Caravan Palace au Zénith

Hier soir soir à la Villette, Caravan Palace donnait un concert événement comme à la maison. Swing, electro, jazz et pop : alors, on danse ?
A quoi reconnaît on un grand groupe ? Entre autres au nombre de fois que les yeux et les oreilles ont envie de passer d’un membre à l’autre. En ce 18 janvier, le Zénith ne savait plus où donner de la tête.
Bien sûr, le son Caravan Palace a fait ses preuves, qui brasse trop d’influences pour être rangé, comme parfois, dans la catégorie “electro-swing”. Et si les rythmiques electro dominent, il y a de quoi rester scotché par un mélange aussi vivant d’influences : le bassiste Charles Delaporte et le guitariste Arnaud de Bosredon (fan de Pat Martino, selon nos informations) sont épaulés par un redoutable saxophoniste de jazz, Lucas Saint Cricq, et deux virtuoses touche à tout, le tromboniste Martin Berlugue et le vibraphoniste Romain Théret, rejoints sur un titre par un trompettiste et chanteur que les lecteurs de Jazzmag connaissent bien, Robin Mansanti, venu interpréter Moonshine. Ça fait déjà beaucoup, de mélodies, de solos, de jazz, de tout, mais il y a aussi des samples faits main (et joués main, aussi, ça change tout), des surprises à chaque morceau. En guise de bonus qu’on n’hésitera pas à qualifier d’historique, le multi-instrumentiste Hughes Payen, membre fondateur qui a entamé depuis quelques années une nouvelle aventure, est venu le temps d’un rappel mémorable enflammer un peu plus une salle pleine à ras-bord.
Devant, envoûtante d’aisance, la chanteuse (et saxophoniste) aux mille voix et presque autant de tenues, Colotis Zoé et ses choristes tournent les pages d’un songbook qui contient assez de tubes pour plusieurs vies. Et de voir cette grande famille, dont le public fait bien entendu partie, tout donner à chaque morceau procure toujours cette joie inimitable que seule peut apporter la meilleure musique live.
Caravan Palace poursuit sa tournée dans les mois qui viennent, et pourrait bien faire escale dans l’un des festivals de jazz de l’été. Vous auriez vraiment tort de les rater. Yazid Kouloughli