Jazz live
Publié le 8 Fév 2014

Soir de tempête rue des Lombards : Blaser, Toulon, Widemann

Le 6 février dernier, rue des Lombards, Samuel Blaser jouait en quartette la musique Guillaume de Machault au Duc, Rémi Toulon réinventait le trio au Sunside, le quartette de Benoît Wideman groovait au Baiser Salé et Franck Bergerot errait d’un club à l’autre en attendant Qumaira.


Le Duc des Lombards, Paris (75), 20h le 6 février 2014.

Samuel Blaser Consort in Motion : Samuel Blaser (trombone), Russ Lossing (piano), Masa Kamaguchi (contrebasse), Gerry Hemingway (batterie).


On attendait la tempête et je n’en savais rien. J’avais juste noté dans mon agenda : Samuel Blaser  du Duc des Lombards. Et je quittai le bureau précipitamment pour voir le set de 20h, sans prendre le temps de vérifier précisément ce que j’allais entendre. Ni plus ni moins que le batteur Gerry Hemingway, figure très remarquable de la free music américaine (Ray Anderson, Anthony Braxton, Marilyn Crispell…), le pianiste Russ Lossing (l’une des voix les plus singulières apparues sur la scène new-yorkaise depuis les années 90) et Masa Kamaguchi, contrebassiste dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’il est à même de tenir tête à ses trois interlocuteurs, ce dès cette poignante marche funèbre qui ouvrit le concert.


Lui succèderont des formes grandioses aux atmosphères de jungle ou de célébration liturgique… Je suis décidemment venu les mains dans les poches et la tête au vert : liturgique… N’étais-je pas censé savoir que Blaser se consacre depuis quelque temps à la relecture de la musique de Guillaume de Machaut, comme nous le rappelle le tromboniste entre deux morceaux avant de se lancer vers de nouveaux univers que mes notes griffonnées dans mon agenda à la diable ne permettent de me remémorer. Me reste le souvenir d’une articulation de trombone d’une élégance rare, voire d’un relatif classicisme dans ce contexte très libre, une expressivité jamais outrancière mais très ouverte où l’on serait tenté de voir se conjuguer les lointains héritages de Tricky Sam Nanton et Lawrence Brown et où s’enchaînent des phrasés d’une pureté inouïe à des effets jungle ou de multiphonie à la Mangesldorff. Et ses trois comparses l’accompagnent dans cet art de coloriste finalement très ellingtonien avec une qualité de geste, un sens de la nuance, de la délicatesse du trait ou du débordement qui nous font dire qu’ils sont beaucoup plus que respectivement pianiste, contrebassiste et batteur, mais simplement musiciens, peintres de la matière sonore, maniant simultanément un lyrisme tantôt intimiste, tantôt grandiose, qu’ils mêlent à une sorte de bruitisme onirique et sensuel.


Sunside, Paris (75), le 21h20 le 6 févier 2014.

Rémi Toulon (piano), Jean-Luc Aramy (contrebasse), Vincent Frade (batterie).


Le premier set terminé, je déambule rue des Lombards où Pierre de Chocqueuse m’entraîne au Sunside pour entendre le pianiste Rémi Toulon qui justement démarre son premier set avec les membres de son trio, Jean-Luc Aramy et Vincent Frade. Ils n’étaient pas au programme de ma soirée, mais je ne suis pas déçu du détour. Ils ont une façon, par leurs arrangements, de réinventer l’art du trio jazz à chaque morceau, qui est tout à fait réjouissante. Le deuxième titre des trois que j’aurais entendus ce soir, Whisper Not de Benny Golson, est l’occasion de survoler une partie de l’étendue de leur savoir faire, en un seul morceau, un exercice qui nous paraîtrait un peu démonstratif si Rémy Toulon ne prenait la précaution de nous éclairer sur la nature et l’origine de son arrangement : il s’agissait du morceau imposé lors du concours de Montauban 2012 où son trio remporta le premier prix. À nos côtés, au fond du Sunside, le clarinettiste Stéphane Chausse attend son tour de rejoindre les trois musiciens comme il le fait sur quelques morceaux de leur nouveau disque “Quietly”  dont Pierre de Chocqueuse nous dira grand bien dans le numéro de mars de Jazzmag. Mais je ne l’entendrait pas, fidèle à mon programme de la soirée.


Baiser salé, Paris (75), 22h10 le 6 février 2014.

Benoît Widemann (claviers), Olivier Louvel (guitare), Gilles Cocquard (guitare basse électrique), Nicolas Viccaro (batterie).


Par bonheur, le Sunset fait relâche et je peux me rendre sans risquer aucun détournement supplémentaire au Baiser Salé, deuxième objectif de ma soirée, où Benoît Widemann http://www.widemann.net/wp-fr/ présente son quartette. Je trouve ici l’occasion de rendre visite à ce club qui n’est pas dans mes habitudes de sortie les plus établies et où l’on croisera plus souvent notre spécialiste en fusion, Felix Marciano. Ce dernier s’est annoncé ce soir, mais ne paraîtra pas, peut-être découragé de venir de sa lointaine banlieue alors que la tempête Qumaira approche, comme nous l’apprend Widemann en remerciant son public d’avoir bravé les éléments pour venir l’entendre.


Bien à l’abri de la coquille acoustique du Baiser salé, la tempête, nous l’éprouverons joyeusement à l’écoute d’un quartette capables de souffler les plus puissantes rafales entre deux accalmies musicales. Le nom de Benoît Widemann est associé à la légende de Magma et d’un certain progressive rock français. Il me remémore tout particulièrement le disque “Fusion” qu’il cosigna en août 1981 avec Didier Lockwood, Jannick Top et Christian Vander et qui s’ouvrait sur un backbeat très marqué par le retour de Miles dont “the Man with the Horn” venait tout juste de sortir. Ici, ce soir, le backbeat est de rigueur à l’exception d’un 6/8 (qui se dessinera peu avant que je quitte les lieux pour rejoindre ma banlieue Ouest au devant de Qumairia) et de la pièce d’ouverture, un rubato onirique que l’on pourrait croire inspiré à Olivier Louvel, son auteur, par un récent séjour new-yorkais où il put entendre Bill Frisell. Louvel, Widemann et Cocquard se partageront l’écriture des autres morceaux, jams groovy entrecoupées de thèmes et interludes aux mises en place redoutables, alternant avec des pièces plus atmosphériques.


Viccaro et Cocquard (6 cordes, si mes lunettes ne me trahisse
nt pas, dont deux fretless) s’entendent à merveille pour tendre ou détendre le jeu, avec un vraie dynamique des nuances et une réjouissante virtuosité qui n’exclut pas le sens de l’espace… Y aurait-il groove s’il n’y avait pas sens de l’espace qui est aménagement et circulation des sons et des rythmes. Louvel et Widemann y circulent comme chez eux – ils y sont d’ailleurs chez eux –, Louvel d’un lyrisme acéré et direct qui évoquerait plus Mike Stern ou Roben Ford que Scofield ou Abercrombie, Benoît Wideman passant du Mini Moog au Fender (tous deux virtuels, cf. plus bas) avec des phrasés très fluides évoquant les années 70 de Chick Corea, Jan Hammer ou l’école anglaise dite “de Canterburry”.


Point technique à l’entracte avec Benoît : ni Mini Moog ni Fender sur scène, mais de simples claviers-maîtres pour piloter les sons de Fender, Mini Moog et autres que Benoît Widemann a emmagasinés dans on Mac grâce aux logiciels d’Arturia, une maison pour laquelle il est en train de concevoir un clavier dont il attend le plus grand confort de jeu. La précision du propos nous rappelle qu’aujourd’hui Benoît Widemann est également expert en informatique et pas seulement musicale. Je repars en titubant de ce gai savoir qui me dépasse un peu parmi les volutes de poussières soulevées par les premiers tourbillons de Qumaira.

Franck Bergerot


Ils enregistraient le 6 février.

1946 

Dizzy Gillespie et son sextette (Tempo Jazzmen avec Lucky Thompson) enregistraient Confirmation et Round Midnight pour Dial sur la côte Ouest.

1950 

Le Count Basie Octet enregistrait Rat Race et Sweets pour RCA Victor

1954 

Jimmy Raney était à Paris dans les studios Vogue avec Sonny Clark, Red Mitchell et Sonny White à Paris.

1955 

Horace Silver enregistrait l’un de ses plus grands succès, The Preacher, contre l’avis d’Alfred Lion, patron de Blue Note.

1956 

Norman Granz réunissait en studio Art Tatum, Buddy DeFranco Red Callender et Bill Douglass.

Kenny Clarke enregistrait “Klook’s Clique” pour Savoy avec Donald Byrd, John LaPorta, Ronnie Ball et Wendell Marshall.

Stéphane Grappelli était entouré Maurice Vander, Pierre Michelot et Mac Kac pour “Improvisations” chez Barclay.

1958 

Bill Russo était l’arrangeur des cordes pour l’album Verve “An Image” de Lee Konitz.

C’est Quincy Jones qui dirigeait l’orchestre Le Blues du dentiste et Moi j’préfère la marche à pied que Henri Salvador enregistre pour Barclay.

1960 

Le Jazztet d’Art Farmer et Benny Golson faisait ses débuts en studio pour Argo.

1963 

Bill Evans commençait l’enregistrement de “Conversations with Myself” pour Verve.

1964 

Johnny Hodges enregistrait en grande formation “Everybody Knows Johnny Hodges” pour Impulse.

1980 

Archie Shepp et Horace Parlan enregistraient leur second duo “Trouble in Mind” pour Steeplechase.

1986 

Miles Davis rejoignait Marcus Miller en studio pour commencer à travailler sur “Tutu”.

 

 

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Le 6 février dernier, rue des Lombards, Samuel Blaser jouait en quartette la musique Guillaume de Machault au Duc, Rémi Toulon réinventait le trio au Sunside, le quartette de Benoît Wideman groovait au Baiser Salé et Franck Bergerot errait d’un club à l’autre en attendant Qumaira.


Le Duc des Lombards, Paris (75), 20h le 6 février 2014.

Samuel Blaser Consort in Motion : Samuel Blaser (trombone), Russ Lossing (piano), Masa Kamaguchi (contrebasse), Gerry Hemingway (batterie).


On attendait la tempête et je n’en savais rien. J’avais juste noté dans mon agenda : Samuel Blaser  du Duc des Lombards. Et je quittai le bureau précipitamment pour voir le set de 20h, sans prendre le temps de vérifier précisément ce que j’allais entendre. Ni plus ni moins que le batteur Gerry Hemingway, figure très remarquable de la free music américaine (Ray Anderson, Anthony Braxton, Marilyn Crispell…), le pianiste Russ Lossing (l’une des voix les plus singulières apparues sur la scène new-yorkaise depuis les années 90) et Masa Kamaguchi, contrebassiste dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’il est à même de tenir tête à ses trois interlocuteurs, ce dès cette poignante marche funèbre qui ouvrit le concert.


Lui succèderont des formes grandioses aux atmosphères de jungle ou de célébration liturgique… Je suis décidemment venu les mains dans les poches et la tête au vert : liturgique… N’étais-je pas censé savoir que Blaser se consacre depuis quelque temps à la relecture de la musique de Guillaume de Machaut, comme nous le rappelle le tromboniste entre deux morceaux avant de se lancer vers de nouveaux univers que mes notes griffonnées dans mon agenda à la diable ne permettent de me remémorer. Me reste le souvenir d’une articulation de trombone d’une élégance rare, voire d’un relatif classicisme dans ce contexte très libre, une expressivité jamais outrancière mais très ouverte où l’on serait tenté de voir se conjuguer les lointains héritages de Tricky Sam Nanton et Lawrence Brown et où s’enchaînent des phrasés d’une pureté inouïe à des effets jungle ou de multiphonie à la Mangesldorff. Et ses trois comparses l’accompagnent dans cet art de coloriste finalement très ellingtonien avec une qualité de geste, un sens de la nuance, de la délicatesse du trait ou du débordement qui nous font dire qu’ils sont beaucoup plus que respectivement pianiste, contrebassiste et batteur, mais simplement musiciens, peintres de la matière sonore, maniant simultanément un lyrisme tantôt intimiste, tantôt grandiose, qu’ils mêlent à une sorte de bruitisme onirique et sensuel.


Sunside, Paris (75), le 21h20 le 6 févier 2014.

Rémi Toulon (piano), Jean-Luc Aramy (contrebasse), Vincent Frade (batterie).


Le premier set terminé, je déambule rue des Lombards où Pierre de Chocqueuse m’entraîne au Sunside pour entendre le pianiste Rémi Toulon qui justement démarre son premier set avec les membres de son trio, Jean-Luc Aramy et Vincent Frade. Ils n’étaient pas au programme de ma soirée, mais je ne suis pas déçu du détour. Ils ont une façon, par leurs arrangements, de réinventer l’art du trio jazz à chaque morceau, qui est tout à fait réjouissante. Le deuxième titre des trois que j’aurais entendus ce soir, Whisper Not de Benny Golson, est l’occasion de survoler une partie de l’étendue de leur savoir faire, en un seul morceau, un exercice qui nous paraîtrait un peu démonstratif si Rémy Toulon ne prenait la précaution de nous éclairer sur la nature et l’origine de son arrangement : il s’agissait du morceau imposé lors du concours de Montauban 2012 où son trio remporta le premier prix. À nos côtés, au fond du Sunside, le clarinettiste Stéphane Chausse attend son tour de rejoindre les trois musiciens comme il le fait sur quelques morceaux de leur nouveau disque “Quietly”  dont Pierre de Chocqueuse nous dira grand bien dans le numéro de mars de Jazzmag. Mais je ne l’entendrait pas, fidèle à mon programme de la soirée.


Baiser salé, Paris (75), 22h10 le 6 février 2014.

Benoît Widemann (claviers), Olivier Louvel (guitare), Gilles Cocquard (guitare basse électrique), Nicolas Viccaro (batterie).


Par bonheur, le Sunset fait relâche et je peux me rendre sans risquer aucun détournement supplémentaire au Baiser Salé, deuxième objectif de ma soirée, où Benoît Widemann http://www.widemann.net/wp-fr/ présente son quartette. Je trouve ici l’occasion de rendre visite à ce club qui n’est pas dans mes habitudes de sortie les plus établies et où l’on croisera plus souvent notre spécialiste en fusion, Felix Marciano. Ce dernier s’est annoncé ce soir, mais ne paraîtra pas, peut-être découragé de venir de sa lointaine banlieue alors que la tempête Qumaira approche, comme nous l’apprend Widemann en remerciant son public d’avoir bravé les éléments pour venir l’entendre.


Bien à l’abri de la coquille acoustique du Baiser salé, la tempête, nous l’éprouverons joyeusement à l’écoute d’un quartette capables de souffler les plus puissantes rafales entre deux accalmies musicales. Le nom de Benoît Widemann est associé à la légende de Magma et d’un certain progressive rock français. Il me remémore tout particulièrement le disque “Fusion” qu’il cosigna en août 1981 avec Didier Lockwood, Jannick Top et Christian Vander et qui s’ouvrait sur un backbeat très marqué par le retour de Miles dont “the Man with the Horn” venait tout juste de sortir. Ici, ce soir, le backbeat est de rigueur à l’exception d’un 6/8 (qui se dessinera peu avant que je quitte les lieux pour rejoindre ma banlieue Ouest au devant de Qumairia) et de la pièce d’ouverture, un rubato onirique que l’on pourrait croire inspiré à Olivier Louvel, son auteur, par un récent séjour new-yorkais où il put entendre Bill Frisell. Louvel, Widemann et Cocquard se partageront l’écriture des autres morceaux, jams groovy entrecoupées de thèmes et interludes aux mises en place redoutables, alternant avec des pièces plus atmosphériques.


Viccaro et Cocquard (6 cordes, si mes lunettes ne me trahisse
nt pas, dont deux fretless) s’entendent à merveille pour tendre ou détendre le jeu, avec un vraie dynamique des nuances et une réjouissante virtuosité qui n’exclut pas le sens de l’espace… Y aurait-il groove s’il n’y avait pas sens de l’espace qui est aménagement et circulation des sons et des rythmes. Louvel et Widemann y circulent comme chez eux – ils y sont d’ailleurs chez eux –, Louvel d’un lyrisme acéré et direct qui évoquerait plus Mike Stern ou Roben Ford que Scofield ou Abercrombie, Benoît Wideman passant du Mini Moog au Fender (tous deux virtuels, cf. plus bas) avec des phrasés très fluides évoquant les années 70 de Chick Corea, Jan Hammer ou l’école anglaise dite “de Canterburry”.


Point technique à l’entracte avec Benoît : ni Mini Moog ni Fender sur scène, mais de simples claviers-maîtres pour piloter les sons de Fender, Mini Moog et autres que Benoît Widemann a emmagasinés dans on Mac grâce aux logiciels d’Arturia, une maison pour laquelle il est en train de concevoir un clavier dont il attend le plus grand confort de jeu. La précision du propos nous rappelle qu’aujourd’hui Benoît Widemann est également expert en informatique et pas seulement musicale. Je repars en titubant de ce gai savoir qui me dépasse un peu parmi les volutes de poussières soulevées par les premiers tourbillons de Qumaira.

Franck Bergerot


Ils enregistraient le 6 février.

1946 

Dizzy Gillespie et son sextette (Tempo Jazzmen avec Lucky Thompson) enregistraient Confirmation et Round Midnight pour Dial sur la côte Ouest.

1950 

Le Count Basie Octet enregistrait Rat Race et Sweets pour RCA Victor

1954 

Jimmy Raney était à Paris dans les studios Vogue avec Sonny Clark, Red Mitchell et Sonny White à Paris.

1955 

Horace Silver enregistrait l’un de ses plus grands succès, The Preacher, contre l’avis d’Alfred Lion, patron de Blue Note.

1956 

Norman Granz réunissait en studio Art Tatum, Buddy DeFranco Red Callender et Bill Douglass.

Kenny Clarke enregistrait “Klook’s Clique” pour Savoy avec Donald Byrd, John LaPorta, Ronnie Ball et Wendell Marshall.

Stéphane Grappelli était entouré Maurice Vander, Pierre Michelot et Mac Kac pour “Improvisations” chez Barclay.

1958 

Bill Russo était l’arrangeur des cordes pour l’album Verve “An Image” de Lee Konitz.

C’est Quincy Jones qui dirigeait l’orchestre Le Blues du dentiste et Moi j’préfère la marche à pied que Henri Salvador enregistre pour Barclay.

1960 

Le Jazztet d’Art Farmer et Benny Golson faisait ses débuts en studio pour Argo.

1963 

Bill Evans commençait l’enregistrement de “Conversations with Myself” pour Verve.

1964 

Johnny Hodges enregistrait en grande formation “Everybody Knows Johnny Hodges” pour Impulse.

1980 

Archie Shepp et Horace Parlan enregistraient leur second duo “Trouble in Mind” pour Steeplechase.

1986 

Miles Davis rejoignait Marcus Miller en studio pour commencer à travailler sur “Tutu”.

 

 

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Le 6 février dernier, rue des Lombards, Samuel Blaser jouait en quartette la musique Guillaume de Machault au Duc, Rémi Toulon réinventait le trio au Sunside, le quartette de Benoît Wideman groovait au Baiser Salé et Franck Bergerot errait d’un club à l’autre en attendant Qumaira.


Le Duc des Lombards, Paris (75), 20h le 6 février 2014.

Samuel Blaser Consort in Motion : Samuel Blaser (trombone), Russ Lossing (piano), Masa Kamaguchi (contrebasse), Gerry Hemingway (batterie).


On attendait la tempête et je n’en savais rien. J’avais juste noté dans mon agenda : Samuel Blaser  du Duc des Lombards. Et je quittai le bureau précipitamment pour voir le set de 20h, sans prendre le temps de vérifier précisément ce que j’allais entendre. Ni plus ni moins que le batteur Gerry Hemingway, figure très remarquable de la free music américaine (Ray Anderson, Anthony Braxton, Marilyn Crispell…), le pianiste Russ Lossing (l’une des voix les plus singulières apparues sur la scène new-yorkaise depuis les années 90) et Masa Kamaguchi, contrebassiste dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’il est à même de tenir tête à ses trois interlocuteurs, ce dès cette poignante marche funèbre qui ouvrit le concert.


Lui succèderont des formes grandioses aux atmosphères de jungle ou de célébration liturgique… Je suis décidemment venu les mains dans les poches et la tête au vert : liturgique… N’étais-je pas censé savoir que Blaser se consacre depuis quelque temps à la relecture de la musique de Guillaume de Machaut, comme nous le rappelle le tromboniste entre deux morceaux avant de se lancer vers de nouveaux univers que mes notes griffonnées dans mon agenda à la diable ne permettent de me remémorer. Me reste le souvenir d’une articulation de trombone d’une élégance rare, voire d’un relatif classicisme dans ce contexte très libre, une expressivité jamais outrancière mais très ouverte où l’on serait tenté de voir se conjuguer les lointains héritages de Tricky Sam Nanton et Lawrence Brown et où s’enchaînent des phrasés d’une pureté inouïe à des effets jungle ou de multiphonie à la Mangesldorff. Et ses trois comparses l’accompagnent dans cet art de coloriste finalement très ellingtonien avec une qualité de geste, un sens de la nuance, de la délicatesse du trait ou du débordement qui nous font dire qu’ils sont beaucoup plus que respectivement pianiste, contrebassiste et batteur, mais simplement musiciens, peintres de la matière sonore, maniant simultanément un lyrisme tantôt intimiste, tantôt grandiose, qu’ils mêlent à une sorte de bruitisme onirique et sensuel.


Sunside, Paris (75), le 21h20 le 6 févier 2014.

Rémi Toulon (piano), Jean-Luc Aramy (contrebasse), Vincent Frade (batterie).


Le premier set terminé, je déambule rue des Lombards où Pierre de Chocqueuse m’entraîne au Sunside pour entendre le pianiste Rémi Toulon qui justement démarre son premier set avec les membres de son trio, Jean-Luc Aramy et Vincent Frade. Ils n’étaient pas au programme de ma soirée, mais je ne suis pas déçu du détour. Ils ont une façon, par leurs arrangements, de réinventer l’art du trio jazz à chaque morceau, qui est tout à fait réjouissante. Le deuxième titre des trois que j’aurais entendus ce soir, Whisper Not de Benny Golson, est l’occasion de survoler une partie de l’étendue de leur savoir faire, en un seul morceau, un exercice qui nous paraîtrait un peu démonstratif si Rémy Toulon ne prenait la précaution de nous éclairer sur la nature et l’origine de son arrangement : il s’agissait du morceau imposé lors du concours de Montauban 2012 où son trio remporta le premier prix. À nos côtés, au fond du Sunside, le clarinettiste Stéphane Chausse attend son tour de rejoindre les trois musiciens comme il le fait sur quelques morceaux de leur nouveau disque “Quietly”  dont Pierre de Chocqueuse nous dira grand bien dans le numéro de mars de Jazzmag. Mais je ne l’entendrait pas, fidèle à mon programme de la soirée.


Baiser salé, Paris (75), 22h10 le 6 février 2014.

Benoît Widemann (claviers), Olivier Louvel (guitare), Gilles Cocquard (guitare basse électrique), Nicolas Viccaro (batterie).


Par bonheur, le Sunset fait relâche et je peux me rendre sans risquer aucun détournement supplémentaire au Baiser Salé, deuxième objectif de ma soirée, où Benoît Widemann http://www.widemann.net/wp-fr/ présente son quartette. Je trouve ici l’occasion de rendre visite à ce club qui n’est pas dans mes habitudes de sortie les plus établies et où l’on croisera plus souvent notre spécialiste en fusion, Felix Marciano. Ce dernier s’est annoncé ce soir, mais ne paraîtra pas, peut-être découragé de venir de sa lointaine banlieue alors que la tempête Qumaira approche, comme nous l’apprend Widemann en remerciant son public d’avoir bravé les éléments pour venir l’entendre.


Bien à l’abri de la coquille acoustique du Baiser salé, la tempête, nous l’éprouverons joyeusement à l’écoute d’un quartette capables de souffler les plus puissantes rafales entre deux accalmies musicales. Le nom de Benoît Widemann est associé à la légende de Magma et d’un certain progressive rock français. Il me remémore tout particulièrement le disque “Fusion” qu’il cosigna en août 1981 avec Didier Lockwood, Jannick Top et Christian Vander et qui s’ouvrait sur un backbeat très marqué par le retour de Miles dont “the Man with the Horn” venait tout juste de sortir. Ici, ce soir, le backbeat est de rigueur à l’exception d’un 6/8 (qui se dessinera peu avant que je quitte les lieux pour rejoindre ma banlieue Ouest au devant de Qumairia) et de la pièce d’ouverture, un rubato onirique que l’on pourrait croire inspiré à Olivier Louvel, son auteur, par un récent séjour new-yorkais où il put entendre Bill Frisell. Louvel, Widemann et Cocquard se partageront l’écriture des autres morceaux, jams groovy entrecoupées de thèmes et interludes aux mises en place redoutables, alternant avec des pièces plus atmosphériques.


Viccaro et Cocquard (6 cordes, si mes lunettes ne me trahisse
nt pas, dont deux fretless) s’entendent à merveille pour tendre ou détendre le jeu, avec un vraie dynamique des nuances et une réjouissante virtuosité qui n’exclut pas le sens de l’espace… Y aurait-il groove s’il n’y avait pas sens de l’espace qui est aménagement et circulation des sons et des rythmes. Louvel et Widemann y circulent comme chez eux – ils y sont d’ailleurs chez eux –, Louvel d’un lyrisme acéré et direct qui évoquerait plus Mike Stern ou Roben Ford que Scofield ou Abercrombie, Benoît Wideman passant du Mini Moog au Fender (tous deux virtuels, cf. plus bas) avec des phrasés très fluides évoquant les années 70 de Chick Corea, Jan Hammer ou l’école anglaise dite “de Canterburry”.


Point technique à l’entracte avec Benoît : ni Mini Moog ni Fender sur scène, mais de simples claviers-maîtres pour piloter les sons de Fender, Mini Moog et autres que Benoît Widemann a emmagasinés dans on Mac grâce aux logiciels d’Arturia, une maison pour laquelle il est en train de concevoir un clavier dont il attend le plus grand confort de jeu. La précision du propos nous rappelle qu’aujourd’hui Benoît Widemann est également expert en informatique et pas seulement musicale. Je repars en titubant de ce gai savoir qui me dépasse un peu parmi les volutes de poussières soulevées par les premiers tourbillons de Qumaira.

Franck Bergerot


Ils enregistraient le 6 février.

1946 

Dizzy Gillespie et son sextette (Tempo Jazzmen avec Lucky Thompson) enregistraient Confirmation et Round Midnight pour Dial sur la côte Ouest.

1950 

Le Count Basie Octet enregistrait Rat Race et Sweets pour RCA Victor

1954 

Jimmy Raney était à Paris dans les studios Vogue avec Sonny Clark, Red Mitchell et Sonny White à Paris.

1955 

Horace Silver enregistrait l’un de ses plus grands succès, The Preacher, contre l’avis d’Alfred Lion, patron de Blue Note.

1956 

Norman Granz réunissait en studio Art Tatum, Buddy DeFranco Red Callender et Bill Douglass.

Kenny Clarke enregistrait “Klook’s Clique” pour Savoy avec Donald Byrd, John LaPorta, Ronnie Ball et Wendell Marshall.

Stéphane Grappelli était entouré Maurice Vander, Pierre Michelot et Mac Kac pour “Improvisations” chez Barclay.

1958 

Bill Russo était l’arrangeur des cordes pour l’album Verve “An Image” de Lee Konitz.

C’est Quincy Jones qui dirigeait l’orchestre Le Blues du dentiste et Moi j’préfère la marche à pied que Henri Salvador enregistre pour Barclay.

1960 

Le Jazztet d’Art Farmer et Benny Golson faisait ses débuts en studio pour Argo.

1963 

Bill Evans commençait l’enregistrement de “Conversations with Myself” pour Verve.

1964 

Johnny Hodges enregistrait en grande formation “Everybody Knows Johnny Hodges” pour Impulse.

1980 

Archie Shepp et Horace Parlan enregistraient leur second duo “Trouble in Mind” pour Steeplechase.

1986 

Miles Davis rejoignait Marcus Miller en studio pour commencer à travailler sur “Tutu”.

 

 

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Le 6 février dernier, rue des Lombards, Samuel Blaser jouait en quartette la musique Guillaume de Machault au Duc, Rémi Toulon réinventait le trio au Sunside, le quartette de Benoît Wideman groovait au Baiser Salé et Franck Bergerot errait d’un club à l’autre en attendant Qumaira.


Le Duc des Lombards, Paris (75), 20h le 6 février 2014.

Samuel Blaser Consort in Motion : Samuel Blaser (trombone), Russ Lossing (piano), Masa Kamaguchi (contrebasse), Gerry Hemingway (batterie).


On attendait la tempête et je n’en savais rien. J’avais juste noté dans mon agenda : Samuel Blaser  du Duc des Lombards. Et je quittai le bureau précipitamment pour voir le set de 20h, sans prendre le temps de vérifier précisément ce que j’allais entendre. Ni plus ni moins que le batteur Gerry Hemingway, figure très remarquable de la free music américaine (Ray Anderson, Anthony Braxton, Marilyn Crispell…), le pianiste Russ Lossing (l’une des voix les plus singulières apparues sur la scène new-yorkaise depuis les années 90) et Masa Kamaguchi, contrebassiste dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’il est à même de tenir tête à ses trois interlocuteurs, ce dès cette poignante marche funèbre qui ouvrit le concert.


Lui succèderont des formes grandioses aux atmosphères de jungle ou de célébration liturgique… Je suis décidemment venu les mains dans les poches et la tête au vert : liturgique… N’étais-je pas censé savoir que Blaser se consacre depuis quelque temps à la relecture de la musique de Guillaume de Machaut, comme nous le rappelle le tromboniste entre deux morceaux avant de se lancer vers de nouveaux univers que mes notes griffonnées dans mon agenda à la diable ne permettent de me remémorer. Me reste le souvenir d’une articulation de trombone d’une élégance rare, voire d’un relatif classicisme dans ce contexte très libre, une expressivité jamais outrancière mais très ouverte où l’on serait tenté de voir se conjuguer les lointains héritages de Tricky Sam Nanton et Lawrence Brown et où s’enchaînent des phrasés d’une pureté inouïe à des effets jungle ou de multiphonie à la Mangesldorff. Et ses trois comparses l’accompagnent dans cet art de coloriste finalement très ellingtonien avec une qualité de geste, un sens de la nuance, de la délicatesse du trait ou du débordement qui nous font dire qu’ils sont beaucoup plus que respectivement pianiste, contrebassiste et batteur, mais simplement musiciens, peintres de la matière sonore, maniant simultanément un lyrisme tantôt intimiste, tantôt grandiose, qu’ils mêlent à une sorte de bruitisme onirique et sensuel.


Sunside, Paris (75), le 21h20 le 6 févier 2014.

Rémi Toulon (piano), Jean-Luc Aramy (contrebasse), Vincent Frade (batterie).


Le premier set terminé, je déambule rue des Lombards où Pierre de Chocqueuse m’entraîne au Sunside pour entendre le pianiste Rémi Toulon qui justement démarre son premier set avec les membres de son trio, Jean-Luc Aramy et Vincent Frade. Ils n’étaient pas au programme de ma soirée, mais je ne suis pas déçu du détour. Ils ont une façon, par leurs arrangements, de réinventer l’art du trio jazz à chaque morceau, qui est tout à fait réjouissante. Le deuxième titre des trois que j’aurais entendus ce soir, Whisper Not de Benny Golson, est l’occasion de survoler une partie de l’étendue de leur savoir faire, en un seul morceau, un exercice qui nous paraîtrait un peu démonstratif si Rémy Toulon ne prenait la précaution de nous éclairer sur la nature et l’origine de son arrangement : il s’agissait du morceau imposé lors du concours de Montauban 2012 où son trio remporta le premier prix. À nos côtés, au fond du Sunside, le clarinettiste Stéphane Chausse attend son tour de rejoindre les trois musiciens comme il le fait sur quelques morceaux de leur nouveau disque “Quietly”  dont Pierre de Chocqueuse nous dira grand bien dans le numéro de mars de Jazzmag. Mais je ne l’entendrait pas, fidèle à mon programme de la soirée.


Baiser salé, Paris (75), 22h10 le 6 février 2014.

Benoît Widemann (claviers), Olivier Louvel (guitare), Gilles Cocquard (guitare basse électrique), Nicolas Viccaro (batterie).


Par bonheur, le Sunset fait relâche et je peux me rendre sans risquer aucun détournement supplémentaire au Baiser Salé, deuxième objectif de ma soirée, où Benoît Widemann http://www.widemann.net/wp-fr/ présente son quartette. Je trouve ici l’occasion de rendre visite à ce club qui n’est pas dans mes habitudes de sortie les plus établies et où l’on croisera plus souvent notre spécialiste en fusion, Felix Marciano. Ce dernier s’est annoncé ce soir, mais ne paraîtra pas, peut-être découragé de venir de sa lointaine banlieue alors que la tempête Qumaira approche, comme nous l’apprend Widemann en remerciant son public d’avoir bravé les éléments pour venir l’entendre.


Bien à l’abri de la coquille acoustique du Baiser salé, la tempête, nous l’éprouverons joyeusement à l’écoute d’un quartette capables de souffler les plus puissantes rafales entre deux accalmies musicales. Le nom de Benoît Widemann est associé à la légende de Magma et d’un certain progressive rock français. Il me remémore tout particulièrement le disque “Fusion” qu’il cosigna en août 1981 avec Didier Lockwood, Jannick Top et Christian Vander et qui s’ouvrait sur un backbeat très marqué par le retour de Miles dont “the Man with the Horn” venait tout juste de sortir. Ici, ce soir, le backbeat est de rigueur à l’exception d’un 6/8 (qui se dessinera peu avant que je quitte les lieux pour rejoindre ma banlieue Ouest au devant de Qumairia) et de la pièce d’ouverture, un rubato onirique que l’on pourrait croire inspiré à Olivier Louvel, son auteur, par un récent séjour new-yorkais où il put entendre Bill Frisell. Louvel, Widemann et Cocquard se partageront l’écriture des autres morceaux, jams groovy entrecoupées de thèmes et interludes aux mises en place redoutables, alternant avec des pièces plus atmosphériques.


Viccaro et Cocquard (6 cordes, si mes lunettes ne me trahisse
nt pas, dont deux fretless) s’entendent à merveille pour tendre ou détendre le jeu, avec un vraie dynamique des nuances et une réjouissante virtuosité qui n’exclut pas le sens de l’espace… Y aurait-il groove s’il n’y avait pas sens de l’espace qui est aménagement et circulation des sons et des rythmes. Louvel et Widemann y circulent comme chez eux – ils y sont d’ailleurs chez eux –, Louvel d’un lyrisme acéré et direct qui évoquerait plus Mike Stern ou Roben Ford que Scofield ou Abercrombie, Benoît Wideman passant du Mini Moog au Fender (tous deux virtuels, cf. plus bas) avec des phrasés très fluides évoquant les années 70 de Chick Corea, Jan Hammer ou l’école anglaise dite “de Canterburry”.


Point technique à l’entracte avec Benoît : ni Mini Moog ni Fender sur scène, mais de simples claviers-maîtres pour piloter les sons de Fender, Mini Moog et autres que Benoît Widemann a emmagasinés dans on Mac grâce aux logiciels d’Arturia, une maison pour laquelle il est en train de concevoir un clavier dont il attend le plus grand confort de jeu. La précision du propos nous rappelle qu’aujourd’hui Benoît Widemann est également expert en informatique et pas seulement musicale. Je repars en titubant de ce gai savoir qui me dépasse un peu parmi les volutes de poussières soulevées par les premiers tourbillons de Qumaira.

Franck Bergerot


Ils enregistraient le 6 février.

1946 

Dizzy Gillespie et son sextette (Tempo Jazzmen avec Lucky Thompson) enregistraient Confirmation et Round Midnight pour Dial sur la côte Ouest.

1950 

Le Count Basie Octet enregistrait Rat Race et Sweets pour RCA Victor

1954 

Jimmy Raney était à Paris dans les studios Vogue avec Sonny Clark, Red Mitchell et Sonny White à Paris.

1955 

Horace Silver enregistrait l’un de ses plus grands succès, The Preacher, contre l’avis d’Alfred Lion, patron de Blue Note.

1956 

Norman Granz réunissait en studio Art Tatum, Buddy DeFranco Red Callender et Bill Douglass.

Kenny Clarke enregistrait “Klook’s Clique” pour Savoy avec Donald Byrd, John LaPorta, Ronnie Ball et Wendell Marshall.

Stéphane Grappelli était entouré Maurice Vander, Pierre Michelot et Mac Kac pour “Improvisations” chez Barclay.

1958 

Bill Russo était l’arrangeur des cordes pour l’album Verve “An Image” de Lee Konitz.

C’est Quincy Jones qui dirigeait l’orchestre Le Blues du dentiste et Moi j’préfère la marche à pied que Henri Salvador enregistre pour Barclay.

1960 

Le Jazztet d’Art Farmer et Benny Golson faisait ses débuts en studio pour Argo.

1963 

Bill Evans commençait l’enregistrement de “Conversations with Myself” pour Verve.

1964 

Johnny Hodges enregistrait en grande formation “Everybody Knows Johnny Hodges” pour Impulse.

1980 

Archie Shepp et Horace Parlan enregistraient leur second duo “Trouble in Mind” pour Steeplechase.

1986 

Miles Davis rejoignait Marcus Miller en studio pour commencer à travailler sur “Tutu”.