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Publié le 4 Juin 2025

Estelle Perrault, à cœur ouvert

Avec son troisième album, la chanteuse donne la pleine mesure de ses talents de compositrice et affirme vraiment son identité entre jazz, r&b et soul. Elle présentera “Promises” le 11 juin à Paris, au Studio de l’Ermitage.
par Yazid Kouloughli / photo :

Ce concert ne sera pas son premier estampillé Jazz Magazine : après avoir fait partie de Women In Jazz, notre événement anniversaire au Théâtre du Châtelet, et de notre tournée des Divas du jazz, Estelle Perrault est connue du public de nos spectacles. Mais ce pourrait être le plus personnel. Son troisième album, “Promises”, elle l’a voulu comme le plus fidèle à sa personnalité, loin des codes visuels de la chanteuse de jazz apprêtée que montrait la pochette de son précédent disque, “Dare That Dream”, qui avait beaucoup contribué à la faire connaître : « Je n’en étais pas du tout satisfaite et je me suis promis de ne pas sortir un nouveau disque sans être contente du résultat. L’univers visuel du précédent album, qui ne me représente pas du tout, était une idée du producteur du disque. Mais j’étais jeune, nouvelle dans le métier surtout, c’était la première fois que je chantais mes propres compositions et j’étais moins à l’aise que sur mon tout premier album, sur lequel je chantais des standards. »

Cette fois, que des compositions originales, mélodiques et accrocheuses, pour réaliser son rêve « de faire aimer le jazz à des gens qui n’en écoutent pas. C’est un peu ce que Samara Joy a fait : grâce à elle, beaucoup plus de jeunes vont s’intéresser au jazz. ». Elle s’est défaite derrière elle le complexe de l’autodidacte paralysée à l’idée de ne pas pouvoir faire aussi bien que ses artistes préférés. « C’a été une leçon d’humilité. J’ai écrit des choses qui me parlaient et que je pouvais faire. Certains des musiciens qui m’entourent, comme Rob Clearfield, l’arrangeur et directeur artistique, ou encore Matt Chalk, sont des virtuoses, et je tiens à souligner le rôle clé qu’ils ont joué dans l’élaboration du disque. » Intimistes, les paroles le sont aussi, avec un style conversationnel qui pourrait vous donner l’impression troublante qu’elle vous parle, ou qu’elle raconte quelque chose de votre vie. Là aussi, celle qui a voulu faire des morceaux auxquels on pourrait s’identifier a réussi quelque chose. Et pour aller jusqu’au bout de cette démarche d’authenticité, photo de pochette de prise dans un marché taiwanais sur le stand d’une couturièrecomme celui où travaillait sa grand-mère. «J’habite à Paris pour le jazz mais toute ma famille est à Taiwan. Je voulais mettre en lumière cette partie de mon identité, surtout avec ce qu’il se passe avec la Chine en ce moment, qu’on soit représentés et reconnus car on a une histoire très complexe. ».

Réservez dès maintenant vos places pour le concert d’Estelle Perrault le 11 juin prochain !