Jazz live
Publié le 3 Juil 2014

Youn Sun Nah revient à Vienne

Le 12 juillet 2013, la diva coréenne est entrée dans la légende jazzaviennoise. Mais hier soir, elle a fait semblant d’oublier ce sacre amplement mérité pour imaginer un nouveau tour de chant encore plus sidérant. Julien Ferté, Frédéric Goaty en sont restés bouche-bée.


Youn Sun Nah (chant), Yoon-Jeong Heo (geomungo), Vincent Peirani (accordéon), Ulf Wakenius (guitare) Simon Tailleu (contrebasse). Vienne, Théâtre Antique, 2 juillet.


– …

– Oh, Julien, ça va ?

– …

– Julien ?

– « Me heart, she feel so sad, Sittin’ by de ocean, Me heart, she feel so sad… Don’t got de money , to take me back to Trinidad… »

– Ouh la… T’es parti là…

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Sympa ta version unplugged de Calypso Blues, mais tu ne risques pas de me faire oublier celle de Youn Sun Nah mon vieux !

– Rooo, ça va hein. C’est de qui déjà cette chanson, Harry Belafonte ?

– Mais nooon, Nat King Cole, elle l’a dit en plus…

– Ah oui, c’est vrai ! Pardon…

– Marvin Gaye l’a faite aussi, dans son “Tribute” à Nat King Cole.

– Ah bon ? En tout cas, j’espère qu’un DVD de ce concert est prévu. Les images projetés sur les grands écrans sont superbement filmées, sa maison de disques pourrait sortir une version “Deluxe” avec DVD bonus et tout le toutim…

– T’as raison. En attendant, réjouis-toi : mon cousin a enregistré le concert sur France Inter, il le passaient en direct.

– Génial !


Quelques minutes plus tard, à la terrasse d’un café viennois.


– Hem, et pour monsieur ?

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Julien, le monsieur te demande…

– … oups, pardon, un Martini blanc s’il-vous-plaît !

– Ça maarche, un Gin Tonic et un Martini blanc.

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… » Pfff, toi je sais pas mais moi, je n’arrive toujours pas revenir sur terre. J’aurais dû prendre un truc plus corsé qu’un Martini blanc tiens… C’était incroyable, non ?

– Ben oui, c’est fou. J’ai comme l’impression qu’elle a fait table rase des concerts de l’an dernier pour réimaginer son show. Sans pour autant chambouler sa set list en plus. On retrouve ses meilleures chansons, mais il y a des surprises…

– Ouiiiiiiii ! (Les glaçon du Martini blanc de Julien font un bruit de marimba en s’entrechoquant.) Et cet instru “en chanté” qu’elle a fait au début, Mistral, c’est tout nouveau je crois…

– Ça ressemble un peu à Momento Magico (qui soit dit en passant est toujours un moment magique), c’est forcément une compo d’Ulf Wakenius… Il y a sa patte, ce côté staccato, mais Youn a ajouté son grain de folie, cette respiration, ces espèces de spasmes hyper sensuels… Dingue, vraiment din
gue. Avec elle, on bascule en un claquement de doigts entre sagesse et folie, entre le murmure et le cri. Franchement, cette fille est l’incarnation absolue de l’authentique artiste
crossover

– C’est à dire ? (Julien Ferté avale son Martini blanc d’un coup.

– C’est une chanteuse de jazz, une vraie, capable des improvisation les plus inattendues, douée d’une technique hallucinante. Sa connivence avec ses accompagnateurs est rarissime, et ils sont tous monstrueux : Peirani et Wakenius, ont savait déjà depuis longtemps, mais le contrebassiste Simon Tailleu, je le découvre, quel son, j’adore ! En plus, la façon dont elle habite chaque mélodie, dont elle projette et partage son amour du son le rend accessible à tout le monde. Cette fille est vraiment incroyable. Tous ceux qui la connaissent m’ont rapporté qu’elle est constamment en éveil, à la recherche de la perfection. Qu’elle est très humble, mais en même temps déterminée. Elle sait ce qu’elle veut, et n’a pas peur de se remettre en question. Tiens, attend, j’ai un texto d’un pote qui était backstage après le concert, Peter Cato : « Fred, tu aurais dû passer après le show… Quand la réalisatrice de Summertime d’Elsa Boublil a donné les cd du concert à Youn Sun Nah, elle a répondu “Oooh, merci, merci, comme ça je vais pouvoir écouter tous les défauts !”… NOW THAT’S THE ANSWER OF A TRUE GREAT ARTIST MAN, BELIEVE ME !!!! » (Frédéric Goaty montre le texto à Julien Ferté.)

– Il a raison ton pote. Je suis certain que Youn n’est qu’au début d’une grande histoire. Elle est là pour longtemps et elle n’a pas fini de nous surprendre. Tu retournes la voir ce soir ?

– Elle repasse ?!

– Oui, elle est en résidence, n’oublie pas ! Elle joue au Club de Minuit en duo avec Ulf Wakenius. Et vendredi après-midi au Musée Gallo-Romain en duo avec la joueuse de geomungo : on avait d’ailleurs l’impression qu’elles avaient déjà joué toute leur vie ensemble, ça promet !

– Ok, on y retourne alors.

– Santé ! Oups, garçon !


PS : Message à celles et à ceux qui auront la chance de (re)voir Youn Sun Nah cet été : exigez un deuxième rappel, celui où, donc, elle réinvente de manière sidérante en s’accompagnant de boucles vocales qu’elle génère en direct le Calypso Blues de Nat King Cole. Pour vous faire une idée : https://www.youtube.com/watch?v=O2iGwIl-qig.

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Le 12 juillet 2013, la diva coréenne est entrée dans la légende jazzaviennoise. Mais hier soir, elle a fait semblant d’oublier ce sacre amplement mérité pour imaginer un nouveau tour de chant encore plus sidérant. Julien Ferté, Frédéric Goaty en sont restés bouche-bée.


Youn Sun Nah (chant), Yoon-Jeong Heo (geomungo), Vincent Peirani (accordéon), Ulf Wakenius (guitare) Simon Tailleu (contrebasse). Vienne, Théâtre Antique, 2 juillet.


– …

– Oh, Julien, ça va ?

– …

– Julien ?

– « Me heart, she feel so sad, Sittin’ by de ocean, Me heart, she feel so sad… Don’t got de money , to take me back to Trinidad… »

– Ouh la… T’es parti là…

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Sympa ta version unplugged de Calypso Blues, mais tu ne risques pas de me faire oublier celle de Youn Sun Nah mon vieux !

– Rooo, ça va hein. C’est de qui déjà cette chanson, Harry Belafonte ?

– Mais nooon, Nat King Cole, elle l’a dit en plus…

– Ah oui, c’est vrai ! Pardon…

– Marvin Gaye l’a faite aussi, dans son “Tribute” à Nat King Cole.

– Ah bon ? En tout cas, j’espère qu’un DVD de ce concert est prévu. Les images projetés sur les grands écrans sont superbement filmées, sa maison de disques pourrait sortir une version “Deluxe” avec DVD bonus et tout le toutim…

– T’as raison. En attendant, réjouis-toi : mon cousin a enregistré le concert sur France Inter, il le passaient en direct.

– Génial !


Quelques minutes plus tard, à la terrasse d’un café viennois.


– Hem, et pour monsieur ?

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Julien, le monsieur te demande…

– … oups, pardon, un Martini blanc s’il-vous-plaît !

– Ça maarche, un Gin Tonic et un Martini blanc.

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… » Pfff, toi je sais pas mais moi, je n’arrive toujours pas revenir sur terre. J’aurais dû prendre un truc plus corsé qu’un Martini blanc tiens… C’était incroyable, non ?

– Ben oui, c’est fou. J’ai comme l’impression qu’elle a fait table rase des concerts de l’an dernier pour réimaginer son show. Sans pour autant chambouler sa set list en plus. On retrouve ses meilleures chansons, mais il y a des surprises…

– Ouiiiiiiii ! (Les glaçon du Martini blanc de Julien font un bruit de marimba en s’entrechoquant.) Et cet instru “en chanté” qu’elle a fait au début, Mistral, c’est tout nouveau je crois…

– Ça ressemble un peu à Momento Magico (qui soit dit en passant est toujours un moment magique), c’est forcément une compo d’Ulf Wakenius… Il y a sa patte, ce côté staccato, mais Youn a ajouté son grain de folie, cette respiration, ces espèces de spasmes hyper sensuels… Dingue, vraiment din
gue. Avec elle, on bascule en un claquement de doigts entre sagesse et folie, entre le murmure et le cri. Franchement, cette fille est l’incarnation absolue de l’authentique artiste
crossover

– C’est à dire ? (Julien Ferté avale son Martini blanc d’un coup.

– C’est une chanteuse de jazz, une vraie, capable des improvisation les plus inattendues, douée d’une technique hallucinante. Sa connivence avec ses accompagnateurs est rarissime, et ils sont tous monstrueux : Peirani et Wakenius, ont savait déjà depuis longtemps, mais le contrebassiste Simon Tailleu, je le découvre, quel son, j’adore ! En plus, la façon dont elle habite chaque mélodie, dont elle projette et partage son amour du son le rend accessible à tout le monde. Cette fille est vraiment incroyable. Tous ceux qui la connaissent m’ont rapporté qu’elle est constamment en éveil, à la recherche de la perfection. Qu’elle est très humble, mais en même temps déterminée. Elle sait ce qu’elle veut, et n’a pas peur de se remettre en question. Tiens, attend, j’ai un texto d’un pote qui était backstage après le concert, Peter Cato : « Fred, tu aurais dû passer après le show… Quand la réalisatrice de Summertime d’Elsa Boublil a donné les cd du concert à Youn Sun Nah, elle a répondu “Oooh, merci, merci, comme ça je vais pouvoir écouter tous les défauts !”… NOW THAT’S THE ANSWER OF A TRUE GREAT ARTIST MAN, BELIEVE ME !!!! » (Frédéric Goaty montre le texto à Julien Ferté.)

– Il a raison ton pote. Je suis certain que Youn n’est qu’au début d’une grande histoire. Elle est là pour longtemps et elle n’a pas fini de nous surprendre. Tu retournes la voir ce soir ?

– Elle repasse ?!

– Oui, elle est en résidence, n’oublie pas ! Elle joue au Club de Minuit en duo avec Ulf Wakenius. Et vendredi après-midi au Musée Gallo-Romain en duo avec la joueuse de geomungo : on avait d’ailleurs l’impression qu’elles avaient déjà joué toute leur vie ensemble, ça promet !

– Ok, on y retourne alors.

– Santé ! Oups, garçon !


PS : Message à celles et à ceux qui auront la chance de (re)voir Youn Sun Nah cet été : exigez un deuxième rappel, celui où, donc, elle réinvente de manière sidérante en s’accompagnant de boucles vocales qu’elle génère en direct le Calypso Blues de Nat King Cole. Pour vous faire une idée : https://www.youtube.com/watch?v=O2iGwIl-qig.

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Le 12 juillet 2013, la diva coréenne est entrée dans la légende jazzaviennoise. Mais hier soir, elle a fait semblant d’oublier ce sacre amplement mérité pour imaginer un nouveau tour de chant encore plus sidérant. Julien Ferté, Frédéric Goaty en sont restés bouche-bée.


Youn Sun Nah (chant), Yoon-Jeong Heo (geomungo), Vincent Peirani (accordéon), Ulf Wakenius (guitare) Simon Tailleu (contrebasse). Vienne, Théâtre Antique, 2 juillet.


– …

– Oh, Julien, ça va ?

– …

– Julien ?

– « Me heart, she feel so sad, Sittin’ by de ocean, Me heart, she feel so sad… Don’t got de money , to take me back to Trinidad… »

– Ouh la… T’es parti là…

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Sympa ta version unplugged de Calypso Blues, mais tu ne risques pas de me faire oublier celle de Youn Sun Nah mon vieux !

– Rooo, ça va hein. C’est de qui déjà cette chanson, Harry Belafonte ?

– Mais nooon, Nat King Cole, elle l’a dit en plus…

– Ah oui, c’est vrai ! Pardon…

– Marvin Gaye l’a faite aussi, dans son “Tribute” à Nat King Cole.

– Ah bon ? En tout cas, j’espère qu’un DVD de ce concert est prévu. Les images projetés sur les grands écrans sont superbement filmées, sa maison de disques pourrait sortir une version “Deluxe” avec DVD bonus et tout le toutim…

– T’as raison. En attendant, réjouis-toi : mon cousin a enregistré le concert sur France Inter, il le passaient en direct.

– Génial !


Quelques minutes plus tard, à la terrasse d’un café viennois.


– Hem, et pour monsieur ?

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Julien, le monsieur te demande…

– … oups, pardon, un Martini blanc s’il-vous-plaît !

– Ça maarche, un Gin Tonic et un Martini blanc.

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… » Pfff, toi je sais pas mais moi, je n’arrive toujours pas revenir sur terre. J’aurais dû prendre un truc plus corsé qu’un Martini blanc tiens… C’était incroyable, non ?

– Ben oui, c’est fou. J’ai comme l’impression qu’elle a fait table rase des concerts de l’an dernier pour réimaginer son show. Sans pour autant chambouler sa set list en plus. On retrouve ses meilleures chansons, mais il y a des surprises…

– Ouiiiiiiii ! (Les glaçon du Martini blanc de Julien font un bruit de marimba en s’entrechoquant.) Et cet instru “en chanté” qu’elle a fait au début, Mistral, c’est tout nouveau je crois…

– Ça ressemble un peu à Momento Magico (qui soit dit en passant est toujours un moment magique), c’est forcément une compo d’Ulf Wakenius… Il y a sa patte, ce côté staccato, mais Youn a ajouté son grain de folie, cette respiration, ces espèces de spasmes hyper sensuels… Dingue, vraiment din
gue. Avec elle, on bascule en un claquement de doigts entre sagesse et folie, entre le murmure et le cri. Franchement, cette fille est l’incarnation absolue de l’authentique artiste
crossover

– C’est à dire ? (Julien Ferté avale son Martini blanc d’un coup.

– C’est une chanteuse de jazz, une vraie, capable des improvisation les plus inattendues, douée d’une technique hallucinante. Sa connivence avec ses accompagnateurs est rarissime, et ils sont tous monstrueux : Peirani et Wakenius, ont savait déjà depuis longtemps, mais le contrebassiste Simon Tailleu, je le découvre, quel son, j’adore ! En plus, la façon dont elle habite chaque mélodie, dont elle projette et partage son amour du son le rend accessible à tout le monde. Cette fille est vraiment incroyable. Tous ceux qui la connaissent m’ont rapporté qu’elle est constamment en éveil, à la recherche de la perfection. Qu’elle est très humble, mais en même temps déterminée. Elle sait ce qu’elle veut, et n’a pas peur de se remettre en question. Tiens, attend, j’ai un texto d’un pote qui était backstage après le concert, Peter Cato : « Fred, tu aurais dû passer après le show… Quand la réalisatrice de Summertime d’Elsa Boublil a donné les cd du concert à Youn Sun Nah, elle a répondu “Oooh, merci, merci, comme ça je vais pouvoir écouter tous les défauts !”… NOW THAT’S THE ANSWER OF A TRUE GREAT ARTIST MAN, BELIEVE ME !!!! » (Frédéric Goaty montre le texto à Julien Ferté.)

– Il a raison ton pote. Je suis certain que Youn n’est qu’au début d’une grande histoire. Elle est là pour longtemps et elle n’a pas fini de nous surprendre. Tu retournes la voir ce soir ?

– Elle repasse ?!

– Oui, elle est en résidence, n’oublie pas ! Elle joue au Club de Minuit en duo avec Ulf Wakenius. Et vendredi après-midi au Musée Gallo-Romain en duo avec la joueuse de geomungo : on avait d’ailleurs l’impression qu’elles avaient déjà joué toute leur vie ensemble, ça promet !

– Ok, on y retourne alors.

– Santé ! Oups, garçon !


PS : Message à celles et à ceux qui auront la chance de (re)voir Youn Sun Nah cet été : exigez un deuxième rappel, celui où, donc, elle réinvente de manière sidérante en s’accompagnant de boucles vocales qu’elle génère en direct le Calypso Blues de Nat King Cole. Pour vous faire une idée : https://www.youtube.com/watch?v=O2iGwIl-qig.

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Le 12 juillet 2013, la diva coréenne est entrée dans la légende jazzaviennoise. Mais hier soir, elle a fait semblant d’oublier ce sacre amplement mérité pour imaginer un nouveau tour de chant encore plus sidérant. Julien Ferté, Frédéric Goaty en sont restés bouche-bée.


Youn Sun Nah (chant), Yoon-Jeong Heo (geomungo), Vincent Peirani (accordéon), Ulf Wakenius (guitare) Simon Tailleu (contrebasse). Vienne, Théâtre Antique, 2 juillet.


– …

– Oh, Julien, ça va ?

– …

– Julien ?

– « Me heart, she feel so sad, Sittin’ by de ocean, Me heart, she feel so sad… Don’t got de money , to take me back to Trinidad… »

– Ouh la… T’es parti là…

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Sympa ta version unplugged de Calypso Blues, mais tu ne risques pas de me faire oublier celle de Youn Sun Nah mon vieux !

– Rooo, ça va hein. C’est de qui déjà cette chanson, Harry Belafonte ?

– Mais nooon, Nat King Cole, elle l’a dit en plus…

– Ah oui, c’est vrai ! Pardon…

– Marvin Gaye l’a faite aussi, dans son “Tribute” à Nat King Cole.

– Ah bon ? En tout cas, j’espère qu’un DVD de ce concert est prévu. Les images projetés sur les grands écrans sont superbement filmées, sa maison de disques pourrait sortir une version “Deluxe” avec DVD bonus et tout le toutim…

– T’as raison. En attendant, réjouis-toi : mon cousin a enregistré le concert sur France Inter, il le passaient en direct.

– Génial !


Quelques minutes plus tard, à la terrasse d’un café viennois.


– Hem, et pour monsieur ?

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… »

– Julien, le monsieur te demande…

– … oups, pardon, un Martini blanc s’il-vous-plaît !

– Ça maarche, un Gin Tonic et un Martini blanc.

– « Wa-oo-oo, wa-oo-oo, Wa-oo wa-oo wa-oo wa-ay… » Pfff, toi je sais pas mais moi, je n’arrive toujours pas revenir sur terre. J’aurais dû prendre un truc plus corsé qu’un Martini blanc tiens… C’était incroyable, non ?

– Ben oui, c’est fou. J’ai comme l’impression qu’elle a fait table rase des concerts de l’an dernier pour réimaginer son show. Sans pour autant chambouler sa set list en plus. On retrouve ses meilleures chansons, mais il y a des surprises…

– Ouiiiiiiii ! (Les glaçon du Martini blanc de Julien font un bruit de marimba en s’entrechoquant.) Et cet instru “en chanté” qu’elle a fait au début, Mistral, c’est tout nouveau je crois…

– Ça ressemble un peu à Momento Magico (qui soit dit en passant est toujours un moment magique), c’est forcément une compo d’Ulf Wakenius… Il y a sa patte, ce côté staccato, mais Youn a ajouté son grain de folie, cette respiration, ces espèces de spasmes hyper sensuels… Dingue, vraiment din
gue. Avec elle, on bascule en un claquement de doigts entre sagesse et folie, entre le murmure et le cri. Franchement, cette fille est l’incarnation absolue de l’authentique artiste
crossover

– C’est à dire ? (Julien Ferté avale son Martini blanc d’un coup.

– C’est une chanteuse de jazz, une vraie, capable des improvisation les plus inattendues, douée d’une technique hallucinante. Sa connivence avec ses accompagnateurs est rarissime, et ils sont tous monstrueux : Peirani et Wakenius, ont savait déjà depuis longtemps, mais le contrebassiste Simon Tailleu, je le découvre, quel son, j’adore ! En plus, la façon dont elle habite chaque mélodie, dont elle projette et partage son amour du son le rend accessible à tout le monde. Cette fille est vraiment incroyable. Tous ceux qui la connaissent m’ont rapporté qu’elle est constamment en éveil, à la recherche de la perfection. Qu’elle est très humble, mais en même temps déterminée. Elle sait ce qu’elle veut, et n’a pas peur de se remettre en question. Tiens, attend, j’ai un texto d’un pote qui était backstage après le concert, Peter Cato : « Fred, tu aurais dû passer après le show… Quand la réalisatrice de Summertime d’Elsa Boublil a donné les cd du concert à Youn Sun Nah, elle a répondu “Oooh, merci, merci, comme ça je vais pouvoir écouter tous les défauts !”… NOW THAT’S THE ANSWER OF A TRUE GREAT ARTIST MAN, BELIEVE ME !!!! » (Frédéric Goaty montre le texto à Julien Ferté.)

– Il a raison ton pote. Je suis certain que Youn n’est qu’au début d’une grande histoire. Elle est là pour longtemps et elle n’a pas fini de nous surprendre. Tu retournes la voir ce soir ?

– Elle repasse ?!

– Oui, elle est en résidence, n’oublie pas ! Elle joue au Club de Minuit en duo avec Ulf Wakenius. Et vendredi après-midi au Musée Gallo-Romain en duo avec la joueuse de geomungo : on avait d’ailleurs l’impression qu’elles avaient déjà joué toute leur vie ensemble, ça promet !

– Ok, on y retourne alors.

– Santé ! Oups, garçon !


PS : Message à celles et à ceux qui auront la chance de (re)voir Youn Sun Nah cet été : exigez un deuxième rappel, celui où, donc, elle réinvente de manière sidérante en s’accompagnant de boucles vocales qu’elle génère en direct le Calypso Blues de Nat King Cole. Pour vous faire une idée : https://www.youtube.com/watch?v=O2iGwIl-qig.