Jazz live
Publié le 16 Avr 2019

la beauté calme du trio de Nicolas Parent

Le groupe de Nicolas Parent célébrait au Studio de l’Ermitage la sortie de leur troisième opus, Mirage, sur le label l’intemporel.

Nicolas Parent (guitares), Kentaro Suzuki (contrebasse), Guillaume Arbonville (batterie et percussions), au Studio de l’Ermitage le 11 avril 2019

 

Le trio propose une musique contemplative, profonde, et d’une rare délicatesse. Les trois musiciens jouent ensemble depuis dix ans déjà et cela se sent. Ils ont apparemment des rêves qui s’accrochent aux mêmes rayons de lune, et c’est pourquoi sans doute, ils ferment les yeux pour mieux se trouver. Leur musique a des inflexions musicales classiques qui rappellent Bach ou Scarlatti. La relation musicale entre la guitare et la contrebasse en forme le coeur. Kentaro Suzuki joue souvent à l’archet, magnifiquement dans les graves et même dans les infra-graves, tandis que la guitare de Nicolas Parent  vient délicatement s’enrouler  autour de la contrebasse comme un lierre autour d’un chêne robuste.

 

Dans ces moments-là, on se croirait presque dans une atmosphère de musique de chambre. J’écris presque à dessein.  Car un grain de sable vient se glisser dans la machine, pour empêcher ses rouages de tourner trop prévisiblement. Ce grain de sable, c’est le batteur-percussionniste Guillaume Arbonville. Il apporte son énergie, sa fougue , ses décalages. Musicien à facettes multiples, il joue de la batterie et des percussions, se révèlant inspiré sur à peu près tous les tambours qu’il fait chanter, le daf, le zarb (et même une variété un peu hypertrophiée du zarb dont j’ai oublié le nom, peut-être le zarb baryton? ). Grâce à lui, un vent d’étrangeté souffle sur cette musique. A eux trois, ces musiciens définissent  une qualité de lyrisme très rare, qui n’est pas torturé mais doux et serein, sans verser jamais dans la langueur monotone. Au fil des morceaux, on navigue dans des ambiances brésiliennes, orientales, japonaises tout en restant dans le même univers poétique. Cela donne une beauté étrange et calme, qui vous cueille en douceur mais imparablement.

 

JF Mondot