JAZZ A SETE 2025

JAZZ A SETE 2025
TROIS COUPS DE CŒUR DE FIN DE FESTIVAL
Vendredi 18 juillet
Le pianiste américain Christian Sands devait venir jouer au Théâtre de la Mer en sextet (piano, basse, batterie + guitare, vibraphone et harmonica), mais au dernier moment, il a décidé de se produire finalement en trio pour cette première date ainsi que pour toute la tournée européenne qui va suivre.

photo : Patrick Grin
Nous sommes d’emblée séduit par le jeu de piano particulièrement riche et varié de Christian Sands, qui explore avec souplesse et fluidité les 88 touches du Steinway D avec une grande inventivité. Les morceaux rapides sont basés sur de furieux ostinatos et soutenus à merveille par sa section rythmique, tandis que l’élégance de son jeu perlé nous ravit au cours des superbes et subtiles ballades qu’il interprète.
Il y a une magnifique complicité avec ses musiciens, porteuse d’une fascinante interaction : Jonathon Muir-Cotton est à la contrebasse et Tyson Jackson à la batterie.

photo : Patrick Grin
Le plus étonnant, c’est qu’au bout des trois premiers fascinants morceaux, Christian Sands prend la parole pour nous préciser que c’est le tout premier concert qu’il donne avec ce trio ! Vu la fluidité et la cohérence de la musique jouée par le groupe, nous avons bien du mal à le croire !
Samedi 19 juillet
Merci à Louis Martinez, directeur du festival, de donner la chance à de jeunes musiciens tout juste trentenaires, de se produite sur la scène magique du Théâtre de la Mer devant 2000 personnes. Il s’agit du Large Ensemble, groupe franco-suisse du guitariste, leader et compositeur Louis Matute, qui contrairement à son intitulé se réduit sur scène à un sextette avec Léon Phal au saxophone (un habitué du festival qui vient pour la troisième fois en quatre ans), Zacharie Ksyk à la trompette, Andrew Audiger aux claviers, Virgile Rousselet à la contrebasse et Nathan Vandenbulcke à la batterie.

photo : Alexandre Lacombe
Le groupe a joué des morceaux extraits de leur dernier et excellent album « Small Variations From The Previous Day » ainsi que des nouveaux titres très prometteurs d’un album (déjà enregistré) qui paraîtra en janvier.

photo : Alexandre Lacombe
Beaucoup de charme, de musicalité et de feeling dans les compositions magnifiquement orchestrées de Louis Matute, où dominent les unissons aux cordeaux de Léon Phal et Zacharie Ksyk autour d’un univers musical imprégné des musiques d’Amérique centrale et d’Amérique du sud.
Dimanche 20 juillet
Pour finir en beauté cette très belle édition du festival (la trentième !), le guitariste américain – éternellement jeune – de 73 ans, John Scofield, a donné un concert mémorable et a littéralement envoûté les 2000 spectateurs du Théâtre de la Mer.

photo : Lionel Eskenazi
Entouré de trois musiciens de haut vol : John Medeski aux claviers, Vincente Archer à la contrebasse et Ted Poor à la batterie, le guitariste de l’Ohio a joué un répertoire imprégné de blues, de soul et de jazz, porteur d’un feeling jouissif et fortement contagieux. Il tire un son unique de son Ibanez AS 200 (il fait partie de ces rares guitaristes qui gardent la même guitare tout au long de leur concert !) en jouant avec le pouce sans médiator (comme Wes Montgomery) et l’on a parfois l’impression qu’il joue simultanément de deux guitares en même temps tant ses différents jeux mélodique, rythmique et harmonique se superposent avec élégance et fluidité !

photo : Patrick Grin
Devant le doux ressac de la mer et des rayons finissants du soleil qui s’y reflètent, John Scofield a interprété une belle et singulière version de « La Mer » de Charles Trenet afin de clôturer en beauté son concert et de rendre hommage à la France qu’il aime tant et qui le lui rend si bien !
Lionel Eskenazi