Jazz live
Publié le 9 Nov 2014

Garay-Trotignon : une joyeuse complicité

L’un fait semblant d’être clown, l’autre fait semblant d’être sévère. En réalité, le percussionniste argentin et le pianiste français s’entendent comme larrons en foire, avec un sens inné du spectacle, naturel, spontané, sans esbroufe. Musique sans frontières et plaisir communicatif garantis.

 

Minino Garay-Baptiste Trotignon

Samedi 8 novembre 2014, Eymet (24), le Château.

Minino Garay (perc, voc), Baptiste Trotignon (p, voc).

 

Il joue de tout, Minino Garay, aux percussions. Ou plutôt il a ses percussions : une caisse claire très plate, une membrane peut-être électronique, une toute, mais vraiment toute petite cymbale, des balais on dirait des pinceaux, du triangle, du cajón péruvien, des mains, des claquements de doigts, du thorax et du ventre. Et j’allais oublier les pieds ! C’est dire que cet Argentin assure le spectacle, surtout quand il démarre le concert en dégrafant sa chemise, au grand bonheur stupéfait de ces dames, et de marteler ses abdos avec une dextérité savante et de compléter par des bruits de bouche. Et puis, avec son petit chapeau, ses lunettes cerclées, ses cheveux jusqu’à l’épaule (au moins), sa barbe proprette donnant sur la clairière d’un sourire quasi permanent, il n’engendre pas la mélancolie, Minino Garay. Cerise sur le gosier : une voix bien timbrée, grave, chaleureuse, avec un délicieux accent hispanique. Public nombreux (près de cent personnes !) et forcément tout de suite conquis. A ses côtés, Baptiste Trotignon, tout de noir vêtu, a l’air d’un enfant sage, d’un premier prix de conservatoire (prix de piano et d’écriture à Nantes, dans son jeune temps). En réalité, il cache bien son jeu, au moins au début, avant que son humour et des petites saillies çà et là à l’endroit de son compère ne confirment une complicité bien établie. Le mot se rapporte aussi à leur musique, sinuant à travers continents et répertoire plus près de la chanson (un des derniers albums de Baptiste Trotignon s’appelle “Song Song Song”) et du tango que du jazz proprement dit, mais on sait que les frontières stylistiques sont de plus en plus poreuses. Ce fut donc une soirée passée sous le signe de la sincérité et du plaisir, cette espèce de confluence entre le corps et l’esprit, body and soul, avec des envolées pianistiques ébouriffantes et des fins de morceaux au couperet. Trotignon démultiplie l’espace rythmique, y glisse parfois furtivement l’ombre d’une référence (Trinkle Trinkle), dégaines des salves de phrases à tir continu, y insère des notes bleues dans des vapeurs raveliennes, insiste sur le registre grave, privilégie le jeu percussif. Mino Garay connaît par cœur le vocabulaire de son partenaire et il n’y a aucun raté dans leur duo, y compris quand le tempo se débride. On aurait dit deux enfants jouant, se jouant l’un l’autre et se jouant de tout. En réalité, il faut beaucoup de science pour en arriver là. Bon, on aurait aimé un peu plus d’Amérique du nord, mais c’est là une affaire de goût personnel. Il y en aura sûrement un de ces concerts prochains, on peut faire confiance à Laurent Pasquon et à son équipe de Maquiz’Art. Demeure l’esprit festif d’une soirée qui aura célébré la musique comme joie de créer, d’improviser, de vivre en un mot. Et c’est à peine si on s’est aperçu que quasiment deux heures venaient de s’écouler.

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L’un fait semblant d’être clown, l’autre fait semblant d’être sévère. En réalité, le percussionniste argentin et le pianiste français s’entendent comme larrons en foire, avec un sens inné du spectacle, naturel, spontané, sans esbroufe. Musique sans frontières et plaisir communicatif garantis.

 

Minino Garay-Baptiste Trotignon

Samedi 8 novembre 2014, Eymet (24), le Château.

Minino Garay (perc, voc), Baptiste Trotignon (p, voc).

 

Il joue de tout, Minino Garay, aux percussions. Ou plutôt il a ses percussions : une caisse claire très plate, une membrane peut-être électronique, une toute, mais vraiment toute petite cymbale, des balais on dirait des pinceaux, du triangle, du cajón péruvien, des mains, des claquements de doigts, du thorax et du ventre. Et j’allais oublier les pieds ! C’est dire que cet Argentin assure le spectacle, surtout quand il démarre le concert en dégrafant sa chemise, au grand bonheur stupéfait de ces dames, et de marteler ses abdos avec une dextérité savante et de compléter par des bruits de bouche. Et puis, avec son petit chapeau, ses lunettes cerclées, ses cheveux jusqu’à l’épaule (au moins), sa barbe proprette donnant sur la clairière d’un sourire quasi permanent, il n’engendre pas la mélancolie, Minino Garay. Cerise sur le gosier : une voix bien timbrée, grave, chaleureuse, avec un délicieux accent hispanique. Public nombreux (près de cent personnes !) et forcément tout de suite conquis. A ses côtés, Baptiste Trotignon, tout de noir vêtu, a l’air d’un enfant sage, d’un premier prix de conservatoire (prix de piano et d’écriture à Nantes, dans son jeune temps). En réalité, il cache bien son jeu, au moins au début, avant que son humour et des petites saillies çà et là à l’endroit de son compère ne confirment une complicité bien établie. Le mot se rapporte aussi à leur musique, sinuant à travers continents et répertoire plus près de la chanson (un des derniers albums de Baptiste Trotignon s’appelle “Song Song Song”) et du tango que du jazz proprement dit, mais on sait que les frontières stylistiques sont de plus en plus poreuses. Ce fut donc une soirée passée sous le signe de la sincérité et du plaisir, cette espèce de confluence entre le corps et l’esprit, body and soul, avec des envolées pianistiques ébouriffantes et des fins de morceaux au couperet. Trotignon démultiplie l’espace rythmique, y glisse parfois furtivement l’ombre d’une référence (Trinkle Trinkle), dégaines des salves de phrases à tir continu, y insère des notes bleues dans des vapeurs raveliennes, insiste sur le registre grave, privilégie le jeu percussif. Mino Garay connaît par cœur le vocabulaire de son partenaire et il n’y a aucun raté dans leur duo, y compris quand le tempo se débride. On aurait dit deux enfants jouant, se jouant l’un l’autre et se jouant de tout. En réalité, il faut beaucoup de science pour en arriver là. Bon, on aurait aimé un peu plus d’Amérique du nord, mais c’est là une affaire de goût personnel. Il y en aura sûrement un de ces concerts prochains, on peut faire confiance à Laurent Pasquon et à son équipe de Maquiz’Art. Demeure l’esprit festif d’une soirée qui aura célébré la musique comme joie de créer, d’improviser, de vivre en un mot. Et c’est à peine si on s’est aperçu que quasiment deux heures venaient de s’écouler.

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L’un fait semblant d’être clown, l’autre fait semblant d’être sévère. En réalité, le percussionniste argentin et le pianiste français s’entendent comme larrons en foire, avec un sens inné du spectacle, naturel, spontané, sans esbroufe. Musique sans frontières et plaisir communicatif garantis.

 

Minino Garay-Baptiste Trotignon

Samedi 8 novembre 2014, Eymet (24), le Château.

Minino Garay (perc, voc), Baptiste Trotignon (p, voc).

 

Il joue de tout, Minino Garay, aux percussions. Ou plutôt il a ses percussions : une caisse claire très plate, une membrane peut-être électronique, une toute, mais vraiment toute petite cymbale, des balais on dirait des pinceaux, du triangle, du cajón péruvien, des mains, des claquements de doigts, du thorax et du ventre. Et j’allais oublier les pieds ! C’est dire que cet Argentin assure le spectacle, surtout quand il démarre le concert en dégrafant sa chemise, au grand bonheur stupéfait de ces dames, et de marteler ses abdos avec une dextérité savante et de compléter par des bruits de bouche. Et puis, avec son petit chapeau, ses lunettes cerclées, ses cheveux jusqu’à l’épaule (au moins), sa barbe proprette donnant sur la clairière d’un sourire quasi permanent, il n’engendre pas la mélancolie, Minino Garay. Cerise sur le gosier : une voix bien timbrée, grave, chaleureuse, avec un délicieux accent hispanique. Public nombreux (près de cent personnes !) et forcément tout de suite conquis. A ses côtés, Baptiste Trotignon, tout de noir vêtu, a l’air d’un enfant sage, d’un premier prix de conservatoire (prix de piano et d’écriture à Nantes, dans son jeune temps). En réalité, il cache bien son jeu, au moins au début, avant que son humour et des petites saillies çà et là à l’endroit de son compère ne confirment une complicité bien établie. Le mot se rapporte aussi à leur musique, sinuant à travers continents et répertoire plus près de la chanson (un des derniers albums de Baptiste Trotignon s’appelle “Song Song Song”) et du tango que du jazz proprement dit, mais on sait que les frontières stylistiques sont de plus en plus poreuses. Ce fut donc une soirée passée sous le signe de la sincérité et du plaisir, cette espèce de confluence entre le corps et l’esprit, body and soul, avec des envolées pianistiques ébouriffantes et des fins de morceaux au couperet. Trotignon démultiplie l’espace rythmique, y glisse parfois furtivement l’ombre d’une référence (Trinkle Trinkle), dégaines des salves de phrases à tir continu, y insère des notes bleues dans des vapeurs raveliennes, insiste sur le registre grave, privilégie le jeu percussif. Mino Garay connaît par cœur le vocabulaire de son partenaire et il n’y a aucun raté dans leur duo, y compris quand le tempo se débride. On aurait dit deux enfants jouant, se jouant l’un l’autre et se jouant de tout. En réalité, il faut beaucoup de science pour en arriver là. Bon, on aurait aimé un peu plus d’Amérique du nord, mais c’est là une affaire de goût personnel. Il y en aura sûrement un de ces concerts prochains, on peut faire confiance à Laurent Pasquon et à son équipe de Maquiz’Art. Demeure l’esprit festif d’une soirée qui aura célébré la musique comme joie de créer, d’improviser, de vivre en un mot. Et c’est à peine si on s’est aperçu que quasiment deux heures venaient de s’écouler.

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L’un fait semblant d’être clown, l’autre fait semblant d’être sévère. En réalité, le percussionniste argentin et le pianiste français s’entendent comme larrons en foire, avec un sens inné du spectacle, naturel, spontané, sans esbroufe. Musique sans frontières et plaisir communicatif garantis.

 

Minino Garay-Baptiste Trotignon

Samedi 8 novembre 2014, Eymet (24), le Château.

Minino Garay (perc, voc), Baptiste Trotignon (p, voc).

 

Il joue de tout, Minino Garay, aux percussions. Ou plutôt il a ses percussions : une caisse claire très plate, une membrane peut-être électronique, une toute, mais vraiment toute petite cymbale, des balais on dirait des pinceaux, du triangle, du cajón péruvien, des mains, des claquements de doigts, du thorax et du ventre. Et j’allais oublier les pieds ! C’est dire que cet Argentin assure le spectacle, surtout quand il démarre le concert en dégrafant sa chemise, au grand bonheur stupéfait de ces dames, et de marteler ses abdos avec une dextérité savante et de compléter par des bruits de bouche. Et puis, avec son petit chapeau, ses lunettes cerclées, ses cheveux jusqu’à l’épaule (au moins), sa barbe proprette donnant sur la clairière d’un sourire quasi permanent, il n’engendre pas la mélancolie, Minino Garay. Cerise sur le gosier : une voix bien timbrée, grave, chaleureuse, avec un délicieux accent hispanique. Public nombreux (près de cent personnes !) et forcément tout de suite conquis. A ses côtés, Baptiste Trotignon, tout de noir vêtu, a l’air d’un enfant sage, d’un premier prix de conservatoire (prix de piano et d’écriture à Nantes, dans son jeune temps). En réalité, il cache bien son jeu, au moins au début, avant que son humour et des petites saillies çà et là à l’endroit de son compère ne confirment une complicité bien établie. Le mot se rapporte aussi à leur musique, sinuant à travers continents et répertoire plus près de la chanson (un des derniers albums de Baptiste Trotignon s’appelle “Song Song Song”) et du tango que du jazz proprement dit, mais on sait que les frontières stylistiques sont de plus en plus poreuses. Ce fut donc une soirée passée sous le signe de la sincérité et du plaisir, cette espèce de confluence entre le corps et l’esprit, body and soul, avec des envolées pianistiques ébouriffantes et des fins de morceaux au couperet. Trotignon démultiplie l’espace rythmique, y glisse parfois furtivement l’ombre d’une référence (Trinkle Trinkle), dégaines des salves de phrases à tir continu, y insère des notes bleues dans des vapeurs raveliennes, insiste sur le registre grave, privilégie le jeu percussif. Mino Garay connaît par cœur le vocabulaire de son partenaire et il n’y a aucun raté dans leur duo, y compris quand le tempo se débride. On aurait dit deux enfants jouant, se jouant l’un l’autre et se jouant de tout. En réalité, il faut beaucoup de science pour en arriver là. Bon, on aurait aimé un peu plus d’Amérique du nord, mais c’est là une affaire de goût personnel. Il y en aura sûrement un de ces concerts prochains, on peut faire confiance à Laurent Pasquon et à son équipe de Maquiz’Art. Demeure l’esprit festif d’une soirée qui aura célébré la musique comme joie de créer, d’improviser, de vivre en un mot. Et c’est à peine si on s’est aperçu que quasiment deux heures venaient de s’écouler.