Jazz live
Publié le 28 Juil 2014

Jazz@botanic (III), Lee Konitz, Dan Tepfer, Free Unfold Trio

« Free Unfold Trio », nous déclare Jobic Le Masson (p), cela veut dire « trio non déplié », c’est à dire « qui demande de l’être au moment du concert ». Une sorte de reprise des catégories aristotéliciennes de « puissance » par rapport à « l’acte ». Après un tel prélude, reste donc l’expérience de la musique elle-même. Et puis la suite, et la fin, des aventures de Lee Konitz dans la capitale girondine.

 

Lee Konitz (as, voc), Dan Tepfer (p)

 

Free Unfold Trio : Jobic Le Masson (p), Didier Lasserre (dm), Benjamin Duboc (b)

 

Benjamin Duboc joue une « Nogaro », elle sonne superbement, il aime cette contrebasse qui lui fut faite et préparée par le luthier de Saubrigues, récemment décédé. On a pour lui une pensée amicale et émue. Par ailleurs, on aime ce trio, et qu’il soit déplié ou pas ne change rien à l’affaire, la musique vient bien, elle vient juste et dense, nous sommes plusieurs à penser – oui la comparaison est difficile à entendre pour les musiciens – au trio Ellington/Mingus/Roach. Pas tout le temps, bien sûr. Mais dans cette sorte d’intensité au clavier, que met très souvent Jobic, dans le ronflement aérien de la basse, et même dans le drumming chaleureux, mobile, juste, de Didier Lasserre, il y a comme des échos de cette session miraculeuse et surtout très en avance sur son temps. Très applaudis par des personnes venues écouter Lee et Dan, nos trois lascars se retirent, le travail bien fait.

 

Et voici enfin – on attend ça depuis quatre jours – l’instant décisif où Lee Konitz a rendez-vous avec un accompagnateur qui lui convient. Le duo sera superlatif, et notre seule réserve viendra de cette « nouvelle » façon de chantonner entre les chorus d’alto que Lee Konitz propose à notre écoute. Rien là qui soit très convaincant. Pour le reste, et avec d’entrée un Stella By Starlight dont on avait déjà eu des bribes les soirées précédentes, une bien belle façon de se rappeler à notre souvenir. Dan Tepfer, auteur de plusieurs pièces du répertoire actuel, est très à son aise dans ce dialogue qu’il sait dominer, mais dont il sait aussi se faire le serviteur. Belle conclusion pour un festival dont on souhaite qu’il soit un jour aussi mature que les musiciens qu’il nous aura présentés.

 

Rien n’est moins sûr. Encore qu’on ne puisse pas conclure à chaud. Mais le public bordelais a quand même préféré souvent se balader sur les quais rive gauche (noirs de monde), plutôt que de venir @botanic. Comme il faut bien plus que deux éditions pour tenir le pari de la création d’un festival, tout est encore jouable.

 

Philippe Méziat

 

 

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« Free Unfold Trio », nous déclare Jobic Le Masson (p), cela veut dire « trio non déplié », c’est à dire « qui demande de l’être au moment du concert ». Une sorte de reprise des catégories aristotéliciennes de « puissance » par rapport à « l’acte ». Après un tel prélude, reste donc l’expérience de la musique elle-même. Et puis la suite, et la fin, des aventures de Lee Konitz dans la capitale girondine.

 

Lee Konitz (as, voc), Dan Tepfer (p)

 

Free Unfold Trio : Jobic Le Masson (p), Didier Lasserre (dm), Benjamin Duboc (b)

 

Benjamin Duboc joue une « Nogaro », elle sonne superbement, il aime cette contrebasse qui lui fut faite et préparée par le luthier de Saubrigues, récemment décédé. On a pour lui une pensée amicale et émue. Par ailleurs, on aime ce trio, et qu’il soit déplié ou pas ne change rien à l’affaire, la musique vient bien, elle vient juste et dense, nous sommes plusieurs à penser – oui la comparaison est difficile à entendre pour les musiciens – au trio Ellington/Mingus/Roach. Pas tout le temps, bien sûr. Mais dans cette sorte d’intensité au clavier, que met très souvent Jobic, dans le ronflement aérien de la basse, et même dans le drumming chaleureux, mobile, juste, de Didier Lasserre, il y a comme des échos de cette session miraculeuse et surtout très en avance sur son temps. Très applaudis par des personnes venues écouter Lee et Dan, nos trois lascars se retirent, le travail bien fait.

 

Et voici enfin – on attend ça depuis quatre jours – l’instant décisif où Lee Konitz a rendez-vous avec un accompagnateur qui lui convient. Le duo sera superlatif, et notre seule réserve viendra de cette « nouvelle » façon de chantonner entre les chorus d’alto que Lee Konitz propose à notre écoute. Rien là qui soit très convaincant. Pour le reste, et avec d’entrée un Stella By Starlight dont on avait déjà eu des bribes les soirées précédentes, une bien belle façon de se rappeler à notre souvenir. Dan Tepfer, auteur de plusieurs pièces du répertoire actuel, est très à son aise dans ce dialogue qu’il sait dominer, mais dont il sait aussi se faire le serviteur. Belle conclusion pour un festival dont on souhaite qu’il soit un jour aussi mature que les musiciens qu’il nous aura présentés.

 

Rien n’est moins sûr. Encore qu’on ne puisse pas conclure à chaud. Mais le public bordelais a quand même préféré souvent se balader sur les quais rive gauche (noirs de monde), plutôt que de venir @botanic. Comme il faut bien plus que deux éditions pour tenir le pari de la création d’un festival, tout est encore jouable.

 

Philippe Méziat

 

 

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« Free Unfold Trio », nous déclare Jobic Le Masson (p), cela veut dire « trio non déplié », c’est à dire « qui demande de l’être au moment du concert ». Une sorte de reprise des catégories aristotéliciennes de « puissance » par rapport à « l’acte ». Après un tel prélude, reste donc l’expérience de la musique elle-même. Et puis la suite, et la fin, des aventures de Lee Konitz dans la capitale girondine.

 

Lee Konitz (as, voc), Dan Tepfer (p)

 

Free Unfold Trio : Jobic Le Masson (p), Didier Lasserre (dm), Benjamin Duboc (b)

 

Benjamin Duboc joue une « Nogaro », elle sonne superbement, il aime cette contrebasse qui lui fut faite et préparée par le luthier de Saubrigues, récemment décédé. On a pour lui une pensée amicale et émue. Par ailleurs, on aime ce trio, et qu’il soit déplié ou pas ne change rien à l’affaire, la musique vient bien, elle vient juste et dense, nous sommes plusieurs à penser – oui la comparaison est difficile à entendre pour les musiciens – au trio Ellington/Mingus/Roach. Pas tout le temps, bien sûr. Mais dans cette sorte d’intensité au clavier, que met très souvent Jobic, dans le ronflement aérien de la basse, et même dans le drumming chaleureux, mobile, juste, de Didier Lasserre, il y a comme des échos de cette session miraculeuse et surtout très en avance sur son temps. Très applaudis par des personnes venues écouter Lee et Dan, nos trois lascars se retirent, le travail bien fait.

 

Et voici enfin – on attend ça depuis quatre jours – l’instant décisif où Lee Konitz a rendez-vous avec un accompagnateur qui lui convient. Le duo sera superlatif, et notre seule réserve viendra de cette « nouvelle » façon de chantonner entre les chorus d’alto que Lee Konitz propose à notre écoute. Rien là qui soit très convaincant. Pour le reste, et avec d’entrée un Stella By Starlight dont on avait déjà eu des bribes les soirées précédentes, une bien belle façon de se rappeler à notre souvenir. Dan Tepfer, auteur de plusieurs pièces du répertoire actuel, est très à son aise dans ce dialogue qu’il sait dominer, mais dont il sait aussi se faire le serviteur. Belle conclusion pour un festival dont on souhaite qu’il soit un jour aussi mature que les musiciens qu’il nous aura présentés.

 

Rien n’est moins sûr. Encore qu’on ne puisse pas conclure à chaud. Mais le public bordelais a quand même préféré souvent se balader sur les quais rive gauche (noirs de monde), plutôt que de venir @botanic. Comme il faut bien plus que deux éditions pour tenir le pari de la création d’un festival, tout est encore jouable.

 

Philippe Méziat

 

 

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« Free Unfold Trio », nous déclare Jobic Le Masson (p), cela veut dire « trio non déplié », c’est à dire « qui demande de l’être au moment du concert ». Une sorte de reprise des catégories aristotéliciennes de « puissance » par rapport à « l’acte ». Après un tel prélude, reste donc l’expérience de la musique elle-même. Et puis la suite, et la fin, des aventures de Lee Konitz dans la capitale girondine.

 

Lee Konitz (as, voc), Dan Tepfer (p)

 

Free Unfold Trio : Jobic Le Masson (p), Didier Lasserre (dm), Benjamin Duboc (b)

 

Benjamin Duboc joue une « Nogaro », elle sonne superbement, il aime cette contrebasse qui lui fut faite et préparée par le luthier de Saubrigues, récemment décédé. On a pour lui une pensée amicale et émue. Par ailleurs, on aime ce trio, et qu’il soit déplié ou pas ne change rien à l’affaire, la musique vient bien, elle vient juste et dense, nous sommes plusieurs à penser – oui la comparaison est difficile à entendre pour les musiciens – au trio Ellington/Mingus/Roach. Pas tout le temps, bien sûr. Mais dans cette sorte d’intensité au clavier, que met très souvent Jobic, dans le ronflement aérien de la basse, et même dans le drumming chaleureux, mobile, juste, de Didier Lasserre, il y a comme des échos de cette session miraculeuse et surtout très en avance sur son temps. Très applaudis par des personnes venues écouter Lee et Dan, nos trois lascars se retirent, le travail bien fait.

 

Et voici enfin – on attend ça depuis quatre jours – l’instant décisif où Lee Konitz a rendez-vous avec un accompagnateur qui lui convient. Le duo sera superlatif, et notre seule réserve viendra de cette « nouvelle » façon de chantonner entre les chorus d’alto que Lee Konitz propose à notre écoute. Rien là qui soit très convaincant. Pour le reste, et avec d’entrée un Stella By Starlight dont on avait déjà eu des bribes les soirées précédentes, une bien belle façon de se rappeler à notre souvenir. Dan Tepfer, auteur de plusieurs pièces du répertoire actuel, est très à son aise dans ce dialogue qu’il sait dominer, mais dont il sait aussi se faire le serviteur. Belle conclusion pour un festival dont on souhaite qu’il soit un jour aussi mature que les musiciens qu’il nous aura présentés.

 

Rien n’est moins sûr. Encore qu’on ne puisse pas conclure à chaud. Mais le public bordelais a quand même préféré souvent se balader sur les quais rive gauche (noirs de monde), plutôt que de venir @botanic. Comme il faut bien plus que deux éditions pour tenir le pari de la création d’un festival, tout est encore jouable.

 

Philippe Méziat