Jazz live
Publié le 11 Nov 2016

Bilbao: San Francisco Jazz Collective aux formes du Guggenheim

Miguel Zenon présente les musiciens. En prélude le saxophoniste dit son plaisir de faire découvrir l’orchestre dans cette ville basque d’art. Avec ce bémol « Même si aujourd’hui nous avons la gorge serrée suite aux résultats des élections la nuit dernière» Dans l’orchestre figurent deux portoricains, un haïtien…

San Francisco Jazz Collective: Miguel Zenon (as), David Sanchez (ts), Sean Jones (tp, flgh), Robin Eubanks (tb), Edward Simon (p),  Matt Penman (b), Obed Calvaire (dm)

Teatro Campos Elíseos, Bilbao,  9 novembre

La musique donnée ne le traduit pas forcément de façon très explicite au premier abord. L’orchestre fondé en 2004 dans la ville californienne- le San Francisco  Conservatory of Music étant son camp de base naturel- fonctionne pourtant en vrai mode collectif. Y compris sur scène. Chaque morceau joué est présenté par un musicien différent, souvent celui ayant pris en charge la composition, sinon l’arrangement du thème choisi. Le principe veut que chaque cycle de concerts prévus sur une période de plusieurs mois valorise un musicien ayant marqué en tant que créateur l’histoire du jazz depuis l’après guerre. Cette année Miles Davis se trouve ainsi célébré. All blues ouvre le concert, avant d’écouter des versions de Milestones, Teo, Joshua ou So what en mode de conclusion. Le travail de restitution est précis, fouillé, apportant plus ou moins de résonance aux modifications en fonction de la personnalité du musicien arrangeur. Matt Pelman choisi de garder le côté aérien, flottant de Milestones en densifiant le rôle dévolu aux cuivres. David Sanchez épaissit le fil de Teo (composition moins connue de Miles qui l’avait dédiée en son temps à son producteur et ami, Teo Macero) par l’ampleur donné à l’utilisation simultané de tous les instruments. Avec un long chorus de ténor, souffle tendu, à la clef. Sur So what, standard élevé au rang d’hymne jazzistique Sean Jones met une pression inhabituelle dans l’accélération du tempo, sur le riff de basse moteur notamment. La musique de Miles s’en trouve valorisée d’autant, prenant de l’ampleur dans des lignes et axes de développement inédits. Sans perdre de son naturel, de sa personnalité, de son marqueur d’époque pour autant. Bien au contraire. Dans ce registre historique revisité comme dans les compositions propres au SFJC, l’apport des musiciens éclaire les clefs complexes du jazz actuel. Manière de décodage, de facilitation dans la compréhension des lignes de d’évolution de cette musique caméléon tout à fait appropriée dans une cité du Pays Basque totalement transfigurée par l’ancrage d’un musée Guggenheim aux formes futuristes tracées par l’architecte Frank Gehry. Que le propos jazzistique en soit les traits historiques, les lignes de fuites les plus libres ou les carrefours/croisements avec d’autres sonorités et rythmes du monde. Sans doute les racines caribéennes du directeur musical actuel, Miguel Zenon y sont-elles pour quelque chose « Par notre travail, notre recherche, nos personnalités diverses nous voulons mieux faire apprécier le jazz tel que joué aujourd’hui » affirme en préambule le saxophoniste portoricain dans sa présentation de l’orchestre. Tribe, une de ses compositions marquée du sceau  d’une profonde polyrythmie, Shields Green de Robin Eubanks teinté très funky, 111 dû à la plume  inspirée du batteur d’origine haïtienne Obed Calvaire, apportent autant de preuves de cette diversité assumée s’il en était besoin. Avec un plus question solidité, précision et clarté dans le travail  orchestral de cadrage mis en commun. Un bonus également: la performance des solistes, chaque musicien ayant acquis suffisamment d’expérience pour oeuvrer dans ce rôle au sein d’orchestres différents. Une constance, une marque d’originalité, une qualité de jazz qui ne font que regretter davantage l’absence de tout concert en France du San Francisco Jazz Collective à l’occasion de cette ( opportunité rare pourtant) tournée européenne. Dommage.

Robert Latxague

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Miguel Zenon présente les musiciens. En prélude le saxophoniste dit son plaisir de faire découvrir l’orchestre dans cette ville basque d’art. Avec ce bémol « Même si aujourd’hui nous avons la gorge serrée suite aux résultats des élections la nuit dernière» Dans l’orchestre figurent deux portoricains, un haïtien…

San Francisco Jazz Collective: Miguel Zenon (as), David Sanchez (ts), Sean Jones (tp, flgh), Robin Eubanks (tb), Edward Simon (p),  Matt Penman (b), Obed Calvaire (dm)

Teatro Campos Elíseos, Bilbao,  9 novembre

La musique donnée ne le traduit pas forcément de façon très explicite au premier abord. L’orchestre fondé en 2004 dans la ville californienne- le San Francisco  Conservatory of Music étant son camp de base naturel- fonctionne pourtant en vrai mode collectif. Y compris sur scène. Chaque morceau joué est présenté par un musicien différent, souvent celui ayant pris en charge la composition, sinon l’arrangement du thème choisi. Le principe veut que chaque cycle de concerts prévus sur une période de plusieurs mois valorise un musicien ayant marqué en tant que créateur l’histoire du jazz depuis l’après guerre. Cette année Miles Davis se trouve ainsi célébré. All blues ouvre le concert, avant d’écouter des versions de Milestones, Teo, Joshua ou So what en mode de conclusion. Le travail de restitution est précis, fouillé, apportant plus ou moins de résonance aux modifications en fonction de la personnalité du musicien arrangeur. Matt Pelman choisi de garder le côté aérien, flottant de Milestones en densifiant le rôle dévolu aux cuivres. David Sanchez épaissit le fil de Teo (composition moins connue de Miles qui l’avait dédiée en son temps à son producteur et ami, Teo Macero) par l’ampleur donné à l’utilisation simultané de tous les instruments. Avec un long chorus de ténor, souffle tendu, à la clef. Sur So what, standard élevé au rang d’hymne jazzistique Sean Jones met une pression inhabituelle dans l’accélération du tempo, sur le riff de basse moteur notamment. La musique de Miles s’en trouve valorisée d’autant, prenant de l’ampleur dans des lignes et axes de développement inédits. Sans perdre de son naturel, de sa personnalité, de son marqueur d’époque pour autant. Bien au contraire. Dans ce registre historique revisité comme dans les compositions propres au SFJC, l’apport des musiciens éclaire les clefs complexes du jazz actuel. Manière de décodage, de facilitation dans la compréhension des lignes de d’évolution de cette musique caméléon tout à fait appropriée dans une cité du Pays Basque totalement transfigurée par l’ancrage d’un musée Guggenheim aux formes futuristes tracées par l’architecte Frank Gehry. Que le propos jazzistique en soit les traits historiques, les lignes de fuites les plus libres ou les carrefours/croisements avec d’autres sonorités et rythmes du monde. Sans doute les racines caribéennes du directeur musical actuel, Miguel Zenon y sont-elles pour quelque chose « Par notre travail, notre recherche, nos personnalités diverses nous voulons mieux faire apprécier le jazz tel que joué aujourd’hui » affirme en préambule le saxophoniste portoricain dans sa présentation de l’orchestre. Tribe, une de ses compositions marquée du sceau  d’une profonde polyrythmie, Shields Green de Robin Eubanks teinté très funky, 111 dû à la plume  inspirée du batteur d’origine haïtienne Obed Calvaire, apportent autant de preuves de cette diversité assumée s’il en était besoin. Avec un plus question solidité, précision et clarté dans le travail  orchestral de cadrage mis en commun. Un bonus également: la performance des solistes, chaque musicien ayant acquis suffisamment d’expérience pour oeuvrer dans ce rôle au sein d’orchestres différents. Une constance, une marque d’originalité, une qualité de jazz qui ne font que regretter davantage l’absence de tout concert en France du San Francisco Jazz Collective à l’occasion de cette ( opportunité rare pourtant) tournée européenne. Dommage.

Robert Latxague

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Miguel Zenon présente les musiciens. En prélude le saxophoniste dit son plaisir de faire découvrir l’orchestre dans cette ville basque d’art. Avec ce bémol « Même si aujourd’hui nous avons la gorge serrée suite aux résultats des élections la nuit dernière» Dans l’orchestre figurent deux portoricains, un haïtien…

San Francisco Jazz Collective: Miguel Zenon (as), David Sanchez (ts), Sean Jones (tp, flgh), Robin Eubanks (tb), Edward Simon (p),  Matt Penman (b), Obed Calvaire (dm)

Teatro Campos Elíseos, Bilbao,  9 novembre

La musique donnée ne le traduit pas forcément de façon très explicite au premier abord. L’orchestre fondé en 2004 dans la ville californienne- le San Francisco  Conservatory of Music étant son camp de base naturel- fonctionne pourtant en vrai mode collectif. Y compris sur scène. Chaque morceau joué est présenté par un musicien différent, souvent celui ayant pris en charge la composition, sinon l’arrangement du thème choisi. Le principe veut que chaque cycle de concerts prévus sur une période de plusieurs mois valorise un musicien ayant marqué en tant que créateur l’histoire du jazz depuis l’après guerre. Cette année Miles Davis se trouve ainsi célébré. All blues ouvre le concert, avant d’écouter des versions de Milestones, Teo, Joshua ou So what en mode de conclusion. Le travail de restitution est précis, fouillé, apportant plus ou moins de résonance aux modifications en fonction de la personnalité du musicien arrangeur. Matt Pelman choisi de garder le côté aérien, flottant de Milestones en densifiant le rôle dévolu aux cuivres. David Sanchez épaissit le fil de Teo (composition moins connue de Miles qui l’avait dédiée en son temps à son producteur et ami, Teo Macero) par l’ampleur donné à l’utilisation simultané de tous les instruments. Avec un long chorus de ténor, souffle tendu, à la clef. Sur So what, standard élevé au rang d’hymne jazzistique Sean Jones met une pression inhabituelle dans l’accélération du tempo, sur le riff de basse moteur notamment. La musique de Miles s’en trouve valorisée d’autant, prenant de l’ampleur dans des lignes et axes de développement inédits. Sans perdre de son naturel, de sa personnalité, de son marqueur d’époque pour autant. Bien au contraire. Dans ce registre historique revisité comme dans les compositions propres au SFJC, l’apport des musiciens éclaire les clefs complexes du jazz actuel. Manière de décodage, de facilitation dans la compréhension des lignes de d’évolution de cette musique caméléon tout à fait appropriée dans une cité du Pays Basque totalement transfigurée par l’ancrage d’un musée Guggenheim aux formes futuristes tracées par l’architecte Frank Gehry. Que le propos jazzistique en soit les traits historiques, les lignes de fuites les plus libres ou les carrefours/croisements avec d’autres sonorités et rythmes du monde. Sans doute les racines caribéennes du directeur musical actuel, Miguel Zenon y sont-elles pour quelque chose « Par notre travail, notre recherche, nos personnalités diverses nous voulons mieux faire apprécier le jazz tel que joué aujourd’hui » affirme en préambule le saxophoniste portoricain dans sa présentation de l’orchestre. Tribe, une de ses compositions marquée du sceau  d’une profonde polyrythmie, Shields Green de Robin Eubanks teinté très funky, 111 dû à la plume  inspirée du batteur d’origine haïtienne Obed Calvaire, apportent autant de preuves de cette diversité assumée s’il en était besoin. Avec un plus question solidité, précision et clarté dans le travail  orchestral de cadrage mis en commun. Un bonus également: la performance des solistes, chaque musicien ayant acquis suffisamment d’expérience pour oeuvrer dans ce rôle au sein d’orchestres différents. Une constance, une marque d’originalité, une qualité de jazz qui ne font que regretter davantage l’absence de tout concert en France du San Francisco Jazz Collective à l’occasion de cette ( opportunité rare pourtant) tournée européenne. Dommage.

Robert Latxague

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Miguel Zenon présente les musiciens. En prélude le saxophoniste dit son plaisir de faire découvrir l’orchestre dans cette ville basque d’art. Avec ce bémol « Même si aujourd’hui nous avons la gorge serrée suite aux résultats des élections la nuit dernière» Dans l’orchestre figurent deux portoricains, un haïtien…

San Francisco Jazz Collective: Miguel Zenon (as), David Sanchez (ts), Sean Jones (tp, flgh), Robin Eubanks (tb), Edward Simon (p),  Matt Penman (b), Obed Calvaire (dm)

Teatro Campos Elíseos, Bilbao,  9 novembre

La musique donnée ne le traduit pas forcément de façon très explicite au premier abord. L’orchestre fondé en 2004 dans la ville californienne- le San Francisco  Conservatory of Music étant son camp de base naturel- fonctionne pourtant en vrai mode collectif. Y compris sur scène. Chaque morceau joué est présenté par un musicien différent, souvent celui ayant pris en charge la composition, sinon l’arrangement du thème choisi. Le principe veut que chaque cycle de concerts prévus sur une période de plusieurs mois valorise un musicien ayant marqué en tant que créateur l’histoire du jazz depuis l’après guerre. Cette année Miles Davis se trouve ainsi célébré. All blues ouvre le concert, avant d’écouter des versions de Milestones, Teo, Joshua ou So what en mode de conclusion. Le travail de restitution est précis, fouillé, apportant plus ou moins de résonance aux modifications en fonction de la personnalité du musicien arrangeur. Matt Pelman choisi de garder le côté aérien, flottant de Milestones en densifiant le rôle dévolu aux cuivres. David Sanchez épaissit le fil de Teo (composition moins connue de Miles qui l’avait dédiée en son temps à son producteur et ami, Teo Macero) par l’ampleur donné à l’utilisation simultané de tous les instruments. Avec un long chorus de ténor, souffle tendu, à la clef. Sur So what, standard élevé au rang d’hymne jazzistique Sean Jones met une pression inhabituelle dans l’accélération du tempo, sur le riff de basse moteur notamment. La musique de Miles s’en trouve valorisée d’autant, prenant de l’ampleur dans des lignes et axes de développement inédits. Sans perdre de son naturel, de sa personnalité, de son marqueur d’époque pour autant. Bien au contraire. Dans ce registre historique revisité comme dans les compositions propres au SFJC, l’apport des musiciens éclaire les clefs complexes du jazz actuel. Manière de décodage, de facilitation dans la compréhension des lignes de d’évolution de cette musique caméléon tout à fait appropriée dans une cité du Pays Basque totalement transfigurée par l’ancrage d’un musée Guggenheim aux formes futuristes tracées par l’architecte Frank Gehry. Que le propos jazzistique en soit les traits historiques, les lignes de fuites les plus libres ou les carrefours/croisements avec d’autres sonorités et rythmes du monde. Sans doute les racines caribéennes du directeur musical actuel, Miguel Zenon y sont-elles pour quelque chose « Par notre travail, notre recherche, nos personnalités diverses nous voulons mieux faire apprécier le jazz tel que joué aujourd’hui » affirme en préambule le saxophoniste portoricain dans sa présentation de l’orchestre. Tribe, une de ses compositions marquée du sceau  d’une profonde polyrythmie, Shields Green de Robin Eubanks teinté très funky, 111 dû à la plume  inspirée du batteur d’origine haïtienne Obed Calvaire, apportent autant de preuves de cette diversité assumée s’il en était besoin. Avec un plus question solidité, précision et clarté dans le travail  orchestral de cadrage mis en commun. Un bonus également: la performance des solistes, chaque musicien ayant acquis suffisamment d’expérience pour oeuvrer dans ce rôle au sein d’orchestres différents. Une constance, une marque d’originalité, une qualité de jazz qui ne font que regretter davantage l’absence de tout concert en France du San Francisco Jazz Collective à l’occasion de cette ( opportunité rare pourtant) tournée européenne. Dommage.

Robert Latxague