Jazz live
Publié le 31 Juil 2014

Ystad Jazz Festival, Suède. 1° journée

En Suède, les enfants sont nettement plus pris en compte que chez nous. Non qu’ils soient « rois », comme c’est de plus en plus le cas en France, mais on les inclut assez spontanément — et en tant qu’acteurs — dans les manifestations culturelles. C’est par eux que débutait cette cinquième édition du festival d’Ystad, pittoresque bourgade de bord de mer, tout au sud de la Suède, où réside le pianiste Jan Lundgren, initiateur et directeur artistique de la manifestation.

De fait, en déambulant dans les rues parsemée de maisons de poupées, en fin de matinée, j’ai pu voir quelques groupes de gamins affairés à fabriquer des percussions rudimentaires avec des éléments hétéroclites : cylindre de carton tiré d’un rouleau de papier hygiénique et grains de riz qui, complétés par une membrane quelconque devaient se rapprocher des maracas, par exemple. Malgré un début de crachin qui, heureusement, ne se prolongea pas, les bambins défilèrent ensuite dans les rues piétonnes du centre-ville, sous la direction de Gunhild Carling, une tromboniste au dynamiste contagieux et au talent certain, secondée par quelques autres adultes manifestement investis.

Autre spécificité d’Ystad — et ce sans vouloir tomber dans un quelconque militantisme ou dans une problématique de « genres » — : la moitié des musiciens présents sur scène sont des musiciennes ! Quel autre festival en Europe, voire au monde, peut en dire autant ? C’est donc le jeune quartet We Float — où seul le batteur est un homme — qui monte le premier sur la scène du théâtre d’Ystad (le plus ancien de Suède !), petit bijou baroque qui vous ferait vous croire en Italie. Mais qu’en est-il de cette jeune formation majoritairement féminine ? Elle est assez caractéristique d’un certain jazz scandinave marqué par la pop et qui adopte essentiellement le format chanson, reléguant l’impro au second plan ou s’en passant tout simplement. Pourtant il se dégage de la voix de la chanteuse (Linda Bergström) — qui s’accompagne parfois au carillon ou sur un mini clavier électronique — un charme certain, et les arrangements pour piano ou Rhodes, basse électrique et batterie possèdent, au niveau des textures, une finesse qui compense un relatif simplisme. C’est en fait la voix qui, par sa capacité à monter en puissance et à moduler des sonorités d’une grande beauté, apparaît comme le fil conducteur de ce concert dont on aimerait que les protagonistes se départissent d’une certaine application trop scolaire. Question de maturité et d’expérience de la scène, sans doute.

Le soir, en plein air, au pied d’impressionnants silos situés sur le port, avait lieu le spectacle dont tout le monde semblait attendre monts et merveilles. Un show visuel et audio réunissant le trio suisse Rusconi — Stefan Rusconi (p, claviers), Fabian Gisler (b, elg), Claudio Strueby (dm) — et trois danseurs aériens évoluant sur les flancs des silos. Projection d’effets lumineux sur les tours géantes, spots pointant les trois musiciens en haut de celles-ci avant qu’ils ne descendent un à un, en rappel, jouer de leurs instruments sur la scène installée en bas. Bref, beaucoup de visuel avant que ne commence la musique. Et quand elle commence enfin ? Pas grand-chose à voir avec le jazz. Davantage avec un show des Pink Floyd ou avec de l’ambient, pour le côté répétitif. Pendant ce temps, les danseurs descendent à leur tour des silos en une chorégraphie oscillatoire dont on peine à voir le rapport avec la musique. Beaucoup de tape à l’œil (et à l’oreille), donc, mais rien qui mérite d’être relevé… à moins qu’on ne fasse partie des enfants qui se produisaient le midi. Eux, avec leur naïveté naturelle, auraient sans doute été sensibles à ce « son et lumières ». Mais ils sont censés dormir à une heure pareille. Thierry Quénum

|

En Suède, les enfants sont nettement plus pris en compte que chez nous. Non qu’ils soient « rois », comme c’est de plus en plus le cas en France, mais on les inclut assez spontanément — et en tant qu’acteurs — dans les manifestations culturelles. C’est par eux que débutait cette cinquième édition du festival d’Ystad, pittoresque bourgade de bord de mer, tout au sud de la Suède, où réside le pianiste Jan Lundgren, initiateur et directeur artistique de la manifestation.

De fait, en déambulant dans les rues parsemée de maisons de poupées, en fin de matinée, j’ai pu voir quelques groupes de gamins affairés à fabriquer des percussions rudimentaires avec des éléments hétéroclites : cylindre de carton tiré d’un rouleau de papier hygiénique et grains de riz qui, complétés par une membrane quelconque devaient se rapprocher des maracas, par exemple. Malgré un début de crachin qui, heureusement, ne se prolongea pas, les bambins défilèrent ensuite dans les rues piétonnes du centre-ville, sous la direction de Gunhild Carling, une tromboniste au dynamiste contagieux et au talent certain, secondée par quelques autres adultes manifestement investis.

Autre spécificité d’Ystad — et ce sans vouloir tomber dans un quelconque militantisme ou dans une problématique de « genres » — : la moitié des musiciens présents sur scène sont des musiciennes ! Quel autre festival en Europe, voire au monde, peut en dire autant ? C’est donc le jeune quartet We Float — où seul le batteur est un homme — qui monte le premier sur la scène du théâtre d’Ystad (le plus ancien de Suède !), petit bijou baroque qui vous ferait vous croire en Italie. Mais qu’en est-il de cette jeune formation majoritairement féminine ? Elle est assez caractéristique d’un certain jazz scandinave marqué par la pop et qui adopte essentiellement le format chanson, reléguant l’impro au second plan ou s’en passant tout simplement. Pourtant il se dégage de la voix de la chanteuse (Linda Bergström) — qui s’accompagne parfois au carillon ou sur un mini clavier électronique — un charme certain, et les arrangements pour piano ou Rhodes, basse électrique et batterie possèdent, au niveau des textures, une finesse qui compense un relatif simplisme. C’est en fait la voix qui, par sa capacité à monter en puissance et à moduler des sonorités d’une grande beauté, apparaît comme le fil conducteur de ce concert dont on aimerait que les protagonistes se départissent d’une certaine application trop scolaire. Question de maturité et d’expérience de la scène, sans doute.

Le soir, en plein air, au pied d’impressionnants silos situés sur le port, avait lieu le spectacle dont tout le monde semblait attendre monts et merveilles. Un show visuel et audio réunissant le trio suisse Rusconi — Stefan Rusconi (p, claviers), Fabian Gisler (b, elg), Claudio Strueby (dm) — et trois danseurs aériens évoluant sur les flancs des silos. Projection d’effets lumineux sur les tours géantes, spots pointant les trois musiciens en haut de celles-ci avant qu’ils ne descendent un à un, en rappel, jouer de leurs instruments sur la scène installée en bas. Bref, beaucoup de visuel avant que ne commence la musique. Et quand elle commence enfin ? Pas grand-chose à voir avec le jazz. Davantage avec un show des Pink Floyd ou avec de l’ambient, pour le côté répétitif. Pendant ce temps, les danseurs descendent à leur tour des silos en une chorégraphie oscillatoire dont on peine à voir le rapport avec la musique. Beaucoup de tape à l’œil (et à l’oreille), donc, mais rien qui mérite d’être relevé… à moins qu’on ne fasse partie des enfants qui se produisaient le midi. Eux, avec leur naïveté naturelle, auraient sans doute été sensibles à ce « son et lumières ». Mais ils sont censés dormir à une heure pareille. Thierry Quénum

|

En Suède, les enfants sont nettement plus pris en compte que chez nous. Non qu’ils soient « rois », comme c’est de plus en plus le cas en France, mais on les inclut assez spontanément — et en tant qu’acteurs — dans les manifestations culturelles. C’est par eux que débutait cette cinquième édition du festival d’Ystad, pittoresque bourgade de bord de mer, tout au sud de la Suède, où réside le pianiste Jan Lundgren, initiateur et directeur artistique de la manifestation.

De fait, en déambulant dans les rues parsemée de maisons de poupées, en fin de matinée, j’ai pu voir quelques groupes de gamins affairés à fabriquer des percussions rudimentaires avec des éléments hétéroclites : cylindre de carton tiré d’un rouleau de papier hygiénique et grains de riz qui, complétés par une membrane quelconque devaient se rapprocher des maracas, par exemple. Malgré un début de crachin qui, heureusement, ne se prolongea pas, les bambins défilèrent ensuite dans les rues piétonnes du centre-ville, sous la direction de Gunhild Carling, une tromboniste au dynamiste contagieux et au talent certain, secondée par quelques autres adultes manifestement investis.

Autre spécificité d’Ystad — et ce sans vouloir tomber dans un quelconque militantisme ou dans une problématique de « genres » — : la moitié des musiciens présents sur scène sont des musiciennes ! Quel autre festival en Europe, voire au monde, peut en dire autant ? C’est donc le jeune quartet We Float — où seul le batteur est un homme — qui monte le premier sur la scène du théâtre d’Ystad (le plus ancien de Suède !), petit bijou baroque qui vous ferait vous croire en Italie. Mais qu’en est-il de cette jeune formation majoritairement féminine ? Elle est assez caractéristique d’un certain jazz scandinave marqué par la pop et qui adopte essentiellement le format chanson, reléguant l’impro au second plan ou s’en passant tout simplement. Pourtant il se dégage de la voix de la chanteuse (Linda Bergström) — qui s’accompagne parfois au carillon ou sur un mini clavier électronique — un charme certain, et les arrangements pour piano ou Rhodes, basse électrique et batterie possèdent, au niveau des textures, une finesse qui compense un relatif simplisme. C’est en fait la voix qui, par sa capacité à monter en puissance et à moduler des sonorités d’une grande beauté, apparaît comme le fil conducteur de ce concert dont on aimerait que les protagonistes se départissent d’une certaine application trop scolaire. Question de maturité et d’expérience de la scène, sans doute.

Le soir, en plein air, au pied d’impressionnants silos situés sur le port, avait lieu le spectacle dont tout le monde semblait attendre monts et merveilles. Un show visuel et audio réunissant le trio suisse Rusconi — Stefan Rusconi (p, claviers), Fabian Gisler (b, elg), Claudio Strueby (dm) — et trois danseurs aériens évoluant sur les flancs des silos. Projection d’effets lumineux sur les tours géantes, spots pointant les trois musiciens en haut de celles-ci avant qu’ils ne descendent un à un, en rappel, jouer de leurs instruments sur la scène installée en bas. Bref, beaucoup de visuel avant que ne commence la musique. Et quand elle commence enfin ? Pas grand-chose à voir avec le jazz. Davantage avec un show des Pink Floyd ou avec de l’ambient, pour le côté répétitif. Pendant ce temps, les danseurs descendent à leur tour des silos en une chorégraphie oscillatoire dont on peine à voir le rapport avec la musique. Beaucoup de tape à l’œil (et à l’oreille), donc, mais rien qui mérite d’être relevé… à moins qu’on ne fasse partie des enfants qui se produisaient le midi. Eux, avec leur naïveté naturelle, auraient sans doute été sensibles à ce « son et lumières ». Mais ils sont censés dormir à une heure pareille. Thierry Quénum

|

En Suède, les enfants sont nettement plus pris en compte que chez nous. Non qu’ils soient « rois », comme c’est de plus en plus le cas en France, mais on les inclut assez spontanément — et en tant qu’acteurs — dans les manifestations culturelles. C’est par eux que débutait cette cinquième édition du festival d’Ystad, pittoresque bourgade de bord de mer, tout au sud de la Suède, où réside le pianiste Jan Lundgren, initiateur et directeur artistique de la manifestation.

De fait, en déambulant dans les rues parsemée de maisons de poupées, en fin de matinée, j’ai pu voir quelques groupes de gamins affairés à fabriquer des percussions rudimentaires avec des éléments hétéroclites : cylindre de carton tiré d’un rouleau de papier hygiénique et grains de riz qui, complétés par une membrane quelconque devaient se rapprocher des maracas, par exemple. Malgré un début de crachin qui, heureusement, ne se prolongea pas, les bambins défilèrent ensuite dans les rues piétonnes du centre-ville, sous la direction de Gunhild Carling, une tromboniste au dynamiste contagieux et au talent certain, secondée par quelques autres adultes manifestement investis.

Autre spécificité d’Ystad — et ce sans vouloir tomber dans un quelconque militantisme ou dans une problématique de « genres » — : la moitié des musiciens présents sur scène sont des musiciennes ! Quel autre festival en Europe, voire au monde, peut en dire autant ? C’est donc le jeune quartet We Float — où seul le batteur est un homme — qui monte le premier sur la scène du théâtre d’Ystad (le plus ancien de Suède !), petit bijou baroque qui vous ferait vous croire en Italie. Mais qu’en est-il de cette jeune formation majoritairement féminine ? Elle est assez caractéristique d’un certain jazz scandinave marqué par la pop et qui adopte essentiellement le format chanson, reléguant l’impro au second plan ou s’en passant tout simplement. Pourtant il se dégage de la voix de la chanteuse (Linda Bergström) — qui s’accompagne parfois au carillon ou sur un mini clavier électronique — un charme certain, et les arrangements pour piano ou Rhodes, basse électrique et batterie possèdent, au niveau des textures, une finesse qui compense un relatif simplisme. C’est en fait la voix qui, par sa capacité à monter en puissance et à moduler des sonorités d’une grande beauté, apparaît comme le fil conducteur de ce concert dont on aimerait que les protagonistes se départissent d’une certaine application trop scolaire. Question de maturité et d’expérience de la scène, sans doute.

Le soir, en plein air, au pied d’impressionnants silos situés sur le port, avait lieu le spectacle dont tout le monde semblait attendre monts et merveilles. Un show visuel et audio réunissant le trio suisse Rusconi — Stefan Rusconi (p, claviers), Fabian Gisler (b, elg), Claudio Strueby (dm) — et trois danseurs aériens évoluant sur les flancs des silos. Projection d’effets lumineux sur les tours géantes, spots pointant les trois musiciens en haut de celles-ci avant qu’ils ne descendent un à un, en rappel, jouer de leurs instruments sur la scène installée en bas. Bref, beaucoup de visuel avant que ne commence la musique. Et quand elle commence enfin ? Pas grand-chose à voir avec le jazz. Davantage avec un show des Pink Floyd ou avec de l’ambient, pour le côté répétitif. Pendant ce temps, les danseurs descendent à leur tour des silos en une chorégraphie oscillatoire dont on peine à voir le rapport avec la musique. Beaucoup de tape à l’œil (et à l’oreille), donc, mais rien qui mérite d’être relevé… à moins qu’on ne fasse partie des enfants qui se produisaient le midi. Eux, avec leur naïveté naturelle, auraient sans doute été sensibles à ce « son et lumières ». Mais ils sont censés dormir à une heure pareille. Thierry Quénum