Jazz live
Publié le 25 Fév 2019

Christophe Marguet et son Happy Hours Quartet au Triton

 

Le groupe du batteur Christophe Marguet, avec un Yoann Loustalot en très grande forme, fêtait au Triton la sortie de son disque Happy Hours.

Christophe Marguet (batterie, et compositions), Hélène Labarrière (contrebasse), Julien Touery (piano), Yoann Loustalot (trompette, et bugle), Le Triton, 75020 Les Lilas, 21 février 2019

Christophe Marguet est un des batteurs les plus prisés de la scène jazz actuelle. Il joue notamment avec Sébastien Texier, Géraldine Laurent, ou encore Yves Rousseau, au sein du Spirit Dance Quartet. Ce qui fait de lui un batteur si apprécié tient je pense à sa subtilité et sa délicatesse, son écoute, sa capacité à ne jamais en faire trop mais aussi à une violence tapie derrière la délicatesse, qui éclate parfois avec la soudaineté d’un orage. Il est aussi un fin compositeur.

Ce soir , tout est de sa plume, et c’est amusant (et logique) de constater que ses compositions reflètent son jeu de batterie: doux, délicat, lyrique, avec des éclats de violence ou d’allégresse. Son entente avec Hélène Labarrière est exceptionnelle.

Ces deux là sont capables de tenir la maison comme d’y casser toutes les vitres, avec d’irrésistibles moments de fêtes échevelées, turbulentes, allègres.

Julien Touéry les appuie magnifiquement, à l’aise dans tous les registres de son piano, touches ou cordes.
Et je garde pour la fin le soliste de cette aventure : Yoann Loustalot.

 

 

Voilà un trompettiste-bugliste qui mériterait infiniment plus d’éloges, et de considération après tant d’excellents disques ces dernières années (Citons, parmi les plus récents, « Pièce en formes de flocons« , avec François Chesnel au piano, ou « Old and new Songs » sorti l’an dernier, avec Christophe Marguet à la batterie). Il me semble que le jeu de Loustalot a encore gagné en expressivité depuis un ou deux ans. Ce soir-là au Triton il était tout simplement exceptionnel. Il a montré qu’il n’est pas seulement un poète au son velouté, un fin mélodiste. Il a aussi affirmé toute son autorité, en ne se laissant pas emporter par la bourrasque lorsque Hélène Labarrière, Christophe Marguet, Julien Touéry s’activaient derrière lui. A plusieurs moments, ses aigus frémissants donnaient la chair de poule. Par l’intensité de son jeu, il a beaucoup contribué à rendre ce concert mémorable.

Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures à découvrir sur son site www.annie-claire.com)