Jazz live
Publié le 23 Jan 2015

Wiwex ou l’art de la distillation

 

Wi1

Dimanche, à l’occasion de la sortie de leur premier disque (« Equidistant ») se produisait à la Comédie nation  un quartet au nom énigmatique, Wiwex. Sa composition est à elle-seule un manifeste esthétique : une basse, un saxophone, deux percussionnistes. Le message est simple : Tout pour le rythme…

 

Wiwex Quartet avec Pablo Cueco (zarb, berimbau), Mirtha Pozzi (percussions) Doan Roessler (basse), Nathan Hanson (saxophone ténor et soprano) à la Comédie Nation 75011 Paris, le 18 janvier 2015.

 

Voici donc un groupe formé de 50% de percussionnistes…

Pablo Cueco se concentre essentiellement sur le zarb, cet instrument à percussion d’origine iranienne, que l’on joue en le tenant à l’horizontale, main gauche sur la tranche, main droite sur la peau. Il en tire des sonorités légères et virevoltantes. L’un des très beaux moments du concert fut son introduction du troisième morceau, alternant claquements de doigts et pianotage sur le zarb. C’est swingant, aérien.Tout au long du concert Pablo Cueco a d’ailleurs gratifié le public de splendides introductions.

 

 

 

 

Wi2

 

 

 

Au centre de la scène, l’autre percussionniste Mirtha Pozzi a un rôle différent. Elle intervient davantage comme une coloriste. Spécialiste des congas, elle utilise ici un attirail sonore varié et joyeux, castagnettes, coquillages (enfin, m’a-t-il semblé), triangle, cymbales frottées l’une contre l’autre. Elle donne au groupe des saveurs inattendues et fantaisistes.

 

 Wi4

 

 

Nathan Hanson au saxophone ténor et au soprano, a un son très doux, il sait se fondre dans l’ensemble en modulant son intensité. Son économie de moyens va jusqu’à la litote. Quant au contrebassiste Doan Roessler (admirable à l’archet) il est souvent celui par qui l’intensité advient.

 

 Wi3

 

 

Tout ici, sauf le point de départ, est pure improvisation. Les musiciens ne se quittent pas du regard lorsque le groupe s’attelle à la construction d’équilibres fragiles et mouvants, empruntant des configurations nouvelles à chaque morceau. Cela dérive tantôt vers la transe, tantôt vers des atmosphères plus contemplatives. Mais le groupe sait aussi se ménager de splendides moments de duo, comme sur le dernier morceau où Nathan Hanson répond au discours de Pablo Cueco au zarb, en slappant sur les clés de son saxophone ténor. La musique produite est rafraîchissante par sa combinaison de sonorités inédites , passionnante par les interactions multiples qu’elle propose.

Après le concert, je discute quelques minutes avec Pablo Cueco. Je lui demande comment il a choisi le zarb. Il rectifie  : « C’est l’instrument qui nous choisit, pas l’inverse ! ». Puis il raconte joliment comment s’est forgé le répertoire du disque « Equidistant » (et la musique jouée ce soir) : « On a d’abord improvisé pendant deux jours entiers. Ensuite on s’est réunis et on s’est demandé ce qui nous avait plu dans ces deux jours d’impro. Cela pouvait être un alliage de sons, une rythmique particulière. Ensuite nous avons pris chacun de ces moments et nous avons fait comme si c’était un thème. En quelque sorte, pour notre disque, qui est ce que nous avons joué sur scène, nous avons distillé ce que nous avions obtenu en nous confrontant à l’improvisation pure… ». Le produit de cette distillation artisanale, distribué par Socadisc, ne ressemble pas à de l’alcool de pomme de terre mais à bon Armagnac. Cela se déguste par petites lampées et vieillira très bien.

Texte: JF Mondot

Dessins: AC Alvoët

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Dimanche, à l’occasion de la sortie de leur premier disque (« Equidistant ») se produisait à la Comédie nation  un quartet au nom énigmatique, Wiwex. Sa composition est à elle-seule un manifeste esthétique : une basse, un saxophone, deux percussionnistes. Le message est simple : Tout pour le rythme…

 

Wiwex Quartet avec Pablo Cueco (zarb, berimbau), Mirtha Pozzi (percussions) Doan Roessler (basse), Nathan Hanson (saxophone ténor et soprano) à la Comédie Nation 75011 Paris, le 18 janvier 2015.

 

Voici donc un groupe formé de 50% de percussionnistes…

Pablo Cueco se concentre essentiellement sur le zarb, cet instrument à percussion d’origine iranienne, que l’on joue en le tenant à l’horizontale, main gauche sur la tranche, main droite sur la peau. Il en tire des sonorités légères et virevoltantes. L’un des très beaux moments du concert fut son introduction du troisième morceau, alternant claquements de doigts et pianotage sur le zarb. C’est swingant, aérien.Tout au long du concert Pablo Cueco a d’ailleurs gratifié le public de splendides introductions.

 

 

 

 

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Au centre de la scène, l’autre percussionniste Mirtha Pozzi a un rôle différent. Elle intervient davantage comme une coloriste. Spécialiste des congas, elle utilise ici un attirail sonore varié et joyeux, castagnettes, coquillages (enfin, m’a-t-il semblé), triangle, cymbales frottées l’une contre l’autre. Elle donne au groupe des saveurs inattendues et fantaisistes.

 

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Nathan Hanson au saxophone ténor et au soprano, a un son très doux, il sait se fondre dans l’ensemble en modulant son intensité. Son économie de moyens va jusqu’à la litote. Quant au contrebassiste Doan Roessler (admirable à l’archet) il est souvent celui par qui l’intensité advient.

 

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Tout ici, sauf le point de départ, est pure improvisation. Les musiciens ne se quittent pas du regard lorsque le groupe s’attelle à la construction d’équilibres fragiles et mouvants, empruntant des configurations nouvelles à chaque morceau. Cela dérive tantôt vers la transe, tantôt vers des atmosphères plus contemplatives. Mais le groupe sait aussi se ménager de splendides moments de duo, comme sur le dernier morceau où Nathan Hanson répond au discours de Pablo Cueco au zarb, en slappant sur les clés de son saxophone ténor. La musique produite est rafraîchissante par sa combinaison de sonorités inédites , passionnante par les interactions multiples qu’elle propose.

Après le concert, je discute quelques minutes avec Pablo Cueco. Je lui demande comment il a choisi le zarb. Il rectifie  : « C’est l’instrument qui nous choisit, pas l’inverse ! ». Puis il raconte joliment comment s’est forgé le répertoire du disque « Equidistant » (et la musique jouée ce soir) : « On a d’abord improvisé pendant deux jours entiers. Ensuite on s’est réunis et on s’est demandé ce qui nous avait plu dans ces deux jours d’impro. Cela pouvait être un alliage de sons, une rythmique particulière. Ensuite nous avons pris chacun de ces moments et nous avons fait comme si c’était un thème. En quelque sorte, pour notre disque, qui est ce que nous avons joué sur scène, nous avons distillé ce que nous avions obtenu en nous confrontant à l’improvisation pure… ». Le produit de cette distillation artisanale, distribué par Socadisc, ne ressemble pas à de l’alcool de pomme de terre mais à bon Armagnac. Cela se déguste par petites lampées et vieillira très bien.

Texte: JF Mondot

Dessins: AC Alvoët

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Dimanche, à l’occasion de la sortie de leur premier disque (« Equidistant ») se produisait à la Comédie nation  un quartet au nom énigmatique, Wiwex. Sa composition est à elle-seule un manifeste esthétique : une basse, un saxophone, deux percussionnistes. Le message est simple : Tout pour le rythme…

 

Wiwex Quartet avec Pablo Cueco (zarb, berimbau), Mirtha Pozzi (percussions) Doan Roessler (basse), Nathan Hanson (saxophone ténor et soprano) à la Comédie Nation 75011 Paris, le 18 janvier 2015.

 

Voici donc un groupe formé de 50% de percussionnistes…

Pablo Cueco se concentre essentiellement sur le zarb, cet instrument à percussion d’origine iranienne, que l’on joue en le tenant à l’horizontale, main gauche sur la tranche, main droite sur la peau. Il en tire des sonorités légères et virevoltantes. L’un des très beaux moments du concert fut son introduction du troisième morceau, alternant claquements de doigts et pianotage sur le zarb. C’est swingant, aérien.Tout au long du concert Pablo Cueco a d’ailleurs gratifié le public de splendides introductions.

 

 

 

 

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Au centre de la scène, l’autre percussionniste Mirtha Pozzi a un rôle différent. Elle intervient davantage comme une coloriste. Spécialiste des congas, elle utilise ici un attirail sonore varié et joyeux, castagnettes, coquillages (enfin, m’a-t-il semblé), triangle, cymbales frottées l’une contre l’autre. Elle donne au groupe des saveurs inattendues et fantaisistes.

 

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Nathan Hanson au saxophone ténor et au soprano, a un son très doux, il sait se fondre dans l’ensemble en modulant son intensité. Son économie de moyens va jusqu’à la litote. Quant au contrebassiste Doan Roessler (admirable à l’archet) il est souvent celui par qui l’intensité advient.

 

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Tout ici, sauf le point de départ, est pure improvisation. Les musiciens ne se quittent pas du regard lorsque le groupe s’attelle à la construction d’équilibres fragiles et mouvants, empruntant des configurations nouvelles à chaque morceau. Cela dérive tantôt vers la transe, tantôt vers des atmosphères plus contemplatives. Mais le groupe sait aussi se ménager de splendides moments de duo, comme sur le dernier morceau où Nathan Hanson répond au discours de Pablo Cueco au zarb, en slappant sur les clés de son saxophone ténor. La musique produite est rafraîchissante par sa combinaison de sonorités inédites , passionnante par les interactions multiples qu’elle propose.

Après le concert, je discute quelques minutes avec Pablo Cueco. Je lui demande comment il a choisi le zarb. Il rectifie  : « C’est l’instrument qui nous choisit, pas l’inverse ! ». Puis il raconte joliment comment s’est forgé le répertoire du disque « Equidistant » (et la musique jouée ce soir) : « On a d’abord improvisé pendant deux jours entiers. Ensuite on s’est réunis et on s’est demandé ce qui nous avait plu dans ces deux jours d’impro. Cela pouvait être un alliage de sons, une rythmique particulière. Ensuite nous avons pris chacun de ces moments et nous avons fait comme si c’était un thème. En quelque sorte, pour notre disque, qui est ce que nous avons joué sur scène, nous avons distillé ce que nous avions obtenu en nous confrontant à l’improvisation pure… ». Le produit de cette distillation artisanale, distribué par Socadisc, ne ressemble pas à de l’alcool de pomme de terre mais à bon Armagnac. Cela se déguste par petites lampées et vieillira très bien.

Texte: JF Mondot

Dessins: AC Alvoët

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Dimanche, à l’occasion de la sortie de leur premier disque (« Equidistant ») se produisait à la Comédie nation  un quartet au nom énigmatique, Wiwex. Sa composition est à elle-seule un manifeste esthétique : une basse, un saxophone, deux percussionnistes. Le message est simple : Tout pour le rythme…

 

Wiwex Quartet avec Pablo Cueco (zarb, berimbau), Mirtha Pozzi (percussions) Doan Roessler (basse), Nathan Hanson (saxophone ténor et soprano) à la Comédie Nation 75011 Paris, le 18 janvier 2015.

 

Voici donc un groupe formé de 50% de percussionnistes…

Pablo Cueco se concentre essentiellement sur le zarb, cet instrument à percussion d’origine iranienne, que l’on joue en le tenant à l’horizontale, main gauche sur la tranche, main droite sur la peau. Il en tire des sonorités légères et virevoltantes. L’un des très beaux moments du concert fut son introduction du troisième morceau, alternant claquements de doigts et pianotage sur le zarb. C’est swingant, aérien.Tout au long du concert Pablo Cueco a d’ailleurs gratifié le public de splendides introductions.

 

 

 

 

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Au centre de la scène, l’autre percussionniste Mirtha Pozzi a un rôle différent. Elle intervient davantage comme une coloriste. Spécialiste des congas, elle utilise ici un attirail sonore varié et joyeux, castagnettes, coquillages (enfin, m’a-t-il semblé), triangle, cymbales frottées l’une contre l’autre. Elle donne au groupe des saveurs inattendues et fantaisistes.

 

 Wi4

 

 

Nathan Hanson au saxophone ténor et au soprano, a un son très doux, il sait se fondre dans l’ensemble en modulant son intensité. Son économie de moyens va jusqu’à la litote. Quant au contrebassiste Doan Roessler (admirable à l’archet) il est souvent celui par qui l’intensité advient.

 

 Wi3

 

 

Tout ici, sauf le point de départ, est pure improvisation. Les musiciens ne se quittent pas du regard lorsque le groupe s’attelle à la construction d’équilibres fragiles et mouvants, empruntant des configurations nouvelles à chaque morceau. Cela dérive tantôt vers la transe, tantôt vers des atmosphères plus contemplatives. Mais le groupe sait aussi se ménager de splendides moments de duo, comme sur le dernier morceau où Nathan Hanson répond au discours de Pablo Cueco au zarb, en slappant sur les clés de son saxophone ténor. La musique produite est rafraîchissante par sa combinaison de sonorités inédites , passionnante par les interactions multiples qu’elle propose.

Après le concert, je discute quelques minutes avec Pablo Cueco. Je lui demande comment il a choisi le zarb. Il rectifie  : « C’est l’instrument qui nous choisit, pas l’inverse ! ». Puis il raconte joliment comment s’est forgé le répertoire du disque « Equidistant » (et la musique jouée ce soir) : « On a d’abord improvisé pendant deux jours entiers. Ensuite on s’est réunis et on s’est demandé ce qui nous avait plu dans ces deux jours d’impro. Cela pouvait être un alliage de sons, une rythmique particulière. Ensuite nous avons pris chacun de ces moments et nous avons fait comme si c’était un thème. En quelque sorte, pour notre disque, qui est ce que nous avons joué sur scène, nous avons distillé ce que nous avions obtenu en nous confrontant à l’improvisation pure… ». Le produit de cette distillation artisanale, distribué par Socadisc, ne ressemble pas à de l’alcool de pomme de terre mais à bon Armagnac. Cela se déguste par petites lampées et vieillira très bien.

Texte: JF Mondot

Dessins: AC Alvoët