Jazz live
Publié le 27 Oct 2015

Jazz sur son 31 : James Brandon Lewis trio

Originaire de Buffalo dans l’Etat de New York, James Brandon Lewis aime les trios sax/basse/batterie, comme en témoignent ses deux albums sur Okeh (« Divine Travels », avec William Parker et Gerald Cleaver, et « Days of Freeman » avec Jamaladeen Tacuma et Rudy Royston). Faisant jeu égal avec deux jeunes musiciens de Washington, Lewis a livré une performance d’une intensité renversante.

Vendredi 23 octobre 2015 Automne Club / Toulouse / « club New York »

James Brandon Lewis (ts, voc), Luke Stewart (elb), Warren G. Crudup III (dm)

Pour ce faire il a convoqué les rythmes du hip-hop, la liberté d’un Don Cherry (dont un titre des années 80 est repris) ou d’un Ornette Coleman, et déployé un son de ténor apte à purifier l’atmosphère de toute pensée négative. On songe immédiatement à Albert Ayler et Pharoah Sanders. Aussi à Steve Coleman pour le recours aux grooves syncopés et altérations de rythmes au sein d’un même morceau, à Oliver Lake pour la pesanteur donnée à chaque note. Lewis est aussi souriant et détendu lors de ses présentations qu’il semble habité par quelque souffle céleste lorsqu’il joue, produisant par endroits des effets d’aspiration inouïs, sans emploi de l’électronique. Sur la base de la musique entendue ce soir, il paraît évident que l’on tient-là la perle rare, un musicien d’une honnêteté totale, en phase avec son époque et dont la fureur de jouer – de vivre même – le tient éloigné de toute concession ou renoncement. S’il parvient à tenir bon la barre, cet engagement personnel et artistique porte en lui de beaux lendemains. Il y a chez Lewis un mélange du puncheur et du prédicateur. Le second degré, qui ruine tant de projets sans raison d’être, lui est tout à fait étranger. La force dégagée par le trio agrippe l’attention exclusive de l’assistance, contrairement à de nombreux concerts lors desquels la concentration d’une partie du public a flanché. Ici, les spectateurs se sont accrochés à leur chaise et ont profité de la plénitude du son d’ensemble, de l’abattage d’instrumentistes sur des charbons ardents.

Si les grooves de Maceo Parker tournent désormais à vide, ceux de Lewis font appel, sans avoir besoin de le signifier, à toute l’histoire de la musique afro-américaine, ainsi que le nota un éminent jazz lover et lecteur de Jazz Magazine à la sortie du concert. Cerise sur le gâteau, le rappel a mis la barre plus haut encore que ce qui précédait, mariant un déluge percussif issu du rock aux gifles cinglantes du free jazz, selon une tradition rentre-dedans toute new-yorkaise. Il semble donc que nos jeunes loups gardent de sérieux arguments en réserve. On en tremble d’avance. Par le jusqu’au-boutisme de ses composantes, cette démarche était de nature à provoquer la discorde. C’est le contraire qui s’est passé. Elle a rencontré son public, récolté des hourras en cascade, et mis tout le monde d’accord. Spirituel, funky, extrêmement spontané et éminemment réfléchi, le jazz urgent au présent, dans toute sa splendeur. Douze notes et la vérité. 

David Cristol

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Originaire de Buffalo dans l’Etat de New York, James Brandon Lewis aime les trios sax/basse/batterie, comme en témoignent ses deux albums sur Okeh (« Divine Travels », avec William Parker et Gerald Cleaver, et « Days of Freeman » avec Jamaladeen Tacuma et Rudy Royston). Faisant jeu égal avec deux jeunes musiciens de Washington, Lewis a livré une performance d’une intensité renversante.

Vendredi 23 octobre 2015 Automne Club / Toulouse / « club New York »

James Brandon Lewis (ts, voc), Luke Stewart (elb), Warren G. Crudup III (dm)

Pour ce faire il a convoqué les rythmes du hip-hop, la liberté d’un Don Cherry (dont un titre des années 80 est repris) ou d’un Ornette Coleman, et déployé un son de ténor apte à purifier l’atmosphère de toute pensée négative. On songe immédiatement à Albert Ayler et Pharoah Sanders. Aussi à Steve Coleman pour le recours aux grooves syncopés et altérations de rythmes au sein d’un même morceau, à Oliver Lake pour la pesanteur donnée à chaque note. Lewis est aussi souriant et détendu lors de ses présentations qu’il semble habité par quelque souffle céleste lorsqu’il joue, produisant par endroits des effets d’aspiration inouïs, sans emploi de l’électronique. Sur la base de la musique entendue ce soir, il paraît évident que l’on tient-là la perle rare, un musicien d’une honnêteté totale, en phase avec son époque et dont la fureur de jouer – de vivre même – le tient éloigné de toute concession ou renoncement. S’il parvient à tenir bon la barre, cet engagement personnel et artistique porte en lui de beaux lendemains. Il y a chez Lewis un mélange du puncheur et du prédicateur. Le second degré, qui ruine tant de projets sans raison d’être, lui est tout à fait étranger. La force dégagée par le trio agrippe l’attention exclusive de l’assistance, contrairement à de nombreux concerts lors desquels la concentration d’une partie du public a flanché. Ici, les spectateurs se sont accrochés à leur chaise et ont profité de la plénitude du son d’ensemble, de l’abattage d’instrumentistes sur des charbons ardents.

Si les grooves de Maceo Parker tournent désormais à vide, ceux de Lewis font appel, sans avoir besoin de le signifier, à toute l’histoire de la musique afro-américaine, ainsi que le nota un éminent jazz lover et lecteur de Jazz Magazine à la sortie du concert. Cerise sur le gâteau, le rappel a mis la barre plus haut encore que ce qui précédait, mariant un déluge percussif issu du rock aux gifles cinglantes du free jazz, selon une tradition rentre-dedans toute new-yorkaise. Il semble donc que nos jeunes loups gardent de sérieux arguments en réserve. On en tremble d’avance. Par le jusqu’au-boutisme de ses composantes, cette démarche était de nature à provoquer la discorde. C’est le contraire qui s’est passé. Elle a rencontré son public, récolté des hourras en cascade, et mis tout le monde d’accord. Spirituel, funky, extrêmement spontané et éminemment réfléchi, le jazz urgent au présent, dans toute sa splendeur. Douze notes et la vérité. 

David Cristol

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Originaire de Buffalo dans l’Etat de New York, James Brandon Lewis aime les trios sax/basse/batterie, comme en témoignent ses deux albums sur Okeh (« Divine Travels », avec William Parker et Gerald Cleaver, et « Days of Freeman » avec Jamaladeen Tacuma et Rudy Royston). Faisant jeu égal avec deux jeunes musiciens de Washington, Lewis a livré une performance d’une intensité renversante.

Vendredi 23 octobre 2015 Automne Club / Toulouse / « club New York »

James Brandon Lewis (ts, voc), Luke Stewart (elb), Warren G. Crudup III (dm)

Pour ce faire il a convoqué les rythmes du hip-hop, la liberté d’un Don Cherry (dont un titre des années 80 est repris) ou d’un Ornette Coleman, et déployé un son de ténor apte à purifier l’atmosphère de toute pensée négative. On songe immédiatement à Albert Ayler et Pharoah Sanders. Aussi à Steve Coleman pour le recours aux grooves syncopés et altérations de rythmes au sein d’un même morceau, à Oliver Lake pour la pesanteur donnée à chaque note. Lewis est aussi souriant et détendu lors de ses présentations qu’il semble habité par quelque souffle céleste lorsqu’il joue, produisant par endroits des effets d’aspiration inouïs, sans emploi de l’électronique. Sur la base de la musique entendue ce soir, il paraît évident que l’on tient-là la perle rare, un musicien d’une honnêteté totale, en phase avec son époque et dont la fureur de jouer – de vivre même – le tient éloigné de toute concession ou renoncement. S’il parvient à tenir bon la barre, cet engagement personnel et artistique porte en lui de beaux lendemains. Il y a chez Lewis un mélange du puncheur et du prédicateur. Le second degré, qui ruine tant de projets sans raison d’être, lui est tout à fait étranger. La force dégagée par le trio agrippe l’attention exclusive de l’assistance, contrairement à de nombreux concerts lors desquels la concentration d’une partie du public a flanché. Ici, les spectateurs se sont accrochés à leur chaise et ont profité de la plénitude du son d’ensemble, de l’abattage d’instrumentistes sur des charbons ardents.

Si les grooves de Maceo Parker tournent désormais à vide, ceux de Lewis font appel, sans avoir besoin de le signifier, à toute l’histoire de la musique afro-américaine, ainsi que le nota un éminent jazz lover et lecteur de Jazz Magazine à la sortie du concert. Cerise sur le gâteau, le rappel a mis la barre plus haut encore que ce qui précédait, mariant un déluge percussif issu du rock aux gifles cinglantes du free jazz, selon une tradition rentre-dedans toute new-yorkaise. Il semble donc que nos jeunes loups gardent de sérieux arguments en réserve. On en tremble d’avance. Par le jusqu’au-boutisme de ses composantes, cette démarche était de nature à provoquer la discorde. C’est le contraire qui s’est passé. Elle a rencontré son public, récolté des hourras en cascade, et mis tout le monde d’accord. Spirituel, funky, extrêmement spontané et éminemment réfléchi, le jazz urgent au présent, dans toute sa splendeur. Douze notes et la vérité. 

David Cristol

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Originaire de Buffalo dans l’Etat de New York, James Brandon Lewis aime les trios sax/basse/batterie, comme en témoignent ses deux albums sur Okeh (« Divine Travels », avec William Parker et Gerald Cleaver, et « Days of Freeman » avec Jamaladeen Tacuma et Rudy Royston). Faisant jeu égal avec deux jeunes musiciens de Washington, Lewis a livré une performance d’une intensité renversante.

Vendredi 23 octobre 2015 Automne Club / Toulouse / « club New York »

James Brandon Lewis (ts, voc), Luke Stewart (elb), Warren G. Crudup III (dm)

Pour ce faire il a convoqué les rythmes du hip-hop, la liberté d’un Don Cherry (dont un titre des années 80 est repris) ou d’un Ornette Coleman, et déployé un son de ténor apte à purifier l’atmosphère de toute pensée négative. On songe immédiatement à Albert Ayler et Pharoah Sanders. Aussi à Steve Coleman pour le recours aux grooves syncopés et altérations de rythmes au sein d’un même morceau, à Oliver Lake pour la pesanteur donnée à chaque note. Lewis est aussi souriant et détendu lors de ses présentations qu’il semble habité par quelque souffle céleste lorsqu’il joue, produisant par endroits des effets d’aspiration inouïs, sans emploi de l’électronique. Sur la base de la musique entendue ce soir, il paraît évident que l’on tient-là la perle rare, un musicien d’une honnêteté totale, en phase avec son époque et dont la fureur de jouer – de vivre même – le tient éloigné de toute concession ou renoncement. S’il parvient à tenir bon la barre, cet engagement personnel et artistique porte en lui de beaux lendemains. Il y a chez Lewis un mélange du puncheur et du prédicateur. Le second degré, qui ruine tant de projets sans raison d’être, lui est tout à fait étranger. La force dégagée par le trio agrippe l’attention exclusive de l’assistance, contrairement à de nombreux concerts lors desquels la concentration d’une partie du public a flanché. Ici, les spectateurs se sont accrochés à leur chaise et ont profité de la plénitude du son d’ensemble, de l’abattage d’instrumentistes sur des charbons ardents.

Si les grooves de Maceo Parker tournent désormais à vide, ceux de Lewis font appel, sans avoir besoin de le signifier, à toute l’histoire de la musique afro-américaine, ainsi que le nota un éminent jazz lover et lecteur de Jazz Magazine à la sortie du concert. Cerise sur le gâteau, le rappel a mis la barre plus haut encore que ce qui précédait, mariant un déluge percussif issu du rock aux gifles cinglantes du free jazz, selon une tradition rentre-dedans toute new-yorkaise. Il semble donc que nos jeunes loups gardent de sérieux arguments en réserve. On en tremble d’avance. Par le jusqu’au-boutisme de ses composantes, cette démarche était de nature à provoquer la discorde. C’est le contraire qui s’est passé. Elle a rencontré son public, récolté des hourras en cascade, et mis tout le monde d’accord. Spirituel, funky, extrêmement spontané et éminemment réfléchi, le jazz urgent au présent, dans toute sa splendeur. Douze notes et la vérité. 

David Cristol