Jazz live
Publié le 26 Juin 2016

Una Striscia di terra feconda, Rome, 2016, 19° édition, Première soirée par Stéphane Ollivier

Pour lancer en beauté la 19e édition de ce festival travaillé depuis ses origines par l’ambition “quasi-utopique” (au meilleur sens du terme, prospectif et par là-même performatif…) de créer/révéler un espace commun entre jazz français et italien à travers la multiplication de rencontres souvent inédites entre musiciens de sensibilités différentes, ses deux organisateurs historiques, Paolo Damiani et Armand Meignan, nous avaient concocté un de ses petits plateaux dont ils ont le secret, synthétisant par sa diversité et son raffinement, l’esprit même de la manifestation — d’ouverture, de convivialité et de recherche.

Dadada

Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (perc, elec)

C’est au plus Français des musiciens italiens actuels, le pianiste et compositeur Roberto Negro, animateur infatigable de la talentueuse nébuleuse de jeunes musiciens regroupés au sein du Tricollectif, qu’est donc revenu l’honneur de donner le ton à cette petite semaine de concerts en présentant en avant-première son tout nouveau trio Dadada composé du batteur et percussionniste Michele Rabbia et du saxophoniste Emile Parisien. A la fois très sophistiquée dans ses dispositifs compositionnels étayés sur une écriture précise et raffinée et d’une grande liberté et fluidité de tons et de mouvements dans ses développements, cette musique constamment séduisante est tout à fait représentative des talents de Negro ne sacrifiant jamais une haute ambition formelle à un vrai souci de lisibilité. Sur des thématiques volontiers nocturnes et oniriques progressant par fluctuations imperceptibles autour de quelques points d’articulation structurels savamment dissimulés, la musique du trio le plus souvent fascine par ses jeux de timbres précieux et ses tonalités mystérieuses réhaussées par une utilisation parcimonieuse et toujours pertinente d’effets électronique subtils. Mais le champ expressif des trois musiciens ne se limite pas à ce registre intimiste et les lignes souvent savent se faire plus franches et les climats plus résolument lyriques. Engageant alors le saxophone “habité” et déambulatoire de Parisien dans les fabuleux entremêlements polyrythmiques du piano martelé tout en couleurs projetées et des grooves caressants d’un Rabbia plus que jamais chorégraphique et sensualiste dans son approche des percussions, la musique explore là de nouvelles zones d’intensité et de de dynamique collectives parfaitement originales. Le trio n’en est qu’au tout début de son aventure (il est prévu qu’il enregistre début 2017 pour Label Bleu…) et de nombreux points formels restent à travailler et affiner collectivement. La qualité de ce concert en forme de coup d’essai n’en est que plus remarquable…

Médéric Collignon (tp, voc), Danilo Rea (p)

Dans un tout autre registre, totalement improvisé cette fois, la soirée s’est poursuivie avec la rencontre, là encore inédite, entre le pianiste italien Danilo Rea et le trompettiste et vocaliste français Médéric Collignon. Dés la “prise de contact” entre les deux hommes la salle a frémi de plaisir en sentant qu’elle s’apprêtait à s’embarquer dans une douce et délicieuse dérive musicale qu’aucune censure (de style(s), de “bon goût”…) ne viendrait entraver… Il faut dire qu’a ce petit jeu (que dis-je ? — ce “Grand Jeu” de l’improvisation!) Médéric Collignon est probablement l’un des plus extraordinaires “performers” contemporains, sa totale liberté de ton et son immense agilité mentale trouvant constamment à s’incarner et prendre forme grâce à des techniques de jeu instrumentale et vocale d’une plasticité confondante. Si Rea de son côté développe une conception de l’improvisation définitivement moins radicale, son écoute est très fine, sa technique très sûre, et c’est en choisissant de mettre son lyrisme, son sens du jeu et son immense culture (de Chopin à Walt Disney!) au service des élucubrations de Collignon que, sans jamais pour autant le cadrer ni le brider, le pianiste a peu à peu trouvé son rôle et sa position dans le dialogue. Au final la musique s’est révélée souvent réjouissante, parfois un peu vaine (c’est le prix à payer de ce genre d’exercice sans filet), mais toujours inventive, vécue et incarnée… Une belle rencontre pour une première. |Pour lancer en beauté la 19e édition de ce festival travaillé depuis ses origines par l’ambition “quasi-utopique” (au meilleur sens du terme, prospectif et par là-même performatif…) de créer/révéler un espace commun entre jazz français et italien à travers la multiplication de rencontres souvent inédites entre musiciens de sensibilités différentes, ses deux organisateurs historiques, Paolo Damiani et Armand Meignan, nous avaient concocté un de ses petits plateaux dont ils ont le secret, synthétisant par sa diversité et son raffinement, l’esprit même de la manifestation — d’ouverture, de convivialité et de recherche.

Dadada

Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (perc, elec)

C’est au plus Français des musiciens italiens actuels, le pianiste et compositeur Roberto Negro, animateur infatigable de la talentueuse nébuleuse de jeunes musiciens regroupés au sein du Tricollectif, qu’est donc revenu l’honneur de donner le ton à cette petite semaine de concerts en présentant en avant-première son tout nouveau trio Dadada composé du batteur et percussionniste Michele Rabbia et du saxophoniste Emile Parisien. A la fois très sophistiquée dans ses dispositifs compositionnels étayés sur une écriture précise et raffinée et d’une grande liberté et fluidité de tons et de mouvements dans ses développements, cette musique constamment séduisante est tout à fait représentative des talents de Negro ne sacrifiant jamais une haute ambition formelle à un vrai souci de lisibilité. Sur des thématiques volontiers nocturnes et oniriques progressant par fluctuations imperceptibles autour de quelques points d’articulation structurels savamment dissimulés, la musique du trio le plus souvent fascine par ses jeux de timbres précieux et ses tonalités mystérieuses réhaussées par une utilisation parcimonieuse et toujours pertinente d’effets électronique subtils. Mais le champ expressif des trois musiciens ne se limite pas à ce registre intimiste et les lignes souvent savent se faire plus franches et les climats plus résolument lyriques. Engageant alors le saxophone “habité” et déambulatoire de Parisien dans les fabuleux entremêlements polyrythmiques du piano martelé tout en couleurs projetées et des grooves caressants d’un Rabbia plus que jamais chorégraphique et sensualiste dans son approche des percussions, la musique explore là de nouvelles zones d’intensité et de de dynamique collectives parfaitement originales. Le trio n’en est qu’au tout début de son aventure (il est prévu qu’il enregistre début 2017 pour Label Bleu…) et de nombreux points formels restent à travailler et affiner collectivement. La qualité de ce concert en forme de coup d’essai n’en est que plus remarquable…

Médéric Collignon (tp, voc), Danilo Rea (p)

Dans un tout autre registre, totalement improvisé cette fois, la soirée s’est poursuivie avec la rencontre, là encore inédite, entre le pianiste italien Danilo Rea et le trompettiste et vocaliste français Médéric Collignon. Dés la “prise de contact” entre les deux hommes la salle a frémi de plaisir en sentant qu’elle s’apprêtait à s’embarquer dans une douce et délicieuse dérive musicale qu’aucune censure (de style(s), de “bon goût”…) ne viendrait entraver… Il faut dire qu’a ce petit jeu (que dis-je ? — ce “Grand Jeu” de l’improvisation!) Médéric Collignon est probablement l’un des plus extraordinaires “performers” contemporains, sa totale liberté de ton et son immense agilité mentale trouvant constamment à s’incarner et prendre forme grâce à des techniques de jeu instrumentale et vocale d’une plasticité confondante. Si Rea de son côté développe une conception de l’improvisation définitivement moins radicale, son écoute est très fine, sa technique très sûre, et c’est en choisissant de mettre son lyrisme, son sens du jeu et son immense culture (de Chopin à Walt Disney!) au service des élucubrations de Collignon que, sans jamais pour autant le cadrer ni le brider, le pianiste a peu à peu trouvé son rôle et sa position dans le dialogue. Au final la musique s’est révélée souvent réjouissante, parfois un peu vaine (c’est le prix à payer de ce genre d’exercice sans filet), mais toujours inventive, vécue et incarnée… Une belle rencontre pour une première. |Pour lancer en beauté la 19e édition de ce festival travaillé depuis ses origines par l’ambition “quasi-utopique” (au meilleur sens du terme, prospectif et par là-même performatif…) de créer/révéler un espace commun entre jazz français et italien à travers la multiplication de rencontres souvent inédites entre musiciens de sensibilités différentes, ses deux organisateurs historiques, Paolo Damiani et Armand Meignan, nous avaient concocté un de ses petits plateaux dont ils ont le secret, synthétisant par sa diversité et son raffinement, l’esprit même de la manifestation — d’ouverture, de convivialité et de recherche.

Dadada

Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (perc, elec)

C’est au plus Français des musiciens italiens actuels, le pianiste et compositeur Roberto Negro, animateur infatigable de la talentueuse nébuleuse de jeunes musiciens regroupés au sein du Tricollectif, qu’est donc revenu l’honneur de donner le ton à cette petite semaine de concerts en présentant en avant-première son tout nouveau trio Dadada composé du batteur et percussionniste Michele Rabbia et du saxophoniste Emile Parisien. A la fois très sophistiquée dans ses dispositifs compositionnels étayés sur une écriture précise et raffinée et d’une grande liberté et fluidité de tons et de mouvements dans ses développements, cette musique constamment séduisante est tout à fait représentative des talents de Negro ne sacrifiant jamais une haute ambition formelle à un vrai souci de lisibilité. Sur des thématiques volontiers nocturnes et oniriques progressant par fluctuations imperceptibles autour de quelques points d’articulation structurels savamment dissimulés, la musique du trio le plus souvent fascine par ses jeux de timbres précieux et ses tonalités mystérieuses réhaussées par une utilisation parcimonieuse et toujours pertinente d’effets électronique subtils. Mais le champ expressif des trois musiciens ne se limite pas à ce registre intimiste et les lignes souvent savent se faire plus franches et les climats plus résolument lyriques. Engageant alors le saxophone “habité” et déambulatoire de Parisien dans les fabuleux entremêlements polyrythmiques du piano martelé tout en couleurs projetées et des grooves caressants d’un Rabbia plus que jamais chorégraphique et sensualiste dans son approche des percussions, la musique explore là de nouvelles zones d’intensité et de de dynamique collectives parfaitement originales. Le trio n’en est qu’au tout début de son aventure (il est prévu qu’il enregistre début 2017 pour Label Bleu…) et de nombreux points formels restent à travailler et affiner collectivement. La qualité de ce concert en forme de coup d’essai n’en est que plus remarquable…

Médéric Collignon (tp, voc), Danilo Rea (p)

Dans un tout autre registre, totalement improvisé cette fois, la soirée s’est poursuivie avec la rencontre, là encore inédite, entre le pianiste italien Danilo Rea et le trompettiste et vocaliste français Médéric Collignon. Dés la “prise de contact” entre les deux hommes la salle a frémi de plaisir en sentant qu’elle s’apprêtait à s’embarquer dans une douce et délicieuse dérive musicale qu’aucune censure (de style(s), de “bon goût”…) ne viendrait entraver… Il faut dire qu’a ce petit jeu (que dis-je ? — ce “Grand Jeu” de l’improvisation!) Médéric Collignon est probablement l’un des plus extraordinaires “performers” contemporains, sa totale liberté de ton et son immense agilité mentale trouvant constamment à s’incarner et prendre forme grâce à des techniques de jeu instrumentale et vocale d’une plasticité confondante. Si Rea de son côté développe une conception de l’improvisation définitivement moins radicale, son écoute est très fine, sa technique très sûre, et c’est en choisissant de mettre son lyrisme, son sens du jeu et son immense culture (de Chopin à Walt Disney!) au service des élucubrations de Collignon que, sans jamais pour autant le cadrer ni le brider, le pianiste a peu à peu trouvé son rôle et sa position dans le dialogue. Au final la musique s’est révélée souvent réjouissante, parfois un peu vaine (c’est le prix à payer de ce genre d’exercice sans filet), mais toujours inventive, vécue et incarnée… Une belle rencontre pour une première. |Pour lancer en beauté la 19e édition de ce festival travaillé depuis ses origines par l’ambition “quasi-utopique” (au meilleur sens du terme, prospectif et par là-même performatif…) de créer/révéler un espace commun entre jazz français et italien à travers la multiplication de rencontres souvent inédites entre musiciens de sensibilités différentes, ses deux organisateurs historiques, Paolo Damiani et Armand Meignan, nous avaient concocté un de ses petits plateaux dont ils ont le secret, synthétisant par sa diversité et son raffinement, l’esprit même de la manifestation — d’ouverture, de convivialité et de recherche.

Dadada

Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (perc, elec)

C’est au plus Français des musiciens italiens actuels, le pianiste et compositeur Roberto Negro, animateur infatigable de la talentueuse nébuleuse de jeunes musiciens regroupés au sein du Tricollectif, qu’est donc revenu l’honneur de donner le ton à cette petite semaine de concerts en présentant en avant-première son tout nouveau trio Dadada composé du batteur et percussionniste Michele Rabbia et du saxophoniste Emile Parisien. A la fois très sophistiquée dans ses dispositifs compositionnels étayés sur une écriture précise et raffinée et d’une grande liberté et fluidité de tons et de mouvements dans ses développements, cette musique constamment séduisante est tout à fait représentative des talents de Negro ne sacrifiant jamais une haute ambition formelle à un vrai souci de lisibilité. Sur des thématiques volontiers nocturnes et oniriques progressant par fluctuations imperceptibles autour de quelques points d’articulation structurels savamment dissimulés, la musique du trio le plus souvent fascine par ses jeux de timbres précieux et ses tonalités mystérieuses réhaussées par une utilisation parcimonieuse et toujours pertinente d’effets électronique subtils. Mais le champ expressif des trois musiciens ne se limite pas à ce registre intimiste et les lignes souvent savent se faire plus franches et les climats plus résolument lyriques. Engageant alors le saxophone “habité” et déambulatoire de Parisien dans les fabuleux entremêlements polyrythmiques du piano martelé tout en couleurs projetées et des grooves caressants d’un Rabbia plus que jamais chorégraphique et sensualiste dans son approche des percussions, la musique explore là de nouvelles zones d’intensité et de de dynamique collectives parfaitement originales. Le trio n’en est qu’au tout début de son aventure (il est prévu qu’il enregistre début 2017 pour Label Bleu…) et de nombreux points formels restent à travailler et affiner collectivement. La qualité de ce concert en forme de coup d’essai n’en est que plus remarquable…

Médéric Collignon (tp, voc), Danilo Rea (p)

Dans un tout autre registre, totalement improvisé cette fois, la soirée s’est poursuivie avec la rencontre, là encore inédite, entre le pianiste italien Danilo Rea et le trompettiste et vocaliste français Médéric Collignon. Dés la “prise de contact” entre les deux hommes la salle a frémi de plaisir en sentant qu’elle s’apprêtait à s’embarquer dans une douce et délicieuse dérive musicale qu’aucune censure (de style(s), de “bon goût”…) ne viendrait entraver… Il faut dire qu’a ce petit jeu (que dis-je ? — ce “Grand Jeu” de l’improvisation!) Médéric Collignon est probablement l’un des plus extraordinaires “performers” contemporains, sa totale liberté de ton et son immense agilité mentale trouvant constamment à s’incarner et prendre forme grâce à des techniques de jeu instrumentale et vocale d’une plasticité confondante. Si Rea de son côté développe une conception de l’improvisation définitivement moins radicale, son écoute est très fine, sa technique très sûre, et c’est en choisissant de mettre son lyrisme, son sens du jeu et son immense culture (de Chopin à Walt Disney!) au service des élucubrations de Collignon que, sans jamais pour autant le cadrer ni le brider, le pianiste a peu à peu trouvé son rôle et sa position dans le dialogue. Au final la musique s’est révélée souvent réjouissante, parfois un peu vaine (c’est le prix à payer de ce genre d’exercice sans filet), mais toujours inventive, vécue et incarnée… Une belle rencontre pour une première.