Jazz live
Publié le 11 Avr 2013

Vincent Peirani fait frisonner La Courneuve

Il débute seul et dans les graves puis, par le seul jeu des harmonies et du rythme qui s’accélère il fait naître une ambiance qui se prolongera dans la candeur prenante de la mélodie qui s’élève. C’est tout simplement beau et on se fout pas mal que ce soit ou non du jazz : on veut juste que le magicien et son soufflet restent sur scène, seuls ou accompagnés.

 

Vincent Peirani Thrill Box invite Michel Portal. Festival Banlieues Bleues. La Courneuve. Centre Culturel Jean Houdemont. 11/04.

Vincent Peirani (acc, chant), Michael Wollny (p), Michel Benita (b), Michel Portal (cl, bcl, bandonéon).


Et ce sera par Michael Wollny pour commencer, qui fouaille la table d’harmonie de son piano avant de seconder l’accordéoniste d’une façon mi percussive mi mélodique tandis que son comparse esquisse l’air de « I Mean You » de Thelonious Monk avant de partir dans un jeu de chat et la souris mélodique et harmonique avec le pianiste. Le thème, joué à l’unisson en coda, y gagne un côté jubilatoire où ni le rongeur ni le félin n’ont emporté le morceau, mais où le plaisir de zigzaguer entre les notes sort indéniablement vainqueur. La joliesse du thème de Brad Mehldau qui suit pourrait friser le gnan-gnan si les deux compères — rejoints par Michel Benita à la basse — ne lui insufflaient leur lyrisme propre, qui fleure bon la sincérité de deux trentenaires qui aiment autant la chanson pop que l’expérimentation bruitiste et se donnent avec autant de cœur dans un genre que dans l’autre. Et quand Michel Portal, vétéran des anches, monte sur scène avec ses seules clarinettes (et son bandonéon), c’est toujours le chant qui prime car cet immense musicien possède parmi ses multiples facettes une fibre mélodique que son jeune leader du moment sait mieux que quiconque faire sortir au grand jour. Candeur, magie, lyrisme, cœur… on va me croire devenu fleur bleue. Pas plus que ça, mais quel plaisir de pouvoir mettre de côté son sens critique et son goût de l’analyse face à des musiques qui parlent d’elles-mêmes et pour lesquelles gloser sur le talent des interprètes n’apporterait rien. « Throw it Away » d’Abbey Lincoln, par exemple : qui se coltine à ce monument d’émotion brute et douce sinon des vocalistes ? Et quel sens du chant il faut à un instrumentiste pour se risquer sur ce terrain ! Stan Getz vous nouait la gorge en reprennant « When the World Was Young », cheval de bataille de Sinatra ou de Peggy Lee (après avoir été chanté à l’origine en français par Piaf sous le titre « Le chevalier de Paris »), mais quel autre souffleur s’y risquait ? Vincent Peirani (qui d’ailleurs chante — ou plutôt scatte — aussi) suinte tellement le feeling que c’en est presque indécent. Il peut dès lors tout se permettre puisque la faute de goût, sous ses doigts, n’est pas envisageable. Souffleur de chansons et enchanteur de soufflets, ce garçon a enjambé naguère diverses barrières et en fait aujourd’hui choir autant qu’il veut. Laissez (vous) tomber (sous le charme) : toute résistance est inutile ! Thierry Quénum

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Il débute seul et dans les graves puis, par le seul jeu des harmonies et du rythme qui s’accélère il fait naître une ambiance qui se prolongera dans la candeur prenante de la mélodie qui s’élève. C’est tout simplement beau et on se fout pas mal que ce soit ou non du jazz : on veut juste que le magicien et son soufflet restent sur scène, seuls ou accompagnés.

 

Vincent Peirani Thrill Box invite Michel Portal. Festival Banlieues Bleues. La Courneuve. Centre Culturel Jean Houdemont. 11/04.

Vincent Peirani (acc, chant), Michael Wollny (p), Michel Benita (b), Michel Portal (cl, bcl, bandonéon).


Et ce sera par Michael Wollny pour commencer, qui fouaille la table d’harmonie de son piano avant de seconder l’accordéoniste d’une façon mi percussive mi mélodique tandis que son comparse esquisse l’air de « I Mean You » de Thelonious Monk avant de partir dans un jeu de chat et la souris mélodique et harmonique avec le pianiste. Le thème, joué à l’unisson en coda, y gagne un côté jubilatoire où ni le rongeur ni le félin n’ont emporté le morceau, mais où le plaisir de zigzaguer entre les notes sort indéniablement vainqueur. La joliesse du thème de Brad Mehldau qui suit pourrait friser le gnan-gnan si les deux compères — rejoints par Michel Benita à la basse — ne lui insufflaient leur lyrisme propre, qui fleure bon la sincérité de deux trentenaires qui aiment autant la chanson pop que l’expérimentation bruitiste et se donnent avec autant de cœur dans un genre que dans l’autre. Et quand Michel Portal, vétéran des anches, monte sur scène avec ses seules clarinettes (et son bandonéon), c’est toujours le chant qui prime car cet immense musicien possède parmi ses multiples facettes une fibre mélodique que son jeune leader du moment sait mieux que quiconque faire sortir au grand jour. Candeur, magie, lyrisme, cœur… on va me croire devenu fleur bleue. Pas plus que ça, mais quel plaisir de pouvoir mettre de côté son sens critique et son goût de l’analyse face à des musiques qui parlent d’elles-mêmes et pour lesquelles gloser sur le talent des interprètes n’apporterait rien. « Throw it Away » d’Abbey Lincoln, par exemple : qui se coltine à ce monument d’émotion brute et douce sinon des vocalistes ? Et quel sens du chant il faut à un instrumentiste pour se risquer sur ce terrain ! Stan Getz vous nouait la gorge en reprennant « When the World Was Young », cheval de bataille de Sinatra ou de Peggy Lee (après avoir été chanté à l’origine en français par Piaf sous le titre « Le chevalier de Paris »), mais quel autre souffleur s’y risquait ? Vincent Peirani (qui d’ailleurs chante — ou plutôt scatte — aussi) suinte tellement le feeling que c’en est presque indécent. Il peut dès lors tout se permettre puisque la faute de goût, sous ses doigts, n’est pas envisageable. Souffleur de chansons et enchanteur de soufflets, ce garçon a enjambé naguère diverses barrières et en fait aujourd’hui choir autant qu’il veut. Laissez (vous) tomber (sous le charme) : toute résistance est inutile ! Thierry Quénum

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Il débute seul et dans les graves puis, par le seul jeu des harmonies et du rythme qui s’accélère il fait naître une ambiance qui se prolongera dans la candeur prenante de la mélodie qui s’élève. C’est tout simplement beau et on se fout pas mal que ce soit ou non du jazz : on veut juste que le magicien et son soufflet restent sur scène, seuls ou accompagnés.

 

Vincent Peirani Thrill Box invite Michel Portal. Festival Banlieues Bleues. La Courneuve. Centre Culturel Jean Houdemont. 11/04.

Vincent Peirani (acc, chant), Michael Wollny (p), Michel Benita (b), Michel Portal (cl, bcl, bandonéon).


Et ce sera par Michael Wollny pour commencer, qui fouaille la table d’harmonie de son piano avant de seconder l’accordéoniste d’une façon mi percussive mi mélodique tandis que son comparse esquisse l’air de « I Mean You » de Thelonious Monk avant de partir dans un jeu de chat et la souris mélodique et harmonique avec le pianiste. Le thème, joué à l’unisson en coda, y gagne un côté jubilatoire où ni le rongeur ni le félin n’ont emporté le morceau, mais où le plaisir de zigzaguer entre les notes sort indéniablement vainqueur. La joliesse du thème de Brad Mehldau qui suit pourrait friser le gnan-gnan si les deux compères — rejoints par Michel Benita à la basse — ne lui insufflaient leur lyrisme propre, qui fleure bon la sincérité de deux trentenaires qui aiment autant la chanson pop que l’expérimentation bruitiste et se donnent avec autant de cœur dans un genre que dans l’autre. Et quand Michel Portal, vétéran des anches, monte sur scène avec ses seules clarinettes (et son bandonéon), c’est toujours le chant qui prime car cet immense musicien possède parmi ses multiples facettes une fibre mélodique que son jeune leader du moment sait mieux que quiconque faire sortir au grand jour. Candeur, magie, lyrisme, cœur… on va me croire devenu fleur bleue. Pas plus que ça, mais quel plaisir de pouvoir mettre de côté son sens critique et son goût de l’analyse face à des musiques qui parlent d’elles-mêmes et pour lesquelles gloser sur le talent des interprètes n’apporterait rien. « Throw it Away » d’Abbey Lincoln, par exemple : qui se coltine à ce monument d’émotion brute et douce sinon des vocalistes ? Et quel sens du chant il faut à un instrumentiste pour se risquer sur ce terrain ! Stan Getz vous nouait la gorge en reprennant « When the World Was Young », cheval de bataille de Sinatra ou de Peggy Lee (après avoir été chanté à l’origine en français par Piaf sous le titre « Le chevalier de Paris »), mais quel autre souffleur s’y risquait ? Vincent Peirani (qui d’ailleurs chante — ou plutôt scatte — aussi) suinte tellement le feeling que c’en est presque indécent. Il peut dès lors tout se permettre puisque la faute de goût, sous ses doigts, n’est pas envisageable. Souffleur de chansons et enchanteur de soufflets, ce garçon a enjambé naguère diverses barrières et en fait aujourd’hui choir autant qu’il veut. Laissez (vous) tomber (sous le charme) : toute résistance est inutile ! Thierry Quénum

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Il débute seul et dans les graves puis, par le seul jeu des harmonies et du rythme qui s’accélère il fait naître une ambiance qui se prolongera dans la candeur prenante de la mélodie qui s’élève. C’est tout simplement beau et on se fout pas mal que ce soit ou non du jazz : on veut juste que le magicien et son soufflet restent sur scène, seuls ou accompagnés.

 

Vincent Peirani Thrill Box invite Michel Portal. Festival Banlieues Bleues. La Courneuve. Centre Culturel Jean Houdemont. 11/04.

Vincent Peirani (acc, chant), Michael Wollny (p), Michel Benita (b), Michel Portal (cl, bcl, bandonéon).


Et ce sera par Michael Wollny pour commencer, qui fouaille la table d’harmonie de son piano avant de seconder l’accordéoniste d’une façon mi percussive mi mélodique tandis que son comparse esquisse l’air de « I Mean You » de Thelonious Monk avant de partir dans un jeu de chat et la souris mélodique et harmonique avec le pianiste. Le thème, joué à l’unisson en coda, y gagne un côté jubilatoire où ni le rongeur ni le félin n’ont emporté le morceau, mais où le plaisir de zigzaguer entre les notes sort indéniablement vainqueur. La joliesse du thème de Brad Mehldau qui suit pourrait friser le gnan-gnan si les deux compères — rejoints par Michel Benita à la basse — ne lui insufflaient leur lyrisme propre, qui fleure bon la sincérité de deux trentenaires qui aiment autant la chanson pop que l’expérimentation bruitiste et se donnent avec autant de cœur dans un genre que dans l’autre. Et quand Michel Portal, vétéran des anches, monte sur scène avec ses seules clarinettes (et son bandonéon), c’est toujours le chant qui prime car cet immense musicien possède parmi ses multiples facettes une fibre mélodique que son jeune leader du moment sait mieux que quiconque faire sortir au grand jour. Candeur, magie, lyrisme, cœur… on va me croire devenu fleur bleue. Pas plus que ça, mais quel plaisir de pouvoir mettre de côté son sens critique et son goût de l’analyse face à des musiques qui parlent d’elles-mêmes et pour lesquelles gloser sur le talent des interprètes n’apporterait rien. « Throw it Away » d’Abbey Lincoln, par exemple : qui se coltine à ce monument d’émotion brute et douce sinon des vocalistes ? Et quel sens du chant il faut à un instrumentiste pour se risquer sur ce terrain ! Stan Getz vous nouait la gorge en reprennant « When the World Was Young », cheval de bataille de Sinatra ou de Peggy Lee (après avoir été chanté à l’origine en français par Piaf sous le titre « Le chevalier de Paris »), mais quel autre souffleur s’y risquait ? Vincent Peirani (qui d’ailleurs chante — ou plutôt scatte — aussi) suinte tellement le feeling que c’en est presque indécent. Il peut dès lors tout se permettre puisque la faute de goût, sous ses doigts, n’est pas envisageable. Souffleur de chansons et enchanteur de soufflets, ce garçon a enjambé naguère diverses barrières et en fait aujourd’hui choir autant qu’il veut. Laissez (vous) tomber (sous le charme) : toute résistance est inutile ! Thierry Quénum