Jazz live
Publié le 2 Mar 2024

Sylvaine Hélary, à la tête du prochain ONJ

Flûtiste, compositrice, cheffe d’orchestre, Sylvaine Hélary vient d’être nommée directrice générale et artistique du prochain ONJ à la tête duquel elle succèdera à Frédéric Maurin le 1er janvier 2025.

Sylvaine Hélary est née en 1976. Après des études de flûte classique, elle a abordé l’improvisation hors des sentiers battus auprès de Bernard Lubat, et s’est initiée à la pratique orchestrale au cours de ses année passées au sein du Surnatural Orchestra. Elle apparaît dans nos pages en 2012 à l’occasion d’une rencontre impromptue, sans partitions ni prétexte, au Triton avec la pianiste Kris Davis et le batteur Edward Perraud. D’emblée, on remarque une authentique improvisatrice dotée d’un vocabulaire et d’une syntaxe qui lui appartiennent en propre. Puis, c’est un premier disque qui est chroniqué l’année suivante dans notre édition papier, “Sylvaine Hélary Trio”, avec le batteur Emmanuel Scarpa et Antonin Rayon (piano et divers claviers) qui est resté le compagnon de route de ses projets personnels. Sur cet album enregistré en 2010, elle révèle son intérêt pour les transversalités esthétiques en s’emparant de textes empruntés à Virginia Woolf et Gherasim Luca.

Cet intérêt pour l’échange avec les domaines extra-musicaux, sera une constante de son œuvre, qu’elle convoque lors de ses prestations les œuvres de Henri Michaux au sein de son trio ou les pinceaux, les installations, la vidéo et la plume d’Aalem Wassef pour évoquer le Printemps arabe (l’Atelier du Plateau, 2013) ; qu’elle confie à sa propre plume un hommage à Siegfried Kessler (La Java, 2013) ou qu’elle prête sa flûte au Chroniques de la Mer gelée de Marc Ducret sur des textes de Michaux, Louis Stevenson et Franz Kafka (Le Triton, 2014) ; qu’elle se joigne au théâtre musical de la violoncelliste Noémi Boutin ou qu’elle s’associe aux impressions musicales de Dominique Pifarély tirées des textes de Paul Celan (Festival Archipels, 2018) ; qu’elle compose pour l’ONJ de Fred Maurin l’ambitieuse partition de Le Monde fleuve d’après Federico Garcia Lorca (Maison de la Radio/Jazz sur le Vif, 2019) ou qu’elle conclue un solo au sein du White Desert Orchestra d’Ève Risser par d’hallucinants effets de souffle et de voix (Philharmonie de Paris, 2019) ; qu’elle s’inspire de la géographie poétique du Golfe du Morbihan pour imaginer la polyphonie rhizomatique de Shore Skipping (Le Triton, 2022), ou qu’elle croise ses partitions avec celles Sarah Murcia dans le programme “Tête de Lark” sur un format orchestral inédit (Le Triton, 2022); qu’elle participe à la trame orchestrale sur laquelle se tissent les voix de “Baldwin in Transit” à l’initiative de Stéphane Payen (Les Émouvantes, 2022) ou qu’elle donne la réplique à Robin Fincker (D’Jazz Nevers, 2023). Ces derniers mois, elle faisait se croiser la poésie de Robert Wyatt et Emily Dickinson avec les l’instrumentarium de Purcell et du jazz à la tête l’Orchestre incandescent sur les trames timbrales inédites de “Rare Birds” (Théâtre de Vanves). La suite en grande forme nationale en janvier 2025 ! Franck Bergerot

A lire dans le prochain numéro de Jazz Magazine (N°769 daté avril 2024) : un entretien exclusif avec Sylvaine Hélary, la nouvelle cheffe de l’ONJ !