Jazz live
Publié le 25 Juin 2012

JazzAscona 2. De Wycliffe en Denise

Wycliffe Gordon Quartet « Hello Pops »

Wycliffe Gordon (tb, tp,voc), Ehud Ashere (p), Yasushi Nakumara (b), Herlin Riley (dm, voc). Stage Chiesa, 24 juin.

 

Tommy Sancton’s New Orleans Legacy Band

Tmooy Sancton (cl), Ronell Johnson (tb), Clive Wilson (tp), Lars Edegran (p), Richard Moten (b), Walter Harris (dm), Denise Gordon (voc). Biblioteca-Club Heineken, 24 juin.

 

 Est-il possible, voire seulement envisageable, d’interpréter aujourd’hui le Black And Blue de Fats Waller sans poser ses pas dans ceux de Louis Armstrong ? De toute évidence, la réponse est non. Et pourtant… 

Wycliffe Gordon relève le défi avec une belle audace et un incontestable succès. Son « Hello, Pops », brillant, enlevé, est un hommage à Louis Armstrong qui séduit d’un bout à l’autre. Rien de convenu, rien d’empesé, mais la véritable appropriation d’un répertoire dont l’essence, inaltérable, se trouve revivifiée. Au point que les grands standards jalonnant la carrière de Satchmo, de New Orleans à Bourbon Street Parade en passant par Swing That Music et autres Do You Know What It Means… ou Indiana, recouvrent des vertus insoupçonnées.

Il est vrai que le tromboniste new-yorkais, compagnon de route de Wynton Marsalis, régulièrement élu aux Etats-Unis meilleur musicien de l’année, a des atouts à faire valoir. Et d’abord une maîtrise technique qui lui permet de passer du trombone à la trompette (et même à la trompette à coulisse !) en jouant sur tous les registres, alliant, au trombone, la suavité d’un Teagarden à la rugosité d’un Tricky Sam (It Don’t Mean A Thing), alternant, à la trompette, les flamboiements hérités de Dizzy et de Clifford Brown et la sobriété de chorus « à l’ancienne », gorgés de swing. Sans compter l’aisance vocale et la capacité de scatter sans se croire tenu de parodier, comme tant d’autres, la manière de son modèle.

Il faut dire qu’il trouve en Herlin Riley un complice incomparable. Sans nul doute le meilleur batteur de l’heure, tous styles confondus. Vocaliste lui aussi, à l’occasion. Manifestement ravi d’interpréter une musique dont il révèle toutes les subtilités. Les deux autres membres du quartette, Yasushi Nakamura, solide artisan d’un tempo inébranlable, et Ehud Asherie, assument honorablement le rôle qui leur est assigné. Entendu la veille dans un autre contexte, le pianiste est prêt à relever toutes les gageures, comme celle de reprendre avec Gordon le fameux duo sur Weather Bird, pris sur un tempo un tantinet trop rapide pour soutenir la comparaison avec l’original.

Au même moment ou presque, sur une autre scène, Tommy Sancton et son New Orleans Legacy Band célébraient eux aussi la Cité du Croissant. Avec d’autres moyens mais dans le même esprit. Rodé au cours de longs mois de tournées, le groupe séduit par une parfaite homogénéité, un tromboniste, Ronell Johnson, particulièrement spectaculaire et un leader qui a reçu en héritage de son maître George Lewis l’art de jouer le blues avec une ferveur communicative. Quant à la chanteuse, que seuls quelques mauvais esprits trouveront superfétatoire, elle se nomme Denise Gordon. Simple coïncidence, évidemment.

Jacques Aboucaya

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Wycliffe Gordon Quartet « Hello Pops »

Wycliffe Gordon (tb, tp,voc), Ehud Ashere (p), Yasushi Nakumara (b), Herlin Riley (dm, voc). Stage Chiesa, 24 juin.

 

Tommy Sancton’s New Orleans Legacy Band

Tmooy Sancton (cl), Ronell Johnson (tb), Clive Wilson (tp), Lars Edegran (p), Richard Moten (b), Walter Harris (dm), Denise Gordon (voc). Biblioteca-Club Heineken, 24 juin.

 

 Est-il possible, voire seulement envisageable, d’interpréter aujourd’hui le Black And Blue de Fats Waller sans poser ses pas dans ceux de Louis Armstrong ? De toute évidence, la réponse est non. Et pourtant… 

Wycliffe Gordon relève le défi avec une belle audace et un incontestable succès. Son « Hello, Pops », brillant, enlevé, est un hommage à Louis Armstrong qui séduit d’un bout à l’autre. Rien de convenu, rien d’empesé, mais la véritable appropriation d’un répertoire dont l’essence, inaltérable, se trouve revivifiée. Au point que les grands standards jalonnant la carrière de Satchmo, de New Orleans à Bourbon Street Parade en passant par Swing That Music et autres Do You Know What It Means… ou Indiana, recouvrent des vertus insoupçonnées.

Il est vrai que le tromboniste new-yorkais, compagnon de route de Wynton Marsalis, régulièrement élu aux Etats-Unis meilleur musicien de l’année, a des atouts à faire valoir. Et d’abord une maîtrise technique qui lui permet de passer du trombone à la trompette (et même à la trompette à coulisse !) en jouant sur tous les registres, alliant, au trombone, la suavité d’un Teagarden à la rugosité d’un Tricky Sam (It Don’t Mean A Thing), alternant, à la trompette, les flamboiements hérités de Dizzy et de Clifford Brown et la sobriété de chorus « à l’ancienne », gorgés de swing. Sans compter l’aisance vocale et la capacité de scatter sans se croire tenu de parodier, comme tant d’autres, la manière de son modèle.

Il faut dire qu’il trouve en Herlin Riley un complice incomparable. Sans nul doute le meilleur batteur de l’heure, tous styles confondus. Vocaliste lui aussi, à l’occasion. Manifestement ravi d’interpréter une musique dont il révèle toutes les subtilités. Les deux autres membres du quartette, Yasushi Nakamura, solide artisan d’un tempo inébranlable, et Ehud Asherie, assument honorablement le rôle qui leur est assigné. Entendu la veille dans un autre contexte, le pianiste est prêt à relever toutes les gageures, comme celle de reprendre avec Gordon le fameux duo sur Weather Bird, pris sur un tempo un tantinet trop rapide pour soutenir la comparaison avec l’original.

Au même moment ou presque, sur une autre scène, Tommy Sancton et son New Orleans Legacy Band célébraient eux aussi la Cité du Croissant. Avec d’autres moyens mais dans le même esprit. Rodé au cours de longs mois de tournées, le groupe séduit par une parfaite homogénéité, un tromboniste, Ronell Johnson, particulièrement spectaculaire et un leader qui a reçu en héritage de son maître George Lewis l’art de jouer le blues avec une ferveur communicative. Quant à la chanteuse, que seuls quelques mauvais esprits trouveront superfétatoire, elle se nomme Denise Gordon. Simple coïncidence, évidemment.

Jacques Aboucaya

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Wycliffe Gordon Quartet « Hello Pops »

Wycliffe Gordon (tb, tp,voc), Ehud Ashere (p), Yasushi Nakumara (b), Herlin Riley (dm, voc). Stage Chiesa, 24 juin.

 

Tommy Sancton’s New Orleans Legacy Band

Tmooy Sancton (cl), Ronell Johnson (tb), Clive Wilson (tp), Lars Edegran (p), Richard Moten (b), Walter Harris (dm), Denise Gordon (voc). Biblioteca-Club Heineken, 24 juin.

 

 Est-il possible, voire seulement envisageable, d’interpréter aujourd’hui le Black And Blue de Fats Waller sans poser ses pas dans ceux de Louis Armstrong ? De toute évidence, la réponse est non. Et pourtant… 

Wycliffe Gordon relève le défi avec une belle audace et un incontestable succès. Son « Hello, Pops », brillant, enlevé, est un hommage à Louis Armstrong qui séduit d’un bout à l’autre. Rien de convenu, rien d’empesé, mais la véritable appropriation d’un répertoire dont l’essence, inaltérable, se trouve revivifiée. Au point que les grands standards jalonnant la carrière de Satchmo, de New Orleans à Bourbon Street Parade en passant par Swing That Music et autres Do You Know What It Means… ou Indiana, recouvrent des vertus insoupçonnées.

Il est vrai que le tromboniste new-yorkais, compagnon de route de Wynton Marsalis, régulièrement élu aux Etats-Unis meilleur musicien de l’année, a des atouts à faire valoir. Et d’abord une maîtrise technique qui lui permet de passer du trombone à la trompette (et même à la trompette à coulisse !) en jouant sur tous les registres, alliant, au trombone, la suavité d’un Teagarden à la rugosité d’un Tricky Sam (It Don’t Mean A Thing), alternant, à la trompette, les flamboiements hérités de Dizzy et de Clifford Brown et la sobriété de chorus « à l’ancienne », gorgés de swing. Sans compter l’aisance vocale et la capacité de scatter sans se croire tenu de parodier, comme tant d’autres, la manière de son modèle.

Il faut dire qu’il trouve en Herlin Riley un complice incomparable. Sans nul doute le meilleur batteur de l’heure, tous styles confondus. Vocaliste lui aussi, à l’occasion. Manifestement ravi d’interpréter une musique dont il révèle toutes les subtilités. Les deux autres membres du quartette, Yasushi Nakamura, solide artisan d’un tempo inébranlable, et Ehud Asherie, assument honorablement le rôle qui leur est assigné. Entendu la veille dans un autre contexte, le pianiste est prêt à relever toutes les gageures, comme celle de reprendre avec Gordon le fameux duo sur Weather Bird, pris sur un tempo un tantinet trop rapide pour soutenir la comparaison avec l’original.

Au même moment ou presque, sur une autre scène, Tommy Sancton et son New Orleans Legacy Band célébraient eux aussi la Cité du Croissant. Avec d’autres moyens mais dans le même esprit. Rodé au cours de longs mois de tournées, le groupe séduit par une parfaite homogénéité, un tromboniste, Ronell Johnson, particulièrement spectaculaire et un leader qui a reçu en héritage de son maître George Lewis l’art de jouer le blues avec une ferveur communicative. Quant à la chanteuse, que seuls quelques mauvais esprits trouveront superfétatoire, elle se nomme Denise Gordon. Simple coïncidence, évidemment.

Jacques Aboucaya

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Wycliffe Gordon Quartet « Hello Pops »

Wycliffe Gordon (tb, tp,voc), Ehud Ashere (p), Yasushi Nakumara (b), Herlin Riley (dm, voc). Stage Chiesa, 24 juin.

 

Tommy Sancton’s New Orleans Legacy Band

Tmooy Sancton (cl), Ronell Johnson (tb), Clive Wilson (tp), Lars Edegran (p), Richard Moten (b), Walter Harris (dm), Denise Gordon (voc). Biblioteca-Club Heineken, 24 juin.

 

 Est-il possible, voire seulement envisageable, d’interpréter aujourd’hui le Black And Blue de Fats Waller sans poser ses pas dans ceux de Louis Armstrong ? De toute évidence, la réponse est non. Et pourtant… 

Wycliffe Gordon relève le défi avec une belle audace et un incontestable succès. Son « Hello, Pops », brillant, enlevé, est un hommage à Louis Armstrong qui séduit d’un bout à l’autre. Rien de convenu, rien d’empesé, mais la véritable appropriation d’un répertoire dont l’essence, inaltérable, se trouve revivifiée. Au point que les grands standards jalonnant la carrière de Satchmo, de New Orleans à Bourbon Street Parade en passant par Swing That Music et autres Do You Know What It Means… ou Indiana, recouvrent des vertus insoupçonnées.

Il est vrai que le tromboniste new-yorkais, compagnon de route de Wynton Marsalis, régulièrement élu aux Etats-Unis meilleur musicien de l’année, a des atouts à faire valoir. Et d’abord une maîtrise technique qui lui permet de passer du trombone à la trompette (et même à la trompette à coulisse !) en jouant sur tous les registres, alliant, au trombone, la suavité d’un Teagarden à la rugosité d’un Tricky Sam (It Don’t Mean A Thing), alternant, à la trompette, les flamboiements hérités de Dizzy et de Clifford Brown et la sobriété de chorus « à l’ancienne », gorgés de swing. Sans compter l’aisance vocale et la capacité de scatter sans se croire tenu de parodier, comme tant d’autres, la manière de son modèle.

Il faut dire qu’il trouve en Herlin Riley un complice incomparable. Sans nul doute le meilleur batteur de l’heure, tous styles confondus. Vocaliste lui aussi, à l’occasion. Manifestement ravi d’interpréter une musique dont il révèle toutes les subtilités. Les deux autres membres du quartette, Yasushi Nakamura, solide artisan d’un tempo inébranlable, et Ehud Asherie, assument honorablement le rôle qui leur est assigné. Entendu la veille dans un autre contexte, le pianiste est prêt à relever toutes les gageures, comme celle de reprendre avec Gordon le fameux duo sur Weather Bird, pris sur un tempo un tantinet trop rapide pour soutenir la comparaison avec l’original.

Au même moment ou presque, sur une autre scène, Tommy Sancton et son New Orleans Legacy Band célébraient eux aussi la Cité du Croissant. Avec d’autres moyens mais dans le même esprit. Rodé au cours de longs mois de tournées, le groupe séduit par une parfaite homogénéité, un tromboniste, Ronell Johnson, particulièrement spectaculaire et un leader qui a reçu en héritage de son maître George Lewis l’art de jouer le blues avec une ferveur communicative. Quant à la chanteuse, que seuls quelques mauvais esprits trouveront superfétatoire, elle se nomme Denise Gordon. Simple coïncidence, évidemment.

Jacques Aboucaya