Jazz live
Publié le 14 Jan 2015

les flamboyances d'Osiris

Il a fallu retirer quelques sièges du premier rang, et demander aux musiciens de rentrer un peu le ventre pour que les treize instrumentistes d’Osiris (dont une chanteuse) puissent tenir ensemble sur la scène du Sunset. Après quoi, l’orchestre a donné un concert vif, stimulant, flamboyant.Osiris1

 vendredi 9 janvier 2015, au Sunset (75001)  Osiris avec Isabelle Sörling (v), Esteban Pinto Gondim (as, bcl), Thomas Letellier (ts, ss), Julien Hucq (as, bs), Gabriel Levasseur (tp), Cedric Muller (French horn), Michael ballue (tb), Romain Lay (vibraphone), Thomas Caillou (g), Joachim Govin (b), Ariel tessier (dm), paul Anquez (p, arrangements)

 

Quelle belle richesse de timbres et de couleurs dans cette formation de jeunes musiciens (la plupart, fraîchement émoulus du CNSM) ! En plus de la section rythmique, elle compte trois saxophones, une clarinette basse, une trompette, un trombone, un cor, un vibraphone et une guitare…

C’est Paul Anquez, également au piano, qui signe les arrangements. Il tire le meilleur parti de toutes les cartes qui sont dans sa main. Il fait naître de beaux contrastes, avec des moments où les cuivres , chauffés à blanc, s’expriment au maximum de leur puissance, et d’autres, presque contemplatifs, où l’on croirait entendre les clapotis de l’eau sur un lac. Bien sûr, cela fait partie du cahier des charges d’un arrangeur d’alterner les temps forts et les temps faibles, mais on observe déjà chez Paul Anquez une patte très personnelle, dans cette manière de mettre en place de longs crescendos qui font monter inexorablement le son de son orchestre comme une houle, dans son art de la rupture et de la surprise, dans ses petites touches humour. A droite, à côté des saxophones, on remarque la chanteuse suédoise Isabelle Sörling, qui se faufile entre les pavillons. On la voit se pelotonner dans la section de cuivres comme une élégante dans un manteau de renard argenté, avec un petit sourire voluptueux quand les saxophones donnent leur pleine mesure. Elle se sert souvent de sa voix pour donner une couleur de plus à l’orchestre, mais sait aussi comment voler au-dessus de la masse sonore. C’est une voix qui se colore d’infinies nuances, parfois fragile et acidulée, mais capable aussi d’éclats de violence.

 

Osiris2

 

Le répertoire ? Des standards de jazz pur jus (lover man, dont Isabelle Sörling chante les premiers couplets avec une admirable intériorité), du Joni Mitchell (très belle version de A case of you), et trois ou quatre chansons des Beatles , qui ne sont d’ailleurs pas celles que privilégient d’ordinaire les jazzmen, comme And I Love Her, ou Lucy in The Sky With Diamond. Dans ce dernier morceau, on apprécie la finesse du travail de Paul Anquez, qui avec sa section de cuivres donne du nerf et du muscle à cette chanson si évanescente. Après le concert, j’échange quelques mots avec Esteban Pinto-Gondim, un des saxophonistes de l’orchestre. Je lui dis combien j’ai été frappé par l’intensité flamboyante que Paul Anquez a donné à certains passages, où tout l’orchestre donne sa pleine puissance. Esteban sourit : « Hé oui…Paul, c’est un fou de Beethoven ! ». Mais quand je croise l’intéressé, il ne souscrit pas tout-à-fait à ce diagnostic : « dans mon travail, je pense que l’influence la plus forte est plutôt du côté de Debussy. Chez lui il y a une sorte de poétique du mouvement ondulatoire, qui me parle beaucoup. Tout est liquide chez Debussy. Mais bien sûr, Beethoven fait aussi partie de mes références. J’admire son sens du développement d’un motif… ». Je reparle avec lui de ces chansons des Beatles qu’il a réorchestrées, enrichies, parfois même un peu détournées. Son Lucy in the sky est superbe. Il précise à propos de cette chanson : « On croit souvent que c’est une chanson sur le LSD. En fait, John Lennon a raconté que c’était une lecture d’Alice in Wonderland. C’est donc une chanson onirique, qui se rapproche pour moi des musiques impressionnistes, et cela convient très bien avec le type d’écriture que j’aime… ». Sur son utilisation des chansons des Beatles il dit ceci : « Bien sûr, je suis un fan de toute cette musique. En plus tout le monde les connaît. Pour l’arrangement c’est super : on peut s’amuser à déjouer les attentes des auditeurs, on sait qu’ils ne seront pas perdus ».On recommande vivement Osiris, ses sonorités inventives et flamboyantes.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

|

Il a fallu retirer quelques sièges du premier rang, et demander aux musiciens de rentrer un peu le ventre pour que les treize instrumentistes d’Osiris (dont une chanteuse) puissent tenir ensemble sur la scène du Sunset. Après quoi, l’orchestre a donné un concert vif, stimulant, flamboyant.Osiris1

 vendredi 9 janvier 2015, au Sunset (75001)  Osiris avec Isabelle Sörling (v), Esteban Pinto Gondim (as, bcl), Thomas Letellier (ts, ss), Julien Hucq (as, bs), Gabriel Levasseur (tp), Cedric Muller (French horn), Michael ballue (tb), Romain Lay (vibraphone), Thomas Caillou (g), Joachim Govin (b), Ariel tessier (dm), paul Anquez (p, arrangements)

 

Quelle belle richesse de timbres et de couleurs dans cette formation de jeunes musiciens (la plupart, fraîchement émoulus du CNSM) ! En plus de la section rythmique, elle compte trois saxophones, une clarinette basse, une trompette, un trombone, un cor, un vibraphone et une guitare…

C’est Paul Anquez, également au piano, qui signe les arrangements. Il tire le meilleur parti de toutes les cartes qui sont dans sa main. Il fait naître de beaux contrastes, avec des moments où les cuivres , chauffés à blanc, s’expriment au maximum de leur puissance, et d’autres, presque contemplatifs, où l’on croirait entendre les clapotis de l’eau sur un lac. Bien sûr, cela fait partie du cahier des charges d’un arrangeur d’alterner les temps forts et les temps faibles, mais on observe déjà chez Paul Anquez une patte très personnelle, dans cette manière de mettre en place de longs crescendos qui font monter inexorablement le son de son orchestre comme une houle, dans son art de la rupture et de la surprise, dans ses petites touches humour. A droite, à côté des saxophones, on remarque la chanteuse suédoise Isabelle Sörling, qui se faufile entre les pavillons. On la voit se pelotonner dans la section de cuivres comme une élégante dans un manteau de renard argenté, avec un petit sourire voluptueux quand les saxophones donnent leur pleine mesure. Elle se sert souvent de sa voix pour donner une couleur de plus à l’orchestre, mais sait aussi comment voler au-dessus de la masse sonore. C’est une voix qui se colore d’infinies nuances, parfois fragile et acidulée, mais capable aussi d’éclats de violence.

 

Osiris2

 

Le répertoire ? Des standards de jazz pur jus (lover man, dont Isabelle Sörling chante les premiers couplets avec une admirable intériorité), du Joni Mitchell (très belle version de A case of you), et trois ou quatre chansons des Beatles , qui ne sont d’ailleurs pas celles que privilégient d’ordinaire les jazzmen, comme And I Love Her, ou Lucy in The Sky With Diamond. Dans ce dernier morceau, on apprécie la finesse du travail de Paul Anquez, qui avec sa section de cuivres donne du nerf et du muscle à cette chanson si évanescente. Après le concert, j’échange quelques mots avec Esteban Pinto-Gondim, un des saxophonistes de l’orchestre. Je lui dis combien j’ai été frappé par l’intensité flamboyante que Paul Anquez a donné à certains passages, où tout l’orchestre donne sa pleine puissance. Esteban sourit : « Hé oui…Paul, c’est un fou de Beethoven ! ». Mais quand je croise l’intéressé, il ne souscrit pas tout-à-fait à ce diagnostic : « dans mon travail, je pense que l’influence la plus forte est plutôt du côté de Debussy. Chez lui il y a une sorte de poétique du mouvement ondulatoire, qui me parle beaucoup. Tout est liquide chez Debussy. Mais bien sûr, Beethoven fait aussi partie de mes références. J’admire son sens du développement d’un motif… ». Je reparle avec lui de ces chansons des Beatles qu’il a réorchestrées, enrichies, parfois même un peu détournées. Son Lucy in the sky est superbe. Il précise à propos de cette chanson : « On croit souvent que c’est une chanson sur le LSD. En fait, John Lennon a raconté que c’était une lecture d’Alice in Wonderland. C’est donc une chanson onirique, qui se rapproche pour moi des musiques impressionnistes, et cela convient très bien avec le type d’écriture que j’aime… ». Sur son utilisation des chansons des Beatles il dit ceci : « Bien sûr, je suis un fan de toute cette musique. En plus tout le monde les connaît. Pour l’arrangement c’est super : on peut s’amuser à déjouer les attentes des auditeurs, on sait qu’ils ne seront pas perdus ».On recommande vivement Osiris, ses sonorités inventives et flamboyantes.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

|

Il a fallu retirer quelques sièges du premier rang, et demander aux musiciens de rentrer un peu le ventre pour que les treize instrumentistes d’Osiris (dont une chanteuse) puissent tenir ensemble sur la scène du Sunset. Après quoi, l’orchestre a donné un concert vif, stimulant, flamboyant.Osiris1

 vendredi 9 janvier 2015, au Sunset (75001)  Osiris avec Isabelle Sörling (v), Esteban Pinto Gondim (as, bcl), Thomas Letellier (ts, ss), Julien Hucq (as, bs), Gabriel Levasseur (tp), Cedric Muller (French horn), Michael ballue (tb), Romain Lay (vibraphone), Thomas Caillou (g), Joachim Govin (b), Ariel tessier (dm), paul Anquez (p, arrangements)

 

Quelle belle richesse de timbres et de couleurs dans cette formation de jeunes musiciens (la plupart, fraîchement émoulus du CNSM) ! En plus de la section rythmique, elle compte trois saxophones, une clarinette basse, une trompette, un trombone, un cor, un vibraphone et une guitare…

C’est Paul Anquez, également au piano, qui signe les arrangements. Il tire le meilleur parti de toutes les cartes qui sont dans sa main. Il fait naître de beaux contrastes, avec des moments où les cuivres , chauffés à blanc, s’expriment au maximum de leur puissance, et d’autres, presque contemplatifs, où l’on croirait entendre les clapotis de l’eau sur un lac. Bien sûr, cela fait partie du cahier des charges d’un arrangeur d’alterner les temps forts et les temps faibles, mais on observe déjà chez Paul Anquez une patte très personnelle, dans cette manière de mettre en place de longs crescendos qui font monter inexorablement le son de son orchestre comme une houle, dans son art de la rupture et de la surprise, dans ses petites touches humour. A droite, à côté des saxophones, on remarque la chanteuse suédoise Isabelle Sörling, qui se faufile entre les pavillons. On la voit se pelotonner dans la section de cuivres comme une élégante dans un manteau de renard argenté, avec un petit sourire voluptueux quand les saxophones donnent leur pleine mesure. Elle se sert souvent de sa voix pour donner une couleur de plus à l’orchestre, mais sait aussi comment voler au-dessus de la masse sonore. C’est une voix qui se colore d’infinies nuances, parfois fragile et acidulée, mais capable aussi d’éclats de violence.

 

Osiris2

 

Le répertoire ? Des standards de jazz pur jus (lover man, dont Isabelle Sörling chante les premiers couplets avec une admirable intériorité), du Joni Mitchell (très belle version de A case of you), et trois ou quatre chansons des Beatles , qui ne sont d’ailleurs pas celles que privilégient d’ordinaire les jazzmen, comme And I Love Her, ou Lucy in The Sky With Diamond. Dans ce dernier morceau, on apprécie la finesse du travail de Paul Anquez, qui avec sa section de cuivres donne du nerf et du muscle à cette chanson si évanescente. Après le concert, j’échange quelques mots avec Esteban Pinto-Gondim, un des saxophonistes de l’orchestre. Je lui dis combien j’ai été frappé par l’intensité flamboyante que Paul Anquez a donné à certains passages, où tout l’orchestre donne sa pleine puissance. Esteban sourit : « Hé oui…Paul, c’est un fou de Beethoven ! ». Mais quand je croise l’intéressé, il ne souscrit pas tout-à-fait à ce diagnostic : « dans mon travail, je pense que l’influence la plus forte est plutôt du côté de Debussy. Chez lui il y a une sorte de poétique du mouvement ondulatoire, qui me parle beaucoup. Tout est liquide chez Debussy. Mais bien sûr, Beethoven fait aussi partie de mes références. J’admire son sens du développement d’un motif… ». Je reparle avec lui de ces chansons des Beatles qu’il a réorchestrées, enrichies, parfois même un peu détournées. Son Lucy in the sky est superbe. Il précise à propos de cette chanson : « On croit souvent que c’est une chanson sur le LSD. En fait, John Lennon a raconté que c’était une lecture d’Alice in Wonderland. C’est donc une chanson onirique, qui se rapproche pour moi des musiques impressionnistes, et cela convient très bien avec le type d’écriture que j’aime… ». Sur son utilisation des chansons des Beatles il dit ceci : « Bien sûr, je suis un fan de toute cette musique. En plus tout le monde les connaît. Pour l’arrangement c’est super : on peut s’amuser à déjouer les attentes des auditeurs, on sait qu’ils ne seront pas perdus ».On recommande vivement Osiris, ses sonorités inventives et flamboyantes.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët

|

Il a fallu retirer quelques sièges du premier rang, et demander aux musiciens de rentrer un peu le ventre pour que les treize instrumentistes d’Osiris (dont une chanteuse) puissent tenir ensemble sur la scène du Sunset. Après quoi, l’orchestre a donné un concert vif, stimulant, flamboyant.Osiris1

 vendredi 9 janvier 2015, au Sunset (75001)  Osiris avec Isabelle Sörling (v), Esteban Pinto Gondim (as, bcl), Thomas Letellier (ts, ss), Julien Hucq (as, bs), Gabriel Levasseur (tp), Cedric Muller (French horn), Michael ballue (tb), Romain Lay (vibraphone), Thomas Caillou (g), Joachim Govin (b), Ariel tessier (dm), paul Anquez (p, arrangements)

 

Quelle belle richesse de timbres et de couleurs dans cette formation de jeunes musiciens (la plupart, fraîchement émoulus du CNSM) ! En plus de la section rythmique, elle compte trois saxophones, une clarinette basse, une trompette, un trombone, un cor, un vibraphone et une guitare…

C’est Paul Anquez, également au piano, qui signe les arrangements. Il tire le meilleur parti de toutes les cartes qui sont dans sa main. Il fait naître de beaux contrastes, avec des moments où les cuivres , chauffés à blanc, s’expriment au maximum de leur puissance, et d’autres, presque contemplatifs, où l’on croirait entendre les clapotis de l’eau sur un lac. Bien sûr, cela fait partie du cahier des charges d’un arrangeur d’alterner les temps forts et les temps faibles, mais on observe déjà chez Paul Anquez une patte très personnelle, dans cette manière de mettre en place de longs crescendos qui font monter inexorablement le son de son orchestre comme une houle, dans son art de la rupture et de la surprise, dans ses petites touches humour. A droite, à côté des saxophones, on remarque la chanteuse suédoise Isabelle Sörling, qui se faufile entre les pavillons. On la voit se pelotonner dans la section de cuivres comme une élégante dans un manteau de renard argenté, avec un petit sourire voluptueux quand les saxophones donnent leur pleine mesure. Elle se sert souvent de sa voix pour donner une couleur de plus à l’orchestre, mais sait aussi comment voler au-dessus de la masse sonore. C’est une voix qui se colore d’infinies nuances, parfois fragile et acidulée, mais capable aussi d’éclats de violence.

 

Osiris2

 

Le répertoire ? Des standards de jazz pur jus (lover man, dont Isabelle Sörling chante les premiers couplets avec une admirable intériorité), du Joni Mitchell (très belle version de A case of you), et trois ou quatre chansons des Beatles , qui ne sont d’ailleurs pas celles que privilégient d’ordinaire les jazzmen, comme And I Love Her, ou Lucy in The Sky With Diamond. Dans ce dernier morceau, on apprécie la finesse du travail de Paul Anquez, qui avec sa section de cuivres donne du nerf et du muscle à cette chanson si évanescente. Après le concert, j’échange quelques mots avec Esteban Pinto-Gondim, un des saxophonistes de l’orchestre. Je lui dis combien j’ai été frappé par l’intensité flamboyante que Paul Anquez a donné à certains passages, où tout l’orchestre donne sa pleine puissance. Esteban sourit : « Hé oui…Paul, c’est un fou de Beethoven ! ». Mais quand je croise l’intéressé, il ne souscrit pas tout-à-fait à ce diagnostic : « dans mon travail, je pense que l’influence la plus forte est plutôt du côté de Debussy. Chez lui il y a une sorte de poétique du mouvement ondulatoire, qui me parle beaucoup. Tout est liquide chez Debussy. Mais bien sûr, Beethoven fait aussi partie de mes références. J’admire son sens du développement d’un motif… ». Je reparle avec lui de ces chansons des Beatles qu’il a réorchestrées, enrichies, parfois même un peu détournées. Son Lucy in the sky est superbe. Il précise à propos de cette chanson : « On croit souvent que c’est une chanson sur le LSD. En fait, John Lennon a raconté que c’était une lecture d’Alice in Wonderland. C’est donc une chanson onirique, qui se rapproche pour moi des musiques impressionnistes, et cela convient très bien avec le type d’écriture que j’aime… ». Sur son utilisation des chansons des Beatles il dit ceci : « Bien sûr, je suis un fan de toute cette musique. En plus tout le monde les connaît. Pour l’arrangement c’est super : on peut s’amuser à déjouer les attentes des auditeurs, on sait qu’ils ne seront pas perdus ».On recommande vivement Osiris, ses sonorités inventives et flamboyantes.

texte JF Mondot

Dessins AC Alvoët