Jazz live
Publié le 11 Jan 2017

Fabrice Moreau épilogue et préface

Il y a un mois, le 10 décembre, rentrant de Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois, je rendais compte ici du deuxième concert d’une série de trois, en forme de déclinaisons d’un premier projet en leader de Fabrice Moreau. Une série conclue ce soir 10 janvier au Sunside, mais dont on attend une suite… 

Sunside, Paris (75), le 10 janvier 2017.

Fabrice Moreau Quintet : Riccardo Izquierdo (sax ténor), Nelson Veras (guitare), Jozef Dumoulin (piano), Matias Szandai (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie, composition).

J’ai déjà longtemps parlé de ce projet dans ces pages à la date du 10 décembre et, ayant quitté précipitamment le Sunside à la fin du premier set avec l’intention de me coucher à une heure “raisonnable” et ma montre indiquant déjà 0h28, je vais essayer de faire vite. Non pas pour dire que j’ai entendu ce soir la même chose qu’à Fontenay le mois dernier, mais qu’une même dynamique compositionnelle et orchestrale, appliquée à un effectif légèrement différent (Nelson Veras remplaçant Antonin-Tri Hoang) m’a ouvert encore de nouveaux horizons. Je renverrai donc à mon compte rendu du 10 décembre pour redire que le potentiel est confirmé, que les promesses sont tenues. Peut-être n’avais-je pas remarqué cette émouvante ballade que Dumoulin introduisit ce soir d’un prodigieux choral. Peut-être n’avais-je pas suffisamment souligné la musicalité d’Izquierdo, doublé d’une compétence à relever les paris du leader, peut-être parce que le caractère sidérant des voltiges de Hoang avait masqué à mon attention un vol plus horizontal de libellule. Nelson Veras est ici à son maximum, la délicate stimulation de la batterie de Moreau mettant en alerte toutes les zones érogènes de sa guitare. Visiblement impressionné, Riccardo Del Fra (à mon côté dans le public), d’une génération qui a milité pour l’émancipation de la contrebasse, s’inquiétait de l’asservissement de l’instrument à de nouveaux rôles de murs porteurs destinés à soutenir les jeux incessants de ce meeting aérien d’un genre nouveau, de la réduction aux fonctions de balises lumineuses ayant ici pour rôle de délimiter ce terrain d’aviation dont les contours inattendus et changeants sont noyés dans une brume  d’équivalence rythmiques qui vous font battre la mesure aussi légitimement que votre voisin qui la bat autrement. Une émancipation dont le bassiste est finalement exclu. Plus ce soir (impression résultant de la remarque de Del Fra ?) qu’à Fontenay, avec le même Szandai dont la profondeur de son confère à ce balisage une dimension hiératique et, par la même, une beauté sous-jacente qui ancre ce ballet fantômatique ? Après tout, le modèle à suivre est-il Wilbur Ware ou Harish Raghavan ?  Quelques heures de vol supplémentaires nous aiderons à répondre, car l’on imagine pas un tel groupe sans lendemain. Une remarque pour finir : la qualité acoustique, même du fond du Sunside où se regroupent les invités et où elle est souvent mise en cause. Faut-il en remercier Agnès Minetto, la régisseuse du lieu ? Mais on peut aussi accorder quelque crédit à l’équilibre acoustique naturel que ce batteur-leader sait imposer à son groupe. • Franck Bergerot

 |Il y a un mois, le 10 décembre, rentrant de Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois, je rendais compte ici du deuxième concert d’une série de trois, en forme de déclinaisons d’un premier projet en leader de Fabrice Moreau. Une série conclue ce soir 10 janvier au Sunside, mais dont on attend une suite… 

Sunside, Paris (75), le 10 janvier 2017.

Fabrice Moreau Quintet : Riccardo Izquierdo (sax ténor), Nelson Veras (guitare), Jozef Dumoulin (piano), Matias Szandai (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie, composition).

J’ai déjà longtemps parlé de ce projet dans ces pages à la date du 10 décembre et, ayant quitté précipitamment le Sunside à la fin du premier set avec l’intention de me coucher à une heure “raisonnable” et ma montre indiquant déjà 0h28, je vais essayer de faire vite. Non pas pour dire que j’ai entendu ce soir la même chose qu’à Fontenay le mois dernier, mais qu’une même dynamique compositionnelle et orchestrale, appliquée à un effectif légèrement différent (Nelson Veras remplaçant Antonin-Tri Hoang) m’a ouvert encore de nouveaux horizons. Je renverrai donc à mon compte rendu du 10 décembre pour redire que le potentiel est confirmé, que les promesses sont tenues. Peut-être n’avais-je pas remarqué cette émouvante ballade que Dumoulin introduisit ce soir d’un prodigieux choral. Peut-être n’avais-je pas suffisamment souligné la musicalité d’Izquierdo, doublé d’une compétence à relever les paris du leader, peut-être parce que le caractère sidérant des voltiges de Hoang avait masqué à mon attention un vol plus horizontal de libellule. Nelson Veras est ici à son maximum, la délicate stimulation de la batterie de Moreau mettant en alerte toutes les zones érogènes de sa guitare. Visiblement impressionné, Riccardo Del Fra (à mon côté dans le public), d’une génération qui a milité pour l’émancipation de la contrebasse, s’inquiétait de l’asservissement de l’instrument à de nouveaux rôles de murs porteurs destinés à soutenir les jeux incessants de ce meeting aérien d’un genre nouveau, de la réduction aux fonctions de balises lumineuses ayant ici pour rôle de délimiter ce terrain d’aviation dont les contours inattendus et changeants sont noyés dans une brume  d’équivalence rythmiques qui vous font battre la mesure aussi légitimement que votre voisin qui la bat autrement. Une émancipation dont le bassiste est finalement exclu. Plus ce soir (impression résultant de la remarque de Del Fra ?) qu’à Fontenay, avec le même Szandai dont la profondeur de son confère à ce balisage une dimension hiératique et, par la même, une beauté sous-jacente qui ancre ce ballet fantômatique ? Après tout, le modèle à suivre est-il Wilbur Ware ou Harish Raghavan ?  Quelques heures de vol supplémentaires nous aiderons à répondre, car l’on imagine pas un tel groupe sans lendemain. Une remarque pour finir : la qualité acoustique, même du fond du Sunside où se regroupent les invités et où elle est souvent mise en cause. Faut-il en remercier Agnès Minetto, la régisseuse du lieu ? Mais on peut aussi accorder quelque crédit à l’équilibre acoustique naturel que ce batteur-leader sait imposer à son groupe. • Franck Bergerot

 |Il y a un mois, le 10 décembre, rentrant de Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois, je rendais compte ici du deuxième concert d’une série de trois, en forme de déclinaisons d’un premier projet en leader de Fabrice Moreau. Une série conclue ce soir 10 janvier au Sunside, mais dont on attend une suite… 

Sunside, Paris (75), le 10 janvier 2017.

Fabrice Moreau Quintet : Riccardo Izquierdo (sax ténor), Nelson Veras (guitare), Jozef Dumoulin (piano), Matias Szandai (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie, composition).

J’ai déjà longtemps parlé de ce projet dans ces pages à la date du 10 décembre et, ayant quitté précipitamment le Sunside à la fin du premier set avec l’intention de me coucher à une heure “raisonnable” et ma montre indiquant déjà 0h28, je vais essayer de faire vite. Non pas pour dire que j’ai entendu ce soir la même chose qu’à Fontenay le mois dernier, mais qu’une même dynamique compositionnelle et orchestrale, appliquée à un effectif légèrement différent (Nelson Veras remplaçant Antonin-Tri Hoang) m’a ouvert encore de nouveaux horizons. Je renverrai donc à mon compte rendu du 10 décembre pour redire que le potentiel est confirmé, que les promesses sont tenues. Peut-être n’avais-je pas remarqué cette émouvante ballade que Dumoulin introduisit ce soir d’un prodigieux choral. Peut-être n’avais-je pas suffisamment souligné la musicalité d’Izquierdo, doublé d’une compétence à relever les paris du leader, peut-être parce que le caractère sidérant des voltiges de Hoang avait masqué à mon attention un vol plus horizontal de libellule. Nelson Veras est ici à son maximum, la délicate stimulation de la batterie de Moreau mettant en alerte toutes les zones érogènes de sa guitare. Visiblement impressionné, Riccardo Del Fra (à mon côté dans le public), d’une génération qui a milité pour l’émancipation de la contrebasse, s’inquiétait de l’asservissement de l’instrument à de nouveaux rôles de murs porteurs destinés à soutenir les jeux incessants de ce meeting aérien d’un genre nouveau, de la réduction aux fonctions de balises lumineuses ayant ici pour rôle de délimiter ce terrain d’aviation dont les contours inattendus et changeants sont noyés dans une brume  d’équivalence rythmiques qui vous font battre la mesure aussi légitimement que votre voisin qui la bat autrement. Une émancipation dont le bassiste est finalement exclu. Plus ce soir (impression résultant de la remarque de Del Fra ?) qu’à Fontenay, avec le même Szandai dont la profondeur de son confère à ce balisage une dimension hiératique et, par la même, une beauté sous-jacente qui ancre ce ballet fantômatique ? Après tout, le modèle à suivre est-il Wilbur Ware ou Harish Raghavan ?  Quelques heures de vol supplémentaires nous aiderons à répondre, car l’on imagine pas un tel groupe sans lendemain. Une remarque pour finir : la qualité acoustique, même du fond du Sunside où se regroupent les invités et où elle est souvent mise en cause. Faut-il en remercier Agnès Minetto, la régisseuse du lieu ? Mais on peut aussi accorder quelque crédit à l’équilibre acoustique naturel que ce batteur-leader sait imposer à son groupe. • Franck Bergerot

 |Il y a un mois, le 10 décembre, rentrant de Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois, je rendais compte ici du deuxième concert d’une série de trois, en forme de déclinaisons d’un premier projet en leader de Fabrice Moreau. Une série conclue ce soir 10 janvier au Sunside, mais dont on attend une suite… 

Sunside, Paris (75), le 10 janvier 2017.

Fabrice Moreau Quintet : Riccardo Izquierdo (sax ténor), Nelson Veras (guitare), Jozef Dumoulin (piano), Matias Szandai (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie, composition).

J’ai déjà longtemps parlé de ce projet dans ces pages à la date du 10 décembre et, ayant quitté précipitamment le Sunside à la fin du premier set avec l’intention de me coucher à une heure “raisonnable” et ma montre indiquant déjà 0h28, je vais essayer de faire vite. Non pas pour dire que j’ai entendu ce soir la même chose qu’à Fontenay le mois dernier, mais qu’une même dynamique compositionnelle et orchestrale, appliquée à un effectif légèrement différent (Nelson Veras remplaçant Antonin-Tri Hoang) m’a ouvert encore de nouveaux horizons. Je renverrai donc à mon compte rendu du 10 décembre pour redire que le potentiel est confirmé, que les promesses sont tenues. Peut-être n’avais-je pas remarqué cette émouvante ballade que Dumoulin introduisit ce soir d’un prodigieux choral. Peut-être n’avais-je pas suffisamment souligné la musicalité d’Izquierdo, doublé d’une compétence à relever les paris du leader, peut-être parce que le caractère sidérant des voltiges de Hoang avait masqué à mon attention un vol plus horizontal de libellule. Nelson Veras est ici à son maximum, la délicate stimulation de la batterie de Moreau mettant en alerte toutes les zones érogènes de sa guitare. Visiblement impressionné, Riccardo Del Fra (à mon côté dans le public), d’une génération qui a milité pour l’émancipation de la contrebasse, s’inquiétait de l’asservissement de l’instrument à de nouveaux rôles de murs porteurs destinés à soutenir les jeux incessants de ce meeting aérien d’un genre nouveau, de la réduction aux fonctions de balises lumineuses ayant ici pour rôle de délimiter ce terrain d’aviation dont les contours inattendus et changeants sont noyés dans une brume  d’équivalence rythmiques qui vous font battre la mesure aussi légitimement que votre voisin qui la bat autrement. Une émancipation dont le bassiste est finalement exclu. Plus ce soir (impression résultant de la remarque de Del Fra ?) qu’à Fontenay, avec le même Szandai dont la profondeur de son confère à ce balisage une dimension hiératique et, par la même, une beauté sous-jacente qui ancre ce ballet fantômatique ? Après tout, le modèle à suivre est-il Wilbur Ware ou Harish Raghavan ?  Quelques heures de vol supplémentaires nous aiderons à répondre, car l’on imagine pas un tel groupe sans lendemain. Une remarque pour finir : la qualité acoustique, même du fond du Sunside où se regroupent les invités et où elle est souvent mise en cause. Faut-il en remercier Agnès Minetto, la régisseuse du lieu ? Mais on peut aussi accorder quelque crédit à l’équilibre acoustique naturel que ce batteur-leader sait imposer à son groupe. • Franck Bergerot