Jazz live
Publié le 13 Juil 2016

North Sea Jazz Festival, 3ème journée

Esperanza Spalding, Charles Lloyd, Chick Corea, John Scofield… Un journée all stars avant de quitter Rotterdam.

NORTH SEA JAZZ FESTIVAL, Rotterdam.

Dimanche 10 juillet 2016.

Darling, 17h30 : Esperanza Spalding.

Esperanza Spalding (voc, elb, k), Matthew Stevens (g), Justin Tyson (dm), Shwana Corso, Emily Elbert, Corey King (backing voc).

La foule des grands soirs s’est rassemblée au North Sea pour voir le phénomène Esperanza jouer l’intégralité de son dernier projet discographique : Emily’s D+Evolution. Un projet assez pop et psychédélique qui ne fait pas l’unanimité et qu’une partie du public finira par déserter petit à petit au fil du concert. Et pourtant, ceux qui restent sont époustouflés, quel talent ! Quel sens raffiné de la mélodie, quel groove, quelle richesse harmonique (il y a des compositions nous font penser à Joni Mitchell !). A certains moments, les musiciens improvisent et Esperanza part dans de longs solos simultanés avec son guitariste, elle nous fait penser à Jack Bruce, quand il jouait avec Eric Clapton au sein de Cream ! Et puis ce projet est idéal sur scène car il est lié à une histoire, il est porté par une narration. Nous sommes au théâtre, chaque musicien est en costume et joue un personnage et une situation précise. Il y a des accesoires, des décors et une véritable mise en scène. Esperanza porte une grande couronne de reine, ça lui va bien. Elle est épaulée par trois choristes (un gars, deux filles) qui apportent une formidable richesse vocale à ces excellentes chansons pop matinée de funk et d’un peu de jazz. Esperanza n’a pas fini de nous surprendre, elle est toute fine et assez maigre, on dirait une gamine de quinze ans, mais quelle maturité musicale ! Elle est très impressionnante et déploie une formidable énergie. Cette artiste est complètement allumée, mais absolument géniale !

Hudson, 19h00 : Charles Lloyd Quartet.

Charles Lloyd (ts, as, fl), Jason Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland (dm).

C’est toujours un grand moment de poésie et de bonheur intense de voir Charles Lloyd jouer avec ce quartette de rêve. Difficile d’imaginer un groupe si soudé et si homogène, à l’exception du quartette de Wayne Shorter bien sûr ! Jason Moran est certainement l’un des pianistes américains les plus intéressants du moment, il sait tout faire, mais n’est jamais prévisible. Il arrive encore à nous surprendre et c’est magnifique ! Le répertoire de ce quartette est toujours un peu le même, il vient principalement des albums Mirror et Rabo de Nube, mais peu importe, quand le groupe entame Forest Flower , Dervish On The Glory B, ou Caroline, No, nous tutoyons les anges….

Amazon, 19h30 : Chick Corea 75th Birthday Celebration.

Chick Corea (p,k), Wallace Roney (tp), Kenny Garrett (ss, as), Christian McBride (b), Marcus Gilmore (dm).

Franchement, il ne fait pas son âge, Chick Corea ne change pas et a toujours des allures de jeune homme. Et puis quand il se met au piano, sa technique est toujours aussi éblouissante, sa dextérité et sa vélocité répondent toujours présent. Avec cette formule en quintette all stars, Corea va s’amuser à rendre des hommages et à faire des citations. Par moment les souffleurs se reposent et le trio Corea-McBride-Gilmore tient très bien la route et sait parfaitement raconter une histoire.

Lors de la dernière demi-heure, ça sera la période 1969 de Miles qui sera évoquée avec des reprises extraites d’ In A Silent Way et Bitches Brew. Corea s’amuse comme un fou au Rhodes, Kenny Garrett n’a aucun problème pour imiter le jeu de sax soprano de Shorter et Wallace Roney ne rencontre aucune difficulté à citer Miles. Le public se lève et est franchement conquis et les musiciens sont comme des gamins dans une cour de récréation : on joue et on s’amuse et ça fait le plus grand bien ! Au rappel, des spectateurs enthousiastes entonnent un émouvant Happy Birthday à Chick Corea.

Hudson, 22h30 : Scofield, Mehldau, Guiliana.

John Scofield (g, elb), Brad Mehldau (p, k), Mark Guliana (dm, elec).

Le groupe parfait pour achever trois jours intenses de concerts, une réunion au sommet où la musique se cherche et s’invente au fur et à mesure avec d’étonnantes compositions, en particulier, celles signées par Brad. Je dois avouer que je n’avais pas tellement apprécié l’album du duo Mehldau-Guiliana, mais avec Sco, la donne n’est plus la même, car il prend une grande place dans ce trio et continue avec sa guitare à faire hurler le blues le plus excitant qui soit ! Quand Sco a fini un chorus, c’est généralement Brad qui prend la relève, et qui nous convainc franchement lorsqu’il joue du Rhodes (lui qui a été si réticent à adopter cet instrument !), Sco en profite pour prendre la basse électrique et lui aussi nous convainc avec son sens du groove, placé toujours au centre de l’action. Quant à Giuliana, il n’a pas un rôle de soliste (à part un chorus vers la fin du concert très bien développé), mais il sait trouver sa place exacte et faire en sorte que l’alchimie rythmique fonctionne au mieux et produisent de beaux miracles.

Lionel Eskenazi

 |Esperanza Spalding, Charles Lloyd, Chick Corea, John Scofield… Un journée all stars avant de quitter Rotterdam.

NORTH SEA JAZZ FESTIVAL, Rotterdam.

Dimanche 10 juillet 2016.

Darling, 17h30 : Esperanza Spalding.

Esperanza Spalding (voc, elb, k), Matthew Stevens (g), Justin Tyson (dm), Shwana Corso, Emily Elbert, Corey King (backing voc).

La foule des grands soirs s’est rassemblée au North Sea pour voir le phénomène Esperanza jouer l’intégralité de son dernier projet discographique : Emily’s D+Evolution. Un projet assez pop et psychédélique qui ne fait pas l’unanimité et qu’une partie du public finira par déserter petit à petit au fil du concert. Et pourtant, ceux qui restent sont époustouflés, quel talent ! Quel sens raffiné de la mélodie, quel groove, quelle richesse harmonique (il y a des compositions nous font penser à Joni Mitchell !). A certains moments, les musiciens improvisent et Esperanza part dans de longs solos simultanés avec son guitariste, elle nous fait penser à Jack Bruce, quand il jouait avec Eric Clapton au sein de Cream ! Et puis ce projet est idéal sur scène car il est lié à une histoire, il est porté par une narration. Nous sommes au théâtre, chaque musicien est en costume et joue un personnage et une situation précise. Il y a des accesoires, des décors et une véritable mise en scène. Esperanza porte une grande couronne de reine, ça lui va bien. Elle est épaulée par trois choristes (un gars, deux filles) qui apportent une formidable richesse vocale à ces excellentes chansons pop matinée de funk et d’un peu de jazz. Esperanza n’a pas fini de nous surprendre, elle est toute fine et assez maigre, on dirait une gamine de quinze ans, mais quelle maturité musicale ! Elle est très impressionnante et déploie une formidable énergie. Cette artiste est complètement allumée, mais absolument géniale !

Hudson, 19h00 : Charles Lloyd Quartet.

Charles Lloyd (ts, as, fl), Jason Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland (dm).

C’est toujours un grand moment de poésie et de bonheur intense de voir Charles Lloyd jouer avec ce quartette de rêve. Difficile d’imaginer un groupe si soudé et si homogène, à l’exception du quartette de Wayne Shorter bien sûr ! Jason Moran est certainement l’un des pianistes américains les plus intéressants du moment, il sait tout faire, mais n’est jamais prévisible. Il arrive encore à nous surprendre et c’est magnifique ! Le répertoire de ce quartette est toujours un peu le même, il vient principalement des albums Mirror et Rabo de Nube, mais peu importe, quand le groupe entame Forest Flower , Dervish On The Glory B, ou Caroline, No, nous tutoyons les anges….

Amazon, 19h30 : Chick Corea 75th Birthday Celebration.

Chick Corea (p,k), Wallace Roney (tp), Kenny Garrett (ss, as), Christian McBride (b), Marcus Gilmore (dm).

Franchement, il ne fait pas son âge, Chick Corea ne change pas et a toujours des allures de jeune homme. Et puis quand il se met au piano, sa technique est toujours aussi éblouissante, sa dextérité et sa vélocité répondent toujours présent. Avec cette formule en quintette all stars, Corea va s’amuser à rendre des hommages et à faire des citations. Par moment les souffleurs se reposent et le trio Corea-McBride-Gilmore tient très bien la route et sait parfaitement raconter une histoire.

Lors de la dernière demi-heure, ça sera la période 1969 de Miles qui sera évoquée avec des reprises extraites d’ In A Silent Way et Bitches Brew. Corea s’amuse comme un fou au Rhodes, Kenny Garrett n’a aucun problème pour imiter le jeu de sax soprano de Shorter et Wallace Roney ne rencontre aucune difficulté à citer Miles. Le public se lève et est franchement conquis et les musiciens sont comme des gamins dans une cour de récréation : on joue et on s’amuse et ça fait le plus grand bien ! Au rappel, des spectateurs enthousiastes entonnent un émouvant Happy Birthday à Chick Corea.

Hudson, 22h30 : Scofield, Mehldau, Guiliana.

John Scofield (g, elb), Brad Mehldau (p, k), Mark Guliana (dm, elec).

Le groupe parfait pour achever trois jours intenses de concerts, une réunion au sommet où la musique se cherche et s’invente au fur et à mesure avec d’étonnantes compositions, en particulier, celles signées par Brad. Je dois avouer que je n’avais pas tellement apprécié l’album du duo Mehldau-Guiliana, mais avec Sco, la donne n’est plus la même, car il prend une grande place dans ce trio et continue avec sa guitare à faire hurler le blues le plus excitant qui soit ! Quand Sco a fini un chorus, c’est généralement Brad qui prend la relève, et qui nous convainc franchement lorsqu’il joue du Rhodes (lui qui a été si réticent à adopter cet instrument !), Sco en profite pour prendre la basse électrique et lui aussi nous convainc avec son sens du groove, placé toujours au centre de l’action. Quant à Giuliana, il n’a pas un rôle de soliste (à part un chorus vers la fin du concert très bien développé), mais il sait trouver sa place exacte et faire en sorte que l’alchimie rythmique fonctionne au mieux et produisent de beaux miracles.

Lionel Eskenazi

 |Esperanza Spalding, Charles Lloyd, Chick Corea, John Scofield… Un journée all stars avant de quitter Rotterdam.

NORTH SEA JAZZ FESTIVAL, Rotterdam.

Dimanche 10 juillet 2016.

Darling, 17h30 : Esperanza Spalding.

Esperanza Spalding (voc, elb, k), Matthew Stevens (g), Justin Tyson (dm), Shwana Corso, Emily Elbert, Corey King (backing voc).

La foule des grands soirs s’est rassemblée au North Sea pour voir le phénomène Esperanza jouer l’intégralité de son dernier projet discographique : Emily’s D+Evolution. Un projet assez pop et psychédélique qui ne fait pas l’unanimité et qu’une partie du public finira par déserter petit à petit au fil du concert. Et pourtant, ceux qui restent sont époustouflés, quel talent ! Quel sens raffiné de la mélodie, quel groove, quelle richesse harmonique (il y a des compositions nous font penser à Joni Mitchell !). A certains moments, les musiciens improvisent et Esperanza part dans de longs solos simultanés avec son guitariste, elle nous fait penser à Jack Bruce, quand il jouait avec Eric Clapton au sein de Cream ! Et puis ce projet est idéal sur scène car il est lié à une histoire, il est porté par une narration. Nous sommes au théâtre, chaque musicien est en costume et joue un personnage et une situation précise. Il y a des accesoires, des décors et une véritable mise en scène. Esperanza porte une grande couronne de reine, ça lui va bien. Elle est épaulée par trois choristes (un gars, deux filles) qui apportent une formidable richesse vocale à ces excellentes chansons pop matinée de funk et d’un peu de jazz. Esperanza n’a pas fini de nous surprendre, elle est toute fine et assez maigre, on dirait une gamine de quinze ans, mais quelle maturité musicale ! Elle est très impressionnante et déploie une formidable énergie. Cette artiste est complètement allumée, mais absolument géniale !

Hudson, 19h00 : Charles Lloyd Quartet.

Charles Lloyd (ts, as, fl), Jason Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland (dm).

C’est toujours un grand moment de poésie et de bonheur intense de voir Charles Lloyd jouer avec ce quartette de rêve. Difficile d’imaginer un groupe si soudé et si homogène, à l’exception du quartette de Wayne Shorter bien sûr ! Jason Moran est certainement l’un des pianistes américains les plus intéressants du moment, il sait tout faire, mais n’est jamais prévisible. Il arrive encore à nous surprendre et c’est magnifique ! Le répertoire de ce quartette est toujours un peu le même, il vient principalement des albums Mirror et Rabo de Nube, mais peu importe, quand le groupe entame Forest Flower , Dervish On The Glory B, ou Caroline, No, nous tutoyons les anges….

Amazon, 19h30 : Chick Corea 75th Birthday Celebration.

Chick Corea (p,k), Wallace Roney (tp), Kenny Garrett (ss, as), Christian McBride (b), Marcus Gilmore (dm).

Franchement, il ne fait pas son âge, Chick Corea ne change pas et a toujours des allures de jeune homme. Et puis quand il se met au piano, sa technique est toujours aussi éblouissante, sa dextérité et sa vélocité répondent toujours présent. Avec cette formule en quintette all stars, Corea va s’amuser à rendre des hommages et à faire des citations. Par moment les souffleurs se reposent et le trio Corea-McBride-Gilmore tient très bien la route et sait parfaitement raconter une histoire.

Lors de la dernière demi-heure, ça sera la période 1969 de Miles qui sera évoquée avec des reprises extraites d’ In A Silent Way et Bitches Brew. Corea s’amuse comme un fou au Rhodes, Kenny Garrett n’a aucun problème pour imiter le jeu de sax soprano de Shorter et Wallace Roney ne rencontre aucune difficulté à citer Miles. Le public se lève et est franchement conquis et les musiciens sont comme des gamins dans une cour de récréation : on joue et on s’amuse et ça fait le plus grand bien ! Au rappel, des spectateurs enthousiastes entonnent un émouvant Happy Birthday à Chick Corea.

Hudson, 22h30 : Scofield, Mehldau, Guiliana.

John Scofield (g, elb), Brad Mehldau (p, k), Mark Guliana (dm, elec).

Le groupe parfait pour achever trois jours intenses de concerts, une réunion au sommet où la musique se cherche et s’invente au fur et à mesure avec d’étonnantes compositions, en particulier, celles signées par Brad. Je dois avouer que je n’avais pas tellement apprécié l’album du duo Mehldau-Guiliana, mais avec Sco, la donne n’est plus la même, car il prend une grande place dans ce trio et continue avec sa guitare à faire hurler le blues le plus excitant qui soit ! Quand Sco a fini un chorus, c’est généralement Brad qui prend la relève, et qui nous convainc franchement lorsqu’il joue du Rhodes (lui qui a été si réticent à adopter cet instrument !), Sco en profite pour prendre la basse électrique et lui aussi nous convainc avec son sens du groove, placé toujours au centre de l’action. Quant à Giuliana, il n’a pas un rôle de soliste (à part un chorus vers la fin du concert très bien développé), mais il sait trouver sa place exacte et faire en sorte que l’alchimie rythmique fonctionne au mieux et produisent de beaux miracles.

Lionel Eskenazi

 |Esperanza Spalding, Charles Lloyd, Chick Corea, John Scofield… Un journée all stars avant de quitter Rotterdam.

NORTH SEA JAZZ FESTIVAL, Rotterdam.

Dimanche 10 juillet 2016.

Darling, 17h30 : Esperanza Spalding.

Esperanza Spalding (voc, elb, k), Matthew Stevens (g), Justin Tyson (dm), Shwana Corso, Emily Elbert, Corey King (backing voc).

La foule des grands soirs s’est rassemblée au North Sea pour voir le phénomène Esperanza jouer l’intégralité de son dernier projet discographique : Emily’s D+Evolution. Un projet assez pop et psychédélique qui ne fait pas l’unanimité et qu’une partie du public finira par déserter petit à petit au fil du concert. Et pourtant, ceux qui restent sont époustouflés, quel talent ! Quel sens raffiné de la mélodie, quel groove, quelle richesse harmonique (il y a des compositions nous font penser à Joni Mitchell !). A certains moments, les musiciens improvisent et Esperanza part dans de longs solos simultanés avec son guitariste, elle nous fait penser à Jack Bruce, quand il jouait avec Eric Clapton au sein de Cream ! Et puis ce projet est idéal sur scène car il est lié à une histoire, il est porté par une narration. Nous sommes au théâtre, chaque musicien est en costume et joue un personnage et une situation précise. Il y a des accesoires, des décors et une véritable mise en scène. Esperanza porte une grande couronne de reine, ça lui va bien. Elle est épaulée par trois choristes (un gars, deux filles) qui apportent une formidable richesse vocale à ces excellentes chansons pop matinée de funk et d’un peu de jazz. Esperanza n’a pas fini de nous surprendre, elle est toute fine et assez maigre, on dirait une gamine de quinze ans, mais quelle maturité musicale ! Elle est très impressionnante et déploie une formidable énergie. Cette artiste est complètement allumée, mais absolument géniale !

Hudson, 19h00 : Charles Lloyd Quartet.

Charles Lloyd (ts, as, fl), Jason Moran (p), Reuben Rogers (b), Eric Harland (dm).

C’est toujours un grand moment de poésie et de bonheur intense de voir Charles Lloyd jouer avec ce quartette de rêve. Difficile d’imaginer un groupe si soudé et si homogène, à l’exception du quartette de Wayne Shorter bien sûr ! Jason Moran est certainement l’un des pianistes américains les plus intéressants du moment, il sait tout faire, mais n’est jamais prévisible. Il arrive encore à nous surprendre et c’est magnifique ! Le répertoire de ce quartette est toujours un peu le même, il vient principalement des albums Mirror et Rabo de Nube, mais peu importe, quand le groupe entame Forest Flower , Dervish On The Glory B, ou Caroline, No, nous tutoyons les anges….

Amazon, 19h30 : Chick Corea 75th Birthday Celebration.

Chick Corea (p,k), Wallace Roney (tp), Kenny Garrett (ss, as), Christian McBride (b), Marcus Gilmore (dm).

Franchement, il ne fait pas son âge, Chick Corea ne change pas et a toujours des allures de jeune homme. Et puis quand il se met au piano, sa technique est toujours aussi éblouissante, sa dextérité et sa vélocité répondent toujours présent. Avec cette formule en quintette all stars, Corea va s’amuser à rendre des hommages et à faire des citations. Par moment les souffleurs se reposent et le trio Corea-McBride-Gilmore tient très bien la route et sait parfaitement raconter une histoire.

Lors de la dernière demi-heure, ça sera la période 1969 de Miles qui sera évoquée avec des reprises extraites d’ In A Silent Way et Bitches Brew. Corea s’amuse comme un fou au Rhodes, Kenny Garrett n’a aucun problème pour imiter le jeu de sax soprano de Shorter et Wallace Roney ne rencontre aucune difficulté à citer Miles. Le public se lève et est franchement conquis et les musiciens sont comme des gamins dans une cour de récréation : on joue et on s’amuse et ça fait le plus grand bien ! Au rappel, des spectateurs enthousiastes entonnent un émouvant Happy Birthday à Chick Corea.

Hudson, 22h30 : Scofield, Mehldau, Guiliana.

John Scofield (g, elb), Brad Mehldau (p, k), Mark Guliana (dm, elec).

Le groupe parfait pour achever trois jours intenses de concerts, une réunion au sommet où la musique se cherche et s’invente au fur et à mesure avec d’étonnantes compositions, en particulier, celles signées par Brad. Je dois avouer que je n’avais pas tellement apprécié l’album du duo Mehldau-Guiliana, mais avec Sco, la donne n’est plus la même, car il prend une grande place dans ce trio et continue avec sa guitare à faire hurler le blues le plus excitant qui soit ! Quand Sco a fini un chorus, c’est généralement Brad qui prend la relève, et qui nous convainc franchement lorsqu’il joue du Rhodes (lui qui a été si réticent à adopter cet instrument !), Sco en profite pour prendre la basse électrique et lui aussi nous convainc avec son sens du groove, placé toujours au centre de l’action. Quant à Giuliana, il n’a pas un rôle de soliste (à part un chorus vers la fin du concert très bien développé), mais il sait trouver sa place exacte et faire en sorte que l’alchimie rythmique fonctionne au mieux et produisent de beaux miracles.

Lionel Eskenazi