Jazz live
Publié le 11 Juil 2012

Nice Jazz Festival. La tornade louisianaise

Hier, le 10, La Nouvelle-Orléans a investi le Théâtre de Verdure. Dr John, puis Troy Andrews, alias Trombone Shorty, ont fait vibrer une assistance copieuse, toute prête à communier dans l’orgie sonore. A se laisser envoûter par la magie d’une musique festive qui mêle tradition et modernité, jazz des origines et funk mâtiné de soul, de rock, de hip-hop. Le tout dans un déluge effréné de décibels.


Dr John

Trombone Shorty & Orleans Avenue


Je me suis souvent demandé si les festivals de jazz (car le phénomène n’est pas particulier à Nice) n’étaient pas discrètement sponsorisés par la maison Sonotone. Renseignements pris, il n’en est rien. Et les fabricants de boules Quies se déclarent mêmement hors de cause.

La question de l’hypertrophie des sonorisations est de celles que l’on n’aborde pas ouvertement. Par peur, surtout, de passer pour ringard. Une manière d’omerta règne sur le sujet – même si, en petit comité, beaucoup conviennent que l’escalade dans la puissance rend certains concerts littéralement inaudibles. Voire douloureux, pour le plexus et les tympans.

Quant à savoir qui, en fin de compte, est responsable de ce qui s’apparente à une agression, impossible : tous se renvoient la balle. Les organisateurs se réfèrent aux ingénieurs du son, qui se défaussent sur les managers, lesquels invoquent les exigences des musiciens eux-mêmes. Et puis il faut, paraît-il, respecter le goût des jeunes, habitués dans les discothèques à une telle débauche sonore. Quitte à entrer dans une spirale qui n’est autre qu’une véritable entreprise de décérébration. Car le seuil de tolérance est souvent dépassé sans que personne ne s’en avise. A qui profite le crime ? Sûrement pas à la musique, sauf à considérer que sa valeur est proportionnelle à sa capacité de nuisance. Un comble !

Ce disant, j’ai bien conscience d’enfreindre un tabou tacitement respecté. Laissons donc ce sujet scabreux pour revenir à la soirée de mardi, et, d’abord à Dr John, tel qu’en lui-même enfin sa légende le fige. Costume écarlate, chapeau, grigris, pattes de lapin et accessoires évocateurs du folklore vaudou. Une voix inimitable, que l’âge semble avoir encore bonifiée, et un jeu de claviers aux accents des bayous louisianais. Un zeste de cette rouerie inhérente aux « bêtes de scène » connaissant l’art de capter sans coup férir la faveur du public, à grand renfort de nappes sonores. Autour de lui, des musiciens aguerris, rompus à l’exécution d’arrangements simples, mais redoutablement efficaces, riffs entremêlés, envolées de guitare. On se laisserait volontiers gagner par cette atmosphère particulière, si… (Voir plus haut). Mieux vaut le retrouver, à puissance décente, sur son album « Locked Down » (Nonesuch Records) qui vient tout juste de paraître.

Trombone Shorty représente pour sa part la jeune génération et sa réputation de prodige n’a rien d’usurpé. Sa technique, tant au trombone qu’à la trompette, est superlative et il manifeste d’indéniables qualités vocales. Lui aussi a été nourri par la tradition néo-orléanaise et le blues pointe souvent le bout de son nez dans ses chorus. Un blues repeint à neuf, servi par un groupe où sévit un batteur du type bûcheron, mais qui compte en Pete Murano un guitariste fort estimable. Ici encore, arrangements efficaces, riffs de saxophones (Tim McFatter, ts, Dan Oestreicher, bs) propres à faire monter la tension. Virtuosité et énergie. Ah, comme on eût aimé les entendre dans d’autres conditions !

 

Jacques Aboucaya

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Hier, le 10, La Nouvelle-Orléans a investi le Théâtre de Verdure. Dr John, puis Troy Andrews, alias Trombone Shorty, ont fait vibrer une assistance copieuse, toute prête à communier dans l’orgie sonore. A se laisser envoûter par la magie d’une musique festive qui mêle tradition et modernité, jazz des origines et funk mâtiné de soul, de rock, de hip-hop. Le tout dans un déluge effréné de décibels.


Dr John

Trombone Shorty & Orleans Avenue


Je me suis souvent demandé si les festivals de jazz (car le phénomène n’est pas particulier à Nice) n’étaient pas discrètement sponsorisés par la maison Sonotone. Renseignements pris, il n’en est rien. Et les fabricants de boules Quies se déclarent mêmement hors de cause.

La question de l’hypertrophie des sonorisations est de celles que l’on n’aborde pas ouvertement. Par peur, surtout, de passer pour ringard. Une manière d’omerta règne sur le sujet – même si, en petit comité, beaucoup conviennent que l’escalade dans la puissance rend certains concerts littéralement inaudibles. Voire douloureux, pour le plexus et les tympans.

Quant à savoir qui, en fin de compte, est responsable de ce qui s’apparente à une agression, impossible : tous se renvoient la balle. Les organisateurs se réfèrent aux ingénieurs du son, qui se défaussent sur les managers, lesquels invoquent les exigences des musiciens eux-mêmes. Et puis il faut, paraît-il, respecter le goût des jeunes, habitués dans les discothèques à une telle débauche sonore. Quitte à entrer dans une spirale qui n’est autre qu’une véritable entreprise de décérébration. Car le seuil de tolérance est souvent dépassé sans que personne ne s’en avise. A qui profite le crime ? Sûrement pas à la musique, sauf à considérer que sa valeur est proportionnelle à sa capacité de nuisance. Un comble !

Ce disant, j’ai bien conscience d’enfreindre un tabou tacitement respecté. Laissons donc ce sujet scabreux pour revenir à la soirée de mardi, et, d’abord à Dr John, tel qu’en lui-même enfin sa légende le fige. Costume écarlate, chapeau, grigris, pattes de lapin et accessoires évocateurs du folklore vaudou. Une voix inimitable, que l’âge semble avoir encore bonifiée, et un jeu de claviers aux accents des bayous louisianais. Un zeste de cette rouerie inhérente aux « bêtes de scène » connaissant l’art de capter sans coup férir la faveur du public, à grand renfort de nappes sonores. Autour de lui, des musiciens aguerris, rompus à l’exécution d’arrangements simples, mais redoutablement efficaces, riffs entremêlés, envolées de guitare. On se laisserait volontiers gagner par cette atmosphère particulière, si… (Voir plus haut). Mieux vaut le retrouver, à puissance décente, sur son album « Locked Down » (Nonesuch Records) qui vient tout juste de paraître.

Trombone Shorty représente pour sa part la jeune génération et sa réputation de prodige n’a rien d’usurpé. Sa technique, tant au trombone qu’à la trompette, est superlative et il manifeste d’indéniables qualités vocales. Lui aussi a été nourri par la tradition néo-orléanaise et le blues pointe souvent le bout de son nez dans ses chorus. Un blues repeint à neuf, servi par un groupe où sévit un batteur du type bûcheron, mais qui compte en Pete Murano un guitariste fort estimable. Ici encore, arrangements efficaces, riffs de saxophones (Tim McFatter, ts, Dan Oestreicher, bs) propres à faire monter la tension. Virtuosité et énergie. Ah, comme on eût aimé les entendre dans d’autres conditions !

 

Jacques Aboucaya

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Hier, le 10, La Nouvelle-Orléans a investi le Théâtre de Verdure. Dr John, puis Troy Andrews, alias Trombone Shorty, ont fait vibrer une assistance copieuse, toute prête à communier dans l’orgie sonore. A se laisser envoûter par la magie d’une musique festive qui mêle tradition et modernité, jazz des origines et funk mâtiné de soul, de rock, de hip-hop. Le tout dans un déluge effréné de décibels.


Dr John

Trombone Shorty & Orleans Avenue


Je me suis souvent demandé si les festivals de jazz (car le phénomène n’est pas particulier à Nice) n’étaient pas discrètement sponsorisés par la maison Sonotone. Renseignements pris, il n’en est rien. Et les fabricants de boules Quies se déclarent mêmement hors de cause.

La question de l’hypertrophie des sonorisations est de celles que l’on n’aborde pas ouvertement. Par peur, surtout, de passer pour ringard. Une manière d’omerta règne sur le sujet – même si, en petit comité, beaucoup conviennent que l’escalade dans la puissance rend certains concerts littéralement inaudibles. Voire douloureux, pour le plexus et les tympans.

Quant à savoir qui, en fin de compte, est responsable de ce qui s’apparente à une agression, impossible : tous se renvoient la balle. Les organisateurs se réfèrent aux ingénieurs du son, qui se défaussent sur les managers, lesquels invoquent les exigences des musiciens eux-mêmes. Et puis il faut, paraît-il, respecter le goût des jeunes, habitués dans les discothèques à une telle débauche sonore. Quitte à entrer dans une spirale qui n’est autre qu’une véritable entreprise de décérébration. Car le seuil de tolérance est souvent dépassé sans que personne ne s’en avise. A qui profite le crime ? Sûrement pas à la musique, sauf à considérer que sa valeur est proportionnelle à sa capacité de nuisance. Un comble !

Ce disant, j’ai bien conscience d’enfreindre un tabou tacitement respecté. Laissons donc ce sujet scabreux pour revenir à la soirée de mardi, et, d’abord à Dr John, tel qu’en lui-même enfin sa légende le fige. Costume écarlate, chapeau, grigris, pattes de lapin et accessoires évocateurs du folklore vaudou. Une voix inimitable, que l’âge semble avoir encore bonifiée, et un jeu de claviers aux accents des bayous louisianais. Un zeste de cette rouerie inhérente aux « bêtes de scène » connaissant l’art de capter sans coup férir la faveur du public, à grand renfort de nappes sonores. Autour de lui, des musiciens aguerris, rompus à l’exécution d’arrangements simples, mais redoutablement efficaces, riffs entremêlés, envolées de guitare. On se laisserait volontiers gagner par cette atmosphère particulière, si… (Voir plus haut). Mieux vaut le retrouver, à puissance décente, sur son album « Locked Down » (Nonesuch Records) qui vient tout juste de paraître.

Trombone Shorty représente pour sa part la jeune génération et sa réputation de prodige n’a rien d’usurpé. Sa technique, tant au trombone qu’à la trompette, est superlative et il manifeste d’indéniables qualités vocales. Lui aussi a été nourri par la tradition néo-orléanaise et le blues pointe souvent le bout de son nez dans ses chorus. Un blues repeint à neuf, servi par un groupe où sévit un batteur du type bûcheron, mais qui compte en Pete Murano un guitariste fort estimable. Ici encore, arrangements efficaces, riffs de saxophones (Tim McFatter, ts, Dan Oestreicher, bs) propres à faire monter la tension. Virtuosité et énergie. Ah, comme on eût aimé les entendre dans d’autres conditions !

 

Jacques Aboucaya

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Hier, le 10, La Nouvelle-Orléans a investi le Théâtre de Verdure. Dr John, puis Troy Andrews, alias Trombone Shorty, ont fait vibrer une assistance copieuse, toute prête à communier dans l’orgie sonore. A se laisser envoûter par la magie d’une musique festive qui mêle tradition et modernité, jazz des origines et funk mâtiné de soul, de rock, de hip-hop. Le tout dans un déluge effréné de décibels.


Dr John

Trombone Shorty & Orleans Avenue


Je me suis souvent demandé si les festivals de jazz (car le phénomène n’est pas particulier à Nice) n’étaient pas discrètement sponsorisés par la maison Sonotone. Renseignements pris, il n’en est rien. Et les fabricants de boules Quies se déclarent mêmement hors de cause.

La question de l’hypertrophie des sonorisations est de celles que l’on n’aborde pas ouvertement. Par peur, surtout, de passer pour ringard. Une manière d’omerta règne sur le sujet – même si, en petit comité, beaucoup conviennent que l’escalade dans la puissance rend certains concerts littéralement inaudibles. Voire douloureux, pour le plexus et les tympans.

Quant à savoir qui, en fin de compte, est responsable de ce qui s’apparente à une agression, impossible : tous se renvoient la balle. Les organisateurs se réfèrent aux ingénieurs du son, qui se défaussent sur les managers, lesquels invoquent les exigences des musiciens eux-mêmes. Et puis il faut, paraît-il, respecter le goût des jeunes, habitués dans les discothèques à une telle débauche sonore. Quitte à entrer dans une spirale qui n’est autre qu’une véritable entreprise de décérébration. Car le seuil de tolérance est souvent dépassé sans que personne ne s’en avise. A qui profite le crime ? Sûrement pas à la musique, sauf à considérer que sa valeur est proportionnelle à sa capacité de nuisance. Un comble !

Ce disant, j’ai bien conscience d’enfreindre un tabou tacitement respecté. Laissons donc ce sujet scabreux pour revenir à la soirée de mardi, et, d’abord à Dr John, tel qu’en lui-même enfin sa légende le fige. Costume écarlate, chapeau, grigris, pattes de lapin et accessoires évocateurs du folklore vaudou. Une voix inimitable, que l’âge semble avoir encore bonifiée, et un jeu de claviers aux accents des bayous louisianais. Un zeste de cette rouerie inhérente aux « bêtes de scène » connaissant l’art de capter sans coup férir la faveur du public, à grand renfort de nappes sonores. Autour de lui, des musiciens aguerris, rompus à l’exécution d’arrangements simples, mais redoutablement efficaces, riffs entremêlés, envolées de guitare. On se laisserait volontiers gagner par cette atmosphère particulière, si… (Voir plus haut). Mieux vaut le retrouver, à puissance décente, sur son album « Locked Down » (Nonesuch Records) qui vient tout juste de paraître.

Trombone Shorty représente pour sa part la jeune génération et sa réputation de prodige n’a rien d’usurpé. Sa technique, tant au trombone qu’à la trompette, est superlative et il manifeste d’indéniables qualités vocales. Lui aussi a été nourri par la tradition néo-orléanaise et le blues pointe souvent le bout de son nez dans ses chorus. Un blues repeint à neuf, servi par un groupe où sévit un batteur du type bûcheron, mais qui compte en Pete Murano un guitariste fort estimable. Ici encore, arrangements efficaces, riffs de saxophones (Tim McFatter, ts, Dan Oestreicher, bs) propres à faire monter la tension. Virtuosité et énergie. Ah, comme on eût aimé les entendre dans d’autres conditions !

 

Jacques Aboucaya