Jazz live
Publié le 31 Août 2013

Rendez-vous de l'Erdre (I), Michel Portal Unit, Céline Bonacina, Paul Rogers

Les « Rendez-vous de l’Erdre » attirent de plus en plus de monde. D’habitude, le vendredi soir, les rues avoisinant les bords de l’Erdre côté Scène Sully (une des scènes jazz les plus suivies du festival) sont quasiment fluides. Hier soir, impossible d’avancer sans se heurter à un public dense, bon enfant et familial. Quant à trouver une bonne place pour le premier concert (le trio de Paul Rogers), inutile d’essayer après 19.30. Pourquoi ce succès ? La douceur de la programmation d’Armand Meignan ? La qualité du temps qu’il fait ? Allez savoir.

 

Paul Rogers’Whahay : Paul Rogers (b), Robin Fincker (ts, cl), Fabien Duscombs (dm)

 

Céline Bonacina Réunion : Céline Bonacina (bs, as, ss), Leila Martial (voix), Iliah Amar (vib), Romain Labaye (b), Stéphane Edouard (perc), Hary Ratsimbazafy (dm)

 

Michel Portal Unit : Michel Portal (b-cl, cl, ss), Bruno Chevillon (b), Daniel Humair (dm), Vincent Peirani (acc)

 

 

Céline Bonacina balance, Bruce Miliped photographie. En même temps, il regarde ailleurs, se donne le temps de reposer l’oeil. Rien ne presse. Daniel Humair, Bruno Chevillon, Michel Portal se concertent : que va-t-on jouer ce soir ? Paul Rogers règle les hauteurs de son de sa contrebasse à sept cordes. Bruce Milpied photographie encore. Obstiné et patient. Hors cadre, Olivier Degen fait de même.

 

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Le trio de Paul Rogers s’écoute avec plaisir. Cet hommage à Mingus n’est pas un prétexte, même si le texte s’entend comme un tremplin pour de folles improvisations. Mais toujours le texte (thèmes fameux ou ignorés de Charles Mingus) reste sous-entendu, parfois énoncé « straight », parfois sublimé. On ne savait plus assez à quel point Paul Rogers est un grand contrebassiste de jazz, contrebasse baroque ou pas. On redécouvre le parfait accompagnateur, la précision des attaques, le modelé des nuances dans l’énoncé des thèmes, et on y ajoute la pincée délirante du free jazz. Magnifique, d’autant que Fabien Duscombs joue parfaitement le jeu et que Robin Fincker, clarinette en métal en bandoulière, ajuste son discours aux climats de l’ensemble. Une bonne idée ce trio, que certains avaient découvert à Luz l’an dernier.

 

Céline Bonacina dirige un ensemble important en nombre, soudé et énergique, aux couleurs variées. Elle possède un son étonnant de force et de douceur au baryton (nietzschéen quoi !), plus agressif à l’alto (j’aime moins), la musique aura intérêt à trouver un axe, une forme d’unité, pour le moment elle est encore éclatée, parfois nimbée et vaporeuse, souvent dansante. Beaucoup de références aux années 70, on n’a rien contre mais la jeune (oui !) génération doit aussi trouver son discours.

 

Le Michel Portal Unit a fini par trouver son répertoire. Chevillon et Peirani s’en sont occupés, le premier fait le lien avec Humair, le second a l’habitude de ses duos avec Portal. Evidemment ça marche, ça franchit la rivière qui les sépare du public innombrable qui les écoute. Après avoir beaucoup douté de la chose, notre clarinettiste (pas en métal) est donc ravi. Tant mieux.

 

Aujourd’hui à 11.00, au « Pannonica », conférence de Pierre-Henri Ardonceau (membre de l’Académie du Jazz et de la rédaction de JazzMag/JazzMan), sur « Jazz et Cinéma ». Problématique renouvelée. Au fait, et à propos d’Académie du Jazz, on ferait bien d’intégrer Armand Meignan, qui fut d’abord et longtemps photographe de jazz et de blues, critique des mêmes musiques dans les magazines spécialisés. Il est resté profondément amateur de jazz, mais en même temps dirige au moins deux des festivals les plus intéressants de France. Son avis sur les productions actuelles, qu’il connaît mieux que quiconque, serait précieux. Bon, c’est dit, depuis longtemps que je voulais le dire.

 

Philippe Méziat

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Les « Rendez-vous de l’Erdre » attirent de plus en plus de monde. D’habitude, le vendredi soir, les rues avoisinant les bords de l’Erdre côté Scène Sully (une des scènes jazz les plus suivies du festival) sont quasiment fluides. Hier soir, impossible d’avancer sans se heurter à un public dense, bon enfant et familial. Quant à trouver une bonne place pour le premier concert (le trio de Paul Rogers), inutile d’essayer après 19.30. Pourquoi ce succès ? La douceur de la programmation d’Armand Meignan ? La qualité du temps qu’il fait ? Allez savoir.

 

Paul Rogers’Whahay : Paul Rogers (b), Robin Fincker (ts, cl), Fabien Duscombs (dm)

 

Céline Bonacina Réunion : Céline Bonacina (bs, as, ss), Leila Martial (voix), Iliah Amar (vib), Romain Labaye (b), Stéphane Edouard (perc), Hary Ratsimbazafy (dm)

 

Michel Portal Unit : Michel Portal (b-cl, cl, ss), Bruno Chevillon (b), Daniel Humair (dm), Vincent Peirani (acc)

 

 

Céline Bonacina balance, Bruce Miliped photographie. En même temps, il regarde ailleurs, se donne le temps de reposer l’oeil. Rien ne presse. Daniel Humair, Bruno Chevillon, Michel Portal se concertent : que va-t-on jouer ce soir ? Paul Rogers règle les hauteurs de son de sa contrebasse à sept cordes. Bruce Milpied photographie encore. Obstiné et patient. Hors cadre, Olivier Degen fait de même.

 

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Le trio de Paul Rogers s’écoute avec plaisir. Cet hommage à Mingus n’est pas un prétexte, même si le texte s’entend comme un tremplin pour de folles improvisations. Mais toujours le texte (thèmes fameux ou ignorés de Charles Mingus) reste sous-entendu, parfois énoncé « straight », parfois sublimé. On ne savait plus assez à quel point Paul Rogers est un grand contrebassiste de jazz, contrebasse baroque ou pas. On redécouvre le parfait accompagnateur, la précision des attaques, le modelé des nuances dans l’énoncé des thèmes, et on y ajoute la pincée délirante du free jazz. Magnifique, d’autant que Fabien Duscombs joue parfaitement le jeu et que Robin Fincker, clarinette en métal en bandoulière, ajuste son discours aux climats de l’ensemble. Une bonne idée ce trio, que certains avaient découvert à Luz l’an dernier.

 

Céline Bonacina dirige un ensemble important en nombre, soudé et énergique, aux couleurs variées. Elle possède un son étonnant de force et de douceur au baryton (nietzschéen quoi !), plus agressif à l’alto (j’aime moins), la musique aura intérêt à trouver un axe, une forme d’unité, pour le moment elle est encore éclatée, parfois nimbée et vaporeuse, souvent dansante. Beaucoup de références aux années 70, on n’a rien contre mais la jeune (oui !) génération doit aussi trouver son discours.

 

Le Michel Portal Unit a fini par trouver son répertoire. Chevillon et Peirani s’en sont occupés, le premier fait le lien avec Humair, le second a l’habitude de ses duos avec Portal. Evidemment ça marche, ça franchit la rivière qui les sépare du public innombrable qui les écoute. Après avoir beaucoup douté de la chose, notre clarinettiste (pas en métal) est donc ravi. Tant mieux.

 

Aujourd’hui à 11.00, au « Pannonica », conférence de Pierre-Henri Ardonceau (membre de l’Académie du Jazz et de la rédaction de JazzMag/JazzMan), sur « Jazz et Cinéma ». Problématique renouvelée. Au fait, et à propos d’Académie du Jazz, on ferait bien d’intégrer Armand Meignan, qui fut d’abord et longtemps photographe de jazz et de blues, critique des mêmes musiques dans les magazines spécialisés. Il est resté profondément amateur de jazz, mais en même temps dirige au moins deux des festivals les plus intéressants de France. Son avis sur les productions actuelles, qu’il connaît mieux que quiconque, serait précieux. Bon, c’est dit, depuis longtemps que je voulais le dire.

 

Philippe Méziat

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Les « Rendez-vous de l’Erdre » attirent de plus en plus de monde. D’habitude, le vendredi soir, les rues avoisinant les bords de l’Erdre côté Scène Sully (une des scènes jazz les plus suivies du festival) sont quasiment fluides. Hier soir, impossible d’avancer sans se heurter à un public dense, bon enfant et familial. Quant à trouver une bonne place pour le premier concert (le trio de Paul Rogers), inutile d’essayer après 19.30. Pourquoi ce succès ? La douceur de la programmation d’Armand Meignan ? La qualité du temps qu’il fait ? Allez savoir.

 

Paul Rogers’Whahay : Paul Rogers (b), Robin Fincker (ts, cl), Fabien Duscombs (dm)

 

Céline Bonacina Réunion : Céline Bonacina (bs, as, ss), Leila Martial (voix), Iliah Amar (vib), Romain Labaye (b), Stéphane Edouard (perc), Hary Ratsimbazafy (dm)

 

Michel Portal Unit : Michel Portal (b-cl, cl, ss), Bruno Chevillon (b), Daniel Humair (dm), Vincent Peirani (acc)

 

 

Céline Bonacina balance, Bruce Miliped photographie. En même temps, il regarde ailleurs, se donne le temps de reposer l’oeil. Rien ne presse. Daniel Humair, Bruno Chevillon, Michel Portal se concertent : que va-t-on jouer ce soir ? Paul Rogers règle les hauteurs de son de sa contrebasse à sept cordes. Bruce Milpied photographie encore. Obstiné et patient. Hors cadre, Olivier Degen fait de même.

 

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Le trio de Paul Rogers s’écoute avec plaisir. Cet hommage à Mingus n’est pas un prétexte, même si le texte s’entend comme un tremplin pour de folles improvisations. Mais toujours le texte (thèmes fameux ou ignorés de Charles Mingus) reste sous-entendu, parfois énoncé « straight », parfois sublimé. On ne savait plus assez à quel point Paul Rogers est un grand contrebassiste de jazz, contrebasse baroque ou pas. On redécouvre le parfait accompagnateur, la précision des attaques, le modelé des nuances dans l’énoncé des thèmes, et on y ajoute la pincée délirante du free jazz. Magnifique, d’autant que Fabien Duscombs joue parfaitement le jeu et que Robin Fincker, clarinette en métal en bandoulière, ajuste son discours aux climats de l’ensemble. Une bonne idée ce trio, que certains avaient découvert à Luz l’an dernier.

 

Céline Bonacina dirige un ensemble important en nombre, soudé et énergique, aux couleurs variées. Elle possède un son étonnant de force et de douceur au baryton (nietzschéen quoi !), plus agressif à l’alto (j’aime moins), la musique aura intérêt à trouver un axe, une forme d’unité, pour le moment elle est encore éclatée, parfois nimbée et vaporeuse, souvent dansante. Beaucoup de références aux années 70, on n’a rien contre mais la jeune (oui !) génération doit aussi trouver son discours.

 

Le Michel Portal Unit a fini par trouver son répertoire. Chevillon et Peirani s’en sont occupés, le premier fait le lien avec Humair, le second a l’habitude de ses duos avec Portal. Evidemment ça marche, ça franchit la rivière qui les sépare du public innombrable qui les écoute. Après avoir beaucoup douté de la chose, notre clarinettiste (pas en métal) est donc ravi. Tant mieux.

 

Aujourd’hui à 11.00, au « Pannonica », conférence de Pierre-Henri Ardonceau (membre de l’Académie du Jazz et de la rédaction de JazzMag/JazzMan), sur « Jazz et Cinéma ». Problématique renouvelée. Au fait, et à propos d’Académie du Jazz, on ferait bien d’intégrer Armand Meignan, qui fut d’abord et longtemps photographe de jazz et de blues, critique des mêmes musiques dans les magazines spécialisés. Il est resté profondément amateur de jazz, mais en même temps dirige au moins deux des festivals les plus intéressants de France. Son avis sur les productions actuelles, qu’il connaît mieux que quiconque, serait précieux. Bon, c’est dit, depuis longtemps que je voulais le dire.

 

Philippe Méziat

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Les « Rendez-vous de l’Erdre » attirent de plus en plus de monde. D’habitude, le vendredi soir, les rues avoisinant les bords de l’Erdre côté Scène Sully (une des scènes jazz les plus suivies du festival) sont quasiment fluides. Hier soir, impossible d’avancer sans se heurter à un public dense, bon enfant et familial. Quant à trouver une bonne place pour le premier concert (le trio de Paul Rogers), inutile d’essayer après 19.30. Pourquoi ce succès ? La douceur de la programmation d’Armand Meignan ? La qualité du temps qu’il fait ? Allez savoir.

 

Paul Rogers’Whahay : Paul Rogers (b), Robin Fincker (ts, cl), Fabien Duscombs (dm)

 

Céline Bonacina Réunion : Céline Bonacina (bs, as, ss), Leila Martial (voix), Iliah Amar (vib), Romain Labaye (b), Stéphane Edouard (perc), Hary Ratsimbazafy (dm)

 

Michel Portal Unit : Michel Portal (b-cl, cl, ss), Bruno Chevillon (b), Daniel Humair (dm), Vincent Peirani (acc)

 

 

Céline Bonacina balance, Bruce Miliped photographie. En même temps, il regarde ailleurs, se donne le temps de reposer l’oeil. Rien ne presse. Daniel Humair, Bruno Chevillon, Michel Portal se concertent : que va-t-on jouer ce soir ? Paul Rogers règle les hauteurs de son de sa contrebasse à sept cordes. Bruce Milpied photographie encore. Obstiné et patient. Hors cadre, Olivier Degen fait de même.

 

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Le trio de Paul Rogers s’écoute avec plaisir. Cet hommage à Mingus n’est pas un prétexte, même si le texte s’entend comme un tremplin pour de folles improvisations. Mais toujours le texte (thèmes fameux ou ignorés de Charles Mingus) reste sous-entendu, parfois énoncé « straight », parfois sublimé. On ne savait plus assez à quel point Paul Rogers est un grand contrebassiste de jazz, contrebasse baroque ou pas. On redécouvre le parfait accompagnateur, la précision des attaques, le modelé des nuances dans l’énoncé des thèmes, et on y ajoute la pincée délirante du free jazz. Magnifique, d’autant que Fabien Duscombs joue parfaitement le jeu et que Robin Fincker, clarinette en métal en bandoulière, ajuste son discours aux climats de l’ensemble. Une bonne idée ce trio, que certains avaient découvert à Luz l’an dernier.

 

Céline Bonacina dirige un ensemble important en nombre, soudé et énergique, aux couleurs variées. Elle possède un son étonnant de force et de douceur au baryton (nietzschéen quoi !), plus agressif à l’alto (j’aime moins), la musique aura intérêt à trouver un axe, une forme d’unité, pour le moment elle est encore éclatée, parfois nimbée et vaporeuse, souvent dansante. Beaucoup de références aux années 70, on n’a rien contre mais la jeune (oui !) génération doit aussi trouver son discours.

 

Le Michel Portal Unit a fini par trouver son répertoire. Chevillon et Peirani s’en sont occupés, le premier fait le lien avec Humair, le second a l’habitude de ses duos avec Portal. Evidemment ça marche, ça franchit la rivière qui les sépare du public innombrable qui les écoute. Après avoir beaucoup douté de la chose, notre clarinettiste (pas en métal) est donc ravi. Tant mieux.

 

Aujourd’hui à 11.00, au « Pannonica », conférence de Pierre-Henri Ardonceau (membre de l’Académie du Jazz et de la rédaction de JazzMag/JazzMan), sur « Jazz et Cinéma ». Problématique renouvelée. Au fait, et à propos d’Académie du Jazz, on ferait bien d’intégrer Armand Meignan, qui fut d’abord et longtemps photographe de jazz et de blues, critique des mêmes musiques dans les magazines spécialisés. Il est resté profondément amateur de jazz, mais en même temps dirige au moins deux des festivals les plus intéressants de France. Son avis sur les productions actuelles, qu’il connaît mieux que quiconque, serait précieux. Bon, c’est dit, depuis longtemps que je voulais le dire.

 

Philippe Méziat