Jazz live
Publié le 29 Juil 2017

Vic Fezensac (2): Calypso Rose élue Reine de Tempo Latino

Le public scande son prénom, martèle les deux syllabes avec force. Il a quitté la scène depuis cinq minutes. Mais la foule, les danseurs du parterre sur le sable du « ruedo » ne le lâchent pas. Appels,  cris…peine perdue. Richard Bona ne reviendra pas. Il paraphe son album, fait des selfies sous la tente des signatures. 

Puerto Candelaria: Juancho Valencia (p), Eduardo Gonzáles (voc, b), Maga la Maga (voc), José Tobón (sax), Christian Rios (tb), Didier Martínez, Juan Guillermo Aguilar (perc)

LA-33: Sergio Mejía (b), Santiago Mejía (keyb), Guillermo Celis, Edgardo Julio, David Tantalio (voc), Alejandro Perez (conga), Diego Sanchez (bongo), Adalbert Gaviria (ts), Juan Miguel-Vega Vladimir Romero (tb), Roland Nieto (tp), Juan David Fernandez (perc)

Tempo Latino,, Vic Fezensac (32500),

Les Arènes, 27 juillet

Cinq jeunes musiciens de Medellin sur scène plus une chanteuse percussionniste. L’orchestre tourne rond. Il sert la cumbia, musique populaire que l’on entend dans les villes de Colombie, dans tous les cafés, tous les bus. Ça danse ferme au pied de la scène, Puerto Candelaria a modernisé le concept (genre venue de Guinée, implantée en Colombie dès le 17e siècle) l’a adapté à l’orchestration d’aujourd’hui. Simple, directe. Objectif: des rythmes forts, avec une efficacité à déclencher pas et déhanchements. A Vic, ça marche, par le biais des arrangements très réglés de Juancho Valencia, pianiste et directeur musical. Deux cuivres seulement, mais sous les assauts conjugués des percus ils produisent les riffs qui conviennent. En souplesse, musique latine oblige. Et lorsque le leader annonce une « chanson romantique basée sur le thème de l’amour et les dettes… » le pas se ralentit, les couples de danseurs se resserrent. Visiblement c’est cela aussi le bon Tempo Latino.

Changement total de décor. La-33 sonne très fort. Très cuivrée (4 cuivres dont deux trombones) à l’instar d’un pupitre de big band. La musique déroule sur un train d’enfer, marquée d’une mise en place terrible. Le trio de percussion joue sur le fil des temps, au fond ou parfois un peu en avance histoire de coller au besoin des danseurs. Trois chanteurs officient, chant contre-chant. Le plus grand, le plus costaud, ray-bans, casquette façon rap et marcel noir poché d’un graphique de Metallica la joue crooneur. L’alliage métal trombone/sax baryton descend les vibration dans les basses. Le « congaceiro « Alfredo Perez (parti de Cuba à 13 ans, il vit depuis à Bogota) se lâche dans une séquence solo virtuose, façon mains stroboscopées sur la peau des tambours. On passe de la salsa dura à la salsa dite « jazz », avec une orchestration enrichie pour l’occasion. Le son d’ensemble séduit des arènes très garnies. La-33  colombienne des frangins Mejía issu de la « calle » 33, rue d’un quartier « caliente » de Bogota n’était pas venu à Vic depuis plusieurs années. Vu l’impact, Ils reviendront. C’est joué d’avance.

Calypso Queen !

Les Arènes, 28  juillet

Calypso Rose (voc), Pascale Kameni Kamga, Audrey Gbaguidi (voc), Gregory Louis (dm), Jean M’ba N’Guema (g), David Aubaille (keyb), Fabian Kisoka (ts), Sylavain Bardiau (tp, tb)

Richard Bona & Mandekan Cubano : Richard Bona (elb, vos), Osmany Paredes (p), Roberto Quintero, Luisito Quintero (perc), Rey Alejandro (tb), Dennis Hernandez (tp)

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Elle sourit doucement mais fait passer son message fermement dans une drôle de créolisation de sa langue en anglais-espagnol-français. Le texte de ses chansons parle de la vie des femmes. De leurs difficultés récurrentes rencontrées au quotidien dans son île comme dans les autres pays du monde. Calypso Rose garde pourtant une dose d’émotion particulière pour parler de son arrière grand mère « Elle est arrivée très jeune fin XIXe à Tobago, mon île natale, importée comme esclave arrachée à sa terre africaine, la Guinée, à ce moment là colonie française. Du coup elle m’a appris quelques mots de votre langue, et sur ses genoux je comptais avec elle 1,2,3,4… » Elle répète ces chiffres  en rythme. Et le calypso dédié à son aïeule démarre « Back To Africa » raconte la frustration de cette femme passée par l’esclavage pour n’avoir jamais pu revoir son continent de naissance. Au beau milieu de la chanson, un solo de ténor déchire la nuit naissante. Plus tard ce sera au tour de la trompette (Sylvain Bardiau, l’un des trois musiciens de Journal Intime, groupe bien connu des lecteurs de Jazz Mag joue depuis plusieurs années auprès de la chanteuse lauréate des Victoires de la Musique) de chalouper sur les syncopes des îles jumelles du bout de l’Arc Caraîbe,  Trinidad et Tobago. A Port of Spain, la capitale, chaque année on élit le roi du calypso sur son de steel-drums, ces tambours métalliques nés de la découpe des barrils de pétrole. Un jour pourtant avec Calypso Rose, le « Calypso King » a muté en… »Calypso Queen » « Même le président de notre pays m’appelle ainsi désormais » fait-elle remarquer en se marrant. Le public des arènes quasi en délire a depuis le début du concert, ajusté ses pas de la salsa au rythme découpant du calypso. Le vent a tourné du nord au sud des West Indies. A Vic, une heure et demie durant l’anglais des îles a pris le pas sur l’espagnol caribeño. Les aficionados amoureux, séduit(e)s par la dame l’acclament. Ne pensent pas la laisser partir. Et pourtant: à 76 ans, Calypso Rose marche avec de grandes difficultés à petits pas mesurés sur la scène immense encombrées d’instruments, de fils, de pieds de micros. Elle va jusqu’à mimer des postures provocs…Seulement au beau milieu du concert, elle s’éclipse un bon quart d’heure pour laisser ses musiciens occuper la scène, imposer leur envie de musiques (solos de sax, guitare, clavier, percussions, « chases « cuivres-guitare ou clavier- batterie, l’orchestre devient dès lors un vrai big band qui improvise avec savoir faire) et…donner une respiration repos à la Reine « On est en tournée depuis avril… » confie un des musiciens. Sur scène, avec sa voix, sa présence elle rayonne, les fans conquis(es) en redemandent. On a connu des séries, des concerts se terminant en queue de poisson avec BB King, la première version du Buena Vista ou même Cesaria Evora. Quels que soient le talent, l’envie, li ne faudrait peut-être pas pousser trop loin le bouchon…

Rien de tel avec Richard Bona, évidemment. L’orchestre joue toujours plein pot. Et lui, basse, voix, présence, mise en place, il fait le show. Les arrangements des pièces tombent pile, à l’endroit au moment ou il faut. La musique génère sa part de danse, certes. Mais celle là on peut aussi en écouter avec attention les séquences exposées avec précision, étudiées dans leur résonance sonore, cadrées. Au plan instrumental les frères Quintero, du Venezuela, représentent ce qui se fait de mieux en matière de percussion afro-cubaine (quelle partie solo de Luisito, le cadet sur ses timbales métal !) Idem pour le piano, les cuivres en place, inspirés. Et cette fois la griffe musicale de ce groupe du bassiste-compositeur-producteur désormais associé à Quincy Jones, tombait pile poil avec le lieu, le cadre du festival. Dommage de ne pas avoir fait écho jusqu’au bout à la demande des gens exprimée dans le bon Tempo Latino

Robert Latxague

Tempo Latino Vic Fezensac, 29 juillet

21 h: United by Tony Succar

|

Le public scande son prénom, martèle les deux syllabes avec force. Il a quitté la scène depuis cinq minutes. Mais la foule, les danseurs du parterre sur le sable du « ruedo » ne le lâchent pas. Appels,  cris…peine perdue. Richard Bona ne reviendra pas. Il paraphe son album, fait des selfies sous la tente des signatures. 

Puerto Candelaria: Juancho Valencia (p), Eduardo Gonzáles (voc, b), Maga la Maga (voc), José Tobón (sax), Christian Rios (tb), Didier Martínez, Juan Guillermo Aguilar (perc)

LA-33: Sergio Mejía (b), Santiago Mejía (keyb), Guillermo Celis, Edgardo Julio, David Tantalio (voc), Alejandro Perez (conga), Diego Sanchez (bongo), Adalbert Gaviria (ts), Juan Miguel-Vega Vladimir Romero (tb), Roland Nieto (tp), Juan David Fernandez (perc)

Tempo Latino,, Vic Fezensac (32500),

Les Arènes, 27 juillet

Cinq jeunes musiciens de Medellin sur scène plus une chanteuse percussionniste. L’orchestre tourne rond. Il sert la cumbia, musique populaire que l’on entend dans les villes de Colombie, dans tous les cafés, tous les bus. Ça danse ferme au pied de la scène, Puerto Candelaria a modernisé le concept (genre venue de Guinée, implantée en Colombie dès le 17e siècle) l’a adapté à l’orchestration d’aujourd’hui. Simple, directe. Objectif: des rythmes forts, avec une efficacité à déclencher pas et déhanchements. A Vic, ça marche, par le biais des arrangements très réglés de Juancho Valencia, pianiste et directeur musical. Deux cuivres seulement, mais sous les assauts conjugués des percus ils produisent les riffs qui conviennent. En souplesse, musique latine oblige. Et lorsque le leader annonce une « chanson romantique basée sur le thème de l’amour et les dettes… » le pas se ralentit, les couples de danseurs se resserrent. Visiblement c’est cela aussi le bon Tempo Latino.

Changement total de décor. La-33 sonne très fort. Très cuivrée (4 cuivres dont deux trombones) à l’instar d’un pupitre de big band. La musique déroule sur un train d’enfer, marquée d’une mise en place terrible. Le trio de percussion joue sur le fil des temps, au fond ou parfois un peu en avance histoire de coller au besoin des danseurs. Trois chanteurs officient, chant contre-chant. Le plus grand, le plus costaud, ray-bans, casquette façon rap et marcel noir poché d’un graphique de Metallica la joue crooneur. L’alliage métal trombone/sax baryton descend les vibration dans les basses. Le « congaceiro « Alfredo Perez (parti de Cuba à 13 ans, il vit depuis à Bogota) se lâche dans une séquence solo virtuose, façon mains stroboscopées sur la peau des tambours. On passe de la salsa dura à la salsa dite « jazz », avec une orchestration enrichie pour l’occasion. Le son d’ensemble séduit des arènes très garnies. La-33  colombienne des frangins Mejía issu de la « calle » 33, rue d’un quartier « caliente » de Bogota n’était pas venu à Vic depuis plusieurs années. Vu l’impact, Ils reviendront. C’est joué d’avance.

Calypso Queen !

Les Arènes, 28  juillet

Calypso Rose (voc), Pascale Kameni Kamga, Audrey Gbaguidi (voc), Gregory Louis (dm), Jean M’ba N’Guema (g), David Aubaille (keyb), Fabian Kisoka (ts), Sylavain Bardiau (tp, tb)

Richard Bona & Mandekan Cubano : Richard Bona (elb, vos), Osmany Paredes (p), Roberto Quintero, Luisito Quintero (perc), Rey Alejandro (tb), Dennis Hernandez (tp)

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Elle sourit doucement mais fait passer son message fermement dans une drôle de créolisation de sa langue en anglais-espagnol-français. Le texte de ses chansons parle de la vie des femmes. De leurs difficultés récurrentes rencontrées au quotidien dans son île comme dans les autres pays du monde. Calypso Rose garde pourtant une dose d’émotion particulière pour parler de son arrière grand mère « Elle est arrivée très jeune fin XIXe à Tobago, mon île natale, importée comme esclave arrachée à sa terre africaine, la Guinée, à ce moment là colonie française. Du coup elle m’a appris quelques mots de votre langue, et sur ses genoux je comptais avec elle 1,2,3,4… » Elle répète ces chiffres  en rythme. Et le calypso dédié à son aïeule démarre « Back To Africa » raconte la frustration de cette femme passée par l’esclavage pour n’avoir jamais pu revoir son continent de naissance. Au beau milieu de la chanson, un solo de ténor déchire la nuit naissante. Plus tard ce sera au tour de la trompette (Sylvain Bardiau, l’un des trois musiciens de Journal Intime, groupe bien connu des lecteurs de Jazz Mag joue depuis plusieurs années auprès de la chanteuse lauréate des Victoires de la Musique) de chalouper sur les syncopes des îles jumelles du bout de l’Arc Caraîbe,  Trinidad et Tobago. A Port of Spain, la capitale, chaque année on élit le roi du calypso sur son de steel-drums, ces tambours métalliques nés de la découpe des barrils de pétrole. Un jour pourtant avec Calypso Rose, le « Calypso King » a muté en… »Calypso Queen » « Même le président de notre pays m’appelle ainsi désormais » fait-elle remarquer en se marrant. Le public des arènes quasi en délire a depuis le début du concert, ajusté ses pas de la salsa au rythme découpant du calypso. Le vent a tourné du nord au sud des West Indies. A Vic, une heure et demie durant l’anglais des îles a pris le pas sur l’espagnol caribeño. Les aficionados amoureux, séduit(e)s par la dame l’acclament. Ne pensent pas la laisser partir. Et pourtant: à 76 ans, Calypso Rose marche avec de grandes difficultés à petits pas mesurés sur la scène immense encombrées d’instruments, de fils, de pieds de micros. Elle va jusqu’à mimer des postures provocs…Seulement au beau milieu du concert, elle s’éclipse un bon quart d’heure pour laisser ses musiciens occuper la scène, imposer leur envie de musiques (solos de sax, guitare, clavier, percussions, « chases « cuivres-guitare ou clavier- batterie, l’orchestre devient dès lors un vrai big band qui improvise avec savoir faire) et…donner une respiration repos à la Reine « On est en tournée depuis avril… » confie un des musiciens. Sur scène, avec sa voix, sa présence elle rayonne, les fans conquis(es) en redemandent. On a connu des séries, des concerts se terminant en queue de poisson avec BB King, la première version du Buena Vista ou même Cesaria Evora. Quels que soient le talent, l’envie, li ne faudrait peut-être pas pousser trop loin le bouchon…

Rien de tel avec Richard Bona, évidemment. L’orchestre joue toujours plein pot. Et lui, basse, voix, présence, mise en place, il fait le show. Les arrangements des pièces tombent pile, à l’endroit au moment ou il faut. La musique génère sa part de danse, certes. Mais celle là on peut aussi en écouter avec attention les séquences exposées avec précision, étudiées dans leur résonance sonore, cadrées. Au plan instrumental les frères Quintero, du Venezuela, représentent ce qui se fait de mieux en matière de percussion afro-cubaine (quelle partie solo de Luisito, le cadet sur ses timbales métal !) Idem pour le piano, les cuivres en place, inspirés. Et cette fois la griffe musicale de ce groupe du bassiste-compositeur-producteur désormais associé à Quincy Jones, tombait pile poil avec le lieu, le cadre du festival. Dommage de ne pas avoir fait écho jusqu’au bout à la demande des gens exprimée dans le bon Tempo Latino

Robert Latxague

Tempo Latino Vic Fezensac, 29 juillet

21 h: United by Tony Succar

|

Le public scande son prénom, martèle les deux syllabes avec force. Il a quitté la scène depuis cinq minutes. Mais la foule, les danseurs du parterre sur le sable du « ruedo » ne le lâchent pas. Appels,  cris…peine perdue. Richard Bona ne reviendra pas. Il paraphe son album, fait des selfies sous la tente des signatures. 

Puerto Candelaria: Juancho Valencia (p), Eduardo Gonzáles (voc, b), Maga la Maga (voc), José Tobón (sax), Christian Rios (tb), Didier Martínez, Juan Guillermo Aguilar (perc)

LA-33: Sergio Mejía (b), Santiago Mejía (keyb), Guillermo Celis, Edgardo Julio, David Tantalio (voc), Alejandro Perez (conga), Diego Sanchez (bongo), Adalbert Gaviria (ts), Juan Miguel-Vega Vladimir Romero (tb), Roland Nieto (tp), Juan David Fernandez (perc)

Tempo Latino,, Vic Fezensac (32500),

Les Arènes, 27 juillet

Cinq jeunes musiciens de Medellin sur scène plus une chanteuse percussionniste. L’orchestre tourne rond. Il sert la cumbia, musique populaire que l’on entend dans les villes de Colombie, dans tous les cafés, tous les bus. Ça danse ferme au pied de la scène, Puerto Candelaria a modernisé le concept (genre venue de Guinée, implantée en Colombie dès le 17e siècle) l’a adapté à l’orchestration d’aujourd’hui. Simple, directe. Objectif: des rythmes forts, avec une efficacité à déclencher pas et déhanchements. A Vic, ça marche, par le biais des arrangements très réglés de Juancho Valencia, pianiste et directeur musical. Deux cuivres seulement, mais sous les assauts conjugués des percus ils produisent les riffs qui conviennent. En souplesse, musique latine oblige. Et lorsque le leader annonce une « chanson romantique basée sur le thème de l’amour et les dettes… » le pas se ralentit, les couples de danseurs se resserrent. Visiblement c’est cela aussi le bon Tempo Latino.

Changement total de décor. La-33 sonne très fort. Très cuivrée (4 cuivres dont deux trombones) à l’instar d’un pupitre de big band. La musique déroule sur un train d’enfer, marquée d’une mise en place terrible. Le trio de percussion joue sur le fil des temps, au fond ou parfois un peu en avance histoire de coller au besoin des danseurs. Trois chanteurs officient, chant contre-chant. Le plus grand, le plus costaud, ray-bans, casquette façon rap et marcel noir poché d’un graphique de Metallica la joue crooneur. L’alliage métal trombone/sax baryton descend les vibration dans les basses. Le « congaceiro « Alfredo Perez (parti de Cuba à 13 ans, il vit depuis à Bogota) se lâche dans une séquence solo virtuose, façon mains stroboscopées sur la peau des tambours. On passe de la salsa dura à la salsa dite « jazz », avec une orchestration enrichie pour l’occasion. Le son d’ensemble séduit des arènes très garnies. La-33  colombienne des frangins Mejía issu de la « calle » 33, rue d’un quartier « caliente » de Bogota n’était pas venu à Vic depuis plusieurs années. Vu l’impact, Ils reviendront. C’est joué d’avance.

Calypso Queen !

Les Arènes, 28  juillet

Calypso Rose (voc), Pascale Kameni Kamga, Audrey Gbaguidi (voc), Gregory Louis (dm), Jean M’ba N’Guema (g), David Aubaille (keyb), Fabian Kisoka (ts), Sylavain Bardiau (tp, tb)

Richard Bona & Mandekan Cubano : Richard Bona (elb, vos), Osmany Paredes (p), Roberto Quintero, Luisito Quintero (perc), Rey Alejandro (tb), Dennis Hernandez (tp)

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Elle sourit doucement mais fait passer son message fermement dans une drôle de créolisation de sa langue en anglais-espagnol-français. Le texte de ses chansons parle de la vie des femmes. De leurs difficultés récurrentes rencontrées au quotidien dans son île comme dans les autres pays du monde. Calypso Rose garde pourtant une dose d’émotion particulière pour parler de son arrière grand mère « Elle est arrivée très jeune fin XIXe à Tobago, mon île natale, importée comme esclave arrachée à sa terre africaine, la Guinée, à ce moment là colonie française. Du coup elle m’a appris quelques mots de votre langue, et sur ses genoux je comptais avec elle 1,2,3,4… » Elle répète ces chiffres  en rythme. Et le calypso dédié à son aïeule démarre « Back To Africa » raconte la frustration de cette femme passée par l’esclavage pour n’avoir jamais pu revoir son continent de naissance. Au beau milieu de la chanson, un solo de ténor déchire la nuit naissante. Plus tard ce sera au tour de la trompette (Sylvain Bardiau, l’un des trois musiciens de Journal Intime, groupe bien connu des lecteurs de Jazz Mag joue depuis plusieurs années auprès de la chanteuse lauréate des Victoires de la Musique) de chalouper sur les syncopes des îles jumelles du bout de l’Arc Caraîbe,  Trinidad et Tobago. A Port of Spain, la capitale, chaque année on élit le roi du calypso sur son de steel-drums, ces tambours métalliques nés de la découpe des barrils de pétrole. Un jour pourtant avec Calypso Rose, le « Calypso King » a muté en… »Calypso Queen » « Même le président de notre pays m’appelle ainsi désormais » fait-elle remarquer en se marrant. Le public des arènes quasi en délire a depuis le début du concert, ajusté ses pas de la salsa au rythme découpant du calypso. Le vent a tourné du nord au sud des West Indies. A Vic, une heure et demie durant l’anglais des îles a pris le pas sur l’espagnol caribeño. Les aficionados amoureux, séduit(e)s par la dame l’acclament. Ne pensent pas la laisser partir. Et pourtant: à 76 ans, Calypso Rose marche avec de grandes difficultés à petits pas mesurés sur la scène immense encombrées d’instruments, de fils, de pieds de micros. Elle va jusqu’à mimer des postures provocs…Seulement au beau milieu du concert, elle s’éclipse un bon quart d’heure pour laisser ses musiciens occuper la scène, imposer leur envie de musiques (solos de sax, guitare, clavier, percussions, « chases « cuivres-guitare ou clavier- batterie, l’orchestre devient dès lors un vrai big band qui improvise avec savoir faire) et…donner une respiration repos à la Reine « On est en tournée depuis avril… » confie un des musiciens. Sur scène, avec sa voix, sa présence elle rayonne, les fans conquis(es) en redemandent. On a connu des séries, des concerts se terminant en queue de poisson avec BB King, la première version du Buena Vista ou même Cesaria Evora. Quels que soient le talent, l’envie, li ne faudrait peut-être pas pousser trop loin le bouchon…

Rien de tel avec Richard Bona, évidemment. L’orchestre joue toujours plein pot. Et lui, basse, voix, présence, mise en place, il fait le show. Les arrangements des pièces tombent pile, à l’endroit au moment ou il faut. La musique génère sa part de danse, certes. Mais celle là on peut aussi en écouter avec attention les séquences exposées avec précision, étudiées dans leur résonance sonore, cadrées. Au plan instrumental les frères Quintero, du Venezuela, représentent ce qui se fait de mieux en matière de percussion afro-cubaine (quelle partie solo de Luisito, le cadet sur ses timbales métal !) Idem pour le piano, les cuivres en place, inspirés. Et cette fois la griffe musicale de ce groupe du bassiste-compositeur-producteur désormais associé à Quincy Jones, tombait pile poil avec le lieu, le cadre du festival. Dommage de ne pas avoir fait écho jusqu’au bout à la demande des gens exprimée dans le bon Tempo Latino

Robert Latxague

Tempo Latino Vic Fezensac, 29 juillet

21 h: United by Tony Succar

|

Le public scande son prénom, martèle les deux syllabes avec force. Il a quitté la scène depuis cinq minutes. Mais la foule, les danseurs du parterre sur le sable du « ruedo » ne le lâchent pas. Appels,  cris…peine perdue. Richard Bona ne reviendra pas. Il paraphe son album, fait des selfies sous la tente des signatures. 

Puerto Candelaria: Juancho Valencia (p), Eduardo Gonzáles (voc, b), Maga la Maga (voc), José Tobón (sax), Christian Rios (tb), Didier Martínez, Juan Guillermo Aguilar (perc)

LA-33: Sergio Mejía (b), Santiago Mejía (keyb), Guillermo Celis, Edgardo Julio, David Tantalio (voc), Alejandro Perez (conga), Diego Sanchez (bongo), Adalbert Gaviria (ts), Juan Miguel-Vega Vladimir Romero (tb), Roland Nieto (tp), Juan David Fernandez (perc)

Tempo Latino,, Vic Fezensac (32500),

Les Arènes, 27 juillet

Cinq jeunes musiciens de Medellin sur scène plus une chanteuse percussionniste. L’orchestre tourne rond. Il sert la cumbia, musique populaire que l’on entend dans les villes de Colombie, dans tous les cafés, tous les bus. Ça danse ferme au pied de la scène, Puerto Candelaria a modernisé le concept (genre venue de Guinée, implantée en Colombie dès le 17e siècle) l’a adapté à l’orchestration d’aujourd’hui. Simple, directe. Objectif: des rythmes forts, avec une efficacité à déclencher pas et déhanchements. A Vic, ça marche, par le biais des arrangements très réglés de Juancho Valencia, pianiste et directeur musical. Deux cuivres seulement, mais sous les assauts conjugués des percus ils produisent les riffs qui conviennent. En souplesse, musique latine oblige. Et lorsque le leader annonce une « chanson romantique basée sur le thème de l’amour et les dettes… » le pas se ralentit, les couples de danseurs se resserrent. Visiblement c’est cela aussi le bon Tempo Latino.

Changement total de décor. La-33 sonne très fort. Très cuivrée (4 cuivres dont deux trombones) à l’instar d’un pupitre de big band. La musique déroule sur un train d’enfer, marquée d’une mise en place terrible. Le trio de percussion joue sur le fil des temps, au fond ou parfois un peu en avance histoire de coller au besoin des danseurs. Trois chanteurs officient, chant contre-chant. Le plus grand, le plus costaud, ray-bans, casquette façon rap et marcel noir poché d’un graphique de Metallica la joue crooneur. L’alliage métal trombone/sax baryton descend les vibration dans les basses. Le « congaceiro « Alfredo Perez (parti de Cuba à 13 ans, il vit depuis à Bogota) se lâche dans une séquence solo virtuose, façon mains stroboscopées sur la peau des tambours. On passe de la salsa dura à la salsa dite « jazz », avec une orchestration enrichie pour l’occasion. Le son d’ensemble séduit des arènes très garnies. La-33  colombienne des frangins Mejía issu de la « calle » 33, rue d’un quartier « caliente » de Bogota n’était pas venu à Vic depuis plusieurs années. Vu l’impact, Ils reviendront. C’est joué d’avance.

Calypso Queen !

Les Arènes, 28  juillet

Calypso Rose (voc), Pascale Kameni Kamga, Audrey Gbaguidi (voc), Gregory Louis (dm), Jean M’ba N’Guema (g), David Aubaille (keyb), Fabian Kisoka (ts), Sylavain Bardiau (tp, tb)

Richard Bona & Mandekan Cubano : Richard Bona (elb, vos), Osmany Paredes (p), Roberto Quintero, Luisito Quintero (perc), Rey Alejandro (tb), Dennis Hernandez (tp)

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Rose, Reine du Calypso, Eric (Duffau) Mousquetaire de Tempo

Elle sourit doucement mais fait passer son message fermement dans une drôle de créolisation de sa langue en anglais-espagnol-français. Le texte de ses chansons parle de la vie des femmes. De leurs difficultés récurrentes rencontrées au quotidien dans son île comme dans les autres pays du monde. Calypso Rose garde pourtant une dose d’émotion particulière pour parler de son arrière grand mère « Elle est arrivée très jeune fin XIXe à Tobago, mon île natale, importée comme esclave arrachée à sa terre africaine, la Guinée, à ce moment là colonie française. Du coup elle m’a appris quelques mots de votre langue, et sur ses genoux je comptais avec elle 1,2,3,4… » Elle répète ces chiffres  en rythme. Et le calypso dédié à son aïeule démarre « Back To Africa » raconte la frustration de cette femme passée par l’esclavage pour n’avoir jamais pu revoir son continent de naissance. Au beau milieu de la chanson, un solo de ténor déchire la nuit naissante. Plus tard ce sera au tour de la trompette (Sylvain Bardiau, l’un des trois musiciens de Journal Intime, groupe bien connu des lecteurs de Jazz Mag joue depuis plusieurs années auprès de la chanteuse lauréate des Victoires de la Musique) de chalouper sur les syncopes des îles jumelles du bout de l’Arc Caraîbe,  Trinidad et Tobago. A Port of Spain, la capitale, chaque année on élit le roi du calypso sur son de steel-drums, ces tambours métalliques nés de la découpe des barrils de pétrole. Un jour pourtant avec Calypso Rose, le « Calypso King » a muté en… »Calypso Queen » « Même le président de notre pays m’appelle ainsi désormais » fait-elle remarquer en se marrant. Le public des arènes quasi en délire a depuis le début du concert, ajusté ses pas de la salsa au rythme découpant du calypso. Le vent a tourné du nord au sud des West Indies. A Vic, une heure et demie durant l’anglais des îles a pris le pas sur l’espagnol caribeño. Les aficionados amoureux, séduit(e)s par la dame l’acclament. Ne pensent pas la laisser partir. Et pourtant: à 76 ans, Calypso Rose marche avec de grandes difficultés à petits pas mesurés sur la scène immense encombrées d’instruments, de fils, de pieds de micros. Elle va jusqu’à mimer des postures provocs…Seulement au beau milieu du concert, elle s’éclipse un bon quart d’heure pour laisser ses musiciens occuper la scène, imposer leur envie de musiques (solos de sax, guitare, clavier, percussions, « chases « cuivres-guitare ou clavier- batterie, l’orchestre devient dès lors un vrai big band qui improvise avec savoir faire) et…donner une respiration repos à la Reine « On est en tournée depuis avril… » confie un des musiciens. Sur scène, avec sa voix, sa présence elle rayonne, les fans conquis(es) en redemandent. On a connu des séries, des concerts se terminant en queue de poisson avec BB King, la première version du Buena Vista ou même Cesaria Evora. Quels que soient le talent, l’envie, li ne faudrait peut-être pas pousser trop loin le bouchon…

Rien de tel avec Richard Bona, évidemment. L’orchestre joue toujours plein pot. Et lui, basse, voix, présence, mise en place, il fait le show. Les arrangements des pièces tombent pile, à l’endroit au moment ou il faut. La musique génère sa part de danse, certes. Mais celle là on peut aussi en écouter avec attention les séquences exposées avec précision, étudiées dans leur résonance sonore, cadrées. Au plan instrumental les frères Quintero, du Venezuela, représentent ce qui se fait de mieux en matière de percussion afro-cubaine (quelle partie solo de Luisito, le cadet sur ses timbales métal !) Idem pour le piano, les cuivres en place, inspirés. Et cette fois la griffe musicale de ce groupe du bassiste-compositeur-producteur désormais associé à Quincy Jones, tombait pile poil avec le lieu, le cadre du festival. Dommage de ne pas avoir fait écho jusqu’au bout à la demande des gens exprimée dans le bon Tempo Latino

Robert Latxague

Tempo Latino Vic Fezensac, 29 juillet

21 h: United by Tony Succar