Jazz live
Publié le 6 Avr 2014

Le quartette de Nicolas Dary et Alain Jean-Marie à Saint-Gaudens

En prélude au festival Jazz en Comminges (du 28 mai au 1er juin prochains), le quartette  de Nicolas Dary se produisait le 5 devant un public d’abord réservé, mais dont l’enthousiasme, croissant au fil de la soirée, culmina dans une apothéose chaleureuse.

Nicolas Dary (ts), Alain Jean-Maris (p), Gilles Naturel (b), Philippe Soirat (dm).

Saint-Gaudens, Théâtre Jean-Marmignon, 5 avril.


Constatation liminaire : le jazz s’enracine en terre commingeoise, et de façon durable. Ainsi se voient récompensés les efforts d’une poignée de passionnés, fédérés à l’enseigne de l’Association CLAP, organisatrice d’un festival issu des Rencontres du Saxophone. Il en est à sa douzième édition, attire un public de plus en plus dense venu des deux côtés des Pyrénées et propose un programme éclectique sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.


Pour l’heure, c’est Nicolas Dary qui occupe la scène du théâtre Jean-Marmignon. Salle confortable, convenablement garnie. Acoustique impeccable. Dary est une valeur montante parmi les saxophonistes. L’un des plus complets, connaissant en profondeur l’histoire dans laquelle il s’inscrit. Sa prestation de ce soir le confirme. Un ténor à la fois lyrique et rigoureux. Solidement ancré dans la tradition, celle du bop, du hard bop découvert très jeune à l’écoute de Sonny Rollins. De Dexter Gordon qu’il rappelle à plus d’un titre : sonorité, attaque, phrasé, inspiration. de celui-ci, il reprend avec une belle vigueur I Was doing Allright ainsi que Second Blacony Jump, un démarquage de l’archétypal I Got Rhythm. Avec des réminiscences des ténors swing, en particulier de Ben Webster dans les ballades, le Soul Eyes de Mal Waldron, ou encore Darn that Dream.


Du reste, les standards seront à l’honneur tout du long, Howard Arlen avec Come Rain Or Come Shine pour commencer, puis Benny Golson, Rollins (Airegin, SaintThomas en rappel), le Harvard Blues de Basie, l’un des morceaux de bravoure de Jimmy Rushing, sur lequel plane l’ombre de Lester Young. Peu de compositions originales, à l’exception toutefois de Un poco Mato, clin d’œil à Bud Powell, mais une exploration de l’univers  des années 60 avec des réminiscences des grands saxophonistes qui ont jalonné l’histoire du jazz.


Sur un parcours ainsi balisé, ses partenaires s’en donnent à cœur joie. Alain Jean-Marie, complice de ses débuts, apporte une stimulation constante, tricote des improvisations de haute tenue, alternant block chords et développements rhapsodisants. Marqué, lui aussi, par les grands ancêtres, dont Bud Powell, et par le blues qu’il détaille comme nul autre.


Quant à la paire Gilles NaturelPhilippe Soirat, elle a fait ses preuves dans de si nombreux contextes qu’il est inutile de revenir sur sa qualité et sur sa cohésion. Le contrebassiste prend à l’archet des soli habilement construits (Second Balcony) et se révèle fin mélodiste, dans la lignée des Slam Stewart ou Major Holley, à cette différence près qu’il s’abstient de mêler sa voix au son boisé de l’instrument. Le batteur, frappe sèche, swing, sens des ponctuations efficaces, propulse l’ensemble et  se livre, notamment avec Naturel, à des dialogues  pleins de piquant.


Que retenir de cette soirée tout à fait réussie ? D’abord que le bop est loin d’avoir rejoint le Panthéon des langues mortes et que ses prolongements (comme, du reste, ses racines) peuvent encore toucher un public qui n’était pas, loin de là, seulement constitué de têtes chenues. Surtout si les musiciens savent créer avec lui le contact, voire faire preuve de pédagogie – un domaine dans lequel excelle Nicolas Dary. Ensuite, que la joie manifeste de jouer ensemble crée une dynamique irrésistible. Toutes choses que l’on savait, mais qu’il n’est sans doute pas inutile de rappeler.


Jacques Aboucaya

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En prélude au festival Jazz en Comminges (du 28 mai au 1er juin prochains), le quartette  de Nicolas Dary se produisait le 5 devant un public d’abord réservé, mais dont l’enthousiasme, croissant au fil de la soirée, culmina dans une apothéose chaleureuse.

Nicolas Dary (ts), Alain Jean-Maris (p), Gilles Naturel (b), Philippe Soirat (dm).

Saint-Gaudens, Théâtre Jean-Marmignon, 5 avril.


Constatation liminaire : le jazz s’enracine en terre commingeoise, et de façon durable. Ainsi se voient récompensés les efforts d’une poignée de passionnés, fédérés à l’enseigne de l’Association CLAP, organisatrice d’un festival issu des Rencontres du Saxophone. Il en est à sa douzième édition, attire un public de plus en plus dense venu des deux côtés des Pyrénées et propose un programme éclectique sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.


Pour l’heure, c’est Nicolas Dary qui occupe la scène du théâtre Jean-Marmignon. Salle confortable, convenablement garnie. Acoustique impeccable. Dary est une valeur montante parmi les saxophonistes. L’un des plus complets, connaissant en profondeur l’histoire dans laquelle il s’inscrit. Sa prestation de ce soir le confirme. Un ténor à la fois lyrique et rigoureux. Solidement ancré dans la tradition, celle du bop, du hard bop découvert très jeune à l’écoute de Sonny Rollins. De Dexter Gordon qu’il rappelle à plus d’un titre : sonorité, attaque, phrasé, inspiration. de celui-ci, il reprend avec une belle vigueur I Was doing Allright ainsi que Second Blacony Jump, un démarquage de l’archétypal I Got Rhythm. Avec des réminiscences des ténors swing, en particulier de Ben Webster dans les ballades, le Soul Eyes de Mal Waldron, ou encore Darn that Dream.


Du reste, les standards seront à l’honneur tout du long, Howard Arlen avec Come Rain Or Come Shine pour commencer, puis Benny Golson, Rollins (Airegin, SaintThomas en rappel), le Harvard Blues de Basie, l’un des morceaux de bravoure de Jimmy Rushing, sur lequel plane l’ombre de Lester Young. Peu de compositions originales, à l’exception toutefois de Un poco Mato, clin d’œil à Bud Powell, mais une exploration de l’univers  des années 60 avec des réminiscences des grands saxophonistes qui ont jalonné l’histoire du jazz.


Sur un parcours ainsi balisé, ses partenaires s’en donnent à cœur joie. Alain Jean-Marie, complice de ses débuts, apporte une stimulation constante, tricote des improvisations de haute tenue, alternant block chords et développements rhapsodisants. Marqué, lui aussi, par les grands ancêtres, dont Bud Powell, et par le blues qu’il détaille comme nul autre.


Quant à la paire Gilles NaturelPhilippe Soirat, elle a fait ses preuves dans de si nombreux contextes qu’il est inutile de revenir sur sa qualité et sur sa cohésion. Le contrebassiste prend à l’archet des soli habilement construits (Second Balcony) et se révèle fin mélodiste, dans la lignée des Slam Stewart ou Major Holley, à cette différence près qu’il s’abstient de mêler sa voix au son boisé de l’instrument. Le batteur, frappe sèche, swing, sens des ponctuations efficaces, propulse l’ensemble et  se livre, notamment avec Naturel, à des dialogues  pleins de piquant.


Que retenir de cette soirée tout à fait réussie ? D’abord que le bop est loin d’avoir rejoint le Panthéon des langues mortes et que ses prolongements (comme, du reste, ses racines) peuvent encore toucher un public qui n’était pas, loin de là, seulement constitué de têtes chenues. Surtout si les musiciens savent créer avec lui le contact, voire faire preuve de pédagogie – un domaine dans lequel excelle Nicolas Dary. Ensuite, que la joie manifeste de jouer ensemble crée une dynamique irrésistible. Toutes choses que l’on savait, mais qu’il n’est sans doute pas inutile de rappeler.


Jacques Aboucaya

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En prélude au festival Jazz en Comminges (du 28 mai au 1er juin prochains), le quartette  de Nicolas Dary se produisait le 5 devant un public d’abord réservé, mais dont l’enthousiasme, croissant au fil de la soirée, culmina dans une apothéose chaleureuse.

Nicolas Dary (ts), Alain Jean-Maris (p), Gilles Naturel (b), Philippe Soirat (dm).

Saint-Gaudens, Théâtre Jean-Marmignon, 5 avril.


Constatation liminaire : le jazz s’enracine en terre commingeoise, et de façon durable. Ainsi se voient récompensés les efforts d’une poignée de passionnés, fédérés à l’enseigne de l’Association CLAP, organisatrice d’un festival issu des Rencontres du Saxophone. Il en est à sa douzième édition, attire un public de plus en plus dense venu des deux côtés des Pyrénées et propose un programme éclectique sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.


Pour l’heure, c’est Nicolas Dary qui occupe la scène du théâtre Jean-Marmignon. Salle confortable, convenablement garnie. Acoustique impeccable. Dary est une valeur montante parmi les saxophonistes. L’un des plus complets, connaissant en profondeur l’histoire dans laquelle il s’inscrit. Sa prestation de ce soir le confirme. Un ténor à la fois lyrique et rigoureux. Solidement ancré dans la tradition, celle du bop, du hard bop découvert très jeune à l’écoute de Sonny Rollins. De Dexter Gordon qu’il rappelle à plus d’un titre : sonorité, attaque, phrasé, inspiration. de celui-ci, il reprend avec une belle vigueur I Was doing Allright ainsi que Second Blacony Jump, un démarquage de l’archétypal I Got Rhythm. Avec des réminiscences des ténors swing, en particulier de Ben Webster dans les ballades, le Soul Eyes de Mal Waldron, ou encore Darn that Dream.


Du reste, les standards seront à l’honneur tout du long, Howard Arlen avec Come Rain Or Come Shine pour commencer, puis Benny Golson, Rollins (Airegin, SaintThomas en rappel), le Harvard Blues de Basie, l’un des morceaux de bravoure de Jimmy Rushing, sur lequel plane l’ombre de Lester Young. Peu de compositions originales, à l’exception toutefois de Un poco Mato, clin d’œil à Bud Powell, mais une exploration de l’univers  des années 60 avec des réminiscences des grands saxophonistes qui ont jalonné l’histoire du jazz.


Sur un parcours ainsi balisé, ses partenaires s’en donnent à cœur joie. Alain Jean-Marie, complice de ses débuts, apporte une stimulation constante, tricote des improvisations de haute tenue, alternant block chords et développements rhapsodisants. Marqué, lui aussi, par les grands ancêtres, dont Bud Powell, et par le blues qu’il détaille comme nul autre.


Quant à la paire Gilles NaturelPhilippe Soirat, elle a fait ses preuves dans de si nombreux contextes qu’il est inutile de revenir sur sa qualité et sur sa cohésion. Le contrebassiste prend à l’archet des soli habilement construits (Second Balcony) et se révèle fin mélodiste, dans la lignée des Slam Stewart ou Major Holley, à cette différence près qu’il s’abstient de mêler sa voix au son boisé de l’instrument. Le batteur, frappe sèche, swing, sens des ponctuations efficaces, propulse l’ensemble et  se livre, notamment avec Naturel, à des dialogues  pleins de piquant.


Que retenir de cette soirée tout à fait réussie ? D’abord que le bop est loin d’avoir rejoint le Panthéon des langues mortes et que ses prolongements (comme, du reste, ses racines) peuvent encore toucher un public qui n’était pas, loin de là, seulement constitué de têtes chenues. Surtout si les musiciens savent créer avec lui le contact, voire faire preuve de pédagogie – un domaine dans lequel excelle Nicolas Dary. Ensuite, que la joie manifeste de jouer ensemble crée une dynamique irrésistible. Toutes choses que l’on savait, mais qu’il n’est sans doute pas inutile de rappeler.


Jacques Aboucaya

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En prélude au festival Jazz en Comminges (du 28 mai au 1er juin prochains), le quartette  de Nicolas Dary se produisait le 5 devant un public d’abord réservé, mais dont l’enthousiasme, croissant au fil de la soirée, culmina dans une apothéose chaleureuse.

Nicolas Dary (ts), Alain Jean-Maris (p), Gilles Naturel (b), Philippe Soirat (dm).

Saint-Gaudens, Théâtre Jean-Marmignon, 5 avril.


Constatation liminaire : le jazz s’enracine en terre commingeoise, et de façon durable. Ainsi se voient récompensés les efforts d’une poignée de passionnés, fédérés à l’enseigne de l’Association CLAP, organisatrice d’un festival issu des Rencontres du Saxophone. Il en est à sa douzième édition, attire un public de plus en plus dense venu des deux côtés des Pyrénées et propose un programme éclectique sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.


Pour l’heure, c’est Nicolas Dary qui occupe la scène du théâtre Jean-Marmignon. Salle confortable, convenablement garnie. Acoustique impeccable. Dary est une valeur montante parmi les saxophonistes. L’un des plus complets, connaissant en profondeur l’histoire dans laquelle il s’inscrit. Sa prestation de ce soir le confirme. Un ténor à la fois lyrique et rigoureux. Solidement ancré dans la tradition, celle du bop, du hard bop découvert très jeune à l’écoute de Sonny Rollins. De Dexter Gordon qu’il rappelle à plus d’un titre : sonorité, attaque, phrasé, inspiration. de celui-ci, il reprend avec une belle vigueur I Was doing Allright ainsi que Second Blacony Jump, un démarquage de l’archétypal I Got Rhythm. Avec des réminiscences des ténors swing, en particulier de Ben Webster dans les ballades, le Soul Eyes de Mal Waldron, ou encore Darn that Dream.


Du reste, les standards seront à l’honneur tout du long, Howard Arlen avec Come Rain Or Come Shine pour commencer, puis Benny Golson, Rollins (Airegin, SaintThomas en rappel), le Harvard Blues de Basie, l’un des morceaux de bravoure de Jimmy Rushing, sur lequel plane l’ombre de Lester Young. Peu de compositions originales, à l’exception toutefois de Un poco Mato, clin d’œil à Bud Powell, mais une exploration de l’univers  des années 60 avec des réminiscences des grands saxophonistes qui ont jalonné l’histoire du jazz.


Sur un parcours ainsi balisé, ses partenaires s’en donnent à cœur joie. Alain Jean-Marie, complice de ses débuts, apporte une stimulation constante, tricote des improvisations de haute tenue, alternant block chords et développements rhapsodisants. Marqué, lui aussi, par les grands ancêtres, dont Bud Powell, et par le blues qu’il détaille comme nul autre.


Quant à la paire Gilles NaturelPhilippe Soirat, elle a fait ses preuves dans de si nombreux contextes qu’il est inutile de revenir sur sa qualité et sur sa cohésion. Le contrebassiste prend à l’archet des soli habilement construits (Second Balcony) et se révèle fin mélodiste, dans la lignée des Slam Stewart ou Major Holley, à cette différence près qu’il s’abstient de mêler sa voix au son boisé de l’instrument. Le batteur, frappe sèche, swing, sens des ponctuations efficaces, propulse l’ensemble et  se livre, notamment avec Naturel, à des dialogues  pleins de piquant.


Que retenir de cette soirée tout à fait réussie ? D’abord que le bop est loin d’avoir rejoint le Panthéon des langues mortes et que ses prolongements (comme, du reste, ses racines) peuvent encore toucher un public qui n’était pas, loin de là, seulement constitué de têtes chenues. Surtout si les musiciens savent créer avec lui le contact, voire faire preuve de pédagogie – un domaine dans lequel excelle Nicolas Dary. Ensuite, que la joie manifeste de jouer ensemble crée une dynamique irrésistible. Toutes choses que l’on savait, mais qu’il n’est sans doute pas inutile de rappeler.


Jacques Aboucaya