Jazz en Comminges, 1. Joey DeFrancesco / Arturo Sandoval
Une salle rénovée à la capacité d’accueil augmentée, un « off » éclaté en plusieurs lieux de la ville, Jazz en Comminges, qui en est à sa treizième édition, fait peau neuve. Sans renier en quoi que ce soit les options initiales des organisateurs réunis autour de Pierre Jammes, président de l’association CLAP : offrir un programme différencié, reflétant les directions actuelles empruntées par le jazz, sans perdre de vue le souci de rester accessible à un public varié. Ce qui ne signifie pas, pour autant, verser dans la démagogie « grand public ». La soirée inaugurale reflétait ce double objectif.
Joey DeFrancesco Trio
Joey DeFrancesco (org, tp, voc), Dan Wilson (g), Jason Brown (dm).
Arturo Sandoval Sextet
Arturo Sandoval (tp, p, elp, perc, voc), Kemuel Roig (p, elp), Marius Preda (cymbalum), John Belzaguy (elb), Alexis Arce (dm), Ricardo « Tiki » Pazillas (perc).
Saint-Gaudens, Parc des expositions, 13 mai.
Deux groupes différents, certes, dans leur composition et dans l’esprit qui les anime. Avec toutefois un idiome partagé, le bop, sa couleur, ses fondamentaux, et des références communes, celles des standards, inépuisable matériau que chacun accommode à sa sauce. Sans préjudice, bien entendu, des compositions originales permettant d’imprimer sa marque.
Joey DeFrancesco attaque en force, comme s’il s’agissait de s’affirmer d’emblée. De marquer, en quelque sorte, son territoire. Orgie sonore à laquelle se prête si bien l’orgue Hammond qu’elle pourrait laisser augurer le pire, d’autant que Jason Brown, batteur doté d’une technique éprouvée, n’est pas en reste dans la surenchère, et pas davantage Dan Wilson, prompt à étaler sa virtuosité de guitar hero. Par bonheur, la suite du concert montrera que le trio est capable de finesse. Que son homogénéité est bien réelle. Qu’il connaît aussi l’art des nuances, même si demeure impressionnant le « son de masse » qu’il parvient à créer. DeFrancesco assure des basses solides, balisant le terrain pour les envolées du guitariste. Il laisse volontiers du champ à ses partenaires, les stimule, dialogue avec eux, passe de l’orgue à la trompette, voire accompagne lui-même sur le clavier, de la main gauche, son propre solo où se devine l’influence de Miles. Il lui arrive même de jouer les crooners et de s’abandonner avec une réelle sensibilité aux délices de la ballade, sans toutefois faire oublier Chet Baker (The Touch of Your Lips).
Ainsi se dessine, au fil des morceaux, une esthétique où trouvent leur place le bop et le hard bop, mais aussi la soul, le blues et l’accent churchy. Plus qu’un syncrétisme douteux, l’harmonieuse synthèse d’une musique qui ne perd jamais de vue l’importance du groove, dans le sens traditionnel du terme.
La prestation d’Arturo Sandoval est, quant à elle, délibérément placée sous le patronage des grands trompettistes qui ont fait la renommée du jazz afro-cubain. Singulièrement sous l’égide de son mentor, Dizzy Gillespie, auquel il rend hommage avec sa composition Dear Diz, Every Day I Think of You – c’est aussi le titre d’un de ses albums, sorti en 2012. Dans son panthéon, figure aussi Clifford Brown, dont il reprend le Joy Spring. Sans compter d’autres classiques du hard bop et du bop, comme le Night in Tunisia donné en rappel.
Virtuosité d’un musicien poly-instrumentiste qui se multiplie sur scène, de la trompette au piano en passant par les percussions et le scat. Des incursions dans le suraigu, une belle maîtrise technique. Un phrasé et une inspiration dans le droit fil de ce latin jazz qui demeure toujours aussi populaire. Surtout, un orchestre parfaitement rodé, comportant des virtuoses tel que Marius Preda dont chacune des interventions fourmille d’idées et de trouvailles. Au total, une soirée qui a connu, à juste titre, un succès mérité.
Ce soir, Antoine Hervier Trio invite Géraldine Laurent, avant le quartette réunissant Stefano Di Battista, Eric Legnini, Richard Bona et Manu Katché.
Jacques Aboucaya
|
Une salle rénovée à la capacité d’accueil augmentée, un « off » éclaté en plusieurs lieux de la ville, Jazz en Comminges, qui en est à sa treizième édition, fait peau neuve. Sans renier en quoi que ce soit les options initiales des organisateurs réunis autour de Pierre Jammes, président de l’association CLAP : offrir un programme différencié, reflétant les directions actuelles empruntées par le jazz, sans perdre de vue le souci de rester accessible à un public varié. Ce qui ne signifie pas, pour autant, verser dans la démagogie « grand public ». La soirée inaugurale reflétait ce double objectif.
Joey DeFrancesco Trio
Joey DeFrancesco (org, tp, voc), Dan Wilson (g), Jason Brown (dm).
Arturo Sandoval Sextet
Arturo Sandoval (tp, p, elp, perc, voc), Kemuel Roig (p, elp), Marius Preda (cymbalum), John Belzaguy (elb), Alexis Arce (dm), Ricardo « Tiki » Pazillas (perc).
Saint-Gaudens, Parc des expositions, 13 mai.
Deux groupes différents, certes, dans leur composition et dans l’esprit qui les anime. Avec toutefois un idiome partagé, le bop, sa couleur, ses fondamentaux, et des références communes, celles des standards, inépuisable matériau que chacun accommode à sa sauce. Sans préjudice, bien entendu, des compositions originales permettant d’imprimer sa marque.
Joey DeFrancesco attaque en force, comme s’il s’agissait de s’affirmer d’emblée. De marquer, en quelque sorte, son territoire. Orgie sonore à laquelle se prête si bien l’orgue Hammond qu’elle pourrait laisser augurer le pire, d’autant que Jason Brown, batteur doté d’une technique éprouvée, n’est pas en reste dans la surenchère, et pas davantage Dan Wilson, prompt à étaler sa virtuosité de guitar hero. Par bonheur, la suite du concert montrera que le trio est capable de finesse. Que son homogénéité est bien réelle. Qu’il connaît aussi l’art des nuances, même si demeure impressionnant le « son de masse » qu’il parvient à créer. DeFrancesco assure des basses solides, balisant le terrain pour les envolées du guitariste. Il laisse volontiers du champ à ses partenaires, les stimule, dialogue avec eux, passe de l’orgue à la trompette, voire accompagne lui-même sur le clavier, de la main gauche, son propre solo où se devine l’influence de Miles. Il lui arrive même de jouer les crooners et de s’abandonner avec une réelle sensibilité aux délices de la ballade, sans toutefois faire oublier Chet Baker (The Touch of Your Lips).
Ainsi se dessine, au fil des morceaux, une esthétique où trouvent leur place le bop et le hard bop, mais aussi la soul, le blues et l’accent churchy. Plus qu’un syncrétisme douteux, l’harmonieuse synthèse d’une musique qui ne perd jamais de vue l’importance du groove, dans le sens traditionnel du terme.
La prestation d’Arturo Sandoval est, quant à elle, délibérément placée sous le patronage des grands trompettistes qui ont fait la renommée du jazz afro-cubain. Singulièrement sous l’égide de son mentor, Dizzy Gillespie, auquel il rend hommage avec sa composition Dear Diz, Every Day I Think of You – c’est aussi le titre d’un de ses albums, sorti en 2012. Dans son panthéon, figure aussi Clifford Brown, dont il reprend le Joy Spring. Sans compter d’autres classiques du hard bop et du bop, comme le Night in Tunisia donné en rappel.
Virtuosité d’un musicien poly-instrumentiste qui se multiplie sur scène, de la trompette au piano en passant par les percussions et le scat. Des incursions dans le suraigu, une belle maîtrise technique. Un phrasé et une inspiration dans le droit fil de ce latin jazz qui demeure toujours aussi populaire. Surtout, un orchestre parfaitement rodé, comportant des virtuoses tel que Marius Preda dont chacune des interventions fourmille d’idées et de trouvailles. Au total, une soirée qui a connu, à juste titre, un succès mérité.
Ce soir, Antoine Hervier Trio invite Géraldine Laurent, avant le quartette réunissant Stefano Di Battista, Eric Legnini, Richard Bona et Manu Katché.
Jacques Aboucaya
|
Une salle rénovée à la capacité d’accueil augmentée, un « off » éclaté en plusieurs lieux de la ville, Jazz en Comminges, qui en est à sa treizième édition, fait peau neuve. Sans renier en quoi que ce soit les options initiales des organisateurs réunis autour de Pierre Jammes, président de l’association CLAP : offrir un programme différencié, reflétant les directions actuelles empruntées par le jazz, sans perdre de vue le souci de rester accessible à un public varié. Ce qui ne signifie pas, pour autant, verser dans la démagogie « grand public ». La soirée inaugurale reflétait ce double objectif.
Joey DeFrancesco Trio
Joey DeFrancesco (org, tp, voc), Dan Wilson (g), Jason Brown (dm).
Arturo Sandoval Sextet
Arturo Sandoval (tp, p, elp, perc, voc), Kemuel Roig (p, elp), Marius Preda (cymbalum), John Belzaguy (elb), Alexis Arce (dm), Ricardo « Tiki » Pazillas (perc).
Saint-Gaudens, Parc des expositions, 13 mai.
Deux groupes différents, certes, dans leur composition et dans l’esprit qui les anime. Avec toutefois un idiome partagé, le bop, sa couleur, ses fondamentaux, et des références communes, celles des standards, inépuisable matériau que chacun accommode à sa sauce. Sans préjudice, bien entendu, des compositions originales permettant d’imprimer sa marque.
Joey DeFrancesco attaque en force, comme s’il s’agissait de s’affirmer d’emblée. De marquer, en quelque sorte, son territoire. Orgie sonore à laquelle se prête si bien l’orgue Hammond qu’elle pourrait laisser augurer le pire, d’autant que Jason Brown, batteur doté d’une technique éprouvée, n’est pas en reste dans la surenchère, et pas davantage Dan Wilson, prompt à étaler sa virtuosité de guitar hero. Par bonheur, la suite du concert montrera que le trio est capable de finesse. Que son homogénéité est bien réelle. Qu’il connaît aussi l’art des nuances, même si demeure impressionnant le « son de masse » qu’il parvient à créer. DeFrancesco assure des basses solides, balisant le terrain pour les envolées du guitariste. Il laisse volontiers du champ à ses partenaires, les stimule, dialogue avec eux, passe de l’orgue à la trompette, voire accompagne lui-même sur le clavier, de la main gauche, son propre solo où se devine l’influence de Miles. Il lui arrive même de jouer les crooners et de s’abandonner avec une réelle sensibilité aux délices de la ballade, sans toutefois faire oublier Chet Baker (The Touch of Your Lips).
Ainsi se dessine, au fil des morceaux, une esthétique où trouvent leur place le bop et le hard bop, mais aussi la soul, le blues et l’accent churchy. Plus qu’un syncrétisme douteux, l’harmonieuse synthèse d’une musique qui ne perd jamais de vue l’importance du groove, dans le sens traditionnel du terme.
La prestation d’Arturo Sandoval est, quant à elle, délibérément placée sous le patronage des grands trompettistes qui ont fait la renommée du jazz afro-cubain. Singulièrement sous l’égide de son mentor, Dizzy Gillespie, auquel il rend hommage avec sa composition Dear Diz, Every Day I Think of You – c’est aussi le titre d’un de ses albums, sorti en 2012. Dans son panthéon, figure aussi Clifford Brown, dont il reprend le Joy Spring. Sans compter d’autres classiques du hard bop et du bop, comme le Night in Tunisia donné en rappel.
Virtuosité d’un musicien poly-instrumentiste qui se multiplie sur scène, de la trompette au piano en passant par les percussions et le scat. Des incursions dans le suraigu, une belle maîtrise technique. Un phrasé et une inspiration dans le droit fil de ce latin jazz qui demeure toujours aussi populaire. Surtout, un orchestre parfaitement rodé, comportant des virtuoses tel que Marius Preda dont chacune des interventions fourmille d’idées et de trouvailles. Au total, une soirée qui a connu, à juste titre, un succès mérité.
Ce soir, Antoine Hervier Trio invite Géraldine Laurent, avant le quartette réunissant Stefano Di Battista, Eric Legnini, Richard Bona et Manu Katché.
Jacques Aboucaya
|
Une salle rénovée à la capacité d’accueil augmentée, un « off » éclaté en plusieurs lieux de la ville, Jazz en Comminges, qui en est à sa treizième édition, fait peau neuve. Sans renier en quoi que ce soit les options initiales des organisateurs réunis autour de Pierre Jammes, président de l’association CLAP : offrir un programme différencié, reflétant les directions actuelles empruntées par le jazz, sans perdre de vue le souci de rester accessible à un public varié. Ce qui ne signifie pas, pour autant, verser dans la démagogie « grand public ». La soirée inaugurale reflétait ce double objectif.
Joey DeFrancesco Trio
Joey DeFrancesco (org, tp, voc), Dan Wilson (g), Jason Brown (dm).
Arturo Sandoval Sextet
Arturo Sandoval (tp, p, elp, perc, voc), Kemuel Roig (p, elp), Marius Preda (cymbalum), John Belzaguy (elb), Alexis Arce (dm), Ricardo « Tiki » Pazillas (perc).
Saint-Gaudens, Parc des expositions, 13 mai.
Deux groupes différents, certes, dans leur composition et dans l’esprit qui les anime. Avec toutefois un idiome partagé, le bop, sa couleur, ses fondamentaux, et des références communes, celles des standards, inépuisable matériau que chacun accommode à sa sauce. Sans préjudice, bien entendu, des compositions originales permettant d’imprimer sa marque.
Joey DeFrancesco attaque en force, comme s’il s’agissait de s’affirmer d’emblée. De marquer, en quelque sorte, son territoire. Orgie sonore à laquelle se prête si bien l’orgue Hammond qu’elle pourrait laisser augurer le pire, d’autant que Jason Brown, batteur doté d’une technique éprouvée, n’est pas en reste dans la surenchère, et pas davantage Dan Wilson, prompt à étaler sa virtuosité de guitar hero. Par bonheur, la suite du concert montrera que le trio est capable de finesse. Que son homogénéité est bien réelle. Qu’il connaît aussi l’art des nuances, même si demeure impressionnant le « son de masse » qu’il parvient à créer. DeFrancesco assure des basses solides, balisant le terrain pour les envolées du guitariste. Il laisse volontiers du champ à ses partenaires, les stimule, dialogue avec eux, passe de l’orgue à la trompette, voire accompagne lui-même sur le clavier, de la main gauche, son propre solo où se devine l’influence de Miles. Il lui arrive même de jouer les crooners et de s’abandonner avec une réelle sensibilité aux délices de la ballade, sans toutefois faire oublier Chet Baker (The Touch of Your Lips).
Ainsi se dessine, au fil des morceaux, une esthétique où trouvent leur place le bop et le hard bop, mais aussi la soul, le blues et l’accent churchy. Plus qu’un syncrétisme douteux, l’harmonieuse synthèse d’une musique qui ne perd jamais de vue l’importance du groove, dans le sens traditionnel du terme.
La prestation d’Arturo Sandoval est, quant à elle, délibérément placée sous le patronage des grands trompettistes qui ont fait la renommée du jazz afro-cubain. Singulièrement sous l’égide de son mentor, Dizzy Gillespie, auquel il rend hommage avec sa composition Dear Diz, Every Day I Think of You – c’est aussi le titre d’un de ses albums, sorti en 2012. Dans son panthéon, figure aussi Clifford Brown, dont il reprend le Joy Spring. Sans compter d’autres classiques du hard bop et du bop, comme le Night in Tunisia donné en rappel.
Virtuosité d’un musicien poly-instrumentiste qui se multiplie sur scène, de la trompette au piano en passant par les percussions et le scat. Des incursions dans le suraigu, une belle maîtrise technique. Un phrasé et une inspiration dans le droit fil de ce latin jazz qui demeure toujours aussi populaire. Surtout, un orchestre parfaitement rodé, comportant des virtuoses tel que Marius Preda dont chacune des interventions fourmille d’idées et de trouvailles. Au total, une soirée qui a connu, à juste titre, un succès mérité.
Ce soir, Antoine Hervier Trio invite Géraldine Laurent, avant le quartette réunissant Stefano Di Battista, Eric Legnini, Richard Bona et Manu Katché.
Jacques Aboucaya