Jazz live
Publié le 26 Oct 2017

Vive le jazz à Jazz en tête

Pour sa trentième édition, Jazz en tête reste fidèle à la ligne de conduite amoureusement dictée par Xavier Felgeyrolles et sa fine équipe depuis 1988 : le jazz, rien que le jazz et surtout le jazz. Hier soir, l’étonnant duo Eric Harland / James Francies et le chatoyant quintette de Baptiste Herbin étaient à l’affiche de la Maison de la Culture.

Quelques heures après avoir révélé les “faces cachées de Prince” à la Médiathèque de Jaude, face une petite assemblée dont la qualité d’écoute est du genre à décupler vos envies de partage musical, je me retrouvais confortablement installé dans l’un des sièges moelleux de la Salle Jean Cocteau, tandis qu’au premier rang quelques confrères photographes devisaient gaiement, avant d’immortaliser les musiciens live on stage tout le concert durant – c’est si rare…
Entre temps, j’avais d’emblée ressenti les vibrations positives et chaleureuses qui se balladent entre l’Hôtel Oceania, camp de base de tous les musiciens programmés au festival depuis sa naissance, et la Maison de Culture, située à deux pas. Quoi de plus réconfortant et rassurant que de voir de gens passionnés et surtout heureux d’organiser un festival de jazz ?

Pour mesurer à quel point Jazz en tête est un festival exemplaire et essentiel pour ceux qui aiment le jazz, il suffit de consulter la page 18 du programme qui, trentième édition oblige, revient, via une impressionnante liste, sur les 2000 musiciens ayant un jour ou l’autre posé leurs valises à Clermont-Ferrand – soit plus de 300 concerts au total.
Herbie Hancock, Ray Brown, Cassandra Wilson, Wynton Marsalis, Miles Davis, Tony Williams, Joe Henderson, Tom Harrell, Kenny Garrett, Greg Osby, Roy Hargrove, Kenny Barron, Enrico Pieranunzi, Chick Corea, Gonzalo Rubalcaba, Roy Haynes, McCoy Tyner, Brad Mehldau, Ron Carter, Michel Portal, Ambrose Akinlusire, Aldo Romano, Mulgrew Miller, Donald Brown, Vijay Iyer, Gregory Porter, Cory Henry, Laurent de Wilde, John Scofield, Cécile McLorin Salvant, etc. etc.
À Jazz en tête, le jazz s’entête, et c’est un presque un miracle. Chapeau.

James Francies et Eric Harland

James Francies et Eric Harland

Sinon, le duo Eric Harland / James Francies, nonobstant son côté work in progress qui laisse toute latitude à ce qu’on aime le plus dans le jazz – l’inattendu, les fameux sounds of surprise –, nous a pour ainsi dire scotché. Si lors des premières minutes l’ombre de l’“autre” duo claviers / batterie, Mehlania (qui soit dit en passant planche à un nouvel opus) a plané sur nos têtes, elle s’éloigna bien vite, chassée par la créativité d’un batteur décidément unique dont la frappe chirurgicale n’a d’égale que le sens du swing et du groove (ancrés dans une post-modernité qui doit beaucoup aux novateurs du hip-hop). Et que dire de l’étonnante faculté de ce jeune claviériste texan de vingt-deux ans capable de jongler avec l’ombre et la lumière etde passer en un tour de main de ses claviers mirlitons-futuristes à son piano ancré dans l’Histoire ? James Francies peut envoyer des “pêches” graves en guise de lignes de basse (qui arrachent des rires et des « Whooo » d’admiration à son compère), chanter au Vocoder façon “Herbie Hancock vs. Casey Benjamin” sans abuser de notre patience, et faire revivre un thème de Monk come au débotté (In Walked Bud trotte encore dans ma tête). Un duo à suivre, et de très près.

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Chez Baptiste Herbin, altiste à la sonorité rieuse et gourmande, il faut avant tout saluer la volonté de partager ses propres compositions avec le public (les standards, il les connaît forcément par cœur, mais ce serait sans doute trop facile, trop prévisible). Ce grand voyageur – on me souffle dans l’oreille qu’il est un infatigable ambassadeur de la marque Selmer – n’ignore rien de l’héritage des grands-frères afro-américains mais a réussi à y imprimer sa marque, sans forfanterie. A ses côtés, un excellent pianiste venu du Brésil, Eduardo Farias, une rythmique quatre étoiles (Darryl Hall à la contrebasse, Ali Jackson à la batterie), une révélation, le trompettiste Renaud Gensane, à propos duquel Xavier Felgeyrolles ne tarit pas d’éloges. Il a bien raison.

Ce soir à 20 h, toujours à la Maison de la Culture, le trio de l’impétueux Logan Richardson et le quintette de l’infaillible Wallace Roney. Et aussi, à 17 h à la Médiathèque de Jaude, un “Imprompu Jazz” avec le guitariste Ed Cherry, suivi, à 18h à La Comedia, d’une masterclass avec Eric Harland. Sans oublier : la magnifique expo de Michel Vasset à la Salle Gaillard. On ne s’ennuie jamais à Jazz en tête ! •

 

 

 |Pour sa trentième édition, Jazz en tête reste fidèle à la ligne de conduite amoureusement dictée par Xavier Felgeyrolles et sa fine équipe depuis 1988 : le jazz, rien que le jazz et surtout le jazz. Hier soir, l’étonnant duo Eric Harland / James Francies et le chatoyant quintette de Baptiste Herbin étaient à l’affiche de la Maison de la Culture.

Quelques heures après avoir révélé les “faces cachées de Prince” à la Médiathèque de Jaude, face une petite assemblée dont la qualité d’écoute est du genre à décupler vos envies de partage musical, je me retrouvais confortablement installé dans l’un des sièges moelleux de la Salle Jean Cocteau, tandis qu’au premier rang quelques confrères photographes devisaient gaiement, avant d’immortaliser les musiciens live on stage tout le concert durant – c’est si rare…
Entre temps, j’avais d’emblée ressenti les vibrations positives et chaleureuses qui se balladent entre l’Hôtel Oceania, camp de base de tous les musiciens programmés au festival depuis sa naissance, et la Maison de Culture, située à deux pas. Quoi de plus réconfortant et rassurant que de voir de gens passionnés et surtout heureux d’organiser un festival de jazz ?

Pour mesurer à quel point Jazz en tête est un festival exemplaire et essentiel pour ceux qui aiment le jazz, il suffit de consulter la page 18 du programme qui, trentième édition oblige, revient, via une impressionnante liste, sur les 2000 musiciens ayant un jour ou l’autre posé leurs valises à Clermont-Ferrand – soit plus de 300 concerts au total.
Herbie Hancock, Ray Brown, Cassandra Wilson, Wynton Marsalis, Miles Davis, Tony Williams, Joe Henderson, Tom Harrell, Kenny Garrett, Greg Osby, Roy Hargrove, Kenny Barron, Enrico Pieranunzi, Chick Corea, Gonzalo Rubalcaba, Roy Haynes, McCoy Tyner, Brad Mehldau, Ron Carter, Michel Portal, Ambrose Akinlusire, Aldo Romano, Mulgrew Miller, Donald Brown, Vijay Iyer, Gregory Porter, Cory Henry, Laurent de Wilde, John Scofield, Cécile McLorin Salvant, etc. etc.
À Jazz en tête, le jazz s’entête, et c’est un presque un miracle. Chapeau.

James Francies et Eric Harland

James Francies et Eric Harland

Sinon, le duo Eric Harland / James Francies, nonobstant son côté work in progress qui laisse toute latitude à ce qu’on aime le plus dans le jazz – l’inattendu, les fameux sounds of surprise –, nous a pour ainsi dire scotché. Si lors des premières minutes l’ombre de l’“autre” duo claviers / batterie, Mehlania (qui soit dit en passant planche à un nouvel opus) a plané sur nos têtes, elle s’éloigna bien vite, chassée par la créativité d’un batteur décidément unique dont la frappe chirurgicale n’a d’égale que le sens du swing et du groove (ancrés dans une post-modernité qui doit beaucoup aux novateurs du hip-hop). Et que dire de l’étonnante faculté de ce jeune claviériste texan de vingt-deux ans capable de jongler avec l’ombre et la lumière etde passer en un tour de main de ses claviers mirlitons-futuristes à son piano ancré dans l’Histoire ? James Francies peut envoyer des “pêches” graves en guise de lignes de basse (qui arrachent des rires et des « Whooo » d’admiration à son compère), chanter au Vocoder façon “Herbie Hancock vs. Casey Benjamin” sans abuser de notre patience, et faire revivre un thème de Monk come au débotté (In Walked Bud trotte encore dans ma tête). Un duo à suivre, et de très près.

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Chez Baptiste Herbin, altiste à la sonorité rieuse et gourmande, il faut avant tout saluer la volonté de partager ses propres compositions avec le public (les standards, il les connaît forcément par cœur, mais ce serait sans doute trop facile, trop prévisible). Ce grand voyageur – on me souffle dans l’oreille qu’il est un infatigable ambassadeur de la marque Selmer – n’ignore rien de l’héritage des grands-frères afro-américains mais a réussi à y imprimer sa marque, sans forfanterie. A ses côtés, un excellent pianiste venu du Brésil, Eduardo Farias, une rythmique quatre étoiles (Darryl Hall à la contrebasse, Ali Jackson à la batterie), une révélation, le trompettiste Renaud Gensane, à propos duquel Xavier Felgeyrolles ne tarit pas d’éloges. Il a bien raison.

Ce soir à 20 h, toujours à la Maison de la Culture, le trio de l’impétueux Logan Richardson et le quintette de l’infaillible Wallace Roney. Et aussi, à 17 h à la Médiathèque de Jaude, un “Imprompu Jazz” avec le guitariste Ed Cherry, suivi, à 18h à La Comedia, d’une masterclass avec Eric Harland. Sans oublier : la magnifique expo de Michel Vasset à la Salle Gaillard. On ne s’ennuie jamais à Jazz en tête ! •

 

 

 |Pour sa trentième édition, Jazz en tête reste fidèle à la ligne de conduite amoureusement dictée par Xavier Felgeyrolles et sa fine équipe depuis 1988 : le jazz, rien que le jazz et surtout le jazz. Hier soir, l’étonnant duo Eric Harland / James Francies et le chatoyant quintette de Baptiste Herbin étaient à l’affiche de la Maison de la Culture.

Quelques heures après avoir révélé les “faces cachées de Prince” à la Médiathèque de Jaude, face une petite assemblée dont la qualité d’écoute est du genre à décupler vos envies de partage musical, je me retrouvais confortablement installé dans l’un des sièges moelleux de la Salle Jean Cocteau, tandis qu’au premier rang quelques confrères photographes devisaient gaiement, avant d’immortaliser les musiciens live on stage tout le concert durant – c’est si rare…
Entre temps, j’avais d’emblée ressenti les vibrations positives et chaleureuses qui se balladent entre l’Hôtel Oceania, camp de base de tous les musiciens programmés au festival depuis sa naissance, et la Maison de Culture, située à deux pas. Quoi de plus réconfortant et rassurant que de voir de gens passionnés et surtout heureux d’organiser un festival de jazz ?

Pour mesurer à quel point Jazz en tête est un festival exemplaire et essentiel pour ceux qui aiment le jazz, il suffit de consulter la page 18 du programme qui, trentième édition oblige, revient, via une impressionnante liste, sur les 2000 musiciens ayant un jour ou l’autre posé leurs valises à Clermont-Ferrand – soit plus de 300 concerts au total.
Herbie Hancock, Ray Brown, Cassandra Wilson, Wynton Marsalis, Miles Davis, Tony Williams, Joe Henderson, Tom Harrell, Kenny Garrett, Greg Osby, Roy Hargrove, Kenny Barron, Enrico Pieranunzi, Chick Corea, Gonzalo Rubalcaba, Roy Haynes, McCoy Tyner, Brad Mehldau, Ron Carter, Michel Portal, Ambrose Akinlusire, Aldo Romano, Mulgrew Miller, Donald Brown, Vijay Iyer, Gregory Porter, Cory Henry, Laurent de Wilde, John Scofield, Cécile McLorin Salvant, etc. etc.
À Jazz en tête, le jazz s’entête, et c’est un presque un miracle. Chapeau.

James Francies et Eric Harland

James Francies et Eric Harland

Sinon, le duo Eric Harland / James Francies, nonobstant son côté work in progress qui laisse toute latitude à ce qu’on aime le plus dans le jazz – l’inattendu, les fameux sounds of surprise –, nous a pour ainsi dire scotché. Si lors des premières minutes l’ombre de l’“autre” duo claviers / batterie, Mehlania (qui soit dit en passant planche à un nouvel opus) a plané sur nos têtes, elle s’éloigna bien vite, chassée par la créativité d’un batteur décidément unique dont la frappe chirurgicale n’a d’égale que le sens du swing et du groove (ancrés dans une post-modernité qui doit beaucoup aux novateurs du hip-hop). Et que dire de l’étonnante faculté de ce jeune claviériste texan de vingt-deux ans capable de jongler avec l’ombre et la lumière etde passer en un tour de main de ses claviers mirlitons-futuristes à son piano ancré dans l’Histoire ? James Francies peut envoyer des “pêches” graves en guise de lignes de basse (qui arrachent des rires et des « Whooo » d’admiration à son compère), chanter au Vocoder façon “Herbie Hancock vs. Casey Benjamin” sans abuser de notre patience, et faire revivre un thème de Monk come au débotté (In Walked Bud trotte encore dans ma tête). Un duo à suivre, et de très près.

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Chez Baptiste Herbin, altiste à la sonorité rieuse et gourmande, il faut avant tout saluer la volonté de partager ses propres compositions avec le public (les standards, il les connaît forcément par cœur, mais ce serait sans doute trop facile, trop prévisible). Ce grand voyageur – on me souffle dans l’oreille qu’il est un infatigable ambassadeur de la marque Selmer – n’ignore rien de l’héritage des grands-frères afro-américains mais a réussi à y imprimer sa marque, sans forfanterie. A ses côtés, un excellent pianiste venu du Brésil, Eduardo Farias, une rythmique quatre étoiles (Darryl Hall à la contrebasse, Ali Jackson à la batterie), une révélation, le trompettiste Renaud Gensane, à propos duquel Xavier Felgeyrolles ne tarit pas d’éloges. Il a bien raison.

Ce soir à 20 h, toujours à la Maison de la Culture, le trio de l’impétueux Logan Richardson et le quintette de l’infaillible Wallace Roney. Et aussi, à 17 h à la Médiathèque de Jaude, un “Imprompu Jazz” avec le guitariste Ed Cherry, suivi, à 18h à La Comedia, d’une masterclass avec Eric Harland. Sans oublier : la magnifique expo de Michel Vasset à la Salle Gaillard. On ne s’ennuie jamais à Jazz en tête ! •

 

 

 |Pour sa trentième édition, Jazz en tête reste fidèle à la ligne de conduite amoureusement dictée par Xavier Felgeyrolles et sa fine équipe depuis 1988 : le jazz, rien que le jazz et surtout le jazz. Hier soir, l’étonnant duo Eric Harland / James Francies et le chatoyant quintette de Baptiste Herbin étaient à l’affiche de la Maison de la Culture.

Quelques heures après avoir révélé les “faces cachées de Prince” à la Médiathèque de Jaude, face une petite assemblée dont la qualité d’écoute est du genre à décupler vos envies de partage musical, je me retrouvais confortablement installé dans l’un des sièges moelleux de la Salle Jean Cocteau, tandis qu’au premier rang quelques confrères photographes devisaient gaiement, avant d’immortaliser les musiciens live on stage tout le concert durant – c’est si rare…
Entre temps, j’avais d’emblée ressenti les vibrations positives et chaleureuses qui se balladent entre l’Hôtel Oceania, camp de base de tous les musiciens programmés au festival depuis sa naissance, et la Maison de Culture, située à deux pas. Quoi de plus réconfortant et rassurant que de voir de gens passionnés et surtout heureux d’organiser un festival de jazz ?

Pour mesurer à quel point Jazz en tête est un festival exemplaire et essentiel pour ceux qui aiment le jazz, il suffit de consulter la page 18 du programme qui, trentième édition oblige, revient, via une impressionnante liste, sur les 2000 musiciens ayant un jour ou l’autre posé leurs valises à Clermont-Ferrand – soit plus de 300 concerts au total.
Herbie Hancock, Ray Brown, Cassandra Wilson, Wynton Marsalis, Miles Davis, Tony Williams, Joe Henderson, Tom Harrell, Kenny Garrett, Greg Osby, Roy Hargrove, Kenny Barron, Enrico Pieranunzi, Chick Corea, Gonzalo Rubalcaba, Roy Haynes, McCoy Tyner, Brad Mehldau, Ron Carter, Michel Portal, Ambrose Akinlusire, Aldo Romano, Mulgrew Miller, Donald Brown, Vijay Iyer, Gregory Porter, Cory Henry, Laurent de Wilde, John Scofield, Cécile McLorin Salvant, etc. etc.
À Jazz en tête, le jazz s’entête, et c’est un presque un miracle. Chapeau.

James Francies et Eric Harland

James Francies et Eric Harland

Sinon, le duo Eric Harland / James Francies, nonobstant son côté work in progress qui laisse toute latitude à ce qu’on aime le plus dans le jazz – l’inattendu, les fameux sounds of surprise –, nous a pour ainsi dire scotché. Si lors des premières minutes l’ombre de l’“autre” duo claviers / batterie, Mehlania (qui soit dit en passant planche à un nouvel opus) a plané sur nos têtes, elle s’éloigna bien vite, chassée par la créativité d’un batteur décidément unique dont la frappe chirurgicale n’a d’égale que le sens du swing et du groove (ancrés dans une post-modernité qui doit beaucoup aux novateurs du hip-hop). Et que dire de l’étonnante faculté de ce jeune claviériste texan de vingt-deux ans capable de jongler avec l’ombre et la lumière etde passer en un tour de main de ses claviers mirlitons-futuristes à son piano ancré dans l’Histoire ? James Francies peut envoyer des “pêches” graves en guise de lignes de basse (qui arrachent des rires et des « Whooo » d’admiration à son compère), chanter au Vocoder façon “Herbie Hancock vs. Casey Benjamin” sans abuser de notre patience, et faire revivre un thème de Monk come au débotté (In Walked Bud trotte encore dans ma tête). Un duo à suivre, et de très près.

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Darryl Hall, Baptiste Herbin, Renaud Gensane et Ali Jackson (hors-champ, Eduardo Farias au piano)

Chez Baptiste Herbin, altiste à la sonorité rieuse et gourmande, il faut avant tout saluer la volonté de partager ses propres compositions avec le public (les standards, il les connaît forcément par cœur, mais ce serait sans doute trop facile, trop prévisible). Ce grand voyageur – on me souffle dans l’oreille qu’il est un infatigable ambassadeur de la marque Selmer – n’ignore rien de l’héritage des grands-frères afro-américains mais a réussi à y imprimer sa marque, sans forfanterie. A ses côtés, un excellent pianiste venu du Brésil, Eduardo Farias, une rythmique quatre étoiles (Darryl Hall à la contrebasse, Ali Jackson à la batterie), une révélation, le trompettiste Renaud Gensane, à propos duquel Xavier Felgeyrolles ne tarit pas d’éloges. Il a bien raison.

Ce soir à 20 h, toujours à la Maison de la Culture, le trio de l’impétueux Logan Richardson et le quintette de l’infaillible Wallace Roney. Et aussi, à 17 h à la Médiathèque de Jaude, un “Imprompu Jazz” avec le guitariste Ed Cherry, suivi, à 18h à La Comedia, d’une masterclass avec Eric Harland. Sans oublier : la magnifique expo de Michel Vasset à la Salle Gaillard. On ne s’ennuie jamais à Jazz en tête ! •