Jazz live
Publié le 10 Mai 2013

Pierre Durand solo, Barre Phillips & Jacques Demierre, Laurent Coq, Miguel Zenon, Europa Jazz

« On ne sait pas ce que peut le corps », formule illustre de Spinoza, largement commentée par Gilles Deleuze dans son enseignement. J’y pensais hier, quand le mien n’en faisait qu’à sa tête au point de m’empêcher d’assister, une fois encore, au duo formé depuis des années par Barre Phillips et Jacques Demierre. Sans compter qu’il m’aura privé d’une partie du concert de Laurent Coq et Miguel Zenon, en début de soirée. Au moins aurais-je découvert, en cette rude journée, le talent de Pierre Durand…

 

Pierre Durand solo : « Nola Improvisations » : Pierre Durand (guitares)

Barre Phillips, Jacques Demierre duo : Barre Phillips (b), Jacques Demierre (p)

Miguel Zenon, Laurent Coq « Rayuela » : Miguel Zenon (as), Laurent Coq (p), Dana Leong (tb, cello), Dan Weiss (dm, tabla)

 

D’entrée, Pierre Durand inscrit son discours musical dans le champ américain. Je songe immédiatement (allez savoir pourquoi) à Kelly Joe Phelps, je reconnais finalement les harmonies de When I Grow Too Old To Dream, l’atmosphère est installée. Ce solo, tout comme le disque récent, mis en évidence à la fois par JazzMagazine/Jazzman et Citizen Jazz, est dédié à la Nouvelle-Orleans, dont Pierre Durand souligne qu’elle n’est pas, comme on pourrait croire, un lieu de conservation du jazz naissant, mais une ville bruissante de vie et de création. 

 

IMG 3604-2

 

Vient ensuite et dans le droit fil de l’histoire un hommage à l’Afrique, tout à fait crédible du point de vue instrumental par l’adjonction sous les cordes d’un simple ticket de métro. Se saisissant ensuite d’un dobro, ou d’une National Steel Guitar, Pierre Durand fait résonner un beau Coltrane, puis souligne ce qu’il doit aux grands guitaristes de son histoire, John Scofield en particulier. Très beau final qui part du baroque le plus pur pour se retrouver sur les brisées de la musique de « La nuit du chasseur ». 

 

Parlons un peu de Barre Phillips, puisque nous n’avons pas pu l’écouter en direct. Il vient (enfin) de rendre de nouveau disponible son premier solo absolu, peut-être le premier disque de contrebasse solo de toute l’histoire, le fameux « Opus One » enregistré à Londres en 1968, publié une première fois l’année suivante à 500 exemplaires sous le titre « Journal Violone », puis republié un an plus tard (500 exemplaires encore) sous le titre « Unaccompanied Barre », avant d’être (encore une fois à 500) publié chez Futura sous le titre « Basse Barre ». Pour agrémenter utilement cette première réédition en CD, Barre Phillips a ajouté un DVD où il joue et se raconte (« Temporaneous »), et encarté le tout dans un beau livre qui reprend l’essentiel des pochettes de ses disques (en leader ou pas), plus quelques affiches de ses plus importantes collaborations, et quelques lignes sobres de sa plume. On peut se procurer ce bel ouvrage, et ce précieux CD, contre trente euros, en s’adressant au musicien : beep@nordnet.fr, ou encore sur le site www.kadimacollective.com

 

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En début de soirée, Miguel Zenon et Laurent Coq ont présenté, pour leur dernier concert de tournée et en quartet, une belle « transcription » musicale d’après  un roman de Cortazar (« Rayuela »), dont les ambiances alternent entre syncrétisme de belle facture et réminiscences de l’époque, pas si lointaine, où le mouvement « M’Base » faisait l’une des dernières « écoles » de l’histoire.

 

Aujourd’hui à midi : Pascal Contet solo, puis à 17.00 le duo Marilyn Crispell et Gerry Hemingway, et ce soir David Chevallier en trio suivi du « Jus de Bocse » de Médéric Collignon, « joue King Crimson ». Ca va chauffer.

 

Philippe Méziat

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« On ne sait pas ce que peut le corps », formule illustre de Spinoza, largement commentée par Gilles Deleuze dans son enseignement. J’y pensais hier, quand le mien n’en faisait qu’à sa tête au point de m’empêcher d’assister, une fois encore, au duo formé depuis des années par Barre Phillips et Jacques Demierre. Sans compter qu’il m’aura privé d’une partie du concert de Laurent Coq et Miguel Zenon, en début de soirée. Au moins aurais-je découvert, en cette rude journée, le talent de Pierre Durand…

 

Pierre Durand solo : « Nola Improvisations » : Pierre Durand (guitares)

Barre Phillips, Jacques Demierre duo : Barre Phillips (b), Jacques Demierre (p)

Miguel Zenon, Laurent Coq « Rayuela » : Miguel Zenon (as), Laurent Coq (p), Dana Leong (tb, cello), Dan Weiss (dm, tabla)

 

D’entrée, Pierre Durand inscrit son discours musical dans le champ américain. Je songe immédiatement (allez savoir pourquoi) à Kelly Joe Phelps, je reconnais finalement les harmonies de When I Grow Too Old To Dream, l’atmosphère est installée. Ce solo, tout comme le disque récent, mis en évidence à la fois par JazzMagazine/Jazzman et Citizen Jazz, est dédié à la Nouvelle-Orleans, dont Pierre Durand souligne qu’elle n’est pas, comme on pourrait croire, un lieu de conservation du jazz naissant, mais une ville bruissante de vie et de création. 

 

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Vient ensuite et dans le droit fil de l’histoire un hommage à l’Afrique, tout à fait crédible du point de vue instrumental par l’adjonction sous les cordes d’un simple ticket de métro. Se saisissant ensuite d’un dobro, ou d’une National Steel Guitar, Pierre Durand fait résonner un beau Coltrane, puis souligne ce qu’il doit aux grands guitaristes de son histoire, John Scofield en particulier. Très beau final qui part du baroque le plus pur pour se retrouver sur les brisées de la musique de « La nuit du chasseur ». 

 

Parlons un peu de Barre Phillips, puisque nous n’avons pas pu l’écouter en direct. Il vient (enfin) de rendre de nouveau disponible son premier solo absolu, peut-être le premier disque de contrebasse solo de toute l’histoire, le fameux « Opus One » enregistré à Londres en 1968, publié une première fois l’année suivante à 500 exemplaires sous le titre « Journal Violone », puis republié un an plus tard (500 exemplaires encore) sous le titre « Unaccompanied Barre », avant d’être (encore une fois à 500) publié chez Futura sous le titre « Basse Barre ». Pour agrémenter utilement cette première réédition en CD, Barre Phillips a ajouté un DVD où il joue et se raconte (« Temporaneous »), et encarté le tout dans un beau livre qui reprend l’essentiel des pochettes de ses disques (en leader ou pas), plus quelques affiches de ses plus importantes collaborations, et quelques lignes sobres de sa plume. On peut se procurer ce bel ouvrage, et ce précieux CD, contre trente euros, en s’adressant au musicien : beep@nordnet.fr, ou encore sur le site www.kadimacollective.com

 

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En début de soirée, Miguel Zenon et Laurent Coq ont présenté, pour leur dernier concert de tournée et en quartet, une belle « transcription » musicale d’après  un roman de Cortazar (« Rayuela »), dont les ambiances alternent entre syncrétisme de belle facture et réminiscences de l’époque, pas si lointaine, où le mouvement « M’Base » faisait l’une des dernières « écoles » de l’histoire.

 

Aujourd’hui à midi : Pascal Contet solo, puis à 17.00 le duo Marilyn Crispell et Gerry Hemingway, et ce soir David Chevallier en trio suivi du « Jus de Bocse » de Médéric Collignon, « joue King Crimson ». Ca va chauffer.

 

Philippe Méziat

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« On ne sait pas ce que peut le corps », formule illustre de Spinoza, largement commentée par Gilles Deleuze dans son enseignement. J’y pensais hier, quand le mien n’en faisait qu’à sa tête au point de m’empêcher d’assister, une fois encore, au duo formé depuis des années par Barre Phillips et Jacques Demierre. Sans compter qu’il m’aura privé d’une partie du concert de Laurent Coq et Miguel Zenon, en début de soirée. Au moins aurais-je découvert, en cette rude journée, le talent de Pierre Durand…

 

Pierre Durand solo : « Nola Improvisations » : Pierre Durand (guitares)

Barre Phillips, Jacques Demierre duo : Barre Phillips (b), Jacques Demierre (p)

Miguel Zenon, Laurent Coq « Rayuela » : Miguel Zenon (as), Laurent Coq (p), Dana Leong (tb, cello), Dan Weiss (dm, tabla)

 

D’entrée, Pierre Durand inscrit son discours musical dans le champ américain. Je songe immédiatement (allez savoir pourquoi) à Kelly Joe Phelps, je reconnais finalement les harmonies de When I Grow Too Old To Dream, l’atmosphère est installée. Ce solo, tout comme le disque récent, mis en évidence à la fois par JazzMagazine/Jazzman et Citizen Jazz, est dédié à la Nouvelle-Orleans, dont Pierre Durand souligne qu’elle n’est pas, comme on pourrait croire, un lieu de conservation du jazz naissant, mais une ville bruissante de vie et de création. 

 

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Vient ensuite et dans le droit fil de l’histoire un hommage à l’Afrique, tout à fait crédible du point de vue instrumental par l’adjonction sous les cordes d’un simple ticket de métro. Se saisissant ensuite d’un dobro, ou d’une National Steel Guitar, Pierre Durand fait résonner un beau Coltrane, puis souligne ce qu’il doit aux grands guitaristes de son histoire, John Scofield en particulier. Très beau final qui part du baroque le plus pur pour se retrouver sur les brisées de la musique de « La nuit du chasseur ». 

 

Parlons un peu de Barre Phillips, puisque nous n’avons pas pu l’écouter en direct. Il vient (enfin) de rendre de nouveau disponible son premier solo absolu, peut-être le premier disque de contrebasse solo de toute l’histoire, le fameux « Opus One » enregistré à Londres en 1968, publié une première fois l’année suivante à 500 exemplaires sous le titre « Journal Violone », puis republié un an plus tard (500 exemplaires encore) sous le titre « Unaccompanied Barre », avant d’être (encore une fois à 500) publié chez Futura sous le titre « Basse Barre ». Pour agrémenter utilement cette première réédition en CD, Barre Phillips a ajouté un DVD où il joue et se raconte (« Temporaneous »), et encarté le tout dans un beau livre qui reprend l’essentiel des pochettes de ses disques (en leader ou pas), plus quelques affiches de ses plus importantes collaborations, et quelques lignes sobres de sa plume. On peut se procurer ce bel ouvrage, et ce précieux CD, contre trente euros, en s’adressant au musicien : beep@nordnet.fr, ou encore sur le site www.kadimacollective.com

 

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En début de soirée, Miguel Zenon et Laurent Coq ont présenté, pour leur dernier concert de tournée et en quartet, une belle « transcription » musicale d’après  un roman de Cortazar (« Rayuela »), dont les ambiances alternent entre syncrétisme de belle facture et réminiscences de l’époque, pas si lointaine, où le mouvement « M’Base » faisait l’une des dernières « écoles » de l’histoire.

 

Aujourd’hui à midi : Pascal Contet solo, puis à 17.00 le duo Marilyn Crispell et Gerry Hemingway, et ce soir David Chevallier en trio suivi du « Jus de Bocse » de Médéric Collignon, « joue King Crimson ». Ca va chauffer.

 

Philippe Méziat

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« On ne sait pas ce que peut le corps », formule illustre de Spinoza, largement commentée par Gilles Deleuze dans son enseignement. J’y pensais hier, quand le mien n’en faisait qu’à sa tête au point de m’empêcher d’assister, une fois encore, au duo formé depuis des années par Barre Phillips et Jacques Demierre. Sans compter qu’il m’aura privé d’une partie du concert de Laurent Coq et Miguel Zenon, en début de soirée. Au moins aurais-je découvert, en cette rude journée, le talent de Pierre Durand…

 

Pierre Durand solo : « Nola Improvisations » : Pierre Durand (guitares)

Barre Phillips, Jacques Demierre duo : Barre Phillips (b), Jacques Demierre (p)

Miguel Zenon, Laurent Coq « Rayuela » : Miguel Zenon (as), Laurent Coq (p), Dana Leong (tb, cello), Dan Weiss (dm, tabla)

 

D’entrée, Pierre Durand inscrit son discours musical dans le champ américain. Je songe immédiatement (allez savoir pourquoi) à Kelly Joe Phelps, je reconnais finalement les harmonies de When I Grow Too Old To Dream, l’atmosphère est installée. Ce solo, tout comme le disque récent, mis en évidence à la fois par JazzMagazine/Jazzman et Citizen Jazz, est dédié à la Nouvelle-Orleans, dont Pierre Durand souligne qu’elle n’est pas, comme on pourrait croire, un lieu de conservation du jazz naissant, mais une ville bruissante de vie et de création. 

 

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Vient ensuite et dans le droit fil de l’histoire un hommage à l’Afrique, tout à fait crédible du point de vue instrumental par l’adjonction sous les cordes d’un simple ticket de métro. Se saisissant ensuite d’un dobro, ou d’une National Steel Guitar, Pierre Durand fait résonner un beau Coltrane, puis souligne ce qu’il doit aux grands guitaristes de son histoire, John Scofield en particulier. Très beau final qui part du baroque le plus pur pour se retrouver sur les brisées de la musique de « La nuit du chasseur ». 

 

Parlons un peu de Barre Phillips, puisque nous n’avons pas pu l’écouter en direct. Il vient (enfin) de rendre de nouveau disponible son premier solo absolu, peut-être le premier disque de contrebasse solo de toute l’histoire, le fameux « Opus One » enregistré à Londres en 1968, publié une première fois l’année suivante à 500 exemplaires sous le titre « Journal Violone », puis republié un an plus tard (500 exemplaires encore) sous le titre « Unaccompanied Barre », avant d’être (encore une fois à 500) publié chez Futura sous le titre « Basse Barre ». Pour agrémenter utilement cette première réédition en CD, Barre Phillips a ajouté un DVD où il joue et se raconte (« Temporaneous »), et encarté le tout dans un beau livre qui reprend l’essentiel des pochettes de ses disques (en leader ou pas), plus quelques affiches de ses plus importantes collaborations, et quelques lignes sobres de sa plume. On peut se procurer ce bel ouvrage, et ce précieux CD, contre trente euros, en s’adressant au musicien : beep@nordnet.fr, ou encore sur le site www.kadimacollective.com

 

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En début de soirée, Miguel Zenon et Laurent Coq ont présenté, pour leur dernier concert de tournée et en quartet, une belle « transcription » musicale d’après  un roman de Cortazar (« Rayuela »), dont les ambiances alternent entre syncrétisme de belle facture et réminiscences de l’époque, pas si lointaine, où le mouvement « M’Base » faisait l’une des dernières « écoles » de l’histoire.

 

Aujourd’hui à midi : Pascal Contet solo, puis à 17.00 le duo Marilyn Crispell et Gerry Hemingway, et ce soir David Chevallier en trio suivi du « Jus de Bocse » de Médéric Collignon, « joue King Crimson ». Ca va chauffer.

 

Philippe Méziat