Jazz live
Publié le 21 Nov 2012

Trotignon… compositeur classique

« Grosse actu » (comme disent les chargés de com dans leur impayable jargon) pour Baptiste Trotignon. Après son étonnant album « Song, song, song » (avec Melody Gardot, Miossec, Jeanne Added, Monica Passos…), une création mondiale de son « Different Spaces » (concerto pour piano et orchestre symphonique) vient d’être donnée à Bordeaux et à Marciac. 


Baptiste Trotignon (compositeur) Nicolas Angelich (piano) avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine sous la direction de Rory Macdonald. Marciac 18 Novembre

 

Pianiste surdoué (prix Martial Solal en 2002) il nous a habitué, depuis belle lurette, à de surprenantes propositions dans l’idiome jazziste, multipliant rencontres et enregistrements insolites. Mais… pour cette création il n’est pas au clavier ! C’est son ami Nicholas Angelich, immense concertiste classique, qui joue « sa » partition. Pourquoi Baptiste n’interprète t-il pas lui-même son oeuvre? Il répond très clairement :


« Differents Spaces n’est pas du jazz. Il n’y a aucun espace, même infinitésimal, pour des séquences improvisées… C’est entièrement écrit pour être joué exactement comme je l’ai conçu. Si j’avais envisagé de l’interpréter, dans la phase d’écriture de la partition je me serais certainement accordé, par facilité, des espaces de « liberté » et mon tempérament de jazzman improvisateur aurait pris le dessus. Ce n’était pas compatible avec mon projet de construire un « vrai » concerto entièrement écrit. J’ai été élève au Conservatoire de Nantes en classe de composition et j’ai eu un professeur exceptionnel. J’ai composé « Differents Spaces » pour lui rendre hommage. L’écriture est très complexe et il fallait un soliste de l’envergure de N. Angelich pour la restituer pleinement . Beaucoup de musiques m’ont inspiré: des compositeurs russes aux musiques américaines du XXéme siècle en passant par de nombreuses références à l’élégance à la française, de Poulenc à Dutilleux. Mais très peu d’allusions jazzistiques car dans les modes d’interprétation d’un orchestre classique le swing et l’expressivité du blues sont absents ».


Ici, et il faut en remercier le compositeur, effectivement, pas de « cross over » bidouillé, assemblage trop souvent hétéroclite, et décevant, entre jazz et classique mal « superposés » ou fusionnés artificiellement. Le jazzfan, profane en musique classique, pourra être déconcerté. Mais la force et la densité de l’écriture (parfois austère) génère adhésion, admiration et respect.


Programmé dans le cadre du festival bordelais Novart et de la saison de l’Astrada de Marciac la création de « Differents Spaces » était proposée dans des conditions idéales : le soliste était accompagné par l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine au grand complet (presque 100 musiciens dont une pléiade de percussionnistes qui s’en sont donné à cœur joie).


Marciac a accueilli Baptiste avec enthousiasme. Parmi les jazzmen français il est un des chouchous de JIM (Jazz In Marciac) où il a souvent joué (sur la scène du Bis ou sous le grand chapiteau). Bonus : confort des 550 places, acoustique remarquable de l’Astrada, plateau scénique aux dimensions permettant d’accueillir les 100 musiciens… Etonnant pour une salle de spectacles située dans une commune rurale de 1200 habitants…


Pierre-Henri Ardonceau

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« Grosse actu » (comme disent les chargés de com dans leur impayable jargon) pour Baptiste Trotignon. Après son étonnant album « Song, song, song » (avec Melody Gardot, Miossec, Jeanne Added, Monica Passos…), une création mondiale de son « Different Spaces » (concerto pour piano et orchestre symphonique) vient d’être donnée à Bordeaux et à Marciac. 


Baptiste Trotignon (compositeur) Nicolas Angelich (piano) avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine sous la direction de Rory Macdonald. Marciac 18 Novembre

 

Pianiste surdoué (prix Martial Solal en 2002) il nous a habitué, depuis belle lurette, à de surprenantes propositions dans l’idiome jazziste, multipliant rencontres et enregistrements insolites. Mais… pour cette création il n’est pas au clavier ! C’est son ami Nicholas Angelich, immense concertiste classique, qui joue « sa » partition. Pourquoi Baptiste n’interprète t-il pas lui-même son oeuvre? Il répond très clairement :


« Differents Spaces n’est pas du jazz. Il n’y a aucun espace, même infinitésimal, pour des séquences improvisées… C’est entièrement écrit pour être joué exactement comme je l’ai conçu. Si j’avais envisagé de l’interpréter, dans la phase d’écriture de la partition je me serais certainement accordé, par facilité, des espaces de « liberté » et mon tempérament de jazzman improvisateur aurait pris le dessus. Ce n’était pas compatible avec mon projet de construire un « vrai » concerto entièrement écrit. J’ai été élève au Conservatoire de Nantes en classe de composition et j’ai eu un professeur exceptionnel. J’ai composé « Differents Spaces » pour lui rendre hommage. L’écriture est très complexe et il fallait un soliste de l’envergure de N. Angelich pour la restituer pleinement . Beaucoup de musiques m’ont inspiré: des compositeurs russes aux musiques américaines du XXéme siècle en passant par de nombreuses références à l’élégance à la française, de Poulenc à Dutilleux. Mais très peu d’allusions jazzistiques car dans les modes d’interprétation d’un orchestre classique le swing et l’expressivité du blues sont absents ».


Ici, et il faut en remercier le compositeur, effectivement, pas de « cross over » bidouillé, assemblage trop souvent hétéroclite, et décevant, entre jazz et classique mal « superposés » ou fusionnés artificiellement. Le jazzfan, profane en musique classique, pourra être déconcerté. Mais la force et la densité de l’écriture (parfois austère) génère adhésion, admiration et respect.


Programmé dans le cadre du festival bordelais Novart et de la saison de l’Astrada de Marciac la création de « Differents Spaces » était proposée dans des conditions idéales : le soliste était accompagné par l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine au grand complet (presque 100 musiciens dont une pléiade de percussionnistes qui s’en sont donné à cœur joie).


Marciac a accueilli Baptiste avec enthousiasme. Parmi les jazzmen français il est un des chouchous de JIM (Jazz In Marciac) où il a souvent joué (sur la scène du Bis ou sous le grand chapiteau). Bonus : confort des 550 places, acoustique remarquable de l’Astrada, plateau scénique aux dimensions permettant d’accueillir les 100 musiciens… Etonnant pour une salle de spectacles située dans une commune rurale de 1200 habitants…


Pierre-Henri Ardonceau

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« Grosse actu » (comme disent les chargés de com dans leur impayable jargon) pour Baptiste Trotignon. Après son étonnant album « Song, song, song » (avec Melody Gardot, Miossec, Jeanne Added, Monica Passos…), une création mondiale de son « Different Spaces » (concerto pour piano et orchestre symphonique) vient d’être donnée à Bordeaux et à Marciac. 


Baptiste Trotignon (compositeur) Nicolas Angelich (piano) avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine sous la direction de Rory Macdonald. Marciac 18 Novembre

 

Pianiste surdoué (prix Martial Solal en 2002) il nous a habitué, depuis belle lurette, à de surprenantes propositions dans l’idiome jazziste, multipliant rencontres et enregistrements insolites. Mais… pour cette création il n’est pas au clavier ! C’est son ami Nicholas Angelich, immense concertiste classique, qui joue « sa » partition. Pourquoi Baptiste n’interprète t-il pas lui-même son oeuvre? Il répond très clairement :


« Differents Spaces n’est pas du jazz. Il n’y a aucun espace, même infinitésimal, pour des séquences improvisées… C’est entièrement écrit pour être joué exactement comme je l’ai conçu. Si j’avais envisagé de l’interpréter, dans la phase d’écriture de la partition je me serais certainement accordé, par facilité, des espaces de « liberté » et mon tempérament de jazzman improvisateur aurait pris le dessus. Ce n’était pas compatible avec mon projet de construire un « vrai » concerto entièrement écrit. J’ai été élève au Conservatoire de Nantes en classe de composition et j’ai eu un professeur exceptionnel. J’ai composé « Differents Spaces » pour lui rendre hommage. L’écriture est très complexe et il fallait un soliste de l’envergure de N. Angelich pour la restituer pleinement . Beaucoup de musiques m’ont inspiré: des compositeurs russes aux musiques américaines du XXéme siècle en passant par de nombreuses références à l’élégance à la française, de Poulenc à Dutilleux. Mais très peu d’allusions jazzistiques car dans les modes d’interprétation d’un orchestre classique le swing et l’expressivité du blues sont absents ».


Ici, et il faut en remercier le compositeur, effectivement, pas de « cross over » bidouillé, assemblage trop souvent hétéroclite, et décevant, entre jazz et classique mal « superposés » ou fusionnés artificiellement. Le jazzfan, profane en musique classique, pourra être déconcerté. Mais la force et la densité de l’écriture (parfois austère) génère adhésion, admiration et respect.


Programmé dans le cadre du festival bordelais Novart et de la saison de l’Astrada de Marciac la création de « Differents Spaces » était proposée dans des conditions idéales : le soliste était accompagné par l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine au grand complet (presque 100 musiciens dont une pléiade de percussionnistes qui s’en sont donné à cœur joie).


Marciac a accueilli Baptiste avec enthousiasme. Parmi les jazzmen français il est un des chouchous de JIM (Jazz In Marciac) où il a souvent joué (sur la scène du Bis ou sous le grand chapiteau). Bonus : confort des 550 places, acoustique remarquable de l’Astrada, plateau scénique aux dimensions permettant d’accueillir les 100 musiciens… Etonnant pour une salle de spectacles située dans une commune rurale de 1200 habitants…


Pierre-Henri Ardonceau

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« Grosse actu » (comme disent les chargés de com dans leur impayable jargon) pour Baptiste Trotignon. Après son étonnant album « Song, song, song » (avec Melody Gardot, Miossec, Jeanne Added, Monica Passos…), une création mondiale de son « Different Spaces » (concerto pour piano et orchestre symphonique) vient d’être donnée à Bordeaux et à Marciac. 


Baptiste Trotignon (compositeur) Nicolas Angelich (piano) avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine sous la direction de Rory Macdonald. Marciac 18 Novembre

 

Pianiste surdoué (prix Martial Solal en 2002) il nous a habitué, depuis belle lurette, à de surprenantes propositions dans l’idiome jazziste, multipliant rencontres et enregistrements insolites. Mais… pour cette création il n’est pas au clavier ! C’est son ami Nicholas Angelich, immense concertiste classique, qui joue « sa » partition. Pourquoi Baptiste n’interprète t-il pas lui-même son oeuvre? Il répond très clairement :


« Differents Spaces n’est pas du jazz. Il n’y a aucun espace, même infinitésimal, pour des séquences improvisées… C’est entièrement écrit pour être joué exactement comme je l’ai conçu. Si j’avais envisagé de l’interpréter, dans la phase d’écriture de la partition je me serais certainement accordé, par facilité, des espaces de « liberté » et mon tempérament de jazzman improvisateur aurait pris le dessus. Ce n’était pas compatible avec mon projet de construire un « vrai » concerto entièrement écrit. J’ai été élève au Conservatoire de Nantes en classe de composition et j’ai eu un professeur exceptionnel. J’ai composé « Differents Spaces » pour lui rendre hommage. L’écriture est très complexe et il fallait un soliste de l’envergure de N. Angelich pour la restituer pleinement . Beaucoup de musiques m’ont inspiré: des compositeurs russes aux musiques américaines du XXéme siècle en passant par de nombreuses références à l’élégance à la française, de Poulenc à Dutilleux. Mais très peu d’allusions jazzistiques car dans les modes d’interprétation d’un orchestre classique le swing et l’expressivité du blues sont absents ».


Ici, et il faut en remercier le compositeur, effectivement, pas de « cross over » bidouillé, assemblage trop souvent hétéroclite, et décevant, entre jazz et classique mal « superposés » ou fusionnés artificiellement. Le jazzfan, profane en musique classique, pourra être déconcerté. Mais la force et la densité de l’écriture (parfois austère) génère adhésion, admiration et respect.


Programmé dans le cadre du festival bordelais Novart et de la saison de l’Astrada de Marciac la création de « Differents Spaces » était proposée dans des conditions idéales : le soliste était accompagné par l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine au grand complet (presque 100 musiciens dont une pléiade de percussionnistes qui s’en sont donné à cœur joie).


Marciac a accueilli Baptiste avec enthousiasme. Parmi les jazzmen français il est un des chouchous de JIM (Jazz In Marciac) où il a souvent joué (sur la scène du Bis ou sous le grand chapiteau). Bonus : confort des 550 places, acoustique remarquable de l’Astrada, plateau scénique aux dimensions permettant d’accueillir les 100 musiciens… Etonnant pour une salle de spectacles située dans une commune rurale de 1200 habitants…


Pierre-Henri Ardonceau