Jazz live
Publié le 26 Jan 2018

JAZZ SERIES #49 au 34, rue Léon, autour de JACKIE McLEAN

Le lieu est accueillant : un bar de la Goutte d’Or, qui accueille régulièrement à Paris, depuis 2015, des sessions de jazz, à l’initiative d’un groupe de musiciens dont fait partie le saxophoniste Pierre-Antoine Badaroux.

C’est plus qu’un hasard si j’y rencontre Alexandre Pierrepont. Il me dit que cet endroit évoque pour lui les petits bars à jazz de Chicago, qui lui sont familiers. Et c’est entre Paris et Chicago, dans le cadre de la série transatlantique ‘The Bridge’, dont Alexandre Pierrepont est l’initiateur, que se sont rencontrés les musiciens qui jouent ce soir.

JAZZ SERIES #49 : Subdued, JACKIE McLEAN

Greg Ward & Pierre-Antoine Badaroux (saxophones altos), Jason Roebke (contrebasse), Antonin Gerbal (batterie)

Paris, Le 34, 25 janvier 2018, 21h30

Une joute de saxophones altos, comme dans le disque «Alto Madness» de Jackie McLean et John Jenkins, en 1957 chez Prestige. Sauf que là c’est un quartette sans piano, quand il s’agissait naguère d’un quintette. Et les thèmes joués relève plutôt de la très prolifique période Blue Note de McLean, à partir de 1959. Les musiciens jouent un répertoire, mais de la façon la plus libre : les thèmes sont le tremplin d’échanges d’une grande intensité, dont le socle est assurément la tandem rythmique : Jason Roebke et Antonin Gerbal propulsent, stimulent et entraînent leurs deux partenaires, dont ils magnifient les arabesques en étant constamment au plus fort de l’écoute et de l’interaction. Les deux saxophonistes abordent le discours improvisé selon des angles différents : il en résulte une richesse et une vitalité confondantes. Sur Capuchin Swing, Hip Strut, Quadrangle ou encore A Fickle Sonance, les cartes se distribuent, se rebattent pour que chaque fois un jeu inattendu se révèle. L’esprit corrosif de McLean est là, avivé par une langage émancipé, mais conscient de ses sources. Le jazz est au plus vif, exactement ce que l’on aime, avec cette intensité par quoi le jazzophile jubile ! Beau moment de musique, vraiment. C’est à contrecœur que je file vers ma banlieue par un RER tardif, et il me faudra revenir au 34 rue Léon, où l’on espère vous croiser nombreux. Prochaine session le samedi 10 février, autour d’Ornette Coleman et Dewey Redman.

Xavier Prévost

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