Jazz live
Publié le 27 Août 2021

Jazz Campus en Clunisois, les derniers feux de l’été

La programmation de cette édition 2021 reprend celle prévue puis annulée en 2020, année creuse. Je n’y croyais plus, même si l’an dernier, la vaillante association de Jazz Campus avait tenté de garder la tête hors de l’eau en donnant 3 concerts dont 2 gratuits et un à 5 euros pour conserver l’image d’un jazz non défait par la pandémie!

JAZZ CAMPUS EN CLUNISOIS c’est reparti!

La programmation de cette édition 2021 repart de plus belle, en reprenant celle prévue puis annulée en 2020, l’année de tous les dangers.

Je n’y croyais plus, même si l’an dernier, la vaillante association de Jazz Campus avait tenté de garder la tête hors de l’eau en donnant 3 concerts dont 2 gratuits et un à 5 euros pour conserver l’image d’un jazz non défait par la pandémie!

Cette année, on innove en quelque sorte, puisque Jazz campus en Clunisois qui continue à oeuvrer dans le département avec le soutien de la communauté de communes du Clunisois (en charge de l’action culturelle) et l’Office de Tourisme de Cluny, toujours actif, rapatrie les stages, sa force vive depuis plus de quarante ans, à Cluny, comme à l’origine. Temps heureux que j’ai connus puisque ma découverte du site, de l’abbaye et de sa prestigieuse histoire et du festival remonte à 2003, autre année mémorable pour la canicule et la grève des intermittents!

(les chers bénévoles)

Pélerinage laïque pour moi mais fervent pour retrouver l’équipe des bénévoles, souriante, réduite cette année mais toujours indispensable au bon fonctionnement de la manifestation (convoyage, tractage, vente et contrôle des billets…), les deux administratives, Hélène Jarry et Marion Bouvier,  chevilles ouvrières de l’organisation, et le directeur artistique Didier Levallet, le fondateur de ce festival.

MARDI 24 Août: première soirée anniversaire, à plus d’un titre

Deux groupes vont animer cette première soirée à l’ambiance électrique, positivement survoltée.

FELSH !

Clément Merienne (piano), Jonathan Chamand (contrebasse), Loup Godfroy (batterie)

Drôle de nom pour un groupe qui ne l’est pas moins, aidé par le très actif Centre Régional du Jazz de Bourgogne. Ce sont en effet deux Châlonnais et un Clunisois, des enfants du pays. Le batteur qui sort du bois à un moment, avoue être venu au stage, à l’ adolescence, mais il ne dit pas avec quel professeur. Je me renseigne, il y a de fortes chances que ce soit  avec le batteur Simon Goubert. C’est cela aussi qui fait le charme de Cluny et l’actuelle mairesse, saxophoniste amateur, a elle aussi suivi un stage à son époque. Ce qui facilite les choses, avoue Didier Levallet quand il s’agit de mener une action culturelle, toujours politique!

C’est qu’il en a connu des affres, des détonations et même le silence, il y a quelques années, et il n‘oublie pas. Le festival s’est arrêté et a pu reprendre grâce à l’acharnement d’une poignée de fidèles irréductibles, avec le transfert des stages dans la commune accueillante de Matour, d’où le nouveau nom de Jazz Campus en Clunisois, peut être moins porteur (combien savent où est la Saône et Loire, excepté les connaisseurs en vins, Macon village, St Veran, Viré Clessé et autres insurpassables blancs, dont le Pouilly Fuissé, la star, pour quelques gouttes duquel on se damnerait bien volontiers, certains de se racheter en priant à l’abbatiale). Où est Cluny, chers compatriotes? Les cinéphiles évoqueront Lubitsch et sa délicieuse comédie Cluny Brown, une histoire de tuyauterie. Hors contexte? Vous allez voir que je ne m’égare pas trop du sujet néanmoins. La traverse, on connaît comme à l’Arrosoir, la scène de jazz de Chalon sur Saône!

Le CRJ présente ainsi FELSH! :

C’est un grincement de porte, une tasse qui casse, Bach, un rond dans l’eau, des tuyaux qui crépitent, les Beatles (pas entendu pour ma part), et Ornette Coleman”, mais on le met volontiers à toutes les sauces. C’est tout ça, les sons qui les inspirent.

Trois copains terriblement décontractés, le contrebassiste surtout, qui présente chaque titre en détail, avec pas mal d’humour, encore que je ne sois pas très sûre que pour Around the fish, le tableau du Suisse Paul Klee ( prononcez clé),

il ne soit trop expert. Sa prononciation ressemble plus à celle des Français qui anglicisent tout… Mais je chipote, on lui demande ici d’enlacer grand mère comme il faut et de la faire vibrer. Et il en est assurément capable même s’il va tripoter d’un doigt une corde pendant un quart d’heure! Bon, j’exagère, mais je suis marseillaise!

FELSH! C’est le mot inventé pour définir leur musique. On essaye d’avoir une sonorité ‘inventée’ avec une recherche sur le timbre, les textures et même l’utilisation d’outils qu’on ne retrouve pas sur scène habituellement. Et pour des sons inventés quoi de mieux qu’un nom inventé ?» Je cherche la petite bête. Ce pourrait être une inversion de lettres avec “flesh”, qui irait bien avec “bone”, sauf qu’il n’y a pas ce soir de trombone. Savent ils que “felch” signifie quelque chose en anglais-américain argotique et sexuel que je ne traduirai pas, pudeur et bienséance  obligent? Le jazz a commencé après tout avec pas mal de sous-entendus grivois, voire salaces!

Du rythme sans les rythmes habituels, l’ordre dans le désordre en se concentrant sur le batteur. S’ils connaissent leurs bases dans cette musique, quitte à les élargir gloutonnement, ils font une drôle de musique bruitiste, très à l’affût des textures, des sons de toutes sortes. Tuyau”, on y revient, est le titre d’une composition qui gargouille ou bien encore “Aride”, évocateur de tous les bruits possibles, grincements, crissements à l’archet, note tenue, insistante voire crispante. Tout apparaît brut et spontané, une certaine poésie du lourd, un refus de l’aimable apparence. Une musique répétitive à un doigt de la main droite pour le pianiste, la gauche vivant sa vie; le batteur a un sacré attirail et une belle dextérité dans l’usage des effets, aux baguettes qu’il tient souvent à l’envers par l’olive, imprimant des coups secs qui claquent, aux balais qui grattent sans caresser, et aux mailloches qui cognent. C’est assourdissant parfois alors que surviennent vers la fin du set, des moments plus subtils “Pistils”, ou encore“Flocons” . L’enthousiasme du public, groupé au fond près de la régie, des stagiaires et des potes à n’en point douter, galvanise le trio qui montre ce qu’il peut faire, dans des développements qui en sont vraiment, oubliant posture et goût de la provoc. De toutes les façons, on est d’accord avec eux, ils ne nous mettent pas sur une fausse piste :

«Non, au contraire, on essaye d’être le plus honnête possible et d’étendre encore ce qu’on appelle le «jazz». C’est si compliqué de mettre une esthétique sonore dans une boîte».

Un trio juvénile mais prometteur, à n’en point douter.

(Marc BONNETAIN)

Toutes les photos de cette première soirée sont de Marc BONNETAIN. Qu’il en soit remercié!

THEO CECCALDI TRIO “DJANGO”

Ces trois là se connaissent depuis dix ans déjà, ils sont jeunes et font une musique à leur image. Voilà un trio de cordes à l’ombre tutélaire de Django. Ce programme, ils l’ont beaucoup joué, le connaissent sur le bout des doigts et ce n’est pas une image. Quand on reprend Django Reinhardt, sans avoir la casquette “jazz manouche”, de nombreux épigones ayant entretenu et parfois fertilisé le style, on peut légitimement se demander quel jeu de guitare et de violon adopter, comment assurer la “pompe” et surtout comment rendre le swing, car tous les grooves passés, présents et à venir ne reproduiront jamais l’alchimie singulière de Django et de Stéphane Grappelli. Ce n’est pas du jazz manouche “revival” comme l’annonce Didier Levallet, mais des reprises qui font sens, exploitant la mélodie de Reinhardt intelligemment avec sensibilité, panache, et un gros grain de folie.

Guillaume Aknine à la guitare électrique et les frères Ceccaldi, Valentin au violoncelle et Théo au violon, se sont déjà frottés à toutes sortes de musiques et de programmes, de l’hommage à Lucienne Boyer (on se souvient du Grand Orchestre du Tricot et “Parlez-moi d’amour”) à Freaks, plongeant dans l’histoire musicale. Et leur dernier Constantine, toujours avec ce même orchestre, s’enracine dans leur histoire familiale, un écho du passé, en miroir avec l’histoire de la fratrie de Django.

Ils ne tombent pas dans le piège attendu de reprendre “Nuages”. Ça commence par des “pizz” au violon et violoncelle, le guitariste égrenant du grain sonore à l’état pur, dans une première suite qui emprunte à “Minor Swing” et “Honeysuckle rose”. Après un début qui peut paraître dans le ton reinhardtien, il n’est plus vraiment question de jouer les thèmes, mais demeurent en filigrane ces “Echoes of France”, avec  des cordes tendues, grattées, piquées, frottées. Sans nostalgie aucune. Ils ne s’interdisent jamais les surprises dans cette succession des thèmes au cordeau, avec des ruptures de rythmes impressionnantes; ces traits déchiquetés au violon, ces éclats de la six-cordes  n’en sont que plus captivants, quand, de délicate, la guitare acoustique vire à l’électrique. Ces envolées réjouissantes sur des ostinatos telluriques sont leur marque. Viendront les signes de temps inquiétants, du monde d’hier et surtout d’aujourd’hui, avec la suite “Six pouces sous mer”. Dans ce trio, on sait entrer en concordance, se glisser dans la peau de l’autre. Les frères Ceccaldi dessinent des fonds sonores sur lesquels s’appuie la guitare. Très grand et calme, sur sa gratte amplifiée, Aknine lance de temps à autre une échappée courte, décisive qui le fait sortir de son rôle traditionnel de “pompe”. Sa récente fracture du coude n’est peut être pas qu’un souvenir mais il fait comme si de rien n’était. Le guitariste et le violoncelliste-qui étoffe le registre des graves puisqu’il n’y a pas de contrebasse, autant coloristes que rythmiciens, préparent une rampe de lancement pour envoyer le violoniste zébrer le ciel d’éclairs attrapés au vol. Ses lignes brisées trouent alors l’espace, dans un écheveau de traits qui explosent en taches sonores, en motifs torturés qui peuvent revenir, selon d’ infimes variations.

Ces compositions sous influence certes, quand on reconnaît Rythme futur” et “Blues en Mineur” sont  traitées autrement, en dilatant le temps, en l’étirant comme une aile, ralentissant dangereusement avant de reprendre à grands coups d’archet pour finir en crescendo bruitiste. Ou encore un halo ouaté et réverbéré pour ce “Manoir de mes rêves” qu’ils placent finement en fin, le morceau onirique, souligné des lumières de Vincent, maître éclairagiste. Théo en veste rouge éclatante, renverse la tête en arrière et son visage apparaît peint en bleu, tel un Pierrot le fou, jamais lunaire. Encore qu’il puisse aussi évoquer cette figure des songes, qui fait apparaître, en tirant des fils invisibles, un rêve musical. Il joue aussi de sa chevelure, travaillée, pas genre tignasse ébouriffée comme celle de Guillaume Aknine ; il envoie sa mèche rebelle caresser les cordes de son violon, la balance d’avant en arrière, tentant peut être de ressembler à Hendrix qui sortait des sons incroyables avec les dents, la guitare dans le dos.

L’autre frère Ceccaldi, Valentin, aime aussi jouer du costume, mais il est sobre ce soir, cheveux courts, miroir inversé de son frère. D’ailleurs, ils jouent parfois en symétrique, avec ces gestes  d’effleurement qui dérapent sur le bois de leurs instruments respectifs. Il s’engage parfois  en un solo magistral où tout s’arrête : le son chaud et mordoré du violoncelle prend alors toutes sortes de nuances, se brutalise volontiers et nous bouleverse, dans son chant épuré, à fleur de peau.

Django si souvent copié, serait heureux d’entendre ainsi son “Rythme futur” au XXIème siècle, mutant mais pas virant dangereux, contaminant certes mais pour notre plus grand plaisir. On a envie, non seulement de réécouter ce Django mais de revenir encore et toujours à l’original, en parallèle. Ne pas oublier le son formidable de Mathieu Pion, qui porte bien son nom, essentiel sur l’échiquier du trio, metteur en son comme on met en scène.

Voilà, ça y est, le jazz à Cluny, c’est reparti et je respire mieux, quoique masquée, dans l’enceinte et dans le théâtre, dont la jauge est de 280 places. Quelque chose s’est détendu.

Demain, journée paisible de redécouverte du terroir, en attendant un autre groupe de choc, délicieusement chic, dans un programme découverte du trio de Jean Philippe Viret (60% de grave).

MERCREDI 25 Août :

Jean Philippe Viret, “60%de grave” ou le triomphe des basses.

A Cluny, on aime les contrebasses même si ce n’est pas l’axe premier autour duquel tourne la programmation, comme aux Rencontres de Capbreton, créées et organisées par le luthier de Saubrigues.

(Marc Bonnetain)

Jean Philippe Viret a toute sa place ici, lui qui fit partie de l’orchestre novateur en 1981, de six contrebasses, qui tournait très régulièrement. Pétillant ce nouveau trio, pas le classique qu’il forma avec Edouard Ferlet au piano et Antoine Banville puis Fabrice Moreau à la batterie. Il n’existe qu’ un seul enregistrement du programme de ce soir, du studio Rolf Liebermann de la NDR à Hamburg qui remonte à 3 ans. Une formule inventive, audacieuse par l’instrumentation ( sax baryton, contrebasse, tuba) et délectable sur des compositions élégantes du contrebassiste qu’il présente avec humour, un sens avéré de la pédagogie, et des anecdotes sensibles.

(Marc Bonnetain)

Son écriture très précise  guide au fil des compositions une musique aux soufflantes harmonies et à la force sereine, toute à son image. Pas de jazz effréné ce soir mais un trio qui exalte les graves avec une délicatesse mélodique sans pareille, comme dans ce premier titre, déjà ancien, “Entre deux rêves”.

Jean Philippe Viret tient l’histoire, venu au jazz par le Village Vanguard et Scott La Faro, aimant que son instrument ne soit pas cantonné au seul rôle d’accompagnateur, mais dialogue en permanence pour donner la couleur. Il aime que l’on joue comme  est, avec sa singularité, profitant de la liberté fascinante que sait prendre cet instrument harmonique et mélodique autant que rythmique.

Il a pris le temps, ayant commencé la musique tardivement, à 18 ans, tout en jouant avec Stéphane Grappelli, huit ans de rang -il en reste le malicieux “Mon petit lapin”, surnom favori donné par le violoniste au jeune contrebassiste. S’il a commencé à proposer ses propres titres, à quarante ans, il rappelle qu’il y a quarante-deux ans, il est arrivé de Corse à Cluny voir Didier Levallet qui l’a accueilli généreusement et ainsi de fil en aiguillée, il a fait sa route, devenant un grand contrebassiste. Revenu enseigner en stage, il y a deux ans encore, selon la règle de Cluny, tout maître de stage donne un concert l’année d’après, passant de l’autre côté, du public en salle à la scène.

Josselyne SANTER

Une succession de balades orchestrées finement, aux riches harmonies, percutantes jusque dans les moments les plus doux. Des aquarelles sonores plus que des gouaches ou des huiles grasses, quelle légèreté ont ces basses auxquelles on conseille souvent de se taire ou de jouer plus doucement. On a envie de dire qu’elles sont légères, ces basses alors que le trio manipule des poids lourds, le baryton étant le plus accessible, seulement 6 à 7 kilos!

Des mélodies soignées qui privilégient la confiance d’un jeu libre, le plaisir d’improviser, sans notes ni contraintes imposées. A la balance, Viret intime à ses compagnons de lâcher prise sur la composition où il effleure la bois de sa basse, “Larmes” peut être? Un raffinement débouchant sur des paysages apaisés, voilà un tracé singulier sur ce chemin de la maturité. Subtil équilibre des rôles, circulation intense, les soli alternent entre les musiciens, l’un s’engageant alors que les autres servent de soutien rythmique et ça tourne, tourne bien. A l’écoute, le plaisir domine, dans ces solos fluides où ressort la qualité, la fusion parfaite des timbres, la mise en place impeccable, une interprétation libre et rigoureuse.

Une contrebasse percussive, jouée aux poings, tapant sur le bois, des traits à l’archet pour ce titre- contrepèterie que je vous laisse deviner, “Pour rire en mai” , “Saint Awawa” en hommage à un saint laïque en Côtes d’Armor, un clin d’oeil à Joe Privat, aux bals populaires, avec une valse musette leste “Un chinon, chinon, nichon”. Même un hommage aux vins et au cépage cabernet franc, pas vraiment local, petit pied de nez au pinot noir et chardonnay. Une très belle compo “De fil en aiguillée” ma préférée peut être, parce que demeure ce fredon au baryton qui ne vous lâche plus, un refrain à l’envoûtante légèreté avec une touche de mélancolie, qui accompagnera les images de mon film de la fin de l’été.

La signature Viret, on la retrouve avec cet exotique “Choro devant”, à l’atmosphère brésilienne plus festive, évoquant Bach. Une telle diversité enchante le public. Ces trois instruments du fond de l’orchestre, jamais mis en lumière, le seront ce soir. S’ils assurent vaillamment la base de l’harmonie, ils auront la part belle, la plus belle place, celle de solistes. Ils en ont bien le droit. Bien sûr, le saxophone baryton a connu ses moments de gloire avec Harry Carney chez Duke Ellington, ou Gerry Mulligan, compositeur de formidables mélodies. Dans cette polyphonie du trio,  s’exalte le son de Jean Charles Richard, qui tire vers un moelleux et une douceur inégalés. Que dire du tuba que l’on associe aux fanfares et autres harmonies, aux marching bands, avec ce gros, gigantesque pavillon qui cache à jamais la figure du soliste, planqué derrière quinze kilos  de tubulure et tuyaux, tout de même!

Heureusement ce soir, c’est le Picard François Thuillier que l’on entend : il a joué dix ans dans le fondateur Tuba pack de Marc Steckar. Tellement impressionné qu’il fondera avec sa permission un Elephant Tubapack qui tournera, à la disparition du tubiste en 2015, dans une émouvante tournée-hommage des plus méritées. “Lucullus”, composition annoncée pour le rappel, est un joyau, une mélopée sur le mode oriental et  une rythmique des Balkans, où Thuillier chante dans son embouchure, reprenant  en écho des phrases de J.C Richard, après un formidable solo aux graves majestueux et néanmoins ludiques. Bluffant, tellement surprenant que l’on aimerait l’entendre plus souvent.  Patience, suivant les hasards de la programmation, on le réécoutera très vite, en finale du festival, avec le délirant Megaoctet d’Andy Emler samedi soir. Qu’on se le dise!

Si Didier Levallet montrait encore un peu d’inquiétude avant de jouer au Maître de cérémonie, tâche dont il s’acquitte avec une aisance tranquille-il est assurément soulagé, à la fin du concert. Le public est venu nombreux, en ce mercredi soir de fin d’été. Il n’y a pas que le vivier de choix des stagiaires, qui viennent, pour certains de donner la restitution de leur semaine d’atelier fanfare au Marché d’été. Le « bouche à oreille » fonctionne à Cluny, le pass sanitaire libère l’envie d’entendre et de voir de la musique en live. Et ce n’est pas fini…

(Marc BONNETAIN)

A suivre… 

Sophie Chambon