FIN d'APRÈS-MIDI dans le BRABANT WALLON

Une escapade de trois jours près de Bruxelles : après la visite d’une distillerie de Whisky Belge, The Belgian Owl, et avant un détour bruxellois, un après midi dans le Brabant Wallon pour écouter un quartette qui, suite à un événement inattendu, devient trio

VINCENT BRUYNINCKX, GIUSEPPE MILLACI et TOON VAN DIONANT

Vincent Bruyninckx (piano), Giuseppe Millaci (contrebasse), Toon Van Dionant (batterie)

Ittre, Heptone, 5 mai 2019, 17h

C’est un concert qui s’inscrit dans le ‘jazz Tour’ des Lundis d’Hortense, opération qui de l’automne au printemps fait entendre une dizaine de groupes dans une quinzaine de lieux de Belgique et du Nord de la France. Le saxophoniste ayant dû déclarer forfait, la section rythmique va assurer le concert, à la grande joie du public qui apprécie cette façon de conjurer l’imprévu. Ce seront des standards (standards de Broadway et classiques du jazz moderne), langue commune de ces jazzmen qui nous entraîneront vers une douce béatitude. On commence avec Stella By Starlight, près du thème, le piano s’éloignant ensuite par cercles concentriques par une main droite volubile, et qui prend quelques risques. En solo la basse se fait plus sage avant de prendre elle aussi son essor. Après It Could Happen To You c’est comme un reflux, vers la ballade, avec douceur et chaleur, autour de Body And Soul : ça chante, au piano comme à la basse, et même à la batterie, dont les accents savent se faire lyriques. Et le set se terminera par un blues vif, et légèrement hétérodoxe, d’Ornette Coleman : Turnaround. Le pianiste, dans un moment d’égarement, l’a attribué à Sonny Rollins, mais il rectifiera après l’entracte, alerté sur sa distraction par un amateur attentif.

Le second set commencera par un thème de Herbie Hancock, ici plutôt drapé de couleurs à la Bill Evans, avant une version de All The Things You Are : intro façon Bird Of Paradise puis, après un solo du batteur à mains nues, exposé du thème par le piano, lequel après avoir joué quelques choruses va dialoguer avec le batteur, et pour la coda retour à Bird Of Paradise. Vient une ballade où le bassiste va d’abord naviguer au jugé, car il ne semble pas familier de la grille, et après un beau solo de piano la basse va s’épanouir avec assurance dans une impro soutenue par un dialogue avec le pianiste. On aura ensuite Footprints, de Wayne Shorter, où l’on va jouer sur la métrique avec une verve jubilatoire, et après un dernier thème qui va conjuguer le Brésil et Cuba, le rappel nous offrira Solar. Le pianiste dira au public le plaisir qu’ils ont éprouvé à jouer, plaisir manifestement partagé par toutes et tous, votre serviteur inclus.