La Pépite du jour

Jazz Magazine

19 hours ago

ADIEU ANDY BEY
PAR FRED GOATY, AVEC DAVID LINX

C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends la mort, à 85 ans, du grand chanteur et pianiste de jazz Andy Bey, dont j’avais découvert la voix envoûtante et d’un raffinement suprême en 1996 quand parut le sublime “Ballad, Blues & Bey”, qui marquait son retour après une longue période d’absence.
Sa musique ne nous quittera jamais.
Il y a quelques années, son confrère David Linx l’avait rencontré pour Jazz Magazine. Souvenirs :
David Linx : Quand je vous entends, Andy, j’entends quelqu’un qui a une sorte de langage invisible ancré à la fois dans la tradition et dans l’avant-garde. Un peu comme Jeanne Lee. De plus, vous avez une manière intemporelle de glisser la négritude, moins dans la manière de chanter que dans la façon de conter une histoire, même lorsque vous partez d’un standard...
Andy Bey : On peut chanter des chansons pendant des années, mais elles prennent plus de sens avec l’âge, ou un autre sens. On cherche à atteindre l’essence de ce qu’on veut faire. Techniques et concepts sont importants, mais finissent par converger. J’ai toujours travaillé, aussi bien pianistiquement que vocalement, et les deux ont fini par s’imbriquer. J’aime T-Bone Walker et Bela Bartók.
David Linx : Dans vos enregistrements, j’entends aussi un côté européen. Il n’y a pas que la tradition américaine, ou noire, mais plusieurs qui fusionnent, paisiblement.
Andy Bey : Je suis content que quelqu’un l’entende... J’ai écouté tant de musiques depuis l’âge de 5 ou 6 ans... Beaucoup de gospel – l’église n’était jamais loin, je ne pouvais pas la rater – puis des chanteurs de blues avec qui je partageais l’affiche.... Au lycée, j’ai écouté Bartók, Stravinsky, Ravel, Debussy... Et aussi Duke Ellington, Miles, Sonny Rollins, John Coltrane... J’adorais Sarah Vaughan, Betty Carter, Nat King Cole, Frank Sinatra, Little Jimmy Scott... Je pense avoir été surtout influencé par Sarah. J’adorais aussi Ella, qui était brillante, pour son swing, son articulation... Finalement tout s’est fondu, même si je continue d’enrichir ma palette. Il s’agit de trouver sa voie.
#fredgoatylapepitedujour #andybey ... Voir plusVoir moins

Jazz Magazine

20 hours ago

PÉPITES DU JOUR
PAR FRED GOATY
(You Caught Me) Smilin’
Lee Ritenour
💿 Rit (Elektra, 1981)
Thankful N’ Thoughtful
Dave Grusin
💿 Nightlines (GRP, 1984)

On ne se rend peut-être pas toujours bien compte, ici-bas, de l’influence phénoménale de Sly Stone sur la musique populaire états-unienne. Preuve en est avec ces deux reprises enregistrées à trois ans d’intervalle par deux admirables musiciens de jazz, le guitariste virtuose Lee Ritenour et le pianiste et compositeur de BO cultes Dave Grusin, dont les destinées musicales sont liées depuis près de cinquante ans.
La VO de notre première Pépite du jour, (You Caught Me) Smilin’, figure dans “There’s A Riot Goin’ On” de Sly & The Family Stone [vous avez vu le doc de Questlove j’espère, hein ?, NDR], et avec sa bande d’orfèvres de studio – Eric Tagg, voix, Greg Phillinganes, claviers, Louis Johnson, basse électrique, Harvey Mason, batterie : wow ! –, Lee Ritenour en fait une sorte d’“instruchanson” tout à fait sensuelle, signant une partie de guitare rythmique à tomber part terre – et on ne parle même pas de la lead guitar…
La VO de notre seconde Pépite du jour, la non moins sublime Thankful N’ Thoughtful, est extraite d’un autre chef-d’œuvre absolu de Sly & The Family Stone, “Fresh”, et Dave Grusin, lui aussi entouré de pointures XXL – Marcus Miller, chapeau, Buddy Williams, batterie –, a eu la bonne idée de donner le micro à Phoebe Snow, tout en laissant chanter l’incomparable saxophone alto de David Sanborn en ouverture (rassurez-vous, il pose aussi un solo).
PS : On me souffle dans l’oreillette que Marcus Miller ne joue pas du chapeau mais de la basse électrique ! Rendons donc à César, etc., mais je lui tire le mien, de chapeau, et je dirais même « chapeau basse ! ». Ok, j’arrête.
#lapepitedujour #fredgoatylapepitedujour #davegrusin #phoebesnow #davidsanborn #marcusmiller #buddywilliams #leeritenour #erictagg #gregphillinganes #billchamplin #louisjohnson #harveymason ... Voir plusVoir moins

Jazz Magazine

2 days ago

PÉPITES DU JOUR
PAR FRED GOATY
Free Angela (Thoughts… And All I’ve Got To Say)
Bayeté (Todd Cochran)
💿 Worlds Around The Sun (Prestige, 1972)
Free Angela
Santana
💿 Lotus (Columbia, 1974)

C’est en 2014, grâce à sa réédition CD par le label Omnivore Recordings que j’ai découvert l’album – authentique trésor oublié s’il en est – du pianiste et claviériste Todd Cochran, alias Bayeté (« Entre l’homme et Dieu »), dont j’extrait ce matin Free Angela (Thoughts… And All I’ve Got To Say), notre Pépite du jour, dédiée à Angela Davis, alors emprisonnée.
Sur un groove funky qu’on jurerait samplé sur un disque de Sly & The Family Stone, Bayeté, disciple revendiqué d’Herbie Hancock et de Bobby Hutcherson, mêle avantageusement Fender Rhodes et clavinet, qu’il fait sonner comme une guitare électrique.
Passée trois minutes et quelques secondes, le morceau se transforme, fait mine de s’arrêter, l’atmosphère change, le rythme ralentit, on entre dans une autre dimension et l’on goûte les arrangements d’une grande délicatesse de cette coda inatttendue.
En juillet 1974 à Osaka, là où fut enregistré le légendaire triple 33-tours live “Lotus” (qui sortit d’abord au Pays du Soleil Levant), Free Angela, enchaînée avec Samba De Sausalito, faisait partie de la set list du concert de Santana. La version de Maître Carlos et de ses compères (le claviériste Tom Coster, le percussionniste José “Chepito” Areas, le bassiste Doug Rauch ou encore le batteur Michael Shrieve, qui formera d’ailleurs, en 1976, un groupe éphémère avec Bayeté nommé Automatic Man) est très enlevée, lyrique à souhait, avec une couleur “Miles Davis électrique”, bref, “santanaesque” quoi [« Fred, n’oublie pas le troisième “a”, sinon les gens risquent de ne pas comprendre ! »].
#lapepitedujour #fredgoatylapepitedujour #bayete #toddcochran #santana ... Voir plusVoir moins

Jazz Magazine

3 days ago

[CLUB DE JAZZ x BRUXELLES 🇧🇪]
TOOTS JAZZ CLUB.
Un nouveau club de jazz en plein cœur de Bruxelles.
Le Toots Jazz Club, espace dédié au jazz et à la zwanze, ouvrira ses portes le 15 mai sur la Grand-Place de Bruxelles.
Ce projet est porté par le pianiste Joachim Caffonnette figure incontournable de la scène jazz belge, et son ASBL Toots Live.
➡️Infos : www.toots.brussels/ ... Voir plusVoir moins

Jazz Magazine

4 days ago

[PARTENARIAT 🎂]
En 2025, Henri SELMER Paris célèbre 140 ans d’excellence et de passion au service de la musique. À cette occasion, le SELMER Music Festival réunit 140 artistes pour un événement exceptionnel au mois de juin, au cœur de lieux emblématiques à Paris.

Henri SELMER Paris vous propose trois dates exceptionnelles de concerts et festivités :

➡️ Le 21 juin, jour de la Fête de la Musique, le festival s’ouvre à Montmartre, là où Henri Selmer a ouvert son premier atelier en 1885. La place Charles Dullin (anciennement Place Dancourt) sera le théâtre d’une immersion dans l’univers SELMER, avec des concerts gratuits en plein air.

➡️ Les 27 et 28 juin, le SELMER Music Festival se déploie dans un cadre majestueux et empreint de magie : le Cirque d’Hiver Bouglione, monument historique parisien. Sur cette scène mythique, 140 artistes de renommée internationale vous emmèneront dans un voyage musical exceptionnel, explorant une mosaïque de styles : classique, jazz, baroque, musiques du monde…
👉Infos & Réservations ici : www.selmer.fr/blogs/infos/le-selmer-music-festival-en-juin-2025

Henri SELMER Paris Saxophones • Henri SELMER Paris Clarinets ... Voir plusVoir moins