Jazz live
Publié le 13 Juil 2016

North Sea Jazz Festival, 2ème journée

Pat Metheny & Ron Carter, James Brandon Lewis, Cecil McLorin Salvant… Lionel Eskenazi poursuit son marathon au gigantissime festival de Rotterdam.

Samedi 09 juillet 2016.

Salle Amazon, 18h30 : Pat Metheny & Ron Carter.

Pat Metheny (g), Ron Carter (b).

C’était le concert à ne louper sous aucun prétexte, car, sur les quatre concerts donné cet été par ce duo exceptionnel et inédit entre le guitariste du Missouri âgé de 62 ans et le contrebassiste du Michigan qui affiche 79 ans au compteur, aucun n’était programmé en France ! Un public de fan, attentif et silencieux, pour cette musique intime et quasiment acoustique (les instruments sont juste légèrement électrifiés). Il y a pas mal de musiciens présents dans la salle, on reconnait par exemple Cécile McLorin Salvant et son pianiste Aaron Diehl qui joueront dans la même soirée, un peu plus tard.

Pendant un peu plus d’une heure, Pat et Ron vont se tenir tous les deux debout, très près l’un de l’autre, et communier ensemble dans une parfaite harmonie comme s’ils avaient passé leur vie à dialoguer. Pat Metheny prend beaucoup de plaisir à se retrouver dans une configuration typiquement jazz avec un son d’une clarté limpide, sans aucun effet, ni aucune saturation. Quand à Ron Carter, toujours très élégant, il se tient droit comme un pic et assure le tempo idéal, rebondissant sans arrêt comme un félin aux propositions musicales de Metheny. Une très belle, idéale, et solide interaction entre ces deux légendes vivantes au service d’un répertoire où dominent les standards. On aura reconnu par exemple: How Insensitive, My Funny Valentine, All Blues et Saint Thomas. Puis après une standing ovation proposée par des spectateurs heureux et visiblement très émus, le duo nous interprète pour finir une sublime version de Cantaloupe Island avec un swing sous-terrain irrésistible : la grande classe !

Cafe Express, 19h15 : Remise du Prix Paul Ackett à Cécile McLorin Salvant.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Comme chaque année depuis 2011, la fondation BNP Paribas a remis le prix Paul Acket pendant le North Sea Jazz Festival à Rotterdam. Ce prix a été remis par le délégué général de la fondation : Mr Jean-Jacques Goron à la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant. C’est un prix qui récompense un artiste confirmé, mais relativement jeune, un musicien déjà bien implanté dans le milieu du jazz, mais pas encore très connu du grand public. Il s’agit en quelque sorte de miser sur l’avenir d’un musicien promis à une grande carrière. Les précédents lauréats de ce prestigieux prix furent Craig Taborn, Anat Cohen, Ambrose Akinmuisire et Tigran Hamasyan, et comme chacun de ses prédécesseurs, Cécile McLorin Salvant est programmée avec son quartette dans le cadre du North Sea Jazz Festival. Il faudrait qu’un jour la fondation BNP Paribas organise un concert réunissant tous les lauréats, imaginez un peu la qualité du plateau et la musique inouïe qui pourrait s’en dégager !

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Salle Madeira, 19h30 : James Brandon Lewis Trio.

James Brandon Lewis (ts), Luke Stewart (b), Warren Crudup (dm)

Lui aussi était présent dans notre numéro de juillet parmi les saxophonistes ténors qui comptent aujourd’hui. Bien qu’il se revendique de John Coltrane et d’Albert Ayler, il aime la formule du trio sans piano, magnifiée par Sonny Rollins dans les années 1957-1958. Mais attention, point de nostalgie et d’académisme chez ce féru de hip-hop qui a décidé dorénavant d’engager un bassiste électrique (le très solide Luke Stewart). Son batteur Warren Crudup joue sur une batterie minimaliste avec deux caisses claires, une grosse caisse et un tom basse, mais il déploie une énergie démultipliée vraiment impressionnante ! Les compositions sont presque toutes signées par James Brandon Lewis et sont souvent dédiée à dieu. On y trouve des influences diverses teintées de blues, de gospel et de hip-hop. Ce soir-là, le trio a interprété deux excellentes reprises : Like Sonny (l’hommage de Coltrane à Rollins !) et Bamako Love de Don Cherry où James a expliqué qu’il était tiré du premier album de jazz où l’on trouvait du rap, l’excellent Homeboy de Don Cherry en 1985 !

Salle Hudson, 21h30 : Cécile McLorin Salvant & Aaron Diehl Trio.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm).

Deux heures après avoir reçu le prix Paul Ackett, le concert de Cécile McLorin Salvant fût à la hauteur de l’évènement. Une voix envoûtante et magique, un piano discret et fin, constamment à l’écoute, et une section rythmique de rêve à l’image d’une Rolls qui roule élégamment avec panache. Elle nous a avoué avant le concert qu’elle ne faisait pas de set list et qu’elle décidait du répertoire en direct sur scène à partir d’une base d’une trentaine de chansons que les musiciens connaissent par cœur ! Le dernier album en date For One To Love, sorti l’an dernier le jour même de ses 26 ans, fût joué en grande partie avec les succulents Wives and Lovers, The Trolley Song et le génial Something’s Coming. Et puis Cécile aime aussi chanter des standards qu’elle n’a pas enregistrés et sachant que nous étions une petite poignée de français dans la salle, elle a exceptionnellement chantée une chanson en français (ce qu’elle ne fait jamais hors de nos frontières), ce fût le très émouvant Si J’étais Blanche de Joséphine Baker.

Lionel Eskenazi.|Pat Metheny & Ron Carter, James Brandon Lewis, Cecil McLorin Salvant… Lionel Eskenazi poursuit son marathon au gigantissime festival de Rotterdam.

Samedi 09 juillet 2016.

Salle Amazon, 18h30 : Pat Metheny & Ron Carter.

Pat Metheny (g), Ron Carter (b).

C’était le concert à ne louper sous aucun prétexte, car, sur les quatre concerts donné cet été par ce duo exceptionnel et inédit entre le guitariste du Missouri âgé de 62 ans et le contrebassiste du Michigan qui affiche 79 ans au compteur, aucun n’était programmé en France ! Un public de fan, attentif et silencieux, pour cette musique intime et quasiment acoustique (les instruments sont juste légèrement électrifiés). Il y a pas mal de musiciens présents dans la salle, on reconnait par exemple Cécile McLorin Salvant et son pianiste Aaron Diehl qui joueront dans la même soirée, un peu plus tard.

Pendant un peu plus d’une heure, Pat et Ron vont se tenir tous les deux debout, très près l’un de l’autre, et communier ensemble dans une parfaite harmonie comme s’ils avaient passé leur vie à dialoguer. Pat Metheny prend beaucoup de plaisir à se retrouver dans une configuration typiquement jazz avec un son d’une clarté limpide, sans aucun effet, ni aucune saturation. Quand à Ron Carter, toujours très élégant, il se tient droit comme un pic et assure le tempo idéal, rebondissant sans arrêt comme un félin aux propositions musicales de Metheny. Une très belle, idéale, et solide interaction entre ces deux légendes vivantes au service d’un répertoire où dominent les standards. On aura reconnu par exemple: How Insensitive, My Funny Valentine, All Blues et Saint Thomas. Puis après une standing ovation proposée par des spectateurs heureux et visiblement très émus, le duo nous interprète pour finir une sublime version de Cantaloupe Island avec un swing sous-terrain irrésistible : la grande classe !

Cafe Express, 19h15 : Remise du Prix Paul Ackett à Cécile McLorin Salvant.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Comme chaque année depuis 2011, la fondation BNP Paribas a remis le prix Paul Acket pendant le North Sea Jazz Festival à Rotterdam. Ce prix a été remis par le délégué général de la fondation : Mr Jean-Jacques Goron à la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant. C’est un prix qui récompense un artiste confirmé, mais relativement jeune, un musicien déjà bien implanté dans le milieu du jazz, mais pas encore très connu du grand public. Il s’agit en quelque sorte de miser sur l’avenir d’un musicien promis à une grande carrière. Les précédents lauréats de ce prestigieux prix furent Craig Taborn, Anat Cohen, Ambrose Akinmuisire et Tigran Hamasyan, et comme chacun de ses prédécesseurs, Cécile McLorin Salvant est programmée avec son quartette dans le cadre du North Sea Jazz Festival. Il faudrait qu’un jour la fondation BNP Paribas organise un concert réunissant tous les lauréats, imaginez un peu la qualité du plateau et la musique inouïe qui pourrait s’en dégager !

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Salle Madeira, 19h30 : James Brandon Lewis Trio.

James Brandon Lewis (ts), Luke Stewart (b), Warren Crudup (dm)

Lui aussi était présent dans notre numéro de juillet parmi les saxophonistes ténors qui comptent aujourd’hui. Bien qu’il se revendique de John Coltrane et d’Albert Ayler, il aime la formule du trio sans piano, magnifiée par Sonny Rollins dans les années 1957-1958. Mais attention, point de nostalgie et d’académisme chez ce féru de hip-hop qui a décidé dorénavant d’engager un bassiste électrique (le très solide Luke Stewart). Son batteur Warren Crudup joue sur une batterie minimaliste avec deux caisses claires, une grosse caisse et un tom basse, mais il déploie une énergie démultipliée vraiment impressionnante ! Les compositions sont presque toutes signées par James Brandon Lewis et sont souvent dédiée à dieu. On y trouve des influences diverses teintées de blues, de gospel et de hip-hop. Ce soir-là, le trio a interprété deux excellentes reprises : Like Sonny (l’hommage de Coltrane à Rollins !) et Bamako Love de Don Cherry où James a expliqué qu’il était tiré du premier album de jazz où l’on trouvait du rap, l’excellent Homeboy de Don Cherry en 1985 !

Salle Hudson, 21h30 : Cécile McLorin Salvant & Aaron Diehl Trio.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm).

Deux heures après avoir reçu le prix Paul Ackett, le concert de Cécile McLorin Salvant fût à la hauteur de l’évènement. Une voix envoûtante et magique, un piano discret et fin, constamment à l’écoute, et une section rythmique de rêve à l’image d’une Rolls qui roule élégamment avec panache. Elle nous a avoué avant le concert qu’elle ne faisait pas de set list et qu’elle décidait du répertoire en direct sur scène à partir d’une base d’une trentaine de chansons que les musiciens connaissent par cœur ! Le dernier album en date For One To Love, sorti l’an dernier le jour même de ses 26 ans, fût joué en grande partie avec les succulents Wives and Lovers, The Trolley Song et le génial Something’s Coming. Et puis Cécile aime aussi chanter des standards qu’elle n’a pas enregistrés et sachant que nous étions une petite poignée de français dans la salle, elle a exceptionnellement chantée une chanson en français (ce qu’elle ne fait jamais hors de nos frontières), ce fût le très émouvant Si J’étais Blanche de Joséphine Baker.

Lionel Eskenazi.|Pat Metheny & Ron Carter, James Brandon Lewis, Cecil McLorin Salvant… Lionel Eskenazi poursuit son marathon au gigantissime festival de Rotterdam.

Samedi 09 juillet 2016.

Salle Amazon, 18h30 : Pat Metheny & Ron Carter.

Pat Metheny (g), Ron Carter (b).

C’était le concert à ne louper sous aucun prétexte, car, sur les quatre concerts donné cet été par ce duo exceptionnel et inédit entre le guitariste du Missouri âgé de 62 ans et le contrebassiste du Michigan qui affiche 79 ans au compteur, aucun n’était programmé en France ! Un public de fan, attentif et silencieux, pour cette musique intime et quasiment acoustique (les instruments sont juste légèrement électrifiés). Il y a pas mal de musiciens présents dans la salle, on reconnait par exemple Cécile McLorin Salvant et son pianiste Aaron Diehl qui joueront dans la même soirée, un peu plus tard.

Pendant un peu plus d’une heure, Pat et Ron vont se tenir tous les deux debout, très près l’un de l’autre, et communier ensemble dans une parfaite harmonie comme s’ils avaient passé leur vie à dialoguer. Pat Metheny prend beaucoup de plaisir à se retrouver dans une configuration typiquement jazz avec un son d’une clarté limpide, sans aucun effet, ni aucune saturation. Quand à Ron Carter, toujours très élégant, il se tient droit comme un pic et assure le tempo idéal, rebondissant sans arrêt comme un félin aux propositions musicales de Metheny. Une très belle, idéale, et solide interaction entre ces deux légendes vivantes au service d’un répertoire où dominent les standards. On aura reconnu par exemple: How Insensitive, My Funny Valentine, All Blues et Saint Thomas. Puis après une standing ovation proposée par des spectateurs heureux et visiblement très émus, le duo nous interprète pour finir une sublime version de Cantaloupe Island avec un swing sous-terrain irrésistible : la grande classe !

Cafe Express, 19h15 : Remise du Prix Paul Ackett à Cécile McLorin Salvant.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Comme chaque année depuis 2011, la fondation BNP Paribas a remis le prix Paul Acket pendant le North Sea Jazz Festival à Rotterdam. Ce prix a été remis par le délégué général de la fondation : Mr Jean-Jacques Goron à la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant. C’est un prix qui récompense un artiste confirmé, mais relativement jeune, un musicien déjà bien implanté dans le milieu du jazz, mais pas encore très connu du grand public. Il s’agit en quelque sorte de miser sur l’avenir d’un musicien promis à une grande carrière. Les précédents lauréats de ce prestigieux prix furent Craig Taborn, Anat Cohen, Ambrose Akinmuisire et Tigran Hamasyan, et comme chacun de ses prédécesseurs, Cécile McLorin Salvant est programmée avec son quartette dans le cadre du North Sea Jazz Festival. Il faudrait qu’un jour la fondation BNP Paribas organise un concert réunissant tous les lauréats, imaginez un peu la qualité du plateau et la musique inouïe qui pourrait s’en dégager !

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Salle Madeira, 19h30 : James Brandon Lewis Trio.

James Brandon Lewis (ts), Luke Stewart (b), Warren Crudup (dm)

Lui aussi était présent dans notre numéro de juillet parmi les saxophonistes ténors qui comptent aujourd’hui. Bien qu’il se revendique de John Coltrane et d’Albert Ayler, il aime la formule du trio sans piano, magnifiée par Sonny Rollins dans les années 1957-1958. Mais attention, point de nostalgie et d’académisme chez ce féru de hip-hop qui a décidé dorénavant d’engager un bassiste électrique (le très solide Luke Stewart). Son batteur Warren Crudup joue sur une batterie minimaliste avec deux caisses claires, une grosse caisse et un tom basse, mais il déploie une énergie démultipliée vraiment impressionnante ! Les compositions sont presque toutes signées par James Brandon Lewis et sont souvent dédiée à dieu. On y trouve des influences diverses teintées de blues, de gospel et de hip-hop. Ce soir-là, le trio a interprété deux excellentes reprises : Like Sonny (l’hommage de Coltrane à Rollins !) et Bamako Love de Don Cherry où James a expliqué qu’il était tiré du premier album de jazz où l’on trouvait du rap, l’excellent Homeboy de Don Cherry en 1985 !

Salle Hudson, 21h30 : Cécile McLorin Salvant & Aaron Diehl Trio.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm).

Deux heures après avoir reçu le prix Paul Ackett, le concert de Cécile McLorin Salvant fût à la hauteur de l’évènement. Une voix envoûtante et magique, un piano discret et fin, constamment à l’écoute, et une section rythmique de rêve à l’image d’une Rolls qui roule élégamment avec panache. Elle nous a avoué avant le concert qu’elle ne faisait pas de set list et qu’elle décidait du répertoire en direct sur scène à partir d’une base d’une trentaine de chansons que les musiciens connaissent par cœur ! Le dernier album en date For One To Love, sorti l’an dernier le jour même de ses 26 ans, fût joué en grande partie avec les succulents Wives and Lovers, The Trolley Song et le génial Something’s Coming. Et puis Cécile aime aussi chanter des standards qu’elle n’a pas enregistrés et sachant que nous étions une petite poignée de français dans la salle, elle a exceptionnellement chantée une chanson en français (ce qu’elle ne fait jamais hors de nos frontières), ce fût le très émouvant Si J’étais Blanche de Joséphine Baker.

Lionel Eskenazi.|Pat Metheny & Ron Carter, James Brandon Lewis, Cecil McLorin Salvant… Lionel Eskenazi poursuit son marathon au gigantissime festival de Rotterdam.

Samedi 09 juillet 2016.

Salle Amazon, 18h30 : Pat Metheny & Ron Carter.

Pat Metheny (g), Ron Carter (b).

C’était le concert à ne louper sous aucun prétexte, car, sur les quatre concerts donné cet été par ce duo exceptionnel et inédit entre le guitariste du Missouri âgé de 62 ans et le contrebassiste du Michigan qui affiche 79 ans au compteur, aucun n’était programmé en France ! Un public de fan, attentif et silencieux, pour cette musique intime et quasiment acoustique (les instruments sont juste légèrement électrifiés). Il y a pas mal de musiciens présents dans la salle, on reconnait par exemple Cécile McLorin Salvant et son pianiste Aaron Diehl qui joueront dans la même soirée, un peu plus tard.

Pendant un peu plus d’une heure, Pat et Ron vont se tenir tous les deux debout, très près l’un de l’autre, et communier ensemble dans une parfaite harmonie comme s’ils avaient passé leur vie à dialoguer. Pat Metheny prend beaucoup de plaisir à se retrouver dans une configuration typiquement jazz avec un son d’une clarté limpide, sans aucun effet, ni aucune saturation. Quand à Ron Carter, toujours très élégant, il se tient droit comme un pic et assure le tempo idéal, rebondissant sans arrêt comme un félin aux propositions musicales de Metheny. Une très belle, idéale, et solide interaction entre ces deux légendes vivantes au service d’un répertoire où dominent les standards. On aura reconnu par exemple: How Insensitive, My Funny Valentine, All Blues et Saint Thomas. Puis après une standing ovation proposée par des spectateurs heureux et visiblement très émus, le duo nous interprète pour finir une sublime version de Cantaloupe Island avec un swing sous-terrain irrésistible : la grande classe !

Cafe Express, 19h15 : Remise du Prix Paul Ackett à Cécile McLorin Salvant.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Jean-Jacques Goron de la fondation BNP Paribas remet à Cécile McLorin Salvant le prix Paul Acket.

Comme chaque année depuis 2011, la fondation BNP Paribas a remis le prix Paul Acket pendant le North Sea Jazz Festival à Rotterdam. Ce prix a été remis par le délégué général de la fondation : Mr Jean-Jacques Goron à la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant. C’est un prix qui récompense un artiste confirmé, mais relativement jeune, un musicien déjà bien implanté dans le milieu du jazz, mais pas encore très connu du grand public. Il s’agit en quelque sorte de miser sur l’avenir d’un musicien promis à une grande carrière. Les précédents lauréats de ce prestigieux prix furent Craig Taborn, Anat Cohen, Ambrose Akinmuisire et Tigran Hamasyan, et comme chacun de ses prédécesseurs, Cécile McLorin Salvant est programmée avec son quartette dans le cadre du North Sea Jazz Festival. Il faudrait qu’un jour la fondation BNP Paribas organise un concert réunissant tous les lauréats, imaginez un peu la qualité du plateau et la musique inouïe qui pourrait s’en dégager !

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Salle Madeira, 19h30 : James Brandon Lewis Trio.

James Brandon Lewis (ts), Luke Stewart (b), Warren Crudup (dm)

Lui aussi était présent dans notre numéro de juillet parmi les saxophonistes ténors qui comptent aujourd’hui. Bien qu’il se revendique de John Coltrane et d’Albert Ayler, il aime la formule du trio sans piano, magnifiée par Sonny Rollins dans les années 1957-1958. Mais attention, point de nostalgie et d’académisme chez ce féru de hip-hop qui a décidé dorénavant d’engager un bassiste électrique (le très solide Luke Stewart). Son batteur Warren Crudup joue sur une batterie minimaliste avec deux caisses claires, une grosse caisse et un tom basse, mais il déploie une énergie démultipliée vraiment impressionnante ! Les compositions sont presque toutes signées par James Brandon Lewis et sont souvent dédiée à dieu. On y trouve des influences diverses teintées de blues, de gospel et de hip-hop. Ce soir-là, le trio a interprété deux excellentes reprises : Like Sonny (l’hommage de Coltrane à Rollins !) et Bamako Love de Don Cherry où James a expliqué qu’il était tiré du premier album de jazz où l’on trouvait du rap, l’excellent Homeboy de Don Cherry en 1985 !

Salle Hudson, 21h30 : Cécile McLorin Salvant & Aaron Diehl Trio.

Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm).

Deux heures après avoir reçu le prix Paul Ackett, le concert de Cécile McLorin Salvant fût à la hauteur de l’évènement. Une voix envoûtante et magique, un piano discret et fin, constamment à l’écoute, et une section rythmique de rêve à l’image d’une Rolls qui roule élégamment avec panache. Elle nous a avoué avant le concert qu’elle ne faisait pas de set list et qu’elle décidait du répertoire en direct sur scène à partir d’une base d’une trentaine de chansons que les musiciens connaissent par cœur ! Le dernier album en date For One To Love, sorti l’an dernier le jour même de ses 26 ans, fût joué en grande partie avec les succulents Wives and Lovers, The Trolley Song et le génial Something’s Coming. Et puis Cécile aime aussi chanter des standards qu’elle n’a pas enregistrés et sachant que nous étions une petite poignée de français dans la salle, elle a exceptionnellement chantée une chanson en français (ce qu’elle ne fait jamais hors de nos frontières), ce fût le très émouvant Si J’étais Blanche de Joséphine Baker.

Lionel Eskenazi.