté à trouver une cohérence, à la fois stylistique et de répertoire.

 

Quant aux « vainqueurs », Isotope, (Prix du Jury Action Jazz 2015) ils ont convaincu par l’originalité des compositions (du batteur), l’axe résolument contemporain et actuel qu’ils ont adopté, et les talents du trompettiste, qui porte bien la musique, entre autres dans des moments où des riffs répétés induisent un dialogue avec la batterie d’une très belle intensité. 

 

K94A4670

                      Isotope        

            Photo : Alain Pelletier

 

 

Philippe Méziat

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Plusieurs années maintenant (se reporter à nos précédents post qui ont évoqué le jazz à Bordeaux, en Gironde et en Aquitaine) que l’association « Action Jazz », présidée par Alain Piarou, organise un tremplin jazz destiné à mettre en lumière les formations émergentes de la région. Le concert de sélection des cinq derniers groupes en lice a lieu généralement au « Rocher de Palmer » à Cenon, scène musicale maintenant bien connue, dirigée par Patrick Duval (« Musiques de Nuit »). Hier soir, c’était le cru de l’année 2015, et nous y étions donc au titre de Jazz Magazine, et du jury.

 

Présentés dans un ordre aléatoire, nous avons donc écouté :

 

Atrisma : Vincent Vilnet (p), Johary Rakotondramasy (g), Hugo Raducanu (dm)

 

Flügel : Gabrièle Castanet (voc), Stéphane Cazilhac (p), Hervé Mignon (b), Uli Castanet (dm), Jean-Charles Seosse (ss), Pascal Durand (flûte)

 

Electric Boots : Julien Bouyssou (hammond org), Charlie Dufau (g), Julien Lavie (dm)

 

Isotope : Olivier Gay (tp), THomas Boudé (g), Tom Peyron (dm)

 

Snawt : Célia Marissal (voc), Tom Rinaudo (p, voc), Julien Deforges (sax, choeurs), Yann Lefer (g, choeurs), Guillaume « Goog » Navailles (b, choeurs), Alexandre Castera (dm)

 

Cinq groupes, cinq prix, et donc un enjeu relatif… car comment distinguer le prix du jury du prix de la Note Bleue, ou de la révélation « Action Jazz », pour ne rien dire des deux derniers, de toutes façons « lauréats » du tremplin.

 

Longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans une telle réunion de spécialistes (ou pas), le dernier souvenir remontant au « Tremplin Jazz » d’Avignon, il y a au moins dix ans. Le niveau global était hier soir moindre, mais quand même excellent, ce qui montre bien que les musiciens « de jazz » se reproduisent à grande vitesse, même dans des régions où l’on ne fait pas grand chose pour les encourager… Public venu en masse, avec un nombre respectable de programmateurs de festivals de la région, présents à la fois pour faire connaître leur manifestation et pour faire leur marché.

 

Les formations présentes pouvaient se répartir en deux groupes : ceux qui ont manifestement mis au point répertoire et adresse au public, les « professionnels » en somme, et puis les autres qui sont inscrits dans une recherche d’eux-mêmes plus incertaine. Dans la première catégorie Snawt, par exemple (Révélation Action Jazz 2015), groupe de funk qui annonce lui-même son « zeste » de jazz comme un lointain parfum, mais propose un show déjà bien rodé, avec une façon de faire appel au public, à la danse, et quasiment à la transe qui peut plaire. Tout dépend de ce qu’on attend de la musique. Quant à moi (et beaucoup le savent maintenant), ce n’est pas là que je trouve mon content d’oreille.

 

Toujours dans cette catégorie, efficaces, emballants même, les trois compères d’Electric Boots (Prix de la Note Bleue Action Jazz 2015) délivrent un jazz franc, et axé sur la musique soul des années 70, façon Baby Face Willette ou Booket T. Sans forcer la note, sans racolages excessifs, ils emportent l’adhésion du public, et du jury ! Les spécialistes (musiciens de métier) notent cependant que l’organiste doit être pianiste de formation. Des distinctions que je crois importantes, mais qui m’échappent un peu. Un très bon trio, qui devrait faire la joie des festivals de l’été qui fleurissent sur le bassin ou le long de l’océan, et qui ne se proposent rien d’autre dans leurs objectifs que d’animer la vie commerçante des cités.

 

Les trois autres groupes étaient donc davantage inscrits dans une fragilité liée à des projets musicaux de création. Flügel (Lauréat Tremplin Jazz Action 2015) tentait un pari difficile : faire entendre et rendre sensible la poésie d’un certain nombre de grands auteurs allemands (Brecht, Heine, R.M. Rilke) en les mêlants à ses sons jazz, free jazz, rock, etc. Une intention juste, qui demandera un peu plus de mise en place, et de la part de la chanteuse une manière plus retenue et plus cadrée d’adresser son message. Excellent bassiste, remarqué par tous.

 

Atrisma (Lauréat Tremplin Action Jazz 2015) aurait sans doute bénéficié d’un piano acoustique, dans la mesure où ses « modèles » (E.S.T., Yaron Herman, etc.) sont orientés vers un jazz délicat et harmoniquement recherché. Mais ils ont bien soutenu et défendu leur musique, avec comme seule (mais importante) réserve une certaine difficulté à trouver une cohérence, à la fois stylistique et de répertoire.

 

Quant aux « vainqueurs », Isotope, (Prix du Jury Action Jazz 2015) ils ont convaincu par l’originalité des compositions (du batteur), l’axe résolument contemporain et actuel qu’ils ont adopté, et les talents du trompettiste, qui porte bien la musique, entre autres dans des moments où des riffs répétés induisent un dialogue avec la batterie d’une très belle intensité. 

 

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                      Isotope        

            Photo : Alain Pelletier

 

 

Philippe Méziat

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Plusieurs années maintenant (se reporter à nos précédents post qui ont évoqué le jazz à Bordeaux, en Gironde et en Aquitaine) que l’association « Action Jazz », présidée par Alain Piarou, organise un tremplin jazz destiné à mettre en lumière les formations émergentes de la région. Le concert de sélection des cinq derniers groupes en lice a lieu généralement au « Rocher de Palmer » à Cenon, scène musicale maintenant bien connue, dirigée par Patrick Duval (« Musiques de Nuit »). Hier soir, c’était le cru de l’année 2015, et nous y étions donc au titre de Jazz Magazine, et du jury.

 

Présentés dans un ordre aléatoire, nous avons donc écouté :

 

Atrisma : Vincent Vilnet (p), Johary Rakotondramasy (g), Hugo Raducanu (dm)

 

Flügel : Gabrièle Castanet (voc), Stéphane Cazilhac (p), Hervé Mignon (b), Uli Castanet (dm), Jean-Charles Seosse (ss), Pascal Durand (flûte)

 

Electric Boots : Julien Bouyssou (hammond org), Charlie Dufau (g), Julien Lavie (dm)

 

Isotope : Olivier Gay (tp), THomas Boudé (g), Tom Peyron (dm)

 

Snawt : Célia Marissal (voc), Tom Rinaudo (p, voc), Julien Deforges (sax, choeurs), Yann Lefer (g, choeurs), Guillaume « Goog » Navailles (b, choeurs), Alexandre Castera (dm)

 

Cinq groupes, cinq prix, et donc un enjeu relatif… car comment distinguer le prix du jury du prix de la Note Bleue, ou de la révélation « Action Jazz », pour ne rien dire des deux derniers, de toutes façons « lauréats » du tremplin.

 

Longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans une telle réunion de spécialistes (ou pas), le dernier souvenir remontant au « Tremplin Jazz » d’Avignon, il y a au moins dix ans. Le niveau global était hier soir moindre, mais quand même excellent, ce qui montre bien que les musiciens « de jazz » se reproduisent à grande vitesse, même dans des régions où l’on ne fait pas grand chose pour les encourager… Public venu en masse, avec un nombre respectable de programmateurs de festivals de la région, présents à la fois pour faire connaître leur manifestation et pour faire leur marché.

 

Les formations présentes pouvaient se répartir en deux groupes : ceux qui ont manifestement mis au point répertoire et adresse au public, les « professionnels » en somme, et puis les autres qui sont inscrits dans une recherche d’eux-mêmes plus incertaine. Dans la première catégorie Snawt, par exemple (Révélation Action Jazz 2015), groupe de funk qui annonce lui-même son « zeste » de jazz comme un lointain parfum, mais propose un show déjà bien rodé, avec une façon de faire appel au public, à la danse, et quasiment à la transe qui peut plaire. Tout dépend de ce qu’on attend de la musique. Quant à moi (et beaucoup le savent maintenant), ce n’est pas là que je trouve mon content d’oreille.

 

Toujours dans cette catégorie, efficaces, emballants même, les trois compères d’Electric Boots (Prix de la Note Bleue Action Jazz 2015) délivrent un jazz franc, et axé sur la musique soul des années 70, façon Baby Face Willette ou Booket T. Sans forcer la note, sans racolages excessifs, ils emportent l’adhésion du public, et du jury ! Les spécialistes (musiciens de métier) notent cependant que l’organiste doit être pianiste de formation. Des distinctions que je crois importantes, mais qui m’échappent un peu. Un très bon trio, qui devrait faire la joie des festivals de l’été qui fleurissent sur le bassin ou le long de l’océan, et qui ne se proposent rien d’autre dans leurs objectifs que d’animer la vie commerçante des cités.

 

Les trois autres groupes étaient donc davantage inscrits dans une fragilité liée à des projets musicaux de création. Flügel (Lauréat Tremplin Jazz Action 2015) tentait un pari difficile : faire entendre et rendre sensible la poésie d’un certain nombre de grands auteurs allemands (Brecht, Heine, R.M. Rilke) en les mêlants à ses sons jazz, free jazz, rock, etc. Une intention juste, qui demandera un peu plus de mise en place, et de la part de la chanteuse une manière plus retenue et plus cadrée d’adresser son message. Excellent bassiste, remarqué par tous.

 

Atrisma (Lauréat Tremplin Action Jazz 2015) aurait sans doute bénéficié d’un piano acoustique, dans la mesure où ses « modèles » (E.S.T., Yaron Herman, etc.) sont orientés vers un jazz délicat et harmoniquement recherché. Mais ils ont bien soutenu et défendu leur musique, avec comme seule (mais importante) réserve une certaine difficulté à trouver une cohérence, à la fois stylistique et de répertoire.

 

Quant aux « vainqueurs », Isotope, (Prix du Jury Action Jazz 2015) ils ont convaincu par l’originalité des compositions (du batteur), l’axe résolument contemporain et actuel qu’ils ont adopté, et les talents du trompettiste, qui porte bien la musique, entre autres dans des moments où des riffs répétés induisent un dialogue avec la batterie d’une très belle intensité. 

 

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                      Isotope        

            Photo : Alain Pelletier

 

 

Philippe Méziat

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Plusieurs années maintenant (se reporter à nos précédents post qui ont évoqué le jazz à Bordeaux, en Gironde et en Aquitaine) que l’association « Action Jazz », présidée par Alain Piarou, organise un tremplin jazz destiné à mettre en lumière les formations émergentes de la région. Le concert de sélection des cinq derniers groupes en lice a lieu généralement au « Rocher de Palmer » à Cenon, scène musicale maintenant bien connue, dirigée par Patrick Duval (« Musiques de Nuit »). Hier soir, c’était le cru de l’année 2015, et nous y étions donc au titre de Jazz Magazine, et du jury.

 

Présentés dans un ordre aléatoire, nous avons donc écouté :

 

Atrisma : Vincent Vilnet (p), Johary Rakotondramasy (g), Hugo Raducanu (dm)

 

Flügel : Gabrièle Castanet (voc), Stéphane Cazilhac (p), Hervé Mignon (b), Uli Castanet (dm), Jean-Charles Seosse (ss), Pascal Durand (flûte)

 

Electric Boots : Julien Bouyssou (hammond org), Charlie Dufau (g), Julien Lavie (dm)

 

Isotope : Olivier Gay (tp), THomas Boudé (g), Tom Peyron (dm)

 

Snawt : Célia Marissal (voc), Tom Rinaudo (p, voc), Julien Deforges (sax, choeurs), Yann Lefer (g, choeurs), Guillaume « Goog » Navailles (b, choeurs), Alexandre Castera (dm)

 

Cinq groupes, cinq prix, et donc un enjeu relatif… car comment distinguer le prix du jury du prix de la Note Bleue, ou de la révélation « Action Jazz », pour ne rien dire des deux derniers, de toutes façons « lauréats » du tremplin.

 

Longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans une telle réunion de spécialistes (ou pas), le dernier souvenir remontant au « Tremplin Jazz » d’Avignon, il y a au moins dix ans. Le niveau global était hier soir moindre, mais quand même excellent, ce qui montre bien que les musiciens « de jazz » se reproduisent à grande vitesse, même dans des régions où l’on ne fait pas grand chose pour les encourager… Public venu en masse, avec un nombre respectable de programmateurs de festivals de la région, présents à la fois pour faire connaître leur manifestation et pour faire leur marché.

 

Les formations présentes pouvaient se répartir en deux groupes : ceux qui ont manifestement mis au point répertoire et adresse au public, les « professionnels » en somme, et puis les autres qui sont inscrits dans une recherche d’eux-mêmes plus incertaine. Dans la première catégorie Snawt, par exemple (Révélation Action Jazz 2015), groupe de funk qui annonce lui-même son « zeste » de jazz comme un lointain parfum, mais propose un show déjà bien rodé, avec une façon de faire appel au public, à la danse, et quasiment à la transe qui peut plaire. Tout dépend de ce qu’on attend de la musique. Quant à moi (et beaucoup le savent maintenant), ce n’est pas là que je trouve mon content d’oreille.

 

Toujours dans cette catégorie, efficaces, emballants même, les trois compères d’Electric Boots (Prix de la Note Bleue Action Jazz 2015) délivrent un jazz franc, et axé sur la musique soul des années 70, façon Baby Face Willette ou Booket T. Sans forcer la note, sans racolages excessifs, ils emportent l’adhésion du public, et du jury ! Les spécialistes (musiciens de métier) notent cependant que l’organiste doit être pianiste de formation. Des distinctions que je crois importantes, mais qui m’échappent un peu. Un très bon trio, qui devrait faire la joie des festivals de l’été qui fleurissent sur le bassin ou le long de l’océan, et qui ne se proposent rien d’autre dans leurs objectifs que d’animer la vie commerçante des cités.

 

Les trois autres groupes étaient donc davantage inscrits dans une fragilité liée à des projets musicaux de création. Flügel (Lauréat Tremplin Jazz Action 2015) tentait un pari difficile : faire entendre et rendre sensible la poésie d’un certain nombre de grands auteurs allemands (Brecht, Heine, R.M. Rilke) en les mêlants à ses sons jazz, free jazz, rock, etc. Une intention juste, qui demandera un peu plus de mise en place, et de la part de la chanteuse une manière plus retenue et plus cadrée d’adresser son message. Excellent bassiste, remarqué par tous.

 

Atrisma (Lauréat Tremplin Action Jazz 2015) aurait sans doute bénéficié d’un piano acoustique, dans la mesure où ses « modèles » (E.S.T., Yaron Herman, etc.) sont orientés vers un jazz délicat et harmoniquement recherché. Mais ils ont bien soutenu et défendu leur musique, avec comme seule (mais importante) réserve une certaine difficulté à trouver une cohérence, à la fois stylistique et de répertoire.

 

Quant aux « vainqueurs », Isotope, (Prix du Jury Action Jazz 2015) ils ont convaincu par l’originalité des compositions (du batteur), l’axe résolument contemporain et actuel qu’ils ont adopté, et les talents du trompettiste, qui porte bien la musique, entre autres dans des moments où des riffs répétés induisent un dialogue avec la batterie d’une très belle intensité. 

 

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                      Isotope        

            Photo : Alain Pelletier

 

 

Philippe Méziat