Jazz live
Publié le 18 Juin 2012

Domaine Privé Joshua Redman

Dans le cadre du Domaine Privé que la Cité de la Musique lui a octroyé, Joshua Redman a rassemblé un quatuor de pointures pour la première des quatre soirées dont il avait la responsabilité. A la fin du concert, les avis étaient très partagés.

Axis Saxophone Quartet

Vendredi 15 juin 2012. Salle des concerts, Cité de la Musique, Paris (75).

Chris Cheek (ts, bs), Chris Potter (ss, as, ts), Joshua Redman (ss, as, ts), Mark Turner (as, ts).

 

Pour les uns, la prestation fut au final excellente, surtout après les trois premiers morceaux « de chauffe ». Pour les autres, il ne s’agissait pas d’un vrai projet en quatuor mais d’un all-stars comme tant d’autres, une assemblée de solistes ne faisant pas corps, et sans véritable répertoire.

Ce dernier argument ne me semble pas totalement recevable. Mark Turner, par exemple, proposa une longue pièce très élaborée, d’une grande originalité harmonique, se déployant par sections, chacune d’elles laissant l’un des quatre membres émerger par d’habiles decrescendo ou « fade out ». L’une des pièces de Joshua Redman contenta le public grâce à la combinaison d’une métrique asymétrique mais groovy (en 7/8 + 3/4) avec une grille harmonique tournée vers les tons mineurs ; il y eut aussi deux compositions très réussies de Chris Potter, ou encore des reprises de Guillermo Klein, Steve Swallow ou une pièce entièrement écrite de Patrick Zimmerli (compositeur mis en valeur dernièrement par Brad Mehldau sur “Modern Music”). On en conviendra, c’est tout de même un répertoire original. Certes, les interprétations ne se révélèrent pas toujours totalement soudées. A la décharge du nouveau quatuor, il ne s’agissait que du deuxième concert de l’Axis Saxophone Quartet, le premier ayant eu lieu quelques jours plus tôt à Moscou.

Pour ce qui concerne les solistes, personne n’eut rien à en dire sur le plan technique puisque, qu’on les apprécie ou non, ce sont tous d’excellents musiciens. Cependant, les questions de l’originalité et de l’inspiration furent longuement discutées. Certains se sont vraiment ennuyés à l’écoute du phrasé « trop droit » de Mark Turner ; ce ne fut pas la sensation de votre rapporteur qui trouva au contraire Turner plutôt inspiré (même si ce fut sans commune mesure avec ce qu’il est capable de réaliser pour Fly). Joshua Redman remporta le moins de suffrage ; il est vrai qu’il sait brosser le public dans le sens du poil, parfois un peu trop. Chris Potter fut très bon à l’alto, laissant (trop) transparaître sa filiation avec Charlie Parker. Ce fut Chris Cheek qui reçut le plus bel accueil. Lui confier le baryton se révéla en effet une idée lumineuse : sa sonorité de ténor, issue en partie de l’écoute de Warne Marsh – mais en plus ferme – transposée au baryton offrit ainsi à l’ensemble une base soutenue mais sans brutalité, chaleureuse et légère.

Pour le bis, les saxophonistes empoignèrent tous leur ténor respectif pour un Tenor Madness aux croisements de voix incessants (un vrai cauchemar de transcripteur), aux circonvolutions libres bien que toujours ancrées dans la grille du blues, le tout « à la jam »…

Il ne fallait pas attendre l’inimaginable d’un tel concert. Pour ceux qui s’étaient mis dans cette disposition d’écoute, il y eut ainsi d’excellentes surprises. Les autres restèrent (avaient décidé de rester ?) sur la touche.

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Dans le cadre du Domaine Privé que la Cité de la Musique lui a octroyé, Joshua Redman a rassemblé un quatuor de pointures pour la première des quatre soirées dont il avait la responsabilité. A la fin du concert, les avis étaient très partagés.

Axis Saxophone Quartet

Vendredi 15 juin 2012. Salle des concerts, Cité de la Musique, Paris (75).

Chris Cheek (ts, bs), Chris Potter (ss, as, ts), Joshua Redman (ss, as, ts), Mark Turner (as, ts).

 

Pour les uns, la prestation fut au final excellente, surtout après les trois premiers morceaux « de chauffe ». Pour les autres, il ne s’agissait pas d’un vrai projet en quatuor mais d’un all-stars comme tant d’autres, une assemblée de solistes ne faisant pas corps, et sans véritable répertoire.

Ce dernier argument ne me semble pas totalement recevable. Mark Turner, par exemple, proposa une longue pièce très élaborée, d’une grande originalité harmonique, se déployant par sections, chacune d’elles laissant l’un des quatre membres émerger par d’habiles decrescendo ou « fade out ». L’une des pièces de Joshua Redman contenta le public grâce à la combinaison d’une métrique asymétrique mais groovy (en 7/8 + 3/4) avec une grille harmonique tournée vers les tons mineurs ; il y eut aussi deux compositions très réussies de Chris Potter, ou encore des reprises de Guillermo Klein, Steve Swallow ou une pièce entièrement écrite de Patrick Zimmerli (compositeur mis en valeur dernièrement par Brad Mehldau sur “Modern Music”). On en conviendra, c’est tout de même un répertoire original. Certes, les interprétations ne se révélèrent pas toujours totalement soudées. A la décharge du nouveau quatuor, il ne s’agissait que du deuxième concert de l’Axis Saxophone Quartet, le premier ayant eu lieu quelques jours plus tôt à Moscou.

Pour ce qui concerne les solistes, personne n’eut rien à en dire sur le plan technique puisque, qu’on les apprécie ou non, ce sont tous d’excellents musiciens. Cependant, les questions de l’originalité et de l’inspiration furent longuement discutées. Certains se sont vraiment ennuyés à l’écoute du phrasé « trop droit » de Mark Turner ; ce ne fut pas la sensation de votre rapporteur qui trouva au contraire Turner plutôt inspiré (même si ce fut sans commune mesure avec ce qu’il est capable de réaliser pour Fly). Joshua Redman remporta le moins de suffrage ; il est vrai qu’il sait brosser le public dans le sens du poil, parfois un peu trop. Chris Potter fut très bon à l’alto, laissant (trop) transparaître sa filiation avec Charlie Parker. Ce fut Chris Cheek qui reçut le plus bel accueil. Lui confier le baryton se révéla en effet une idée lumineuse : sa sonorité de ténor, issue en partie de l’écoute de Warne Marsh – mais en plus ferme – transposée au baryton offrit ainsi à l’ensemble une base soutenue mais sans brutalité, chaleureuse et légère.

Pour le bis, les saxophonistes empoignèrent tous leur ténor respectif pour un Tenor Madness aux croisements de voix incessants (un vrai cauchemar de transcripteur), aux circonvolutions libres bien que toujours ancrées dans la grille du blues, le tout « à la jam »…

Il ne fallait pas attendre l’inimaginable d’un tel concert. Pour ceux qui s’étaient mis dans cette disposition d’écoute, il y eut ainsi d’excellentes surprises. Les autres restèrent (avaient décidé de rester ?) sur la touche.

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Dans le cadre du Domaine Privé que la Cité de la Musique lui a octroyé, Joshua Redman a rassemblé un quatuor de pointures pour la première des quatre soirées dont il avait la responsabilité. A la fin du concert, les avis étaient très partagés.

Axis Saxophone Quartet

Vendredi 15 juin 2012. Salle des concerts, Cité de la Musique, Paris (75).

Chris Cheek (ts, bs), Chris Potter (ss, as, ts), Joshua Redman (ss, as, ts), Mark Turner (as, ts).

 

Pour les uns, la prestation fut au final excellente, surtout après les trois premiers morceaux « de chauffe ». Pour les autres, il ne s’agissait pas d’un vrai projet en quatuor mais d’un all-stars comme tant d’autres, une assemblée de solistes ne faisant pas corps, et sans véritable répertoire.

Ce dernier argument ne me semble pas totalement recevable. Mark Turner, par exemple, proposa une longue pièce très élaborée, d’une grande originalité harmonique, se déployant par sections, chacune d’elles laissant l’un des quatre membres émerger par d’habiles decrescendo ou « fade out ». L’une des pièces de Joshua Redman contenta le public grâce à la combinaison d’une métrique asymétrique mais groovy (en 7/8 + 3/4) avec une grille harmonique tournée vers les tons mineurs ; il y eut aussi deux compositions très réussies de Chris Potter, ou encore des reprises de Guillermo Klein, Steve Swallow ou une pièce entièrement écrite de Patrick Zimmerli (compositeur mis en valeur dernièrement par Brad Mehldau sur “Modern Music”). On en conviendra, c’est tout de même un répertoire original. Certes, les interprétations ne se révélèrent pas toujours totalement soudées. A la décharge du nouveau quatuor, il ne s’agissait que du deuxième concert de l’Axis Saxophone Quartet, le premier ayant eu lieu quelques jours plus tôt à Moscou.

Pour ce qui concerne les solistes, personne n’eut rien à en dire sur le plan technique puisque, qu’on les apprécie ou non, ce sont tous d’excellents musiciens. Cependant, les questions de l’originalité et de l’inspiration furent longuement discutées. Certains se sont vraiment ennuyés à l’écoute du phrasé « trop droit » de Mark Turner ; ce ne fut pas la sensation de votre rapporteur qui trouva au contraire Turner plutôt inspiré (même si ce fut sans commune mesure avec ce qu’il est capable de réaliser pour Fly). Joshua Redman remporta le moins de suffrage ; il est vrai qu’il sait brosser le public dans le sens du poil, parfois un peu trop. Chris Potter fut très bon à l’alto, laissant (trop) transparaître sa filiation avec Charlie Parker. Ce fut Chris Cheek qui reçut le plus bel accueil. Lui confier le baryton se révéla en effet une idée lumineuse : sa sonorité de ténor, issue en partie de l’écoute de Warne Marsh – mais en plus ferme – transposée au baryton offrit ainsi à l’ensemble une base soutenue mais sans brutalité, chaleureuse et légère.

Pour le bis, les saxophonistes empoignèrent tous leur ténor respectif pour un Tenor Madness aux croisements de voix incessants (un vrai cauchemar de transcripteur), aux circonvolutions libres bien que toujours ancrées dans la grille du blues, le tout « à la jam »…

Il ne fallait pas attendre l’inimaginable d’un tel concert. Pour ceux qui s’étaient mis dans cette disposition d’écoute, il y eut ainsi d’excellentes surprises. Les autres restèrent (avaient décidé de rester ?) sur la touche.

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Dans le cadre du Domaine Privé que la Cité de la Musique lui a octroyé, Joshua Redman a rassemblé un quatuor de pointures pour la première des quatre soirées dont il avait la responsabilité. A la fin du concert, les avis étaient très partagés.

Axis Saxophone Quartet

Vendredi 15 juin 2012. Salle des concerts, Cité de la Musique, Paris (75).

Chris Cheek (ts, bs), Chris Potter (ss, as, ts), Joshua Redman (ss, as, ts), Mark Turner (as, ts).

 

Pour les uns, la prestation fut au final excellente, surtout après les trois premiers morceaux « de chauffe ». Pour les autres, il ne s’agissait pas d’un vrai projet en quatuor mais d’un all-stars comme tant d’autres, une assemblée de solistes ne faisant pas corps, et sans véritable répertoire.

Ce dernier argument ne me semble pas totalement recevable. Mark Turner, par exemple, proposa une longue pièce très élaborée, d’une grande originalité harmonique, se déployant par sections, chacune d’elles laissant l’un des quatre membres émerger par d’habiles decrescendo ou « fade out ». L’une des pièces de Joshua Redman contenta le public grâce à la combinaison d’une métrique asymétrique mais groovy (en 7/8 + 3/4) avec une grille harmonique tournée vers les tons mineurs ; il y eut aussi deux compositions très réussies de Chris Potter, ou encore des reprises de Guillermo Klein, Steve Swallow ou une pièce entièrement écrite de Patrick Zimmerli (compositeur mis en valeur dernièrement par Brad Mehldau sur “Modern Music”). On en conviendra, c’est tout de même un répertoire original. Certes, les interprétations ne se révélèrent pas toujours totalement soudées. A la décharge du nouveau quatuor, il ne s’agissait que du deuxième concert de l’Axis Saxophone Quartet, le premier ayant eu lieu quelques jours plus tôt à Moscou.

Pour ce qui concerne les solistes, personne n’eut rien à en dire sur le plan technique puisque, qu’on les apprécie ou non, ce sont tous d’excellents musiciens. Cependant, les questions de l’originalité et de l’inspiration furent longuement discutées. Certains se sont vraiment ennuyés à l’écoute du phrasé « trop droit » de Mark Turner ; ce ne fut pas la sensation de votre rapporteur qui trouva au contraire Turner plutôt inspiré (même si ce fut sans commune mesure avec ce qu’il est capable de réaliser pour Fly). Joshua Redman remporta le moins de suffrage ; il est vrai qu’il sait brosser le public dans le sens du poil, parfois un peu trop. Chris Potter fut très bon à l’alto, laissant (trop) transparaître sa filiation avec Charlie Parker. Ce fut Chris Cheek qui reçut le plus bel accueil. Lui confier le baryton se révéla en effet une idée lumineuse : sa sonorité de ténor, issue en partie de l’écoute de Warne Marsh – mais en plus ferme – transposée au baryton offrit ainsi à l’ensemble une base soutenue mais sans brutalité, chaleureuse et légère.

Pour le bis, les saxophonistes empoignèrent tous leur ténor respectif pour un Tenor Madness aux croisements de voix incessants (un vrai cauchemar de transcripteur), aux circonvolutions libres bien que toujours ancrées dans la grille du blues, le tout « à la jam »…

Il ne fallait pas attendre l’inimaginable d’un tel concert. Pour ceux qui s’étaient mis dans cette disposition d’écoute, il y eut ainsi d’excellentes surprises. Les autres restèrent (avaient décidé de rester ?) sur la touche.