Jazz live
Publié le 24 Fév 2016

Quand le CNSM s'invite au Sunside

C’était il y a deux jours, le 22 février dernier, le Conservatoire de Paris, plus précisément la classe du jazz fameux CNSMDP (conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) s’invitait au Sunside. À l’affiche, le Marquez-Spiler Quintet.

 

Sunside, Paris (75), 22 février 2016.

Marquez-Spiler Quintet : Lucas Spiler (trombone), Melvin Marquez (sax ténor), Benjamin Thiebault (piano), Etienne Renard (contrebasse), Elie Martin-Charrière (batterie).

SMS de Riccardo Del Fra, directeur de la classe de jazz du CNSM : « Les étudiants jouent ce soir au Sunside… Tu passes ? » Je suis encore au bureau, les yeux rouges face à mon écran, mes bonnes résolutions de travail nocturne s’effritent à l’idée de retourner dans les clubs parisiens que j’ai désertés depuis quelques mois. « J’arrive ! » Le Sunside est plein comme un œuf et ça joue déjà. Entrée libre, consommation obligatoire, public jeune… Les “camarades de promotion” venus encourager leurs potes, voir où ils en sont, si eux-mêmes sont à la hauteur. La concurrence du CMDL (le Center de musique Didier Lockwood) venue de Dammarie-les-Lys, du CRR de Paris (par lequel est passé Melvin Marquez) et d’autres encore scolarisés ou non. L’ambiance est festive, potache, agitée, bruyante. Coincé près bar où la gestion du bar est en surchauffe, on se laisse vite distraire. Ça joue déjà et ça joue vraiment ! Comme si le deuxième set se terminait alors que le premier vient juste de commencer. Démarquages, originaux, reprises à fond de train, arrangements malins, jouages straight ahead mais pleins d’imagination dans le détail : interaction, nuances, construction et dramatisation des solos et de leurs enchainements. Qui sont-ils ? Où en sont-ils ? Il aurait fallu sortir mon calepin pour noter les informations qui circulent. Je retiens juste que ce quintette existe régulièrement avec un autre trombone, à pistons, Paco Andreo, que l’on peut entendre sur France Musique dans une récente Nuit jusqu’au bout de l’impro présentée par Anne Monteron et Clément Lebrun le 16 janvier dernier. Je recommande d’écouter le démarquage de Melvin Marquez sur Ezz-thetics.

Lucas Spiler qui remplace Andreo pour cette soirée est un tromboniste flexible, économe de la coulisse et néanmoins d’une belle expressivité. Melvin Marquez dont j’ai déjà repéré depuis quelque temps la casquette à l’envers ménage tout à la fois le sens de la chauffe et de la retenue, avec une culture post-bop suffisamment ancrée pour en éviter les clichés. Jean-François Mondot, plus assidu que moi dans les clubs, allait déjà l’écouter au 38 Riv’ en 2014. Ce que j’aurais à dire après ce set sur les trois autres est trop banal au regard de ce qu’ils ont joué pour être écrit, sauf à souligner la maturité, la profondeur et la réserve dont tous cinq semblent disposer sous le pied de l’inspiration, fruit des programmes d’enseignement croisés conçus par Riccardo Del Fra et son équipe. Ce qui fait un peu peur, lorsque l’on voit le nombre des petits camarades qui aspirent eux aussi à figurer à l’affiche. Où est-ce qu’on va les mettre ? Vite formons un public pour qu’ils ne se retrouvent pas tout seuls à la sortie des écoles ! Franck Bergerot|C’était il y a deux jours, le 22 février dernier, le Conservatoire de Paris, plus précisément la classe du jazz fameux CNSMDP (conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) s’invitait au Sunside. À l’affiche, le Marquez-Spiler Quintet.

 

Sunside, Paris (75), 22 février 2016.

Marquez-Spiler Quintet : Lucas Spiler (trombone), Melvin Marquez (sax ténor), Benjamin Thiebault (piano), Etienne Renard (contrebasse), Elie Martin-Charrière (batterie).

SMS de Riccardo Del Fra, directeur de la classe de jazz du CNSM : « Les étudiants jouent ce soir au Sunside… Tu passes ? » Je suis encore au bureau, les yeux rouges face à mon écran, mes bonnes résolutions de travail nocturne s’effritent à l’idée de retourner dans les clubs parisiens que j’ai désertés depuis quelques mois. « J’arrive ! » Le Sunside est plein comme un œuf et ça joue déjà. Entrée libre, consommation obligatoire, public jeune… Les “camarades de promotion” venus encourager leurs potes, voir où ils en sont, si eux-mêmes sont à la hauteur. La concurrence du CMDL (le Center de musique Didier Lockwood) venue de Dammarie-les-Lys, du CRR de Paris (par lequel est passé Melvin Marquez) et d’autres encore scolarisés ou non. L’ambiance est festive, potache, agitée, bruyante. Coincé près bar où la gestion du bar est en surchauffe, on se laisse vite distraire. Ça joue déjà et ça joue vraiment ! Comme si le deuxième set se terminait alors que le premier vient juste de commencer. Démarquages, originaux, reprises à fond de train, arrangements malins, jouages straight ahead mais pleins d’imagination dans le détail : interaction, nuances, construction et dramatisation des solos et de leurs enchainements. Qui sont-ils ? Où en sont-ils ? Il aurait fallu sortir mon calepin pour noter les informations qui circulent. Je retiens juste que ce quintette existe régulièrement avec un autre trombone, à pistons, Paco Andreo, que l’on peut entendre sur France Musique dans une récente Nuit jusqu’au bout de l’impro présentée par Anne Monteron et Clément Lebrun le 16 janvier dernier. Je recommande d’écouter le démarquage de Melvin Marquez sur Ezz-thetics.

Lucas Spiler qui remplace Andreo pour cette soirée est un tromboniste flexible, économe de la coulisse et néanmoins d’une belle expressivité. Melvin Marquez dont j’ai déjà repéré depuis quelque temps la casquette à l’envers ménage tout à la fois le sens de la chauffe et de la retenue, avec une culture post-bop suffisamment ancrée pour en éviter les clichés. Jean-François Mondot, plus assidu que moi dans les clubs, allait déjà l’écouter au 38 Riv’ en 2014. Ce que j’aurais à dire après ce set sur les trois autres est trop banal au regard de ce qu’ils ont joué pour être écrit, sauf à souligner la maturité, la profondeur et la réserve dont tous cinq semblent disposer sous le pied de l’inspiration, fruit des programmes d’enseignement croisés conçus par Riccardo Del Fra et son équipe. Ce qui fait un peu peur, lorsque l’on voit le nombre des petits camarades qui aspirent eux aussi à figurer à l’affiche. Où est-ce qu’on va les mettre ? Vite formons un public pour qu’ils ne se retrouvent pas tout seuls à la sortie des écoles ! Franck Bergerot|C’était il y a deux jours, le 22 février dernier, le Conservatoire de Paris, plus précisément la classe du jazz fameux CNSMDP (conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) s’invitait au Sunside. À l’affiche, le Marquez-Spiler Quintet.

 

Sunside, Paris (75), 22 février 2016.

Marquez-Spiler Quintet : Lucas Spiler (trombone), Melvin Marquez (sax ténor), Benjamin Thiebault (piano), Etienne Renard (contrebasse), Elie Martin-Charrière (batterie).

SMS de Riccardo Del Fra, directeur de la classe de jazz du CNSM : « Les étudiants jouent ce soir au Sunside… Tu passes ? » Je suis encore au bureau, les yeux rouges face à mon écran, mes bonnes résolutions de travail nocturne s’effritent à l’idée de retourner dans les clubs parisiens que j’ai désertés depuis quelques mois. « J’arrive ! » Le Sunside est plein comme un œuf et ça joue déjà. Entrée libre, consommation obligatoire, public jeune… Les “camarades de promotion” venus encourager leurs potes, voir où ils en sont, si eux-mêmes sont à la hauteur. La concurrence du CMDL (le Center de musique Didier Lockwood) venue de Dammarie-les-Lys, du CRR de Paris (par lequel est passé Melvin Marquez) et d’autres encore scolarisés ou non. L’ambiance est festive, potache, agitée, bruyante. Coincé près bar où la gestion du bar est en surchauffe, on se laisse vite distraire. Ça joue déjà et ça joue vraiment ! Comme si le deuxième set se terminait alors que le premier vient juste de commencer. Démarquages, originaux, reprises à fond de train, arrangements malins, jouages straight ahead mais pleins d’imagination dans le détail : interaction, nuances, construction et dramatisation des solos et de leurs enchainements. Qui sont-ils ? Où en sont-ils ? Il aurait fallu sortir mon calepin pour noter les informations qui circulent. Je retiens juste que ce quintette existe régulièrement avec un autre trombone, à pistons, Paco Andreo, que l’on peut entendre sur France Musique dans une récente Nuit jusqu’au bout de l’impro présentée par Anne Monteron et Clément Lebrun le 16 janvier dernier. Je recommande d’écouter le démarquage de Melvin Marquez sur Ezz-thetics.

Lucas Spiler qui remplace Andreo pour cette soirée est un tromboniste flexible, économe de la coulisse et néanmoins d’une belle expressivité. Melvin Marquez dont j’ai déjà repéré depuis quelque temps la casquette à l’envers ménage tout à la fois le sens de la chauffe et de la retenue, avec une culture post-bop suffisamment ancrée pour en éviter les clichés. Jean-François Mondot, plus assidu que moi dans les clubs, allait déjà l’écouter au 38 Riv’ en 2014. Ce que j’aurais à dire après ce set sur les trois autres est trop banal au regard de ce qu’ils ont joué pour être écrit, sauf à souligner la maturité, la profondeur et la réserve dont tous cinq semblent disposer sous le pied de l’inspiration, fruit des programmes d’enseignement croisés conçus par Riccardo Del Fra et son équipe. Ce qui fait un peu peur, lorsque l’on voit le nombre des petits camarades qui aspirent eux aussi à figurer à l’affiche. Où est-ce qu’on va les mettre ? Vite formons un public pour qu’ils ne se retrouvent pas tout seuls à la sortie des écoles ! Franck Bergerot|C’était il y a deux jours, le 22 février dernier, le Conservatoire de Paris, plus précisément la classe du jazz fameux CNSMDP (conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) s’invitait au Sunside. À l’affiche, le Marquez-Spiler Quintet.

 

Sunside, Paris (75), 22 février 2016.

Marquez-Spiler Quintet : Lucas Spiler (trombone), Melvin Marquez (sax ténor), Benjamin Thiebault (piano), Etienne Renard (contrebasse), Elie Martin-Charrière (batterie).

SMS de Riccardo Del Fra, directeur de la classe de jazz du CNSM : « Les étudiants jouent ce soir au Sunside… Tu passes ? » Je suis encore au bureau, les yeux rouges face à mon écran, mes bonnes résolutions de travail nocturne s’effritent à l’idée de retourner dans les clubs parisiens que j’ai désertés depuis quelques mois. « J’arrive ! » Le Sunside est plein comme un œuf et ça joue déjà. Entrée libre, consommation obligatoire, public jeune… Les “camarades de promotion” venus encourager leurs potes, voir où ils en sont, si eux-mêmes sont à la hauteur. La concurrence du CMDL (le Center de musique Didier Lockwood) venue de Dammarie-les-Lys, du CRR de Paris (par lequel est passé Melvin Marquez) et d’autres encore scolarisés ou non. L’ambiance est festive, potache, agitée, bruyante. Coincé près bar où la gestion du bar est en surchauffe, on se laisse vite distraire. Ça joue déjà et ça joue vraiment ! Comme si le deuxième set se terminait alors que le premier vient juste de commencer. Démarquages, originaux, reprises à fond de train, arrangements malins, jouages straight ahead mais pleins d’imagination dans le détail : interaction, nuances, construction et dramatisation des solos et de leurs enchainements. Qui sont-ils ? Où en sont-ils ? Il aurait fallu sortir mon calepin pour noter les informations qui circulent. Je retiens juste que ce quintette existe régulièrement avec un autre trombone, à pistons, Paco Andreo, que l’on peut entendre sur France Musique dans une récente Nuit jusqu’au bout de l’impro présentée par Anne Monteron et Clément Lebrun le 16 janvier dernier. Je recommande d’écouter le démarquage de Melvin Marquez sur Ezz-thetics.

Lucas Spiler qui remplace Andreo pour cette soirée est un tromboniste flexible, économe de la coulisse et néanmoins d’une belle expressivité. Melvin Marquez dont j’ai déjà repéré depuis quelque temps la casquette à l’envers ménage tout à la fois le sens de la chauffe et de la retenue, avec une culture post-bop suffisamment ancrée pour en éviter les clichés. Jean-François Mondot, plus assidu que moi dans les clubs, allait déjà l’écouter au 38 Riv’ en 2014. Ce que j’aurais à dire après ce set sur les trois autres est trop banal au regard de ce qu’ils ont joué pour être écrit, sauf à souligner la maturité, la profondeur et la réserve dont tous cinq semblent disposer sous le pied de l’inspiration, fruit des programmes d’enseignement croisés conçus par Riccardo Del Fra et son équipe. Ce qui fait un peu peur, lorsque l’on voit le nombre des petits camarades qui aspirent eux aussi à figurer à l’affiche. Où est-ce qu’on va les mettre ? Vite formons un public pour qu’ils ne se retrouvent pas tout seuls à la sortie des écoles ! Franck Bergerot