Jazz live
Publié le 3 Oct 2016

Dave Liebman entretient le souvenir d'Elvin Jones

DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 10Des hommages à Miles Davis, il y en a quatre par semaines. Les concerts et les projets dédiés à Elvin Jones sont infiniment plus rares. C’est pourquoi il ne fallait pas rater le concert donné au New Morning mercredi dernier par le grand Dave Liebman.

Dave Liebman (tenor saxophone, soprano, flûte), Adam Niewood (ts), Adam Nussbaum (batterie), Gene Perla (dm), New Morning, 28 septembre 2016

Dave Liebman et Gene Perla faisaient partie du groupe d’Elvin Jones qui enregistra le disque « Live at the Lighthouse » en 1972. Les morceaux joués ce soir sont presque tous tirés de ce disque auquel participait également Steve Grossman, remplacé ici par Adam Niewood, musicien surdoué qui sait absolument tout faire avec un saxophone.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 9

Certains morceaux sont signés par Elvin Jones lui-même (Keiko’s birthday march), mais la plupart, déjà avaient été écrits par le jeune Dave Liebman, comme New Breed, Small one, Brite peace. 45 ans plus tard, force est de constater qu’ils tiennent bien la route.

DaveLiebman1┬®AcAlvoet
Liebman, dès le premier morceau, met la musique sur un voltage de haute intensité. Au soprano ou au ténor, il a cette capacité à faire advenir des phrases sensuelles au coeur d’un discours anguleux et abstrait. Avec lui, au cours d’une exploration timbrique, peut se faufiler, mutine, une phrase dansante et chaloupée, qui lui fait de l’oeil, et alors Liebman s’y accroche, et fait de cettte disgression la trame de son discours. On ne sait jamais avec lui quelle bifurcation il empruntera. Il semble en outre poursuivi par quelque chose, peut-être un sablier ou un cadran d’horloge, et cela donne une urgence singulière à ses phrases. Au soprano (qu’il utilise pour les ballades mais pas seulement) il montre une belle rondeur de son avec de temps en temps quelques notes pourrissantes qu’il laisse s’écraser comme des tomates. Son introduction de my ship, puis sa manière de jouer avec le temps dans l’improvisation, comme si le bateau gîtait, restera un grand moment du concert.

DaveLiebman┬®AcAlvoet2016
Quant à Adam Niewood, le deuxième saxophoniste, il est parfait. Seulement parfait serait on tenté de dire. Car s’il maîtrise tous les registres de son sax ténor, s’il peut jouer en force ou en délicatesse, il est parfois un peu trop systématique lorsqu’il trace son sillon coltrano-beckerien. Il lui manque peut-être encore cette merveilleuse imprévisibilité qui fait le sel des meilleurs solos de Dave Liebman: il lui manque de perdre la tête.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 2
Le contrebassiste Gene Perla, que j’avais entendu un mois plus tôt caresser les standards avec délicatesse et suavité en compagnie de la merveilleuse chanteuse Viktorija Gečytė, se montre sous un jour plus agressif, martyrisant les cordes de sa contrebasse et formant avec son compère Adam Nussbaum un redoutable duo de Huns féroces.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 11
Dans Keiko’s Birthday March, vers la fin du concert, Nussbaum exécute une marche gracieuse qu’il reprend dans son solo, en lui ajoutant de nombreux éléments, comme s’il habillait un arbre feuille après feuille. Et Dave Liebman délivrera un de ses chorus les plus habités. Fasciné, le public l’observe jouer comme si c’était la dernière fois qu’on lui donnait le droit d’emboucher son saxophone…

Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de l’artiste, ainsi que de nombreuses peintures, visibles sur son site www.annie-claire.com )|DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 10Des hommages à Miles Davis, il y en a quatre par semaines. Les concerts et les projets dédiés à Elvin Jones sont infiniment plus rares. C’est pourquoi il ne fallait pas rater le concert donné au New Morning mercredi dernier par le grand Dave Liebman.

Dave Liebman (tenor saxophone, soprano, flûte), Adam Niewood (ts), Adam Nussbaum (batterie), Gene Perla (dm), New Morning, 28 septembre 2016

Dave Liebman et Gene Perla faisaient partie du groupe d’Elvin Jones qui enregistra le disque « Live at the Lighthouse » en 1972. Les morceaux joués ce soir sont presque tous tirés de ce disque auquel participait également Steve Grossman, remplacé ici par Adam Niewood, musicien surdoué qui sait absolument tout faire avec un saxophone.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 9

Certains morceaux sont signés par Elvin Jones lui-même (Keiko’s birthday march), mais la plupart, déjà avaient été écrits par le jeune Dave Liebman, comme New Breed, Small one, Brite peace. 45 ans plus tard, force est de constater qu’ils tiennent bien la route.

DaveLiebman1┬®AcAlvoet
Liebman, dès le premier morceau, met la musique sur un voltage de haute intensité. Au soprano ou au ténor, il a cette capacité à faire advenir des phrases sensuelles au coeur d’un discours anguleux et abstrait. Avec lui, au cours d’une exploration timbrique, peut se faufiler, mutine, une phrase dansante et chaloupée, qui lui fait de l’oeil, et alors Liebman s’y accroche, et fait de cettte disgression la trame de son discours. On ne sait jamais avec lui quelle bifurcation il empruntera. Il semble en outre poursuivi par quelque chose, peut-être un sablier ou un cadran d’horloge, et cela donne une urgence singulière à ses phrases. Au soprano (qu’il utilise pour les ballades mais pas seulement) il montre une belle rondeur de son avec de temps en temps quelques notes pourrissantes qu’il laisse s’écraser comme des tomates. Son introduction de my ship, puis sa manière de jouer avec le temps dans l’improvisation, comme si le bateau gîtait, restera un grand moment du concert.

DaveLiebman┬®AcAlvoet2016
Quant à Adam Niewood, le deuxième saxophoniste, il est parfait. Seulement parfait serait on tenté de dire. Car s’il maîtrise tous les registres de son sax ténor, s’il peut jouer en force ou en délicatesse, il est parfois un peu trop systématique lorsqu’il trace son sillon coltrano-beckerien. Il lui manque peut-être encore cette merveilleuse imprévisibilité qui fait le sel des meilleurs solos de Dave Liebman: il lui manque de perdre la tête.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 2
Le contrebassiste Gene Perla, que j’avais entendu un mois plus tôt caresser les standards avec délicatesse et suavité en compagnie de la merveilleuse chanteuse Viktorija Gečytė, se montre sous un jour plus agressif, martyrisant les cordes de sa contrebasse et formant avec son compère Adam Nussbaum un redoutable duo de Huns féroces.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 11
Dans Keiko’s Birthday March, vers la fin du concert, Nussbaum exécute une marche gracieuse qu’il reprend dans son solo, en lui ajoutant de nombreux éléments, comme s’il habillait un arbre feuille après feuille. Et Dave Liebman délivrera un de ses chorus les plus habités. Fasciné, le public l’observe jouer comme si c’était la dernière fois qu’on lui donnait le droit d’emboucher son saxophone…

Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de l’artiste, ainsi que de nombreuses peintures, visibles sur son site www.annie-claire.com )|DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 10Des hommages à Miles Davis, il y en a quatre par semaines. Les concerts et les projets dédiés à Elvin Jones sont infiniment plus rares. C’est pourquoi il ne fallait pas rater le concert donné au New Morning mercredi dernier par le grand Dave Liebman.

Dave Liebman (tenor saxophone, soprano, flûte), Adam Niewood (ts), Adam Nussbaum (batterie), Gene Perla (dm), New Morning, 28 septembre 2016

Dave Liebman et Gene Perla faisaient partie du groupe d’Elvin Jones qui enregistra le disque « Live at the Lighthouse » en 1972. Les morceaux joués ce soir sont presque tous tirés de ce disque auquel participait également Steve Grossman, remplacé ici par Adam Niewood, musicien surdoué qui sait absolument tout faire avec un saxophone.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 9

Certains morceaux sont signés par Elvin Jones lui-même (Keiko’s birthday march), mais la plupart, déjà avaient été écrits par le jeune Dave Liebman, comme New Breed, Small one, Brite peace. 45 ans plus tard, force est de constater qu’ils tiennent bien la route.

DaveLiebman1┬®AcAlvoet
Liebman, dès le premier morceau, met la musique sur un voltage de haute intensité. Au soprano ou au ténor, il a cette capacité à faire advenir des phrases sensuelles au coeur d’un discours anguleux et abstrait. Avec lui, au cours d’une exploration timbrique, peut se faufiler, mutine, une phrase dansante et chaloupée, qui lui fait de l’oeil, et alors Liebman s’y accroche, et fait de cettte disgression la trame de son discours. On ne sait jamais avec lui quelle bifurcation il empruntera. Il semble en outre poursuivi par quelque chose, peut-être un sablier ou un cadran d’horloge, et cela donne une urgence singulière à ses phrases. Au soprano (qu’il utilise pour les ballades mais pas seulement) il montre une belle rondeur de son avec de temps en temps quelques notes pourrissantes qu’il laisse s’écraser comme des tomates. Son introduction de my ship, puis sa manière de jouer avec le temps dans l’improvisation, comme si le bateau gîtait, restera un grand moment du concert.

DaveLiebman┬®AcAlvoet2016
Quant à Adam Niewood, le deuxième saxophoniste, il est parfait. Seulement parfait serait on tenté de dire. Car s’il maîtrise tous les registres de son sax ténor, s’il peut jouer en force ou en délicatesse, il est parfois un peu trop systématique lorsqu’il trace son sillon coltrano-beckerien. Il lui manque peut-être encore cette merveilleuse imprévisibilité qui fait le sel des meilleurs solos de Dave Liebman: il lui manque de perdre la tête.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 2
Le contrebassiste Gene Perla, que j’avais entendu un mois plus tôt caresser les standards avec délicatesse et suavité en compagnie de la merveilleuse chanteuse Viktorija Gečytė, se montre sous un jour plus agressif, martyrisant les cordes de sa contrebasse et formant avec son compère Adam Nussbaum un redoutable duo de Huns féroces.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 11
Dans Keiko’s Birthday March, vers la fin du concert, Nussbaum exécute une marche gracieuse qu’il reprend dans son solo, en lui ajoutant de nombreux éléments, comme s’il habillait un arbre feuille après feuille. Et Dave Liebman délivrera un de ses chorus les plus habités. Fasciné, le public l’observe jouer comme si c’était la dernière fois qu’on lui donnait le droit d’emboucher son saxophone…

Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de l’artiste, ainsi que de nombreuses peintures, visibles sur son site www.annie-claire.com )|DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 10Des hommages à Miles Davis, il y en a quatre par semaines. Les concerts et les projets dédiés à Elvin Jones sont infiniment plus rares. C’est pourquoi il ne fallait pas rater le concert donné au New Morning mercredi dernier par le grand Dave Liebman.

Dave Liebman (tenor saxophone, soprano, flûte), Adam Niewood (ts), Adam Nussbaum (batterie), Gene Perla (dm), New Morning, 28 septembre 2016

Dave Liebman et Gene Perla faisaient partie du groupe d’Elvin Jones qui enregistra le disque « Live at the Lighthouse » en 1972. Les morceaux joués ce soir sont presque tous tirés de ce disque auquel participait également Steve Grossman, remplacé ici par Adam Niewood, musicien surdoué qui sait absolument tout faire avec un saxophone.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 9

Certains morceaux sont signés par Elvin Jones lui-même (Keiko’s birthday march), mais la plupart, déjà avaient été écrits par le jeune Dave Liebman, comme New Breed, Small one, Brite peace. 45 ans plus tard, force est de constater qu’ils tiennent bien la route.

DaveLiebman1┬®AcAlvoet
Liebman, dès le premier morceau, met la musique sur un voltage de haute intensité. Au soprano ou au ténor, il a cette capacité à faire advenir des phrases sensuelles au coeur d’un discours anguleux et abstrait. Avec lui, au cours d’une exploration timbrique, peut se faufiler, mutine, une phrase dansante et chaloupée, qui lui fait de l’oeil, et alors Liebman s’y accroche, et fait de cettte disgression la trame de son discours. On ne sait jamais avec lui quelle bifurcation il empruntera. Il semble en outre poursuivi par quelque chose, peut-être un sablier ou un cadran d’horloge, et cela donne une urgence singulière à ses phrases. Au soprano (qu’il utilise pour les ballades mais pas seulement) il montre une belle rondeur de son avec de temps en temps quelques notes pourrissantes qu’il laisse s’écraser comme des tomates. Son introduction de my ship, puis sa manière de jouer avec le temps dans l’improvisation, comme si le bateau gîtait, restera un grand moment du concert.

DaveLiebman┬®AcAlvoet2016
Quant à Adam Niewood, le deuxième saxophoniste, il est parfait. Seulement parfait serait on tenté de dire. Car s’il maîtrise tous les registres de son sax ténor, s’il peut jouer en force ou en délicatesse, il est parfois un peu trop systématique lorsqu’il trace son sillon coltrano-beckerien. Il lui manque peut-être encore cette merveilleuse imprévisibilité qui fait le sel des meilleurs solos de Dave Liebman: il lui manque de perdre la tête.
DaveLiebman┬®AcAlvoet2016 2
Le contrebassiste Gene Perla, que j’avais entendu un mois plus tôt caresser les standards avec délicatesse et suavité en compagnie de la merveilleuse chanteuse Viktorija Gečytė, se montre sous un jour plus agressif, martyrisant les cordes de sa contrebasse et formant avec son compère Adam Nussbaum un redoutable duo de Huns féroces.
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Dans Keiko’s Birthday March, vers la fin du concert, Nussbaum exécute une marche gracieuse qu’il reprend dans son solo, en lui ajoutant de nombreux éléments, comme s’il habillait un arbre feuille après feuille. Et Dave Liebman délivrera un de ses chorus les plus habités. Fasciné, le public l’observe jouer comme si c’était la dernière fois qu’on lui donnait le droit d’emboucher son saxophone…

Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins de l’artiste, ainsi que de nombreuses peintures, visibles sur son site www.annie-claire.com )