Jazz live
Publié le 16 Mai 2017

Après coup

12 mai, aux Ducs des Lombards

Il aura fallu nombre de points d’écoute au fil de sa lente orbite dans la jazzosphère pour que cet objet vocal non identifiable selon les critères académiques révèle tous ses composants, phases et richesses. D’où ce post-scriptum.

Si chaque chant de Susanne Abbuehl participe d’une orfèvrerie sonore inouïe, le double rang de gemmes offert ce vendredi soir au Duc des Lombards par le trio Stéphan Oliva-Abbuehl-Oyvind Hegg-Lunde allait s’embellir et se conclure avec une irrésistible reprise de la Lonely Woman sertie il y a plus de dix ans par l’indispensable producteur Philippe Ghielmetti (in “8 Femmes seules & l’Echafaud”, www.miniummusic.fr/Discograph), également responsable du prétexte de cette tournée : l’album “Princess” en référence et hommage au titre d’un enregistrement italien mal connu de Jimmy Giuffre, compositeur et pluri-instrumentiste qui fait partie, entre autres créateurs et poètes, du panthéon personnel de Miss Abbuehl. Qui elle, à son tour, se trouve aujourd’hui au centre d’un panthéon singulier (en témoigne la louangeuse chronique du cd par Guy Darol dont la virtuosité poétique se déploie à l’aune de la calligraphie vocale de Susanne Abbuehl) après avoir suscité naguère des commentaires et fatwas d’intégristes et autres jazzfans, au point, il y a quelques années dans la même rue des Lombards et en duo avec le même élégant Oliva, d’avoir prévenu le public d’un « J’espère que vous n’avez rien contre les choses trop lentes », tandis qu’à la même époque une spectatrice gémissait : « Ça ne swingue pas beaucoup… ». Mais depuis tout semble se passer comme si les temps et les oreilles avaient changé. Aujourd’hui ce sont presque toutes les phases et facettes de l’art abbuehlien et de sa genèse qui se sont montrées au fil des deux sets de la soirée et de la riche diversité du répertoire et de l’histoire de la chanteuse. Outre différentes périodes de l’œuvre giuffrien, et des univers point trop éloignés (Paul Bley, des compositions de Carla Bley…), ses vocalises (ou un scat très personnel et particulier) qui ne sont pas sans rappeler les boles de la musique indienne (épisode non négligeable de la biographie de S.A.) et leur rapport aux figures des tablas, tout comme ses dialogues fascinants avec les finesses percussives d’Oyvind Hegg-Lunde et sa gestuelle d’un graphisme subtil qui laisse rêveurs ceux qui se souviennent des danses presque immobiles de sa regrettée amie Jeanne Lee que nous rappelle sa citation de « I like your style ». Et ses allusions conclusives à des gazouillis et chants d’oiseaux intégrés à certaines improvisations nous feront inévitablement penser à certaine réponse d’Olivier Messiaen se plaignant que « dans la nature, à cause de leurs transistors et de leur jazz, ils ont fait fuir les oiseaux ! ». Paix à son âme, et vive le chant de Susanne Abbuehl ! Philippe Carles|12 mai, aux Ducs des Lombards

Il aura fallu nombre de points d’écoute au fil de sa lente orbite dans la jazzosphère pour que cet objet vocal non identifiable selon les critères académiques révèle tous ses composants, phases et richesses. D’où ce post-scriptum.

Si chaque chant de Susanne Abbuehl participe d’une orfèvrerie sonore inouïe, le double rang de gemmes offert ce vendredi soir au Duc des Lombards par le trio Stéphan Oliva-Abbuehl-Oyvind Hegg-Lunde allait s’embellir et se conclure avec une irrésistible reprise de la Lonely Woman sertie il y a plus de dix ans par l’indispensable producteur Philippe Ghielmetti (in “8 Femmes seules & l’Echafaud”, www.miniummusic.fr/Discograph), également responsable du prétexte de cette tournée : l’album “Princess” en référence et hommage au titre d’un enregistrement italien mal connu de Jimmy Giuffre, compositeur et pluri-instrumentiste qui fait partie, entre autres créateurs et poètes, du panthéon personnel de Miss Abbuehl. Qui elle, à son tour, se trouve aujourd’hui au centre d’un panthéon singulier (en témoigne la louangeuse chronique du cd par Guy Darol dont la virtuosité poétique se déploie à l’aune de la calligraphie vocale de Susanne Abbuehl) après avoir suscité naguère des commentaires et fatwas d’intégristes et autres jazzfans, au point, il y a quelques années dans la même rue des Lombards et en duo avec le même élégant Oliva, d’avoir prévenu le public d’un « J’espère que vous n’avez rien contre les choses trop lentes », tandis qu’à la même époque une spectatrice gémissait : « Ça ne swingue pas beaucoup… ». Mais depuis tout semble se passer comme si les temps et les oreilles avaient changé. Aujourd’hui ce sont presque toutes les phases et facettes de l’art abbuehlien et de sa genèse qui se sont montrées au fil des deux sets de la soirée et de la riche diversité du répertoire et de l’histoire de la chanteuse. Outre différentes périodes de l’œuvre giuffrien, et des univers point trop éloignés (Paul Bley, des compositions de Carla Bley…), ses vocalises (ou un scat très personnel et particulier) qui ne sont pas sans rappeler les boles de la musique indienne (épisode non négligeable de la biographie de S.A.) et leur rapport aux figures des tablas, tout comme ses dialogues fascinants avec les finesses percussives d’Oyvind Hegg-Lunde et sa gestuelle d’un graphisme subtil qui laisse rêveurs ceux qui se souviennent des danses presque immobiles de sa regrettée amie Jeanne Lee que nous rappelle sa citation de « I like your style ». Et ses allusions conclusives à des gazouillis et chants d’oiseaux intégrés à certaines improvisations nous feront inévitablement penser à certaine réponse d’Olivier Messiaen se plaignant que « dans la nature, à cause de leurs transistors et de leur jazz, ils ont fait fuir les oiseaux ! ». Paix à son âme, et vive le chant de Susanne Abbuehl ! Philippe Carles|12 mai, aux Ducs des Lombards

Il aura fallu nombre de points d’écoute au fil de sa lente orbite dans la jazzosphère pour que cet objet vocal non identifiable selon les critères académiques révèle tous ses composants, phases et richesses. D’où ce post-scriptum.

Si chaque chant de Susanne Abbuehl participe d’une orfèvrerie sonore inouïe, le double rang de gemmes offert ce vendredi soir au Duc des Lombards par le trio Stéphan Oliva-Abbuehl-Oyvind Hegg-Lunde allait s’embellir et se conclure avec une irrésistible reprise de la Lonely Woman sertie il y a plus de dix ans par l’indispensable producteur Philippe Ghielmetti (in “8 Femmes seules & l’Echafaud”, www.miniummusic.fr/Discograph), également responsable du prétexte de cette tournée : l’album “Princess” en référence et hommage au titre d’un enregistrement italien mal connu de Jimmy Giuffre, compositeur et pluri-instrumentiste qui fait partie, entre autres créateurs et poètes, du panthéon personnel de Miss Abbuehl. Qui elle, à son tour, se trouve aujourd’hui au centre d’un panthéon singulier (en témoigne la louangeuse chronique du cd par Guy Darol dont la virtuosité poétique se déploie à l’aune de la calligraphie vocale de Susanne Abbuehl) après avoir suscité naguère des commentaires et fatwas d’intégristes et autres jazzfans, au point, il y a quelques années dans la même rue des Lombards et en duo avec le même élégant Oliva, d’avoir prévenu le public d’un « J’espère que vous n’avez rien contre les choses trop lentes », tandis qu’à la même époque une spectatrice gémissait : « Ça ne swingue pas beaucoup… ». Mais depuis tout semble se passer comme si les temps et les oreilles avaient changé. Aujourd’hui ce sont presque toutes les phases et facettes de l’art abbuehlien et de sa genèse qui se sont montrées au fil des deux sets de la soirée et de la riche diversité du répertoire et de l’histoire de la chanteuse. Outre différentes périodes de l’œuvre giuffrien, et des univers point trop éloignés (Paul Bley, des compositions de Carla Bley…), ses vocalises (ou un scat très personnel et particulier) qui ne sont pas sans rappeler les boles de la musique indienne (épisode non négligeable de la biographie de S.A.) et leur rapport aux figures des tablas, tout comme ses dialogues fascinants avec les finesses percussives d’Oyvind Hegg-Lunde et sa gestuelle d’un graphisme subtil qui laisse rêveurs ceux qui se souviennent des danses presque immobiles de sa regrettée amie Jeanne Lee que nous rappelle sa citation de « I like your style ». Et ses allusions conclusives à des gazouillis et chants d’oiseaux intégrés à certaines improvisations nous feront inévitablement penser à certaine réponse d’Olivier Messiaen se plaignant que « dans la nature, à cause de leurs transistors et de leur jazz, ils ont fait fuir les oiseaux ! ». Paix à son âme, et vive le chant de Susanne Abbuehl ! Philippe Carles|12 mai, aux Ducs des Lombards

Il aura fallu nombre de points d’écoute au fil de sa lente orbite dans la jazzosphère pour que cet objet vocal non identifiable selon les critères académiques révèle tous ses composants, phases et richesses. D’où ce post-scriptum.

Si chaque chant de Susanne Abbuehl participe d’une orfèvrerie sonore inouïe, le double rang de gemmes offert ce vendredi soir au Duc des Lombards par le trio Stéphan Oliva-Abbuehl-Oyvind Hegg-Lunde allait s’embellir et se conclure avec une irrésistible reprise de la Lonely Woman sertie il y a plus de dix ans par l’indispensable producteur Philippe Ghielmetti (in “8 Femmes seules & l’Echafaud”, www.miniummusic.fr/Discograph), également responsable du prétexte de cette tournée : l’album “Princess” en référence et hommage au titre d’un enregistrement italien mal connu de Jimmy Giuffre, compositeur et pluri-instrumentiste qui fait partie, entre autres créateurs et poètes, du panthéon personnel de Miss Abbuehl. Qui elle, à son tour, se trouve aujourd’hui au centre d’un panthéon singulier (en témoigne la louangeuse chronique du cd par Guy Darol dont la virtuosité poétique se déploie à l’aune de la calligraphie vocale de Susanne Abbuehl) après avoir suscité naguère des commentaires et fatwas d’intégristes et autres jazzfans, au point, il y a quelques années dans la même rue des Lombards et en duo avec le même élégant Oliva, d’avoir prévenu le public d’un « J’espère que vous n’avez rien contre les choses trop lentes », tandis qu’à la même époque une spectatrice gémissait : « Ça ne swingue pas beaucoup… ». Mais depuis tout semble se passer comme si les temps et les oreilles avaient changé. Aujourd’hui ce sont presque toutes les phases et facettes de l’art abbuehlien et de sa genèse qui se sont montrées au fil des deux sets de la soirée et de la riche diversité du répertoire et de l’histoire de la chanteuse. Outre différentes périodes de l’œuvre giuffrien, et des univers point trop éloignés (Paul Bley, des compositions de Carla Bley…), ses vocalises (ou un scat très personnel et particulier) qui ne sont pas sans rappeler les boles de la musique indienne (épisode non négligeable de la biographie de S.A.) et leur rapport aux figures des tablas, tout comme ses dialogues fascinants avec les finesses percussives d’Oyvind Hegg-Lunde et sa gestuelle d’un graphisme subtil qui laisse rêveurs ceux qui se souviennent des danses presque immobiles de sa regrettée amie Jeanne Lee que nous rappelle sa citation de « I like your style ». Et ses allusions conclusives à des gazouillis et chants d’oiseaux intégrés à certaines improvisations nous feront inévitablement penser à certaine réponse d’Olivier Messiaen se plaignant que « dans la nature, à cause de leurs transistors et de leur jazz, ils ont fait fuir les oiseaux ! ». Paix à son âme, et vive le chant de Susanne Abbuehl ! Philippe Carles